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[C’est mon data] À Marseille, deux fois moins de budget par élève qu’à Toulouse

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le 5 Fév 2016
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La mairie de Marseille a tenté ce jeudi de riposter par les chiffres à la tempête médiatique autour de l'état des écoles. Mais si l'éducation reste le premier budget municipal, l'effort s'est tassé ces dernières années, loin des montants dépensés par d'autres grandes villes.

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L'école Delphes (6e arrondissement), qui a bénéficié de 230 000 euros de travaux en 2015.

L'école Delphes (6e arrondissement), qui a bénéficié de 230 000 euros de travaux en 2015.

“Je ne fais pas de Zola, ni du romantisme, je ne cite que des chiffres.” Face à la tempête médiatique autour de l’état des écoles marseillaises, Danièle Casanova a sorti ses fiches. L’adjointe au maire chargée de l’éducation a été conviée en cours de semaine au déjeuner de préparation du conseil municipal. Le matin même, la majorité municipale a tenu une réunion de crise pour préparer la riposte.

Parmi les documents distribués, on trouve une réponse sur plusieurs cas d’école cités dans les médias après le dossier publié mardi par Libération. Un relevé de température un jour de décembre est même fourni pour l’école Jean-Perrin, celle de Charlotte Magri, l’enseignante qui a signé la tribune “Je nous accuse” publiée par Marsactu. On y découvre aussi une liste des rénovations, agrandissements et reconstructions menés depuis 1995. “En 2015, nous avons réalisé 31,6 millions d’euros de travaux”, insiste l’élue. Vient ensuite une litanie des grands chantiers récents : Michelet-Foch, 2,7 millions d’euros ; Busserine, 12 millions d’euros ; Bugeaud, 3,8 millions d’euros. Et à venir : Capelette-Curtel, 3,5 millions d’euros ; Saint-Louis gare, 1,4 millions d’euros ; Les Borels, 700 000 euros ; Arenc-Bachas, 8,7 millions d’euros ; Sainte-Marthe Mirabilis, 12 millions d’euros.

Un peu bourrative, cette énumération masque une perte de vitesse des investissements dans ce domaine : de 45 millions d’euros en 2008, la chute est régulière jusqu’à un plancher famélique de 14 millions en 2012.

Travaux dans les écoles depuis 1999

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En rouge : la moyenne des investissements depuis 1999.

Président du groupe de la majorité municipale, Yves Moraine ne nie pas ce tassement : “La première décision de Jean-Claude Gaudin lorsqu’il est arrivé en 1995 a été le lancement du plan École réussite comme il avait fait le plan Lycées réussite au conseil régional. Pendant une dizaine d’années les investissements ont été très forts. Au bout de 10 ans, on ne peut pas maintenir les investissements au plus haut niveau.”

Sans surprise, il met aussi en avant les impacts des décisions de l’État sur les finances communales : “Entre les 20 millions de dotation de l’État en moins et les 25 millions des rythmes scolaires en plus [une évaluation surestimée, ndlr], ça fait 10 points d’impôts.” Ce manque à gagner correspond  exactement au plus gros budget d’investissement dans les écoles en 2008.

Comparaisons peu flatteuses

Mais ces réformes gouvernementales sont vécues partout en France. Depuis des années, l’opposition socialiste met en avant les budgets supérieurs consacrés à l’éducation dans d’autres grandes villes. Il s’agit cette fois du budget éducation dans son ensemble, en comptant les frais de fonctionnement : les salaires du personnel, le matériel, les activités périscolaires et les tarifs sociaux des cantines. “Une étude réalisée sur les comptes des grandes communes nous éclaire sur la « priorité » donnée aux écoles et à l’action éducative. En 2012, Marseille dépense 2315 € par élève alors que Montpellier consacre 3325 €, Lyon 3570€, Nantes 3580€ et Toulouse 4600€ (soit quasiment le double) !”, notait encore Annie Lévy-Mozziconacci à l’occasion de la commission d’évaluation menée sur les activités périscolaires. “Je n’ai pas pu trouver la référence de cette étude dans le rapport de la commission”, note Yves Moraine, pour sa part.

