Le quartier ouvrier des Crottes, nouveau décor de logements “atypiques” pour investisseurs

Reportage
le 13 Juil 2023
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Quarante logements vont bientôt voir le jour à l'intérieur d'une ancienne manufacture, dans ce petit quartier très défavorisé, en pleine transformation dans le cadre de l'opération Euroméditerranée 2. Mis en vente à 5000 euros du mètre carré, la moitié d'entre eux sont déjà réservés.

Maquette des futurs logements sur le site industriel de la Tulipe, aux Crottes. (Photo : CMB)
Maquette des futurs logements sur le site industriel de la Tulipe, aux Crottes. (Photo : CMB)

Maquette des futurs logements sur le site industriel de la Tulipe, aux Crottes. (Photo : CMB)

Pour l’heure, c’est une friche industrielle mais il faut se projeter : demain, une cour piétonne, des rez-de-jardins, des appartements en duplex avec double exposition. Une communicante s’emballe : “Ça fait rêver, non ?” Nous sommes aux Crottes. Ce mercredi, Euroméditerranée présente le projet “La Tulipe”, futur “hameau” de 40 logements dans le 15e arrondissement de Marseille. Déjà 18 acquéreurs y ont réservé leurs biens. “C’est ce qu’on appelle un succès commercial”, se réjouit Arnaud Baudel, le directeur général adjoint d’Histoire & Patrimoine, marque du groupe Altarea Cogedim, spécialisée dans la réhabilitation urbaine, à la manœuvre ici. Comptez entre 5000 et 6000 euros le mètre carré. Soit, le double du prix moyen pour le 15e arrondissement, selon le baromètre de SeLoger.

La Tulipe va s’épanouir en lieu et place des locaux d’une ex savonnerie et d’une ancienne manufacture. Ce sera, aussi, bientôt le nom de cet ensemble de biens “atypiques”, loin, très loin de l’esprit ouvrier qui marque l’histoire du quartier. Ce projet de réhabilitation urbaine s’inscrit au sein de l’opération d’intérêt national Euroméditerranée 2. Depuis plusieurs années déjà, le quartier des Crottes est chamboulé par ce deuxième volet de l’opération, et ses quelques propriétaires occupants, expropriés. Au nord, près du marché aux Puces, le projet Les Fabriques est sur le point d’être livré. Au sud, ça sera La Tulipe.

Le groupe Histoire & Patrimoine jouera aussi le rôle de syndic une fois les appartements livrés. Le projet se décline en trois espaces. La visite de cette semaine s’est concentrée sur les bâtiments qui serviront à l’habitat, dans la grande manufacture Moncada, longtemps squattée. Face à cette dernière, l’ancienne usine de la Tulipe mutera en une école de hip-hop, un musée du street art et une auberge de jeunesse “lifestyle”. Cette dernière est baptisée “l’hostellerie”.

Centre de hip hop et auberge de jeunesse

Le projet de centre de hip-hop et de street art n’est pas encore défini en détail. Nous apprenons seulement qu’il a pour ambition de devenir “le deuxième plus grand centre de ce type à Marseille”, et qu’il sera détenu et géré par la société Maquis’art. Cette dernière semble être spécialiste en la matière, puisqu’elle pilote actuellement un projet similaire à Saint-Denis, dans une gare désaffectée de banlieue parisienne. “Ils ont déjà fait venir des jeunes sur site. C’est très important dans ce type de projet de créer des collaborations avec les habitants”, assure Arnaud Baudel, d’Histoire & Patrimoine, sans donner plus de détails.

Concernant “l’hostellerie”, Euroméditerranée promet là aussi des chambres “atypiques”, explique sa directrice générale Aurélie Cousi. Une auberge de jeunesse aux Crottes ? Le pari est lancé. “L’idée est de créer de la porosité entre le centre de hip-hop et l’hostellerie, pour donner envie aux gens de venir et ainsi générer de la mixité externe”, poursuit le directeur général adjoint, Arnaud Baudel.

