Shiva
Laure-Agnès Caradec : “Euroméditerranée peut agir partout dans la métropole”
Nouvelle présidente d'Euroméditerranée, Laure-Agnès Caradec présente sa feuille de route. Au-delà du seul périmètre de l'opération d'intérêt national, l'adjointe à l'urbanisme revient sur les sujets du moment : terminal combiné de Mourepiane, déménagement de la gare du Canet, marché aux puces, dock des Suds...
Portrait de Laure-Agnès Caradec, nouvelle présidente d'Euroméditerranée. Photo L.Fillon
Ni polémique, ni empoignade. Après deux élections marquées par les haussements de ton et les portes qui claquent, le conseil d’administration de l’établissement public Euroméditerranée finit de célébrer le vingtième anniversaire de l’opération d’intérêt national en portant une femme à sa tête. Déjà présidente de l’Agam et adjointe à l’urbanisme de Jean-Claude Gaudin, Laure-Agnès Caradec ajoute une nouvelle casquette sur un chef déjà bien garni.
Conformément à la logique tournante c’est au titre de son couvre-chef d’élue du conseil départemental que cette diplômée d’urbanisme se saisit du gouvernail de “l’accélérateur de métropole” qu’Euroméditerranée est censé être. En 20 ans, l’opération a transformé une partie du littoral marseillais. Le “triangle d’or” tant de fois vanté par l’équipe municipale est la partie avancée de son périmètre. Plus au Nord, le “parc habité” est enfin arrivé au stade des permis de construire et le bouquet de tours d’Arenc qui doit incarner le nouvel horizon international commence doucement à s’élever au-dessus du niveau de la mer.
L’opération d’intérêt national doit désormais se réinventer : d’abord en enclenchant la vitesse supérieure sur la seconde partie de son périmètre dit Euromed II d’Arenc à la Cabucelle. Ensuite, en s’installant au cœur d’une métropole elle-même balbutiante. Pour Marsactu, Laure-Agnès Caradec fait le tour des périmètres et envoie quelques messages bien sentis à ses partenaires.
Le commissaire enquêteur vient de rendre un avis défavorable concernant la réalisation du terminal combiné de Mourepiane. Or, sa réalisation doit permettre le déménagement de la gare du Canet et la réalisation d’un grand parc sur Euromed. Quelle est votre position sur ce sujet ?
Le terminal de transport combiné de Mourepiane est un outil indispensable. Je ne suis pas une spécialiste de l’économie portuaire et j’ai découvert ce dossier avec les premières délibérations proposées au conseil municipal. Il y a aujourd’hui trois entreprises récalcitrantes qui ne veulent pas partir de la gare du Canet – et on peut les comprendre – mais le choix est fait, il faut qu’elles partent. Parce que le terminal de Mourepiane correspond à l’organisation d’un port moderne, parce qu’il fait reculer la place du camion en ville. On ne parle jamais des nuisances que vivent déjà les riverains de la gare du Canet. Or, les trains de produits dangereux dont parlent ceux qui défendent le quartier de Mourepiane, ils arrivent déjà au Canet.
Il faut aussi relativiser ce qu’on entend par produit dangereux. Si on suit la nomenclature en vigueur le Paic Citron ou le coton sont des produits dangereux. Il faut remettre à plat l’ensemble de ce dossier en convoquant une réunion dès le mois de janvier afin de lancer une nouvelle concertation. Il faut aussi que la SNCF joue le jeu.
En quoi celle-ci ne joue pas le jeu dans ce dossier ?
Le maire va demander un rendez-vous à Guillaume Pepy [le PDG de la SNCF, ndlr]. Nous avons des points de blocage à de nombreux endroits de la ville. Sur Mourepiane mais aussi à propos de la gare métropolitaine de Saint-Charles. Nous avons besoin de trouver un terrain d’entente avec la SNCF comme nous l’avons fait avec le ministère de la Défense à propos des casernes.
Avec la SNCF, nous avons des points de blocage à de nombreux endroits de la ville.
Au Canet, c’est aussi la SNCF qui traîne les pieds ?