Comme on l’a déjà noté, l’année 2012 n’est pas la plus flatteuse pour Marseille. Elle a sans doute été choisie à dessein. Mais le constat est voisin en 2014, même si la situation de Grenoble et Strasbourg viennent le nuancer.

Budget par élève dans neuf grandes villes en 2014

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Source : budget “Enseignement – formation” des communes, investissement et fonctionnement compris. En rouge : le rappel du budget par élève de Marseille.

“Comparaison n’est pas raison, réagit Yves Moraine. On ne peut pas comparer une ville comme Toulouse dont le revenu médian est aux alentours de 20 000 euros et Marseille où il est d’un peu plus de 10 000 euros et où la moitié des habitants ne paie pas d’impôts.” À suivre cette logique, les élèves marseillais auraient donc des écoles à la hauteur des finances de la ville. Pauvres.

“Faire rêver le monde”

Ce résumé est cruel mais il oublie une autre comparaison : celle de la part des dépenses consacré aux écoles. Malgré ou plutôt à cause de son budget limité, on pourrait s’attendre à ce que la mairie de Marseille se concentre sur cette attribution, qui a un impact important sur la vie de ses administrés. Or, avec une part de 10 %, elle se situe dans la moyenne des grandes villes de France. À sa décharge, on peut supposer que la croissance du nombre d’élèves à Toulouse (+15 % en cinq ans) et d’autres villes tire vers le haut les dépenses de constructions d’écoles.

Part de l’éducation dans le budget global

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Soucieuse de devenir “une ville à faire rêver le monde”, pas forcément en avance dans d’autres domaines comme les équipements sportifs, Marseille semble peiner à assurer sur tous les tableaux. À entendre Yves Moraine, le trou d’air observé en 2012 n’est peut-être pas un hasard, un an avant Marseille-Provence capitale européenne de la culture : “Il y a eu des efforts sur la culture, maintenant on a des efforts sur le sport. Dans une ville où le potentiel fiscal est plus faible qu’ailleurs, on ne peut pas tout faire, partout, tout le temps, dans tous les domaines.”

En avril 2014, au moment de rempiler pour un nouveau mandat, Danièle Casanova avait un temps laissé sa communication se fissurer : “Vous savez, la politique est une affaire de choix. Si on ne faisait pas des tarifs réduits ou la gratuité pour 21 000 enfants dans les cantines, on pourrait envisager un encadrement plus élevé des enfants. C’est un choix. Quand on fait le choix de faire le stade Vélodrome, on aurait pu là aussi faire un autre choix.”  Le problème est que ce choix-là engage la Ville pour 35 ans. La redevance du nouveau stade correspond à un tiers du budget consacré l’an dernier à la rénovation des écoles.

Les données utilisées pour cet article proviennent des documents budgétaires de la Ville de Marseille et des autres municipalités mentionnées. Nous les avons regroupés ici.

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Commentaires

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  1. LaPlaine _ LaPlaine _

    “Marseille semble peiner à assurer sur tous les tableaux”…c’est bien le problème, aucun secteur administré par la ville (ou la CU) n’est au niveau (propreté, voirie, écoles, TC). Le résultat d’une gestion erratique et clinquante sans vision globale. Incurie et incompétence partout.

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    • Regard Neutre Regard Neutre

      Je vous rejoins sur ce constat consternant qui est le résultat des vicissitudes de la décentralisation justement voulue et instaurée en 1982 par le maire de Marseille devenu ministre .Or,en héritage,en seulement 34 ans, ses successeurs , libres de toute tutelle étatique ont coulé sur les récifs de dépenses inutiles et somptuaires , le navire républicain que l’Etat avait bâti en deux siècles…A quand une politique de salut public où l’intérêt public prévaudra sur l’avidité personnelle. Où sont les hommes et les femmes aux engagements politiques désintéressés? Nombreux s’engagent pour s’abreuver à l’auge ou aux sources des finances publiques. Aussi, je crains que la métropole, qui doit rester sous contrôle et surveillance démocratique, servira seulement à colmater les grosses brèches puis à éponger progressivement les dettes dans les cales de la 3ème ville de France. Pour nos enfants de la patrie, Citoyens imposables à vos porte-monnaie…

