Plan d’urbanisme : “Il y a une volonté politique latente d’embourgeoiser le centre-ville”

Interview
le 15 Jan 2019
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Depuis lundi et jusqu'au 4 mars, la métropole soumet à enquête publique le plan local d'urbanisme intercommunal qui encadre l'urbanisation des 18 communes autour de Marseille. Deux mois à peine après le drame de la rue d'Aubagne, l'association un Centre-ville pour tous s'inquiète des effets de ce document. Interview.

Plan d’urbanisme : “Il y a une volonté politique latente d’embourgeoiser le centre-ville”
Plan d’urbanisme : “Il y a une volonté politique latente d’embourgeoiser le centre-ville”

Plan d’urbanisme : “Il y a une volonté politique latente d’embourgeoiser le centre-ville”

Depuis ce lundi et jusqu’au 4 mars prochain, la métropole soumet à enquête publique l’un des documents clefs du développement des 18 communes qui en constituent le centre. Ensemble, ces communes de l’ancienne communauté urbaine seront dotées d’un même plan d’urbanisme intercommunal, le PLUI. Ce document colossal constitué de plusieurs milliers de pages de règlement, et de centaines de planches, de Cassis à Carry, va encadrer le développement urbain de cette zone en prévoyant les zones urbanisées, plus ou moins denses, les zones naturelles ou agricoles.

À ces documents, s’ajoutent des Orientations d’aménagement et de programmation (OAP), soit centrées sur un site précis et il y en a plus de 50, soit sur une thématique déclinée en plusieurs sites. Curieusement, la politique de l’habitat en centre-ville en est absente alors même que les effondrements de la rue d’Aubagne ont mis le drame du logement indigne au centre de l’attention citoyenne et médiatique.

Le tout compose une énorme masse documentaire, dont la maîtrise est à la fois essentielle et ardue pour les citoyens qui souhaitent suivre le développement de leur commune. L’association un Centre-ville pour tous déposera dans les jours prochains une contribution détaillée à cette enquête publique. D’ores et déjà ses militants alertent sur certaines dispositions de ce PLUI qui, estiment-ils, vont contribuer à accentuer la ségrégation sociale et résidentielle à Marseille. Entretien avec le président d’un Centre-ville pour tous, Jean-François Ceruti.

Qu’est-ce qui différencie l’ancien plan local d’urbanisme de Marseille de ce plan local d’urbanisme intercommunal ? 

La taille tout d’abord. Le PLU s’étend désormais aux 18 communes de l’ancienne communauté urbaine. Les techniciens ont donc été forcés d’harmoniser les documents et les zonages entre les communes concernées. Autant que faire se peut, ils ont essayé de le faire le plus intelligemment possible. On passe des 450 zones différentes de l’ancien PLU à un zonage et à un règlement moins complexe. Mais l’enfer étant pavé de bonnes intentions, il va falloir un décryptage très fin des différentes planches à la lumière du règlement pour déceler d’éventuels pièges.

Il y a ensuite clairement de la part de l’institution une volonté de favoriser la densification, en jouant notamment sur la hauteur des bâtiments. Cela peut provoquer des contestations dans des endroits où vous trouvez un tissu urbain mixte avec du pavillonnaire, des noyaux villageois et des petits ensembles collectifs. Le PLUI va favoriser l’habitat collectif dans une zone de ce type. Cela peut avoir un effet sur un quartier comme le village de Saint-Barnabé ou comme les alentours du boulevard Salengro où le règlement va permettre de s’aligner sur les hauteurs de bâtiment les plus hauts.

Sur la philosophie générale du document, y a-t-il un tournant en ce qui concerne le logement social en centre-ville ?

