Vélo : MPM a-t-elle déraillé ?

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le 9 Jan 2012
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Ces trois voies ne comptent pas parmi les plus célèbres et les plus fréquentées de Marseille. La rue Augustin-Aubert (9e), l’avenue Desautel (9e) et le chemin de la Parette (11e) concentreront pourtant l’attention à 14 heures cet après-midi au tribunal administratif de Marseille. Le collectif Vélos en ville (CVV) accuse en effet Marseille Provence Métropole (MPM) d’y avoir zappé tout aménagement cyclable. D’habitude habitué des contributions aux enquêtes publiques, le CVV passe cete fois-ci le grand plateau.

« La loi oblige les autorités à prévoir soit une piste cyclable, soit une bande, à tout le moins une indication signifiant l’endroit où doivent rouler les vélos », précise le défenseur de CVV, le médiatique avocat Benoît Candon qui espère cette fois-ci connaître plus de succès qu’avec le fini-parti. L’affaire date de 2009 et les travaux sont terminés depuis longtemps mais n’arrive qu’aujourd’hui devant la justice, le caractère urgent de la requête n’ayant pas été retenu par celle-ci.

Bien qu’ancienne, cette histoire n’était, avant l’appel de Marsactu ce vendredi, jamais arrivée aux oreilles de Pierre Sémériva, vice-président (EELV) chargé du dossier à MPM. « Vous me l’apprenez, répète-t-il avant de donner son sentiment. C’est un peu le résidu d’années et d’années de non gestion du dossier à MPM. Personnellement, ce n’était pas dans ma délégation et je me suis porté volontaire pour porter un schéma directeur des transports doux. Mais c’est vrai que Marseille est en retard, c’est indéniable : regardez Bordeaux, Lyon, ils en sont à leur troisième ou quatrième schéma directeur quand nous sommes encore en train de rédiger le premier. »

MPM : « c’est un avertissement »

Vélos en ville est même associé à cette démarche. Michel Fornairon, son ancien président et porteur du recours, n’y voit « pas de contradiction. On a alerté les techniciens sans avoir de réponses. Aujourd’hui, c’est une première. Nous n’avons pas vocation à passer notre vie dans les tribunaux mais ces trois dossiers sont emblématiques : on a trouvé de la place pour faire des parkings mais rien pour les vélos ! Il y a une obligation légale. Les élus et les techniciens porteurs devraient être clairs. Ça fait partie des contraintes. » Un point que ne nie pas Pierre Sémériva. « Je le prends comme un avertissement lancé par le collectif. On n’a pas le droit de se planter quand les modes de transports doux (marche, fauteuil et donc vélos entre autres) représentent 50 % des déplacements. »

Le tribunal administratif dira si la requête du CVV est fondée. Reste que cette action en justice va mettre un peu plus de pression sur les épaules d’un groupe de travail actif mais qui manque un peu de soutien. « On travaille bien avec les associations comme avec les élus, y compris avec Didier Garnier (UMP) alors que nous ne sommes pas du même bord. On espère pouvoir rendre un texte avant la fin de l’année », relate l’élu écologiste.

Vélos en ville a encore deux requêtes à l’instruction concernant l’avenue Camille Pelletan et le contournement du Vieux-Port. Des démarches qui à terme pourraient fâcher des élus apôtres, pour la plupart et en bons Marseillais, de la bagnole. De là à risquer un rétropédalage ? « S’il ne se passe rien, je prendrai mes responsabilités », lance d’ores et déjà Pierre Sémériva.

Actualisation à 16 heures : L’audience est terminée. MPM a estimé qu’il était trop dangereux de mettre en place des aménagements cyclables sur ces voies. Le rapporteur public a demandé à MPM de mieux se justifier sans toutefois conseiller au juge d’ordonner la mise en place des modifications demandées. Le jugement a été mis en délibéré.

Un lien Un schéma directeur pour enfin changer de braquet sur Marsactu

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Commentaires

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  1. LeonT LeonT

    La position de MPM est claire, cela veut dire “lachez-nous la grappe avec le vélo, les marseillais veulent rouler en bagnole, conduite nerveuse à fond la caisse, sans être gênés par les cyclistes ou les piétons”
    MPM = gros beaufs’s du 20ème siècle ?

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  2. céhère céhère

    Très bien que le collectif Vélo en ville utilise le recours judiciaire. Ils ne comprennent que ça, et encore, quand on voit ce qui est écrit dans l’actualisation…
    La rue Augustin Aubert, pour ne citer qu’elle, mesure environ 18m de large, alors trop dangereux d’y mettre des aménagements cyclables…

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  3. cgt cgt

    Il ne semble pas comme vous l’indiquez que MPM ait estimé qu’il était trop dangereux de mettre en place des aménagements cyclables sur cette voie.
    Il a surtout dit que MPM ne présentait pas d’arguments suffisamment convaincants pour justifier le refus de mis en en place d’aménagements cyclables. Il a ajouté que le refus aurait pu être valide si des problèmes de sécurité avaient été avérés. Ce que MPM n’a pas démontré. De plus il a rappelé, que l’absence d’aménagement est plus dangereux que des aménagements discontinus dans leurs modalités. En conclusion il a demandé l’annulation des décisions de refus mais il n’en a pas tiré la conclusion logique: MPM doit mettre en oeuvre des aménagements cyclables.

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  4. joemar joemar

    ATTENTION !!!! Arnaque sur le velo de Marseille.
    Après avoir raccroché un vélo et entendu le double bip de confirmation, la borne n’a pas prise en compte cette action et comme par hasard, le vélo a disparu…
    On me ponctionne 150 € sans autres formes de procés …
    C’est de l’abus caractérisé dans la mesure où la borne en question est défaillante ( preuve video à l’appui)

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