Le directeur du conservatoire d’Aix condamné à 10 mois de sursis pour harcèlement sexuel

Actualité
le 4 Juil 2023
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Le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence a reconnu Jean-Philippe Dambreville coupable de harcèlement sexuel. Dans ce dossier, une seule victime a porté plainte contre le chef d'orchestre, mais l'affaire a été marquée par les témoignages de nombreuses autres femmes.

Jean-Philippe Dambreville a été condamné à 10 mois de sursis par le tribunal correctionnel d
Jean-Philippe Dambreville a été condamné à 10 mois de sursis par le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence. (Photo : CMB)

Jean-Philippe Dambreville a été condamné à 10 mois de sursis par le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence. (Photo : CMB)

“Vous n’avez pas une tête de prévenu”, souffle l’avocat de Jean-Philippe Dambreville à son client. Celui qui a occupé le poste de directeur du conservatoire d’Aix-en-Provence depuis près de 10 ans attendait pourtant ce mardi 4 juillet au tribunal correctionnel son jugement pour harcèlement sexuel. Quelques minutes plus tard, le président, François-Marie Cornu, l’a déclaré coupable et l’a condamné à 10 mois de prison avec sursis simple. Le parquet avait requis 18 mois avec sursis à l’issue de l’audience du vendredi 30 juin. Il ne sera cependant pas inscrit au fichier des délinquants sexuels.

Le chef d’orchestre devra toutefois verser 4000 euros en dommages et intérêts pour préjudice moral à la seule plaignante dans ce dossier, Julie*, accompagnatrice au sein de l’institution depuis 1999, ainsi que 1800 euros pour ses frais de justice.

La Ville d’Aix a pour sa part vu sa constitution comme partie civile déclarée irrecevable par le tribunal dans cette affaire. Elle n’obtient donc pas de dommages et intérêts. Cette dernière avait d’abord suspendu le chef d’orchestre à titre conservatoire le jour de la parution de notre enquête, avant de prononcer une suspension d’un an et demi au terme de son enquête interne.

“C’est une peine mesurée, commente l’avocat de Jean-Philippe Dambreville, Philippe Bonfils, à la sortie du tribunal. Je comprends la souffrance de la partie civile, mais c’est un ressenti qui ne correspond pas à la réalité des faits reprochés à mon client. Je maintiens que l’infraction n’était pas établie, si ce n’est avec le contexte. On y a accordé trop de place.” Interpellé par un des soutiens du chef d’orchestre au sujet de la non-inscription au fichier des délinquants sexuels, il tient à préciser à la presse : “Ce n’est pas un détraqué”.

“C’est un jugement équilibré qui a reconnu Jean-Philippe Dambreville coupable, estime de son côté l’avocat de la partie civile Pierre Carrascosa après l’annonce du jugement. Le tribunal a reconnu le préjudice et la vérité judiciaire de ma cliente”. Il affirme également que la non-inscription du musicien au registre des délinquants sexuels lui “laisse une porte pour son avenir professionnel”. Le directeur du conservatoire dispose d’un délai de 10 jours pour faire appel de la décision du tribunal correctionnel. À la sortie de l’audience, son avocat n’a pas souhaité s’exprimer sur cette possibilité indiquant devoir encore en discuter avec son client.

*Les prénoms ont été modifiés

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