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    • Trésorier Trésorier

      regardneutrre,

      Marseille est la troisième ville de France.
      L’Etat a du intervenir dans le territoire pour essayer de réparer les dommages de l’absence d’intercommunalité cohérente, de la ségrégation raciale, sociale et religieuse instaurée par les communes de banlieue au préjudice de Marseille, du dumping foncier et fiscal de ces commues pour attirer les entreprises marseillaise.

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  2. barbapapa barbapapa

    Le pire, c’est que ce peu d’argent attribué aux écoles est souvent dilapidé par une gestion calamiteuse des personnels…

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  3. LN LN

    Je partage l’avis de regardneutre. Tout semble grippé, entortillé et bien englué dans un (dys)fonctionnement totalement ubuesque : “c’est comme çà, c’est Marseille…” Démoralisant.
    Ceux qui “tentent” de lutter (MF Palloix -FdG- pour mon quartier), c’est du sacerdoce pur avec une opposition qui s’apparente à de l’agitation pour mieux respirer. Sacrée bonne femme ! Tout semble tellement immuable-inamovible-corrompu-toléré puis accepté, que rien n’y change, ni le vote, ni les manifs, ni les luttes ect… Mais que faut-il donc faire ?

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  4. Court-Jus Court-Jus

    Bonjour Julien,
    J’ai quelques questions concernant les chiffres évoqués dans l’article, est-ce qu’ils ne concernent que l’école publique ou l’ensemble public/privé ?
    Est-ce qu’on connait par ailleurs le budget consacré aux écoles privées ? Voire mieux le budget “par élève” dans le privé et dans le public ?

    Nicolas

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  5. Helene Goldet Helene Goldet

    Pour la mairie, si les écoles ont des moyens insuffisants, c’est que les tarifs “sociaux” pour les cantines coutent très chers…tellement il y a de pauvres.
    Les données qui suivent sont issues du dossier de presse publié par la ville à l’occasion de la rentrée 2015/16
    nombre total de repas servis 6 millions
    prix du repas plein tarif 3,74 euros
    63 % des élèves payent plein tarif (c’est beaucoup )
    2 % des élèves ont la cantine gratuite (c’est très peu)
    le reste, soit 35 % payent demi tarif soit 1,71 euros
    le coût total de ces tarifs sociaux est de 4 millions d’euro par an.
    Si la ville imposait à tous de payer plein tarif, (aucune grande ville ne fait ça) la ville pourrait augmenter la dotation par enfant de 55 euros par an soit une hausse de 5% environ, ce qui est dérisoire.

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  6. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Une suggestion : peut-on, en s’y mettant à plusieurs, engager une réflexion citoyenne visant à proposer des réorientations budgétaires au profit de l’école publique ?

    Je lance une première piste : une réduction du parc de véhicules de fonction, qui semble coûter ici une fortune sans rapport avec l’intérêt général (http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20151104.OBS8881/plus-de-2-000-vehicules-marseille-et-la-gabegie-des-voitures-de-fonction.html). On doit pouvoir le réduire d’un tiers sans toucher à la santé des intéressés, non ?

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    • JL41 JL41

      C’est une bonne idée et réduire ce parc d’un tiers ce n’est pas casser la baraque.

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  7. JL41 JL41

    Merci à Julien Vinzent d’avoir trouvé des chiffres comparatifs. On comprend que La ville de Marseille ne consacre pas des moyens faramineux à ses écoles, alors qu’on aurait besoin à Marseille plus qu’ailleurs, davantage de moyens pour offrir un cadre adapté à tous ces enfants qui parfois ne parlent même pas le français lorsqu’ils rentrent à l’école. Plus d’enseignants et davantage de salles de classe. Pour que tous ces enfants ne décrochent pas et profitent des emplois développés localement, il faut qu’ils sachent lire et écrire et qu’ils intègrent dans de bonnes conditions les classes supérieures.

