Premier accroc pour le collectif du 1er juin

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le 27 Août 2013
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Premier accroc pour le collectif du 1er juin
Premier accroc pour le collectif du 1er juin

Premier accroc pour le collectif du 1er juin

Christiane Taubira vient à peine de tourner les talons et on voit encore la grappe de photographes s'agiter autour d'elle au loin, près des escalators de la gare Saint-Charles. Restés en arrière, les représentants du collectif du 1er juin qui viennent de prendre date avec la ministre sont en train de s'écharper. Les mots sont vifs. Chacun se reproche de tirer la couverture à soi, "chez nous, il n'y a pas de porte-parole", entend-on. Rien de bien étonnant dans un mouvement qui n'a que quelques mois d'existence et subi d'intenses sollicitations médiatiques.

Quelques jours plus tard, ce qui avait l'air d'une divergence s'est transformé en scission. Durant le week-end, un "communiqué concernant le Collectif du 1er juin" circule. Rédigé par ceux qui étaient en colère après la rencontre, il fait suite à "une assemblée générale" le samedi, à laquelle certains militants disent ne pas avoir été conviés. Le texte annonce dès les premières lignes : 

C’est à regret que nous annonçons que le Collectif du 1er Juin n’existe plus, du moins n’existe plus dans la forme et l’exemplaire représentativité de son organisation qui a contribué au succès de la manifestation du 1er Juin 2013. Nous sommes l'émanation majoritaire de ce collectif.

Pour justifier leur scission, ils mettent en avant des "désaccords d'orientations et de fond" , refusent de voir leur mouvement "incarné" par qui que ce soit et s'opposent à "la dérive compassionnelle hyper médiatisée" qu'il connaît. À l'inverse, ils disent avoir créé un collectif des quartiers populaires de Marseille et de ses environs à partir d'une vingtaine de comités de quartier autonomes.

"C'est comme toutes les bonnes choses, il y a un début, un milieu et une fin. C'est la fin du collectif du 1er juin, commente Salim Grabsi, l'un des signataires, qui présente la rencontre avec Christiane Taubira comme le tournant du mouvement. On ne veut pas participer à quelque chose qui qui ressemble à Ni putes, Ni soumises, centré sur la souffrance des mères et qui fait passer les jeunes des quartiers comme des violents en puissance. Non les pères n'ont pas abandonné leurs familles. Notre mot d'ordre était avant tout social". En revanche, s'il revendique la majorité des "historiques" du 1er juin, il ne détaille pas la composition du collectif parlant d'une "vingtaine de quartiers" contactés. 

"Ils ne sont pas beaucoup plus nombreux que les quatre contacts du communiqué, tacle Haouria Hadj-Chick, élue (apparentée Front de gauche) à la communauté urbaine et membre du collectif depuis le début. Je suis restée dans le collectif. Je vais continuer à accompagner les familles qui m'ont demandé de le faire. Mon appréciation est qu'il s'agit avant tout de divergences sur la méthode plutôt que sur le fond. Pour notre part, nous avons un travail à poursuivre, notamment d'interpeller les pouvoirs publics à partir des 23 propositions que nous avons formulées". Ce travail passe aussi par l'accompagnement des mères qui, selon elle, sont à l'origine du collectif.

Bientôt une association

Celle qui est au centre des critiques des dissidents pour la place prise dans les médias, Yamina Benchenni, est justement auprès des mères "dont certaines ont brisé l'omerta et sont en danger". Elle ne commentera pas cette scission. En revanche, un de ses proches précise qu'une assemblée générale aura lieu la semaine prochaine pour transformer le collectif du 1er juin en association "classique" avec bureau et donc dirigeants identifiés. Il y aura ensuite le rendez-vous avec la ministre et les autres rendez-vous espérés avec les représentants des pouvoirs publics. De l'autre côté, on défend une organisation horizontale sur le mode des assemblées populaires.

Quant à la tentation de la récupération politique, elle est sur toutes les lèvres. "On n'empêchera personne de partir sur une liste du moment que ça n'implique pas le collectif", défend Salim Grabsi qui lui-même a été candidat pour le Modem aux législatives de 2007, tout comme Zoubida Meguenni(1), élu dans les 13e et 14e arrondissements et candidate soutenue par le NPA lors des dernières législatives. Du côté du collectif du 1er juin, on trouve également des politiques comme Haouria Hadj-Chick : "Mais je ne mélangerai pas les choses. Je n'ai jamais eu besoin d'un collectif pour faire campagne. Les familles sont d'abord venues me chercher comme directrice de la plate-forme de services publics de Malpassé". En tout cas, l'ambiance de la campagne et le battage médiatique autour de Marseille, ont eu raison de la belle unité constatée lors de la manifestation du 1er juin.

(1) Elles aussi signataires du communiqué, Rachida Tir et Karima Berriche n'ont à notre connaissance jamais candidaté à des élections.

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    PERDU. L’article ne réexplique pas bien le contexte, pour ceux qui n’ont pas suivi la création du collectif du 1er juin. Merci.

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  2. Santamanza Santamanza

    Le collectif du 1er juin ?

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  3. Dubitative ! Dubitative !

    Mesquinerie, bassesse, rapports d’EGOS…utiliser le contexte des règlements comme tremplin social ou politique est un cheminement presque naturel pour certaines !!! Elles reproduisent le parcours de leurs aînés-maîtres, missionnaires de l’éducation populaire !
    Elle se foutent des mères qui pleurent leurs enfants, c’est une mise en scène sociale morbide, voire vulgaire…
    Ce n’est sûrement pas elles avec leur “âme charitable” qui vont sauver les jeunes de leur torpeur, mais elle vont réussir à évoluer socialement ou politiquement grâce à aux jeux des appareils politiques…de la lumière, des paillettes voilà ce qu’elles cherchent !!!

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  4. 13014 13014

    Habitant dans le 14ème ar. et ayant participé à la manifestation du 1er Juin ainsi qu’aux réunions qui ont suivi, j’ai pu constaté que certaines participantes sont intervenues avec pour seule ambition de se mettre en avant et de ce fait passer au delà du collectif.
    Pour exemple, des décisions prises sans aucune concertation, de leur propre chef avec l’aide de certains politiques.
    Que l’on ne me parle pas de récupération, elle était déjà intentionnelle dès le départ !
    Je suis père de famille et je suis tout autant impliqué que certaines mères … je ne suis pas le seul père dans ce cas.
    Pour info, une grande majorité ( et non quatre ) ont quitté cette mascarade.

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  5. mascarade mascarade

    comment peut-on se servir de la tristesse et du malheur des mamans endeuillées???
    Oui il y a récuperation politique et certaines personnes se servent de ce collectif pour assouvir leur propre ambitions personnelles et oui le mensonge sur les réels combats existent!!!!

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