Suivez l’avancée du plan “Marseille en grand”

Les enjeux avaient été brossés dès septembre 2021 par l’agence Medlink, à laquelle participe le Grand port maritime de Marseille. L’objectif est d’encourager le report modal et donc de diminuer la part de la route sur l’axe Méditerranée-Rhône-Saône. Un conseil de coordination a été mis en place en 2022 pour piloter les différentes actions de Marseille à la Bourgogne, notamment l’identification de terrains pour l’industrie et la logistique. En 2025, la CMA CGM a pris les manettes du port de Lyon avec comme objectif de doubler la part du fluvial en sept ans.

La rénovation du terminal 1 a été achevée en juin 2024, juste avant les Jeux olympiques. Concernant la desserte, le projet ancien de téléphérique entre la gare de Vitrolles et l’aéroport a enfin vu son financement confirmé en 2025 (43 millions d’euros, dont 11 apportés par l’État) avec un objectif de mise en service en 2029.

L’électrification des quais au port est un sujet sur la table de longue date. Le terminal pour la Corse était déjà équipé et celui pour le Maghreb est complètement raccordé depuis 2024. De premiers navires de croisière devraient pouvoir se brancher en 2025. La réparation navale est également en cours de préparation.

Le contrat a été signé en 2019 avec le constructeur Alstom pour cet énorme projet lancé en 2011, et qui est le principal bénéficiaire de la rallonge des subventions de l’État accordées en 2025. Après la réception des premières rames mi-2023, les essais ont démarré, nécessitant la fermeture du métro en soirée. La ligne 2 devrait être opérationnelle en 2026 et la ligne 1 en 2027.

Trois projets doivent être mis en service en 2025 : la ligne B4 à Marseille entre Gèze et la Fourragère, la ligne Aubagne-Gémenos en septembre et l’extension du Zenibus, entre Marignane et Les Pennes-Mirabeau. La ligne entre Martigues et Port-de-Bouc est en étude avec un horizon annoncé de 2027. L’étude de l’extension du réseau aixois vers les Milles a aussi été intégrée fin 2024 aux projets financés.

Annoncées comme des “créations”, ces “quatre lignes” sont plus précisément des extensions déjà dans les projets de la métropole. Après l’inauguration de la reconfiguration de la place Castellane au printemps 2025, la première livraison sera, cette même année, l’extension de la ligne Arenc-Castellane, jusqu’à Gèze au nord et la Gaye au sud. Les autres projets ne sont pas attendus avant 2028, voire 2029. Après des débats houleux, l’enquête publique autour de l’extension de la rue de Rome aux Catalans aura lieu début 2026, tandis que le programme du tronçon Réformés-Belle de Mai-Arenc a été voté fin 2024. Comme la phase 2 de l’extension nord-sud jusqu’à la Castellane et la Rouvière, il n’est pas attendu avant 2029.

Lors du discours, le ministre des Transports venait de valider le programme du chantier. Après une enquête publique début 2022, la société de la Ligne nouvelle Provence-Alpes-Côte d’Azur a été créée en avril pour porter le projet, avec un financement en partie assuré par la taxe de séjour payée par les touristes. Les travaux de la phase 1 à Marseille doivent être lancés à l’été 2025. Concernant la gare souterraine, le projet architectural a été présenté fin 2024. La livraison est projetée pour 2035.

Ce chantier très technique permet d’encaisser le trafic supplémentaire attendu et d’améliorer la fiabilité de la ligne. En partant de la frontière italienne, le tronçon marseillais était prévu en toute fin, en 2031, avec deux ans de retard sur une précédente estimation. “L’accélération” reste donc à préciser.

Cette “expérimentation” a été déployée quasi instantanément, dans la précipitation selon les critiques. Un an après, 82 des 470 écoles marseillaises ont perçu une partie de ce fonds de 2,5 millions d’euros destiné au recrutement d’enseignants sur des projets particuliers, de manière dérogatoire au processus habituel. Sans attendre un bilan, il a été étendu à l’ensemble du territoire sous la forme d’un “fonds pour l’innovation pédagogique” de 500 millions d’euros sur le quinquennat. Il a été déployé “dans la confusion”, considère un rapport sénatorial de 2023.