Paumé entre les bâtiments en friche, les petites rues désertes et la voie, peu accueillante, qui accueille le métro aérien, le décor actuel ne s’y prête pas beaucoup. Mais l’arrivée prochaine du tramway risque bien de bouleverser la face du quartier plus vite qu’il n’y paraît. En 2025, l’actuel terminus d’Arenc sera repoussé jusqu’à la station de métro Gèze. Une perspective très attendue par les habitants du quartier, mais aussi, donc, par les professionnels de l’immobilier.

Standing supérieur

Pour ceux qui pilotent le projet de La Tulipe, trois idées sont à retenir : “patrimoine, développement durable, inclusion”. Pour le patrimoine, on promet de ne rien détruire. Mais le permis de construire placardé au mur affiche pourtant la démolition de 876 mètres carrés. On est invités à visiter la friche. Les travaux n’ont pas démarré. À l’intérieur, l’ancienne usine arbore de très beaux volumes. La hauteur sous plafond servira à créer des appartements en duplex. Les grandes ouvertures permettront d’offrir de l’ensoleillement à trois quarts des logements, même le 21 décembre, promet la plaquette de présentation.

Dans certains bâtiments, la hauteur sous plafond permettra la construction d’appartements en duplex. (Photo : CMB)

Le développement durable est un objectif de “recherche de sens”, devenu central, selon Arnaud Baudel, dans le contexte de “crise du marché immobilier actuel”. Le bilan carbone des travaux sera ainsi 50% inférieur à celui d’un chantier de construction classique, promet le promoteur. Le chantier devra aussi respecter les normes du projet Happen, destiné à l’optimisation énergétique des logements soumis au climat méditerranéen. “Ce haut niveau d’exigence s’adresse aux habitants du quartier, à qui on veut dire, qu’eux aussi, ont droit à la même qualité d’habitat qu’ailleurs. L’enjeu environnemental est lié aux enjeux sociaux”, affirme Aurélie Cousi d’Euroméditerranée, qui veut allier “qualité de vie et logements abordables”.

C’est donc là qu’intervient le volet “inclusion”. Et avec lui, les questions qui fâchent. Avec un prix d’achat compris entre 5000 et 6000 euros le mètre carré, “à quelle population vous voulez vous adresser ?” demande un journaliste. Les questions similaires s’enchaînent : l’audience n’est pas convaincue par le discours officiel. Un léger malaise plane. Une autre journaliste renchérit : “Les Marseillais n’arrivent plus à se loger. Avec ces prix, est-ce que vous ne lancez pas la gentrification des Crottes ?”

Rétropédalage d’Histoire & Patrimoine : “Non, j’ai dû mal m’exprimer. Aux Crottes, on compte environ 15% de propriétaires. Nous attendons certains propriétaires occupants, mais principalement des acquéreurs qui destineront leurs biens à la location. Et là, on sera dans les prix du marché, autour de 10 ou 11 euros le mètre carré.” Dans le même temps, Arnaud Baudel promet des appartements au “confort supérieur aux standards du neuf”. Ce standing semble très peu compatible avec le loyer au mètre carré annoncé.

C’est là que les propriétaires pourront tirer avantage d’un coup de pouce fiscal. Les logements sont en effet éligibles à un dispositif de défiscalisation. Ce dernier est progressif, et peut atteindre 17,5% de réduction d’impôts pour une mise en location de 12 ans. En retour, le loyer doit être plafonné. Suffisamment pour que la population du quartier puisse y loger ?

L’avenir le dira bien assez tôt. Puisqu’à partir du moment où la moitié des appartements sont déjà réservés, “rien ne pourra plus nous arrêter”, se réjouit le directeur général d’Histoire & Patrimoine. Dans la plaquette de présentation, on lit : “La Tulipe ambitionne de dynamiser le « village » [des Crottes] sans le brusquer, sans occulter son histoire ni araser son présent”.