    Il n’est pas normal qu’on puisse dépenser le double pour les écoles à Toulouse et qu’on ne puisse pas le faire à Marseille, où l’intégration des jeunes enfants à notre société demande cet effort. L’Etat doit corriger ces inégalités. Marseille peut faire plus, Marseille se doit de faire plus, au lieu de laisser la situation se dégrader dans les quartiers difficiles.

    L’enseignante qui a fait bouger les choses a bien du mérite. Parce qu’il y a Marseille un certain nombre d’écoles réservées (de fait) aux élites, comme Lacordaire où tout le monde réussit son bac et qui sont fréquentées par les enfants du gotha des partis politiques, des cadres ou de chaque religion. Parfois on se demande si une des raisons de la léthargie locale, n’a pas sa source là aussi. La reproduction sociale des élites est assurée et que les autres se démerdent.

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  8. Trésorier Trésorier

    JL41,

    la richesse fiscale de Marseille n’est pas comparable à celle des autres grandes métropoles, et notamment de Toulouse. Quand on est pauvre (mais aussi mal géré), on dépense moins, et notamment pour les enfants.

    A l’inverse, nos enfants ont d’autant plus besoin d’aides (cantines et services scolaires gratuits) , et de soutien scolaire.

    De fait es enfants marseillais payent à la fois des choix budgétaires des élus, mais aussi la pauvreté de la ville qu’ils n’ont pas décidé, mais dont l’Etat est largement responsable.

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  9. Regard Neutre Regard Neutre

    Trésorier
    En effet Marseille bien que possédant des atouts naturels et une histoire longue de 26 siècles qui pourraient la faire rayonner au moins sur le plan national, se trouve aujourd’hui en grand retard par rapport aux autres métropoles européennes de même dimensions. Les décisions d’orientations stratégiques engagées par l’état dans les années 60 n’ont jamais été poursuivies par les élus locaux pour des raisons politiques avec un petit p minuscule. Les marseillais, parce qu’ils souffrent pour une grande majorité,se sont progressivement désintéressés de la chose publique.Aujourd’hui,une frange importante de la population est sous perfusion économique et sans espérance, ce qui me semble le plus préoccupant pour la liberté de chacun. A quand un changement de paradigme pour relancer cette cité en panne économique?

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  10. Trésorier Trésorier

    reardneutre, parfaitement d’accord. Je rajouterai que tous les élus, de tous bords et locaux comme nationaux me semblent espérer un abêtissement de la population et des citoyens pour mieux les contrôler. L’Etat omnipotent (et je suis fonctionnaire qui veut tout contrôler et se placer a centre de toute vie (économique, sociale, …) accentue la dépendance de la population à son égard, par les marchés, salaires, allocations, autorisations qu’il dispense.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Le commentaire de @regardneutre sur le retard de Marseille et le vôtre sur l’Etat omnipotent et, en France, plus centralisé que dans les pays voisins m’évoque des articles d’un blog qui portent sur les conséquences démographiques de cette centralisation :
      http://stervlan-mf.over-blog.com/article-bizarreries-demographiques-de-nantes-et-de-strasbourg-112080419.html
      http://stervlan-mf.over-blog.com/article-les-ravages-urbains-de-la-centralisation-fran-aise-112089157.html

      Le retard de Marseille qu’évoque @regardneutre tient sans doute en partie à la faiblesse du personnel politique local, mais probablement aussi au fait que l’hypertrophie de la région parisienne dans tous les domaines a vidé de leur substance les principales villes de Province : a contrario, l’évolution démographique de Barcelone est assez éclairante !

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    • LaPlaine _ LaPlaine _

      Il existe sans doute une responsabilité de l’état qui se devrait d’être plus attentif concernant un ville dont on connaît les problématiques économiques et humaines. Cependant quand on subodore ce que va être la réponse de Gaudin à ce dossier lundi , c’est à dire attaquer le gouvernement, c’est bien bien maigre et bien peu courageux. Cette situation à nouveau ubuesque et quand même le résultat de vingt années de gestion erratique (comme dans beaucoup d’autres domaines) qui ont entrainées la ville dans cette situation. Se défausser à chaque fois sur les autres, cela commence à bien faire, d’autant qu’aujourd’hui il s’agit des enfants.