Sans solution de transfert des activités, elle ne peut pas libérer ce foncier. On ne peut pas avoir un raisonnement simpliste et se contenter de dire qu’on envoie ces entreprises à Fos. Les bassins Ouest sont aussi saturés et puis les trafics ne sont pas les mêmes. Il y a une diversité dans les bassins de Marseille qu’il faut préserver. C’est un choix stratégique auquel il est impensable de renoncer à l’heure de la métropole.
Sur Euromed II, l’établissement public vient de désigner l’opérateur qui va réaliser l’îlot XXL autour du marché aux puces. Vous pointez la nécessité de mettre en place un débat public autour de ce projet. Quelle forme doit-il prendre ?
Nous sommes au début de la réflexion. Mais je crois qu’il y a nécessité à mettre en place une nouvelle forme de concertation qui donne la parole aux gens directement concernés par le projet à la Cabucelle et aux Crottes. C’est indispensable d’entamer un dialogue avec l’ensemble des citoyens. Je visiterai le Marché aux puces, ce mardi [22 décembre, ndlr]. Je souhaite rencontrer son propriétaire pour essayer de trouver une position constructive avec lui sur l’avenir du lieu.
Comment le marché aux puces peut-il évoluer ?
C’est un lieu qui a une existence propre avec une dimension économique forte qui correspond aux besoins de la population. Il faut donc préserver cette halle alimentaire en la mettant aux normes mais sans l’aseptiser. La partie dédiée à la brocante permet de mélanger les publics et c’est aussi intéressant. C’est un pivot de la future réussite de l’îlot XXL. L’opérateur choisi, Bouygues, s’est associé au designer Ora Ito. Ils ont l’idée de partir de l’existant pour faire évoluer cet espace vers un esprit “makers” avec des métiers d’art comme la ferronnerie ou la menuiserie d’art mais aussi avec un volet numérique.
Un Fab Lab au marché aux puces ?
C’est exactement cela. C’est en tout cas une des pistes de réflexion de l’équipe lauréate.
Le projet d’Arena qui devait prendre place à cet endroit est-il abandonné ?
Non. Il faut continuer à pousser la réflexion. Ce qui est clair c’est que nous aurons besoin d’un opérateur privé qui s’autofinance. Il y a une réflexion en cours sur le pôle Chanot, Palais des Sports et Vélodrome. Ce type d’équipement doit être réfléchi à l’échelle de la ville.
Le Pays d’Aix posait la première pierre d’une arena “d’une ambition pérenne” le 5 décembre. Pourquoi pas là-bas?
Sans vouloir me mettre à dos la maire d’Aix, cette Arena n’a pas la capacité d’un équipement métropolitain. Ce n’est pas à cette échelle qu’il faut réfléchir. Nous devons penser en terme de complémentarité. Par exemple, Martigues veut développer un pôle cinéma. Nous devons les accompagner dans leur démarche et non pas se situer en concurrent.
Euromed est-il le quartier d’affaires à la hauteur d’une métropole d’1,8 million d’habitants ?
Euromed a contribué au changement d’image de Marseille. C’est un accélérateur de métropole. Le mot n’est pas usurpé. Il a réussi la gageure de transformer un morceau de ville, développer des équipements culturels et faire naître un quartier de bureaux à l’instar des autres métropoles européennes.
Mais les Docks qui était le vaisseau amiral du quartier d’affaires est aujourd’hui positionné en pôle de loisirs. N’est-ce pas un glissement de l’opération d’intérêt national ?
Il reste 3000 salariés aux Docks. Aujourd’hui, le pôle tertiaire comprend un bâtiment ancien, historique et d’autres modernes, à Euromed Center, qui correspondent aux normes du jour en termes de basse consommation d’énergie, de conciergerie ou de partage des espaces.
Mais l’immobilier de bureaux marque le pas et les pouvoirs publics viennent à la rescousse en investissant directement comme dans le cadre du déplacement du siège de la RTM à Euromed Center ou en investissant dans l’îlot Allar. Est-ce là leur vocation ?
L’immobilier de bureaux est dans une phase difficile à l’échelle internationale. N’est-ce pas ce que fait la SNCF en investissant dans la tour Oxygène à Lyon ? Je crois que les pouvoirs publics sont exactement dans leur rôle en réalisant ce type d’investissement déclencheur.