Cette structure partenariale entre la Ville et l’État pour porter le chantier de rénovation des écoles a été créée quatre mois après le discours du Pharo, mais a dû attendre septembre 2022 pour se doter d’un directeur. Le contrat pour les chantiers a été signé en 2023, prévoyant sept vagues de rénovation. Seule la première est livrée en 2025.

Comme Emmanuel Macron l’a dit dans son discours, l’expérience est déjà menée au lycée Diderot à Marseille depuis 2015. Vingt-quatre établissements ont ouvert à la rentrée 2022, représentant 30 % du total national.

L’antenne marseillaise du service militaire volontaire a ouvert en 2022 et a atteint la centaine visée en septembre. Des partenariats ont ensuite été signés avec la Ville de Marseille et la région, et la barre des 350 jeunes atteinte en 2025. Les métiers proposés à la formation sont ceux “en tension” (sécurité, restauration, bâtiment…)

Selon la Cour des comptes, ce budget “qui reste relativement faible” a bien été alloué en 2022 et 2023, pour “plus de 200 véhicules, plus de 2 000 caméras piétons ou encore 5 000 terminaux téléphoniques”.

Maintes fois évoqué durant la dernière décennie, le déménagement de l’Évéché — vieillissant et inadapté — a été enclenché. Le terrain retenu est est celui de la compagnie CRS 54, qui devrait déménager. Mais, après le lancement d’un appel d’offres en 2023 et l’inflation du coût prévisionnel à 236 millions, le projet a été atteint par les restrictions budgétaires en 2024.

Une semaine avant la venue d’Emmanuel Macron, le garde des Sceaux, Éric Dupont-Moretti, a annoncé ces renforts au parquet de Marseille à la fin du mois d’août. Concernant plus globalement les effectifs de police, “la chute avait été telle entre 2017 et 2020 que ces renforts, aussi nombreux soient-ils, couvrent à peine le nombre des départs”, a évalué la Cour des comptes en 2024.

Un bilan de la préfecture indique le “recrutement de cent médiateurs et éducateurs, soit un cinquième des bataillons de la prévention” au niveau national. Les crédits de ce dispositif sont cependant menacés, tandis que les contrats d’adultes-relais ne seront pas reconduits.

Début 2021, le ministre de l’Intérieur avait proposé d’allouer un million d’euros à la reprise du programme d’implantation, officiellement suspendu. L’effort déployé dans la foulée du discours est bien plus important : portées au taux maximal de 80 %, les subventions atteignent près de 5 millions d’euros pour les 190 premières caméras, et 1,7 million d’euros pour seize postes de visionnages dans des commissariats. Deux nouvelles vagues d’implantations ont été définies, pour atteindre l’objectif de 500. Les coûts de fonctionnement — entre 1 et 2 millions d’euros annuels — restent à la charge de la Ville.

Comme le souligne le président dans son discours, les deux compagnies de CRS sont en poste depuis le printemps. Quant aux 200 policiers supplémentaires promis, ils sont déjà annoncés en février dernier lors d’une visite de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur.

La métropole et le département ont cédé à l’euro symbolique un vaste terrain à Château-Gombert, pour accueillir le bâtiment. Le marché de construction signé en janvier 2024, les travaux ont pu démarrer à l’été et le gros œuvre a été livré en mars 2025. La livraison est prévue en août 2025, pour un total de 15,8 millions d’euros, soit près du double du financement initialement prévu.

Ces objectifs reprennent ceux du programme partenarial d’aménagement (PPA) du centre-ville de Marseille, signé en 2019 après les effondrements de la rue d’Aubagne. Las, ce PPA donne peu de signes de vie depuis plusieurs années et le suivi du volume de réhabilitation est difficile.

Ce sont les chantiers portés par une société publique locale dédiée (Spla-in) dans laquelle la Ville, la Métropole et l’État sont associés depuis début 2021. Une première liste de trente immeubles à rénover a été publiée fin 2022 et attribuée à des bailleurs sociaux. Seule une première moitié est en travaux en 2025. Très loin des 188 immeublés visés à terme et de l'”immédiateté” réclamée par le président.