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Commentaires

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  1. barbapapa barbapapa

    Il y a peut-être un juste milieu entre la zone totale actuelle aux Crottes, et l’expulsion de la totalité des familles du quartier avec des bâtis à 5 ou 6000 € du m2 ?

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  2. MarsKaa MarsKaa

    Je ne comprends pas pourquoi ces gens n’assument pas ce qu’ils font.

    Ils ont acheté une misère une friche industrielle. Ils bénéficient d’aides publiques avant/pendant/après les travaux. Ils ont des “copains” qui seront les premiers propriétaires, puis d’autres acteurs type SCI, syndic type Foncia, qui vont acheter très chers ces logements (mais bon, c’est quoi 5000 euros/m2 pour ces gens là ? Une bagatelle.. ) pour les louer, très cher. Avec des réductions d’impôts (donc aides publiques).
    Puis il y aura un turn over, car après ce “coup” là, on part investir ailleurs… ainsi va l’argent.

    Pourquoi habiller tout cela d’un discours pseudo social et pseudo patrimonial ? Tout cela ne s’adresse pas aux gens de ce quartier, c’est une evidence.
    Et l’école de hip hop et le musee du street art c’est pour le décor , ça va avec l’esprit “duplex dans une ancienne friche industrielle”. Et pour les aides publiques. Comme l’auberge de jeunesse, “l’hostellerie”… ça peut être rentable.

    Ce quils font aujourd’hui à Marseille a été fait dans les villes portuaires et industrielles des États-Unis dès les années 1990… on a 30 ans de recul (et d’études) sur la “gentrification” des friches industrielles. On sait qui est gagnant et qui est perdant.

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  3. Richard Mouren Richard Mouren

    Question: les offices d’HLM se plaignent de ne pas trouver de terrains disponibles à prix abordable pour construire de nouvelles habitations. Ces friches industrielles se vendent-elles cher? Ne serait-il pas possible qu’il y ait préemption pour y construire de l’habitat populaire intégré au quartier et éviter une gentrification qui n’est pas toujours une évolution positive pour un tel quartier?

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    • Forza Forza

      Mais quelle gentrification enfin ? Vous connaissez Smartseille ? Vous savez bien que le quartier vendu et la réalité n’auront rien à voir. Euromed 2 c’est avant tout le terrain de jeu des bailleurs institutionnels et sociaux, aujourd’hui encore plus qu’hier et moins que demain.

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  4. Richard Mouren Richard Mouren

    Pour info: ci dessous site internet de Histoire et Patrimoine. Comme on peut le voir, nous ne sommes pas dans du social. Tout à fait d’accord avec MarsKaa, je sens la bonne affaire financière là-dessous.
    https://www.histoire-patrimoine.fr/

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  5. Alceste. Alceste.

    Richard Mouren , les gens s’insurgent avec raison contre les ghettos, des investisseurs misent sur une clientèle beaucoup plus à l’aise. Vous parlez immédiatemment de “gentrifrication” , peut être est plutôt une forme de mixité sociale tant réclamée ?
    Provocateur ?, mais pas tant que cela .

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    • Richard Mouren Richard Mouren

      Regardez attentivement le site de Histoire et patrimoine concernant La Tulipe. Ce programme n’est pas adressé à de futurs habitants mais à des investisseurs achetant avec des aides publiques et espérant faire une belle plus-value en revendant après quelques années.

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    • Mathilde C. Mathilde C.

      En achetant en Pinel, ils sont obligés de garder leur bien pendant 6, 9 ou 12 ans, pour ne pas perdre leur avantage fiscal, donc c’est déjà du moyen terme.

      Ensuite, s’ils font une plus-value, c’est que les prix du marché auront dépassé leur prix d’achat et atteint donc 6/7.000 euros.

      Si ça arrive, ça sera plutôt bien puisque ça signifiera que le quartier est devenu très attractif.

      Personne n’y croit une seconde.