Je crois que les pouvoirs publics sont exactement dans leur rôle en réalisant ce type d’investissement déclencheur.
Mais quand les projets rentables ont du mal à sortir, les projets moins rentables marquent le pas. Où en est le parc de la porte d’Aix programmé depuis dix ans ?
Cela avance. Nous venons d’entamer les travaux du bassin de rétention. Il sera livré début 2017. Il y a eu du retard à l’allumage mais c’est toujours compliqué de financer des équipements qui dépendent à 100% de l’argent public. Forcément, il faut valoriser le foncier autour. Mais 2 ans de retard sur une opération qui dure 20 ans, qu’est-ce que c’est? Et 20 ans sur une ville de 2600 ans ? Ce n’est rien.
Lors de votre accession à la présidence, vous avez clairement exprimé un appel à l’État qui doit “renouveler son engagement”. Avez-vous des craintes sur ses intentions ?
Le financement est difficile pour tout le monde. En 2016, nous devons renégocier l’engagement de tous les partenaires pour un prolongement de l’opération d’intérêt national. Mais vous voyez bien le comportement de l’État qui se désengage dès qu’il peut. Or, nous avons besoin de lui à nos côtés. Même si, en parallèle, il faut changer de modèle et trouver une nouvelle manière d’associer le privé.
Dans le même temps, à la suite du rapport Nicol, l’État souhaite qu’Euromed s’engage dans la rénovation de copropriétés dégradées hors de son périmètre. N’est-ce pas là un autre glissement ?
C’est une tâche d’une telle ampleur qu’Euromed n’a pas vocation à s’y investir seul. Les sommes en jeu – et les enjeux – sont colossaux à l’échelle de la ville. Mais ne nous trompons pas : dans ses statuts, l’établissement public a tout a fait la possibilité d’agir en dehors du périmètre. Certes l’opération d’intérêt national est associée à un périmètre mais Euromed est aussi un outil partenarial qui peut intervenir partout à l’échelle de la métropole. À l’Ouest de son territoire par exemple. Mais, là encore, prudence, la métropole va prendre la place de la communauté urbaine au conseil d’administration, mais cette arrivée de la métropole ne doit pas inciter l’État à diminuer sa part. Nous avons besoin de rationaliser nos outils en ayant une seule agence d’urbanisme, une seule société publique d’aménagement… Euroméditerranée peut nous y aider.
Revenons au périmètre. La rue de la République est l’artère qui devait faire la jonction avec le centre-ville. Elle accuse un retard certain…
Nous sommes face à des opérateurs privés avec qui il faut arriver à une discussion constructive et peut-être aussi se montrer plus coercitif sur certains points. Regardez sur Bleu Capelette ou la Zac du vallon du Regny, nous sommes capables de faire évoluer nos positions. Avec Gérard Chenoz, nous devons rencontrer les propriétaires prochainement. Les prix proposés pour les locaux commerciaux sont bien supérieurs au prix du marché. Quant aux étages supérieurs, si nous voulons attirer une population qui s’installe durablement, il faut pouvoir y installer des équipements publics à la hauteur de leurs attentes, notamment en matière d’écoles, de crèches…
Et la future piscine d’Euromed alors ?
Elle est prévue à la place de l’actuel Dock des Suds.
Cela veut dire que celui-ci doit partir ?
Nous devons avoir une réflexion globale sur cette partie du périmètre. Le parc habité doit sortir de terre et la création de logements sur ce site ne peut pas cohabiter avec un lieu festif. Depuis le début, le dock des Suds n’a pas vocation à rester de manière pérenne sur le périmètre. Maintenant je suis tout à fait consciente que la Fiesta est un rendez-vous incontournable dont la pérennité dépend pour une grande part des financements publics du conseil départemental. C’est une affaire complexe qui doit être discutée avec tous les acteurs. Je dois rencontrer le président du conseil régional prochainement pour savoir s’il souhaite maintenir l’université régionale des métiers comme il s’y était engagé. Nous devons également relancer le dossier du lycée international. C’est une attente forte mais qui n’a pas forcément vocation à s’installer sur Euromed. Nous devons réfléchir à toutes les échelles en même temps : au niveau local, de la ville et de la métropole. C’est ce qui est passionnant.