Le doublement promis n’a pas été exactement réalisé, mais 288 millions d’euros sont bien venus s’ajouter aux 362 millions déjà fléchés sur quatorze projets marseillais. L’opération d’intérêt national envisagée sur le modèle d’Euroméditerranée tarde en revanche à se concrétiser. C’est du côté des copropriétés dégradées qu’une telle opération pourrait voir le jour, avec la Maurelette, le Mail, les Rosiers et Consolat.

Fin 2024, 2 500 jeunes avaient été accompagnés dans le parcours “capital jeunes créateurs” par un des “carrefours de l’entrepreneunariat” mis en place. Mille d’entre eux avaient déjà touché la prime de 3 000 euros promise dans ce dispositif.

La reconversion de cinq hectares de l’ancienne raffinerie de sucre Saint-Louis (15e) fait partie des 68 projets lauréats d’un fonds national, attribué en mai 2023. L’investissement de 90 millions d’euros sera porté par Provence studios, déjà présent à Martigues, autre lieu lauréat. Le montant de la subvention n’a pas été communiqué. L’ouverture est prévue en 2029.

La mairie et plusieurs associations du secteur portaient depuis des mois l’ambition de créer une cinémathèque pour Marseille. L’annonce du chef de l’État a donc surpris. Désignée cheffe de file sur le sujet, la région avait imaginé regrouper ce projet avec celui de l’école CinéFabrique, dans un bâtiment neuf à la place du Dock des Suds. Un coup de frein budgétaire sur fond de JO d’hiver a toutefois changé la donne. La Cinémathèque intègrera finalement le campus numérique la Plateforme, aux Crottes (15e). Les collectivités prendront en charge les travaux et l’équipement, tandis que l’État paiera le loyer sur douze ans. L’ouverture est prévue pour septembre 2026.

Depuis septembre 2022, les premières promotions sont accueillies à la Friche la Belle de Mai. Avec l’abandon du projet au Dock des Suds, l’école va rester dans le quartier de la Belle de Mai, dans un premier temps en investissant d’autres sites comme la caserne du Muy. Le site définitif, à la Friche, devrait coûter 11,5 millions d’euros, dont 4,75 payés par l’État. La livraison est attendue en 2029.

Le terme d’Odysseo regroupe en réalité deux démarches. D’une part, le projet “Marsa” d’Ora-ïto, qui intègre l’opération Odysseo. Depuis dix ans, le designer caresse le rêve de créer une structure mêlant art et protection du littoral au Frioul, où il a racheté le fort de Brégantin. Mais le plus ambitieux est porté par l’association Neede, présidée par l’ancienne ministre de la Culture Françoise Nyssen. En 2024, elle lorgnait sur la gare maritime de la Major pour installer un premier lieu de sensibilisation à l’environnement, avant une implantation chiffrée à 60 millions d’euros. Les restrictions budgétaires l’amènent à recentrer sa présence… sur le numérique.

Le projet de ce lieu d’accueil pour les femmes victimes de violences est la délinaison locale d’une expérience menée en Seine-Saint-Denis. Il a ouvert en janvier 2022 au sein de l’hôpital de la Conception, avant de bénéficier d’un lieu dédié, non loin de là, dans un bâtiment mis à disposition par le conseil départemental.

Cet accord de financement, avec les collectivités territoriales qui apportent 100 millions d’euros, était déjà connu. Il a été conclu dans le cadre du Copermo, le Comité interministériel de performance et de la modernisation de l’offre de soins. L’AP-HM a quasiment bouclé ces chantiers en 2025.

Ce futur service de la Timone vise à regrouper les activités de soins et de recherche en gynécologie-obstétrique et de médecine néonatale. La ministre de la Santé a lancé les travaux en juin 2025. L’État a bien validé la rallonge promise, qui a même été portée à 70 millions d’euros pour suivre l’évolution du coût du chantier.