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    • Ludovic TRINITE Ludovic TRINITE

      Il n ‘y a pas de mixité sociale ! Euroméditérranné 2 est un futur quartier d’affaires (avec le nouveau tram qui arrive dans les quartiers Nord), il y a bien gentrification. On déloge des gens socialement défavorisés qui partent pour former les nouveaux ghettos notamment dans les quartiers Est de Marseille. Le quartier de la Capelette en est un exemple.

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  6. Forza Forza

    Votre article est caricatural et parfois approximatif mais on ne peut pas vous le reprocher : une fois de plus Euromed a tendu le bâton pour se faire battre, et le promoteur ne l’a pas aidé…
    Un prix moyen dans l’immobilier ça ne veut rien dire, et comparer les prix de l’ancien avec les prix du neuf non plus. Si vous voulez comparer il faut regarder le prix médian du neuf (en récupérant les données de Smartseille et quelques autres). Mais en fait pas besoin : 5 500 euros c’est simplement le plafond au m2 du Pinel, dispositif d’investissement locatif qui va disparaitre fin 2024. Et le nombre de logements réservés (et non pas vendus) correspond simplement à ce dont le promoteur a besoin pour que la banque lui accorde son prêt, soit 40 à 50% de la totalité du programme.

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    • SN SN

      tout à fait caricatural
      pour un coût de rénovation très élevé (5 à 6000 euros du M2 vs 3000 euros en rasant tout et en faisant du neuf) le dispositif sera aussi porté via la loi Malraux
      La loi Malraux a pour but de sauvegarder le patrimoine architectural et urbain français.
      le quartier est en déshérence pour le moment et le patrimoine architectural y sera conservé
      la loi Malraux prévoit en contre partie de la défiscalisation une obligation de location de 9 ans
      le promoteur qui conservera la gestion du bien s’engage sur des loyers compris entre 10 et 11 euros le M2
      Soit en dessous des prix du marché actuel à Marseille : il sera facile de le vérifier dans le temps
      faire venir des jeunes locataires actifs sur un territoire en déshérence ce n’est pas de la gentrification mais de la mixité sociale et de la redynamisation économique et urbaine
      pour que l’article soit complet il aurait fallu peut être signalé que ce quartier est un quartier prioritaire de la politique de la ville ce qui signifie qu’il n’est pas possible d’y produire du logement social à cet endroit (facile à vérifier : “Une des orientations nationales issues du Comité Interministériel à l’Égalité des Chances et à la
      Citoyenneté est de réaffirmer les objectifs de mixité sociale. Dans le champ du développement de l’offre de logements sociaux, il s’agit ainsi de limiter la
      construction de logements de type PLUS/PLAI, dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville
      (QPV)”)….logement social qui est réalisé à près de 30% sur tout le périmètre avoisinant (les fabriques, smartseille…) = la loi préconise 25%… mais étonnement l’article ne cite pas (volontairement ?) cet aspect là : alors le mieux est de reproduire les mêmes erreurs que dans les années 70, concentrer le logement social ? ou la vraie question est celle d’une meilleure répartition du logement social sur l’ensemble du territoire marseillais ?
      j’ai le sentiment que parfois ici on se trompe de combat…au point de tomber dans la caricature en omettant des informations importantes
      Du journalisme ??

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    • Clara Martot Bacry Clara Martot Bacry

      Bonjour, j’ai assisté à une visite presse. Et ce reportage – qui fait partie des formats journalistiques – en est le reflet. Il ne s’agit pas d’un papier technique, mais vous pourrez trouver de nombreux décryptages sur les différents projets immobiliers d’Euroméditerranée dans nos archives. Cordialement.

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  7. Kitty Kitty

    Une nouvelle friche industrielle disparait pour être remplacée par un projet immobilier. Personne ne semble s’interroger sur le devenir économique de notre ville. Peut-être une immense ville Airb’nb ? Étrange…

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    • Alceste. Alceste.