Commentaires
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Laure-Agnès Caradec est bien diplômée d’urbanisme, comme de nombreux salariés du millefeuille territorial. Mais ce qui la distingue, c’est qu’elle a le sens de la faisabilité (rare chez les urbanistes) et son opiniâtreté à faire aboutir les projets dont elle a la charge. J’ai eu à la connaître lorsqu’elle était en poste à Salon-de-Provence, « capitale agricole » du nord des Bouches-du-Rhône, une ville très provinciale, très conservatrice, dont il fallait changer l’mage, alors que ce rôle de capitale agricole passait à St-Rémy-de-Provence, plus au Nord. Politiquement, elle est ancrée à droite, mais ce sont ses capacités professionnelles qui la font apprécier.
L’utilité du projet de transport combiné de Mourepiane ne fait pas de doute pour elle et elle ne donne pas dans ces formulations dont les politiques ont le secret, pour retomber ensuite sur leurs pieds en cas de vent contraire. S’agissant des produits dangereux, elle n’élude pas et met les pieds dans le plat en les citant d’emblée :
« Le terminal de transport combiné de Mourepiane est un outil indispensable. Je ne suis pas une spécialiste de l’économie portuaire et j’ai découvert ce dossier avec les premières délibérations proposées au conseil municipal. Il y a aujourd’hui trois entreprises récalcitrantes qui ne veulent pas partir de la gare du Canet – et on peut les comprendre – mais le choix est fait, il faut qu’elles partent. Parce que le terminal de Mourepiane correspond à l’organisation d’un port moderne, parce qu’il fait reculer la place du camion en ville. On ne parle jamais des nuisances que vivent déjà les riverains de la gare du Canet. Or, les trains de produits dangereux dont parlent ceux qui défendent le quartier de Mourepiane, ils arrivent déjà au Canet. »
Elle ne commente pas l’avis rendu par le commissaire enquêteur, où se pose la question de compétences qui ne sont pas à la hauteur du sujet : https://marsactu.fr/la-commission-denquete-publique-fait-derailler-le-terminal-de-mourepiane/#comment-39825
mais propose qu’une nouvelle concertation se tienne après une réunion de concertation à tenir en janvier 2016.
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Petite précision, Madame CARADEC est diplômée en droit de l’urbanisme, pas en urbanisme, juste une paille !!
Donc je ne sais pas si comme le suggère Benoît Gilles, elle est la déesse de la transformation (Shiva :-)), mais elle semble bien être celle de la déformation :
Argument N°1 : « Il y a aujourd’hui trois entreprises récalcitrantes qui ne veulent pas partir de la gare du Canet…mais le choix est fait, il faut qu’elles partent »
– Quelles sont celles qui souhaitent aller à Mourepiane ? Ah, il n’y en a pas !!
– D’où l’intérêt de dire qu’il (n’) y a (que) trois entreprises qui ne souhaitent pas partir.
Argument N°2 : «le terminal de Mourepiane correspond à l’organisation d’un port moderne, parce qu’il fait reculer la place du camion en ville »
– Les mêmes camions qui allaient au Canet, iront à Mourepiane, donc il y aura toujours autant de camion en ville.
– Ah, oui les quartiers nord ne sont pas dans la ville, j’oubliais.
Argument N°3 : «On ne parle jamais des nuisances que vivent déjà les riverains de la gare du Canet. Or, les trains de produits dangereux dont parlent ceux qui défendent le quartier de Mourepiane, ils arrivent déjà au Canet»
– En effet les habitants de la zone du Canet se sont déplacés en foule en 1844 lors de l’enquête publique pour l’ouverture de la gare du Canet. En juin 1848, la gare était mise en service ce qui plongea les quelques 180 000 habitants de Marseille dans le plus grand désarroi. Le 22 juin une émeute éclata et plusieurs centaines d’ouvriers envahirent les quartiers du centre et improvisèrent des barricades.