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    • JL41 JL41

      Etonnant ce blog, une incroyable somme d’érudition. Son auteur est un retraité semble-t-il, qui pour le coup occupe intelligemment son temps pour transmettre quelque chose à ses contemporains, les inciter à une activité intellectuelle, plutôt transverse que dans le droit fil de la pensée officielle, même si la thématique des transports constitue un classique dans l’analyse territoriale.
      Le positionnement d’une ville dans les transports et les déplacements ferait d’elle ce qu’elle est devenue ? Mais l’inverse pourrait être vrai aussi, au moins marginalement. Si ce n’est que la centralisation propre à la France, dont l’image la plus évocatrice est celle du réseau ferroviaire, avant que des transversales se soient ajoutées, a imprimé une marque particulière à l’organisation territoriale. Mais le destin des villes éloignées est néanmoins très différent. Nantes ou Toulouse sont des villes plutôt de plain-pied avec Paris (dans le sérieux et la compétence des élites). Marseille est loin de Paris à tous points de vue. Même durant l’époque coloniale, où la prospérité française était alimentée par le travail pour pas cher des populations des colonies et les richesses minières. Au passage on peut dire que si la réussite de notre économie est actuellement difficile, c’est aussi parce que nous n’avons plus ce qui auparavant pouvait faire penser à un miracle.

      Je pense que tout ça est moins vrai actuellement, où c’est la pénétration des nouvelles technologies (moins quantitativement que dans la prévalence d’un certain état d’esprit) qui détermine le plus notre avenir. Même si nous sommes encore loin d’avoir chez nous des Elon Musk, capables de créer de l’innovation et de produire de la richesse sans recours aux aides de l’Etat. Le système capitaliste qui reste chez nous un épouvantail, alors que la Russie et la Chine qui se disent communistes l’ont intégré à leur mode de fonctionnement. Faut-il attribuer ce retard idéologique à la centralisation française ? Peut-être l’auteur de ce blog a-t-il argumenté cela ? Pour ma part je le vois plutôt dans une université française des « sciences humaines », réservoir des voix électorales de gauche et conservatoire des idées mortes, notamment d’un marxisme caricaturé dont on n’est même plus capable d’expliquer la fonction dialectique dans la critique d’une société et sa transformation. Ce ne sont que conservatismes et petits roitelets dans le domaine des idées et un système politique de gauche d’une bêtise crasse. Alors la droite n’a pas besoin de se fatiguer beaucoup pour gagner. Oui pour gagner mais pas pour faire de l’école un fer de lance. Nous restons à un niveau de conscience politique particulièrement faible. Et imaginer que des élus de droite et de gauche puissent travailler ensemble sur des questions d’intérêt général est impensable. Il nous faut rester dans une sorte de théâtre antique avec ses bons et ses méchants, alternativement pour les supporters des uns et des autres.

      Lorsque dans les années 70 j’ai produit mes premières analyses du fonctionnement des territoires, avec comme entrée le mouvement des entreprises, entre Marseille et sa périphérie et les fonctions assurées par les zones d’activité, le DDE de l’époque avait conclu la réunion : « finalement, ce sont les autoroutes qui dessinent le territoire ». Les autoroutes ont permis au tissu économique marseillais de se reproduire en périphérie. On continue à analyser Marseille à partir de son périmètre communal, ce qui est une absurdité : https://marsactu.fr/non-la-population-de-marseille-na-pas-bondi/#comment-44825
      Mais comme on a autour de Marseille (dans son territoire métropolitain), les maires qu’on a connus à Aix, Martigues ou Aubagne, on peut se demander si on n’est pas au territoire des schtroumpfs avec des référents politiques qui font perdurer un découpage qui ne correspond pas à la réalité humaine et économique de ce territoire.
      Le champ de représentations dans lequel on fonctionne rend très difficile la constitution d’une métropole.

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