      Vous avez une municipalité dont le monde de l’entreprise lui est totalement étranger , dont elle se méfie dans le meilleur des cas ou bien traite les entrepreuneurs de voyous dans le pire des cas. Comment voulez vous que cela fonctionne?.
      Un adjoint , communiquant de métier ( oui, bof !) qui doit être le 15éme ou 16éme adjoint ,c’est dire l’intérêt porté par la mairie à la chose économique et à l’entreprise.
      Cette méconnaissance est préjudiciable à Marseille, dommage, mais il paraît que cette ville a tous les atouts , cela fait 40 ans que j’entends cette rengaine , et comme ma soeur Anne , je ne vois rien venir.
      Pour être clair, les précédents étaient aussi mauvais , la mairie gaudiniste n’ était qu’une une vaste agence immobilière, ni plus, ni mois.

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    • Kitty Kitty

      @Alceste : une vaste agence immobilière, je trouve ce terme très pertinent pour définir la vision économique de la mairie depuis 30 ans. La seule différence avec la mandature précédente me semble être que cette agence immobilière se RbN’bise.
      Quant aux emplois industriels pour la classe populaire habitants encore ce quartier, on les passe par pertes et profits. De toutes façons, ils votent mal (ou ne votent plus).

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  8. Alceste. Alceste.

    En résumé, ” bonnet blanc et blanc bonnet ” agrémenté par les amis pour Gaudin et par l’associatif pour Payan.Dans les deux cas ,il faut bien remercier les coquins,pardon ,les copains.
    Pour l’ économie un trait commun entre les deux ( un parmi tant d’autres) le fameux ” m’en fouti”.

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  9. Lacoste P. Lacoste P.

    Et voilà, le “grand déménagement” des pauvres continue chez Euromed. Précisons que la METRO, c’est à dire les battus des dernières municipales, qui dirige Euromed.

    Et avec, les mêmes tissus de mensonges , les profits et prix montés au maximum de la defiscalisation Pinel pour les investisseurs (6 000 € m2), et prétendument des loyers de “10 à 11€ ” le m2 mensuel (donc rentabilité zéro? hahah on de fiche du monde).
    Bref une arnaque, bravo Euromed, bravo Caradec and Co.
    Et Aurélie Cousi la directrice, haut fonctionnaire du ministère , prise en flagrant délit de mensonge :
    “5 000 à 6 000 euros du m2 ». Un prix conséquent pour ce quartier prioritaire de la politique de la ville. Mais cette classification empêche justement « de reconstruire du logement social ici, explique Aurélie Cousi, directrice d’Euroméditerranée.”

    Un pur mensonge, puisque toutes les dérogations à la circulaire scelerate de Manuel Vals sont accordées par le ministère.

    Et les derniers propriétaires spoliés des Crottes, c’est pas pour vous. Les locataires modestes non plus.

    Ouste! Question : qui dirige la ville ?

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  10. Stephane Pujol Stephane Pujol

    Bonjour
    Je vais réagir en tant qu’agent immobilier.
    Avez-vous conscience que ceux qui vont acheter à 5 ou 6000€ vont perdre 80% de leur investissement ?
    Ce sont les réseaux de banque/gestionnaires de patrimoine qui vendent ces produits qui sont les grands menteurs car (tout comme le promoteur) ils savent qu’ils survendent une histoire fausse à leurs clients.
    La ville (comme toutes les villes, quel que soit le parti du maire) sacrifie les économies des propriétaires et habille avec ce type d’opération d’aménagement leur incapacité d’action et inaction sur les services publics de ces quartiers.
    En forçant les bailleurs sociaux à acheter ce qui restera, le programme sera vendu et tout le monde perdra. Et ils construiront à côté et feront la même chose.

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    • MarsKaa MarsKaa

      Intéressant votre point de vue d’agent immo. Vous confirmez donc certaines choses évoquées plus haut.
      Pourquoi affirmez vous que les investisseurs qui vont acheter ces apparts vont perdre 80% de leur investissement ? Ils vont louer, ils vont bénéficier de défiscalisation… je ne crois pas que les acheteurs soient si dupes.

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    • Patafanari Patafanari

      Ce sont essentiellement des investissements « Pierre papier », accessibles, notamment pour les OPCI ou les SCPI, dans l’assurance vie ou le PER.