– Sans réécrire l’histoire, c’est quoi cette démonstration. Il existe dans la deuxième ville de France, la troisième gare de FRET de France en volume, héritage de la révolution industrielle. Il existe une volonté de supprimer cette verrue, de réhabiliter ces quartiers et la solution trouvée réside tout simplement en un déplacement de l’activité dans un autre quartier. On aurait pu profiter de ce projet pour analyser les matrices de flux de marchandises arrivant et partant de Marseille, par camion, train et bateau, de penser un projet ambitieux en terme d’intégration et d’efficacité, avec le minimum de rupture de charge. Oui on aurait pu transférer dans les bassins ouest, les flux nationaux et internationaux et conserver sur les bassins est ceux liés à Marseille, cela aurait été un beau projet à l’échelle de la métropole.
Argument N°4 : «Il faut aussi relativiser ce qu’on entend par produit dangereux. Si on suit la nomenclature en vigueur le Paic Citron ou le coton sont des produits dangereux. »
– Résumons, une élue dénigre la nomenclature sur les produits dangereux censée protéger les travailleurs et les populations, c’est bien cela que l’on doit lire ?
Argument N°5 : «On ne peut pas avoir un raisonnement simpliste et se contenter de dire qu’on envoie ces entreprises à Fos. »
– Le raisonnement simpliste c’est celui de se contenter de tout envoyer à Mourepiane sans analyser (démontrer) la pertinence de la démarche.
Argument N°6 : « « Les bassins de fos sont saturés »
– Seuls 20% du foncier (9000 hectares) sont valorisés, c’est certainement l’infrastructure portuaire avec le plus de potentiel de développement en Europe. De plus qui parle des bassins, le projet consiste à déplacer une gare de FRET rail/route sur un terminal portuaire (ici Mourepiane) mais cela n’a pas d’impact sur la charge des bassins.
– En complément, FOS 2XL permet à lui seul de traiter 1.5 Millions d’EVP, le volume total traité sur l’ensemble des bassins en 2014 était de 1.17 Millions, dont 16% passent à Mourepiane.
Madame CARADEC truste toute les fonctions électives en relation avec l’urbanisme (Conseil Municipal, communauté urbaine, au département (délégation EuroMed), sans compter l’AGAM et le CAEU 13). Il est donc à espérer qu’elle est vraiment une belle vision pour notre ville et la métropole.
Si on regarde un peu en arrière, la mise en place du PLU en 2013, la gestion des pistes cyclables et le développement des transport en communs, ont peu avoir quelques craintes justifiées.
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Madame Caradec aime bien les arguments spécieux, en effet. Comparer le déménagement à la hussarde de la RTM à ce qu’a fait la SNCF à Lyon, c’est taper à côté de la plaque.
La SNCF n’est pas une collectivité locale, mais une entreprise. Une entreprise certes publique, mais qui ne dépend pas essentiellement de l’impôt pour son financement.
Comme toute entreprise, la SNCF fait, à Lyon comme ailleurs, des arbitrages dans son patrimoine immobilier ancien et devenu inadapté à ses besoins. Dans le cas de la tour Oxygène, elle a pris son temps : si elle est devenue en 2010 locataire (et non investisseur) dans cet immeuble, c’est largement après avoir vendu ses locaux précédents (vers 2006), qu’elle a occupés jusqu’à son déménagement. Et elle a négocié globalement prix de vente et conditions de relogement.
Rien à voir donc avec le déménagement, imposé par MPM et inutilement précipité, de la RTM, qui n’est en rien justifié par les besoins de celle-ci, mais seulement par la perspective d’un “coup” immobilier sur un terrain du 8ème arrondissement. Un “coup” qui aura un coût, puisque le montant de la vente de ce terrain sera compensé par les loyers en seulement quelques années. Mais nos impôts locaux y pourvoiront…
L’une des casquettes de Madame Caradec, la présidence de l’Agam, est intéressante : voilà une agence qui produit de nombreuses études fort pertinentes et souvent bourrées d’idées. Le point commun de la plupart de ces idées, c’est qu’elles ne connaissent aucun commencement de réalisation en raison de l’absence d’intérêt que leur porte la municipalité gaudinesque.
J’aimerais d’ailleurs que l’on me cite, s’il existe, un seul cas d’opération d’urbanisme considérée comme exemplaire par les spécialistes qui aurait été imaginée, conduite et menée à son terme par cette municipalité depuis 20 ans.
