Une vie sous confinement en récits

Échappée
le 21 Mar 2020
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En cette période particulière, Marsactu invite ses lecteurs à raconter leurs quotidiens confinés. Nous vous en partageons ce samedi les premiers extraits.

Une vie sous confinement en récits
Une vie sous confinement en récits

Une vie sous confinement en récits

Je refais le tour complet du magasin en pensant avoir sans doute mal regardé

“Quelques rouleaux de papier toilette gisent bien au sol, mais cela ne ressemble en rien aux scènes d’émeutes partagées sur les réseaux sociaux. De bonne humeur, je tire mon chariot vers les rayonnages suivants. Pas de pâtes. Pas de riz. Pas de conserves. Pas d’œufs. Pas de jambon. Pas de yaourts. D’accord. Je refais le tour complet du magasin en pensant avoir sans doute mal regardé – comme si des rayons entiers pouvaient disparaître et réapparaitre par ma seule volonté. Pas de farine. Pas de sucre. Pas de savons. OK. Je ris, prends des photos, les envoie à l’homme qui n’en croyait pas ses oreilles. Et commence à sérieusement me demander ce que nous allons bien pouvoir manger. Je cherche la levure pour les gâteaux promis. Rien. Nada. Que tchi.”

Lorelei est une des première lectrices à avoir lancé son journal de confinement. Non sans autodérision, elle narre en détails ses aventures de “mère de famille” confinée avec compagnon et ado. À son programme, des objectifs aussi variés que se remettre au sport, à une langue étrangère et apprendre la guitare. Et c’est à suivre ici.

R. a rebaptisé le Coronavirus « le bubble gum » “

“On créé un petit univers psychologiquement sain. Par exemple, on dit « je vais boire un café en terrasse » quand on sort avec notre tasse de café, pour que ça fasse comme dans la vie normale. R. a rebaptisé le Coronavirus « le bubble gum » pour le rendre plus sympa, et j’ai décidé que le confinement serait « le conf’ », vu qu’on est désormais intimes. Je songe même à nettoyer mes chaussures pour les mettre la journée, quand je suis « au bureau » (c’est-à-dire, à trois mètres de mon canapé). Bon, c’est peut-être un peu trop.

Autre lectrice à prendre sa plume dans l’Agora, Julie Roule raconte le confinement à deux, les petites psychoses qui montent et les rituels déjà admis pour que l’espace paraisse moins petit et les journées moins monotones. Ici aussi, elle imagine à quoi pourraient bien ressembler les jours à venir, dedans, mais aussi dehors. À lire, ici.

Marseille vidée

Ceux qui se sont aventurés dans les rues ces jours-ci ont pu remarquer qu’elles ne sont pas complètement vidées de leurs habitants. Mais tout de même, sous l’objectif de Guillaume Origoni, qui a fait parvenir ses clichés à Marsactu, on devine un calme plus qu’inhabituel.

“La colline est interdite sous peine de sanction”

L’Agora est aussi là pour dire son indignation et sa colère. Ce vendredi, Jacques89 s’emporte :“Sommes-nous toujours en démocratie ?! Mais c’est qui qui fait les règles ?”s’interroge-t-il après une promenade à La Cadière empêchée par un panneau annonçant simplement : “la colline est interdite sous peine de sanction : la police municipale”. L’anecdote soulève une question plus large que beaucoup se posent : où s’arrêtent les “déplacements brefs, à proximité du domicile” et surtout, c’est qui qui décide ?!

Question de prise de conscience

“Il y a moins d’une semaine, le Coronavirus me paraissait relever davantage de l’agitation médiatique que de la réalité locale”

“En fait, le Covid-19 n’est véritablement entré dans ma vie que jeudi dernier 12 mars. Avant, c’était une information plutôt lointaine qui ne faisait pas partie de mes préoccupations personnelles et dont j’analysais avec détachement la diffusion, essentiellement médiatique.  J’étais beaucoup plus concernée et intéressée par les élections municipales et la vie marseillaise que par ce lointain virus qui ne me semblait pas plus inquiétant que celui de la grippe. Mon sentiment était qu’on en faisait beaucoup pour une épidémie, somme toute peu exceptionnelle. Il y a moins d’une semaine, la progression du Coronavirus était une information qui me paraissait relever davantage de l’agitation médiatique que de la réalité locale”

Sylvabelle, fidèle contributrice de l’Agora, a aussi décidé de partager ses pensées en confinement. Et démarre avec la question de la prise de conscience de la gravité de la situation. “En fait, le Covid-19 n’est véritablement entré dans ma vie que jeudi dernier 12 mars” commence-t-elle par écrire dans le premier des trois billets qu’elle a déjà publiés.

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Les coulisses de Marsactu
Pendant la durée du confinement du à la pandémie de coronavirus, Marsactu encourage ses lecteurs à prendre la plume dans l'Agora et à partager leurs informations et interrogations confinées (en savoir plus ici). Ce week-end, nous vous proposons de découvrir une petite sélection parmi les récits de ceux, qui se sont lancés les premiers.
Rédaction de Marsactu

Commentaires

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  1. Calamity J Calamity J

    Le sous-titre “échappée” semble particulièrement de circonstance!

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    • Jean-Marie Leforestier Jean-Marie Leforestier

      Parfait, n’est-ce pas ?! 😉

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  2. Dark Vador Dark Vador

    Je pense que le sentiment que le Covid-19 est entré tardivement dans nos vies (vers mi-Mars) est très répandu… Et mes 70 balais à venir (Octobre) poussent mes enfants à une grande sollicitude! S’ils pouvaient nous enfermer à clé (avec mon épouse) ils le feraient! Par amour évidemment. Ils nous déchargent des contraintes diverses (courses alimentaires et autres). Nous pratiquons le confinement strict et très régulièrement (deux fois par jour mini) ils demandent de nos nouvelles. Gare à ne pas laisser paraître la moindre inquiétude ou soucis. On a l’impression bizarre d’être devenus leurs enfants. Il y aura bien un avant et un après virus, c’est certain.

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