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  11. Martine13 Martine13

    Rien n’est mentionné concernant la dépollution des anciens sites industriels sur lesquels vont s’ériger ces immeubles?
    Qui va la prendre en charge et dans quelles conditions sanitaires pour les riverains?
    Il est quand même question dans l’article d’ine ancienne savonnerie.
    Donc, pollution à la soude a minima…🤔

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  12. Stephane Pujol Stephane Pujol

    L’avantage fiscal chaque année est de 3500€ environ, à multiplier par 9 ans, ce qui fait environ 30 000€. C’est l’avantage fiscal qui donne une rentabilité réelle et fait l’attrait de ces produits.
    Je ne crois pas que ce sont des scpi qui achètent car justement elles savent la perte à l’achat.
    Pourquoi je dis 80% ? : car au bout de 9 ans ce quartier aura peu évolué, qu’il faut 30 ans pour changer un quartier, ses services publics, son bon vivre, sa réputation si cela fonctionne (ce qui n’est jamais assuré). Le quartier est très dégradé sur tous les plans.
    Donc si les investisseurs particuliers achètent à 5000€, je suis convaincu qu’ils revendront à 1500-2000€.
    De plus, trouver des locataires qui bossent qui habiteront les premières années, sera très très difficile.
    Il y a des exemples à Valnatureal et autres projets pas très loin.
    Donc ce sont les investisseurs qui se font avoir pour enrichir les circuits de distribution (banque et gestionnaires de patrimoine) ainsi que les promoteurs. C’est à eux que coûtent les aménagements de la ville.
    Il faudrait faire les équipements communs et avoir des services publics avant de construire, ce qui n’est pas le cas.
    Le reste est du marketing, une histoire est raconté pour ceux qui ne connaissent pas la ville et ses difficultés.

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    • Forza Forza

      Merci pour ton éclairage. Pour connaître un certain nombre d’investisseurs Pinel d’Euromed, ce sont souvent des particuliers mal informés et peu rôdés à l’exercice, à qui les commerciaux vendent cher en annonçant un prix décoté de l’avantage fiscal (façon prix d’un véhicule électrique qu’on t’annonce en en déduisant d’entrée les subventions). Après quoi ces petits investisseurs tombent de la lune quand ils découvrent la copro neuve et ses règles, les malfaçons, les charges réelles qui font le double de ce qui leur avait été annoncé, la taxe foncière pareil :D… les emmerdes avec les locataires/l’agence… Ensuite comme tu le sais ce sont souvent les premiers à ne pas payer leurs charges et à refuser les travaux non pris par la dommages ouvrage. Les loi Malraux seront peut-être des investisseurs plus aguerris et les biens d’une qualité supérieure au neuf : en tout cas on leur souhaite vu qu’Altarea sera “syndic-promoteur” et essayera probablement comme tu le pointes de leur coller un max de services. Bref je reste sur mon idée que pour les particuliers il faudrait un “permis d’acheter” comme il faut un “permis de conduire” https://www.altarea.com/groupe/marques/altarea-solutions-et-services

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    • Mathilde C. Mathilde C.

      C’est tellement rare ici les commentaires nuancés, empreints de bon sens.

      Quand je lis certains qui parlent de plus-values à moyen terme, de gentrification, alors que le quartier ressemble presque à un bidonville lorsqu’on le traverse…que préfèreraient-ils, le statut quo, des logements sociaux à foison ?

      Le prix de 5 à 6.000 euros est un prix pour investisseurs gogos qui habitent de l’autre côté de la France, qui ne viendront peut être même pas lors de la livraison de la résidence, et à qui on fait croire au nouvel eldorado.

      Transformer un quartier sans investisseurs, ceux qui savent faire sans, qu’ils nous écrivent leur solution.

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  13. Stephane Pujol Stephane Pujol

    @claire Forza et construire alors que les services publics sont défaillants…je partage ton avis et tes craintes

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