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Beaucoup d’affirmations péremptoires et peu d’arguments véritablement convaincants dans les propos de Mme Caradec…
Que la gare du Canet soit déplacée pour organiser une rénovation urbaine sur ce site, qui peut s’y opposer ? Il n’est pas nécessaire d’y réfléchir longtemps pour être convaincu du projet que ce soit pour des raisons urbanistiques, de circulation, de santé publique ou d’autres. Que ce déplacement soit d’autorité décidé en direction de Mourepiane est en revanche une erreur d’appréciation manifeste de comment fonctionnent une ville et un territoire, en plus d’être un affront à la population. En outre, alors que l’ensemble de l’aire métropolitaine a enfin l’opportunité d’être planifiée et pensée comme une seule unité, on ne comprend pas pourquoi deux terminaux de transports par conteneurs auraient un sens dans la métropole.
L’implantation du terminal de transport combiné à Mourepiane est un non sens car il crée dans le 16e arrondissement de Marseille les mêmes conditions environnementales que l’on dénonce au Canet et qui motivent (entre autres choses) le démantèlement de la gare de fret du Canet. Il signifie l’irruption en zone urbaine dense d’une infrastructure qui n’y a pas sa place, du fait des nuisances qu’elle va irrémédiablement occasionner. Aucune ville moderne, tournée vers la durabilité et l’ecoresponsabilité, n’oserait faire un tel choix.
Aussi, plusieurs questions se posent. Pourquoi le Grand port maritime de Marseille manque-t-il tant d’inventivité ? Pourquoi proposer une infrastructure concurrente de celle qu’il possède déjà sur les bassins Ouest ? Pourquoi ne pas saisir l’occasion de penser des activités portuaires compatibles avec une insertion urbaine, être innovant et en bonne entente avec les riverains ? Il y a là une formidable occasion de penser un port du 3e millenaire ! D’ailleurs, à Marseille, les riverains du port lui sont attachés et ne souhaitent pas nécessairement uniquement de la croisière ou du tourisme. Il y a bien d’autres choses à imaginer (voir les activités du Pôle mer paca pour se donner une idée des activités de demain, en cours de conception ou de développement). Le GPMM propose des solutions qui ne sont pas à la hauteur, sans compter que l’on peut douter de leur bien fondé sur le plan économique. En effet, si le transport combiné était LA solution, comment se fait il qu’elle tarde tant à être mise en place ? Qui peut croire que demain le train va enfin l’emporter sur les camions ? Et si tel doit être le cas, pourquoi organiser cette multi modalité sur les deux bassins (est et ouest) ? La carte à jouer pour le GPPM est exceptionnelle. Il occupe deux sites portuaires formidables et différents. Les bassins est doivent être un lieu d’innovation pour expérimenter le port urbain de demain. Continuer de leur prévoir des fonctions identiques à celles de Fos, c’est manquer de vision et d’audace. Continuer d’y faire affluer des camions, c’est rétrograde. Ne pas y réfléchir à la minimisation de l’empreinte environnementale des navires (bruit, pollution atmosphérique, rejets et contamination des eaux) est une faute.
De tout cela on aimerait discuter, avec le port, les entreprises, les collectivités, les associations de riverains, etc. On aimerait qu’une question aussi importante donne lieu à des démarches positives, à de la concertation, pour aboutir à un résultat compris par tous, dans l’intérêt de tous. Malheureusement, nous n’y sommes pas encore. Le GPMM ne connaît pas ce mode de fonctionnement. Et Mme Caradec ne laisse guère entendre qu’elle en est adepte. D’ailleurs, elle ne semble pas questionner la pertinence des propositions du GPMM. Bref, il y a encore du chemin…
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Plusieurs commentaires :
– je suis amusé et abasourdi à la fois que les intervenants considère que les bassins Est doive t se contenter d’activités non polluantes ou bruyantes afin de les concentrer sur les bassins Ouest.
– les bassins portuaires de Mourepiane est moins dans le tissu urbain que dans le quartier du Canet ;
– les bassins Ouest ne sont pas saturés ;
– il faut en effet préserver la diversité d’activités des bassins Est.
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