Renvoyée au tribunal correctionnel, Andrieux s'accroche à sa candidature

Renvoyée au tribunal correctionnel, Andrieux s'accroche à sa candidature

Surtout, ne pas baisser la garde à une dizaine de jours du premier tour des législatives. Interrogée sur son renvoi au tribunal correctionnel ordonné hier par le juge d'instruction Franck Landou, la députée socialiste des Bouches-du-Rhône Sylvie Andrieux a balayé cette "non information". Certes, et elle semblait s'y attendre, le juge a suivi le réquisitoire de février du procureur. Mais cela implique que des charges suffisantes pèsent sur elle. Autrement dit, il existe de sérieux soupçons de "détournement de fonds publics" dans l'affaire des subventions du conseil régional, collectivité dont elle a démissionné après sa mise en examen…

Comme le détaille Mediapart, qui cite l'ordonnance, Franck Landou identifie un système "tant par la méthode employée, par l’organisation mise en place, sa répétition dans le temps et l’inscription institutionnelle d’un clientélisme à visée électorale". Pour être complets, le juge a en revanche confirmé le non-lieu requis pour Franck Dumontel, ex dir cab du président Michel Vauzelle, et Jules Le Boeuf Nyssen, ex-directeur général des services de la collectivité et a envoyé à la barre 21 autres personnes.

"À aucun moment, on ne parle d'enrichissement personnel", souligne Sylvie Andrieux, qui s'étonne une nouvelle fois du timing et des fuites de l'instruction. Il n'empêche, la question du maintien de sa candidature dans la 3e circonscription (Nord du 12e arrondissement, 13e et Est du 14e) se pose plus que jamais. Interrogé au début de l'année, le premier secrétaire du PS13 Jean-David Ciot rappelait que "son investiture relevait d’une décision nationale". Sur France Inter, la n°1 au niveau national Martine Aubry a affirmé découvrir la "non info".

Front de gauche et EELV refroidis

Marie Batoux, qui – et cela n'a pas échappé à Sylvie Andrieux – se disait prête au Talk Marsactu à appeler à "battre la droite et l'extrême droite" au second tour, estime aujourd'hui dans un communiqué que "le parti socialiste peut encore sauver la situation (…) en retirant [sa] candidature". Candidate Europe Ecologie-Les Verts, Michèle Poncet-Ramade attend elle la "décision collective" qui sera vraisemblablement prise lors d'une réunion du groupe local demain – et après l'avis de Laurence Vichnievsky, magistrate de son état. Mais "cela ne m'emballe plus du tout", lâche-t-elle.

Du côté de la députée sortante, on garde la ligne d'évitement, même si – dit-elle – la candidate UMP Nora Preziosi martèle sur le terrain ses problèmes judiciaires (et a fait de même sur Twitter avec une dizaine de messages dans les heures suivant l'annonce du renvoi). "Les gens ne sont pas dupes, quand je fais du porte-à-porte, ce que je faisais encore toute la journée, personne ne m'en parle. Il y a le temps médiatique, le temps judicaire, et le temps politique". Pas sûr que les électeurs de la 3e circonscription vivent tous uniquement au rythme de ce dernier.

Actualisation le 31 mai à 12h30 : le PS a annoncé dans un communiqué publié ce jeudi matin, qu'il retire son investiture à Sylvie Andrieux, qui ne bénéficiera pas non plus du soutien d'EELV, mais maintient sa candidature pour le moment.