Municipales à Gardanne, l’ancien adversaire du sortant Roger Meï au secours de son dauphin

Info Marsactu
le 30 Mai 2020
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L'ensemble des cinq listes présentes au premier tour des municipales à Gardanne sont en mesure de se maintenir au second. Pour s'éviter une pentagulaire, les DVG Jean-Marc La Piana - dauphin désigné par Roger Meï - et Jean-Brice Garella, opposant au maire, fusionnent leurs listes. La quadrangulaire du second tour, qui pourrait voir basculer le bastion communiste, s'annonce disputé.

Hôtel de ville de Gardanne. Photo : PID
Hôtel de ville de Gardanne. Photo : PID

Hôtel de ville de Gardanne. Photo : PID

Les résultats du premier tour à Gardanne ont donné l’opportunité aux cinq listes en lice de se maintenir au second. Elles ont obtenu entre 13 % et un peu plus de 23 % des suffrages, soit au delà des 10% qualificatifs. Pour se sortir de ce scénario d’une pentagulaire hautement hasardeuse, plusieurs formations ont engagé des discussions en vue d’une alliance. Et selon nos informations ce sont les listes DVG de Jean-Marc La Piana – dauphin désigné par Roger Meï aux 43 ans de règne (lire notre portrait du maire de Gardanne) – et de Jean-Brice Garella qui seront les seules à fusionner. Leur accord est en cours de finalisation, sans que nous connaissions pour l’heure le détail.

Au premier tour, d’une très courte tête, la liste PCF est arrivée devant. “Cela montre une certaine légitimité à notre démarche donnée par les citoyens qui ont eu le courage de la citoyenneté malgré le risque du coronavirus”, se satisfait Claude Jorda, conseiller départemental, à la tête de cette liste. En dépit de l’optimisme du candidat, rien n’est évident pour assurer la continuité de gestion de ce bastion communiste.

Des écarts très serrés

La liste de Jean-Marc La Piana se place deuxième, à seulement 63 voix, tandis que celle du troisième candidat, le LR Hervé Granier, n’accuse que 92 voix de retard. Suivent les listes de l’ex PS Jean-Brice Garella – adversaire de Roger Meï depuis 2014 après avoir été dans sa majorité – et du candidat RN Bruno Priouret. Ses résultats engagent à regarder les choses avec beaucoup de prudence : quatre électeurs sur dix se sont déplacés le 15 mars et l’inconnue est totale concernant la mobilisation des électeurs à venir au second tour le 28 juin.

Du côté des alliances envisagées, le Rassemblement national est rejeté par tous, jusqu’à Hervé Granier qui déclarait au soir du premier tour à ses partisans : “ma plus grande fierté est d’avoir remis le RN au niveau le plus faible qu’il ait connu depuis longtemps à Gardanne.” Une fierté peut-être permise par l’axe sécuritaire que le candidat de droite a choisi pour sa campagne.

“Une chose est sûre, je serai présent au second tour”, nous assure de son côté Bruno Priouret la tête de liste RN, qui avait aussi été candidat “de droite” avec Jean-Brice Garella à l’élection partielle de 2015. L’actuelle figure gardannaise du RN a contacté Hervé Granier pour un “rapprochement naturel”. Refus catégorique du candidat LR, les deux listes vont donc se maintenir au second tour.

“Faiseur de roi”

Malgré de nombreuses proximités programmatiques, la fracture ouverte depuis l’automne entre les deux listes issues de la majorité ne se réparera donc pas. “Entre les deux équipes, il y a trop de personnes qui se haïssent cordialement”, résume une source proche de La Piana. “Nous estimons que nous sommes la seule liste de gauche. On a donc cette légitimité-là, renvoie Claude Jorda. La question est de savoir pour qui chaque liste roule.” Dans le camp Jorda, on reproche à La Piana d’avoir accueilli sur sa liste des personnes encartées à La République en marche.

Selon plusieurs sources concordantes, des discussions entre Hervé Granier et Jean-Brice Garella ont aussi été engagées. Mais finalement, le candidat étiqueté divers gauche par la préfecture, revendiquant lui-même une candidature “du centre-gauche au centre-droit” se tourne vers sa gauche. “Garella s’est positionné en faiseur de roi”, analyse notre source proche de La Piana.

En 2014, Roger Meï l’avait emporté de 69 voix devant Jean-Brice Garella. Le second tour de 2020 se dirige vers une quadrangulaire indécise, et si l’héritier du vieux maire l’emporte le 28 juin, ce sera grâce au ralliement du plus fidèle adversaire de la majorité à la fin de l’ère Meï.

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