Si on s’appuie sur la règle fixée par la loi des 20 à 25% de logement sociaux par rapport au nombre de logements en général, les quartiers centraux au sens large -du 1er au 8e arrondissements- sont très déficitaires. Y compris dans des quartiers très populaires de l’hyper-centre. Cette situation est accentuée dans le futur plan local d’urbanisme. Par exemple, il y avait une réserve foncière dans le 1er arrondissement pour construire 50 logements sociaux environ à Belsunce et une autre dans le 3e dans le même but. Ces deux réserves ont disparu. C’était modeste et cela n’est plus. Cette ville ne se donne pas les moyens stratégiques de produire du logement social en centre-ville. Elle se donne même les moyens de ne pas en faire. Le logement social, c’est pour les autres. Nous avions déjà attaqué le précédent PLU sur ce point devant le tribunal administratif sans avoir gain de cause. Dans son document versé au dossier, le préfet lui-même renouvelle cette demande de rééquilibrage de logement social entre secteurs, en demandant la création de logements très sociaux notamment. Visiblement, cela n’a pas été pris en compte.

Pour vous, ce document renforce une politique de ségrégation sociale et spatiale?

À partir du moment où vous créez un document qui ne prévoit pas la construction de logements sociaux de manière équilibrée et qui n’inscrit pas dans sa stratégie la réhabilitation d’immeubles dégradés pour en faire des logements sociaux, alors oui on peut dire que ce document contribue à la ségrégation. Il y a une volonté latente d’embourgeoiser la ville. Aujourd’hui cela passe par des mots comme “renforcer l’attractivité de Marseille” comme on peut le lire dans le plan ambition centre-ville par exemple.

Les élus mettent en avant le statut de quartiers prioritaires au titre de la politique de la ville pour expliquer l’impossibilité d’y construire du logement social…

C’est totalement fallacieux. J’ai longtemps été un des acteurs de la politique de la ville, à Port-de-Bouc. Le statut de quartier prioritaire n’a jamais interdit quoi que ce soit. Il permet d’ailleurs la reconstitution d’une partie des immeubles démolis dans le cadre de la rénovation urbaine. Et cela impose en effet de ne pas construire de nouveaux logements sociaux dans des arrondissements comme des quartiers Nord où le taux dépasse les 30 ou 40%. Mais cela n’interdit en rien d’en faire dans des quartiers qui présentent de nombreuses copropriétés dégradées et qui sont en situation de déficit de logements sociaux. Des dérogations sont tout à fait possibles.

Cette question de l’habitat et plus précisément de l’habitat social ne donne pas lieu à des orientations d’aménagement et de programmation qui permettent de traiter une thématique en particulier ?

Parmi les documents du PLUI, il existe des orientations d’aménagement et de programmation, des OAP, sur certains quartiers du centre-ville. Elles permettent d’adopter des règles dérogatoires au règlement général d’urbanisme. Il en existe sur le centre-ville au sens large : on peut trouver une OAP sur le secteur Camille-Flammarion, une autre sur les casernes de la Belle-de-Mai, Euroméditerranée ou le port. Mais il n’existe pas d’OAP thématique sur l’habitat qui permettrait d’indiquer quelles sont les orientations en matière d’habitat. On trouve des éléments dans les orientations d’aménagement d’Euroméditerranée mais celle-ci respecte déjà des taux proches de 30%. D’autre part, son périmètre comprend une grande part du 15e déjà bien pourvu en logements sociaux. Or, on pourrait attendre d’un tel document d’urbanisme qu’il donne une stratégie pour le 1er, le 4e, le 6e, ou le 7e où le taux de logement social est ridiculement bas.

Il existe des règles déjà existantes pour obliger les promoteurs à inclure du logement social…

Bien sûr, les lois SRU puis ALUR permettent d’imposer un pourcentage de 20 à 30% de logement social dans des opérations -je cite- “d’une certaine importance”. Mais la loi a laissé le libre choix aux communes. À Marseille cela concerne les opérations supérieures à 120 logements. À Grenoble, c’est 30 logements ! Dans certaines communes c’est dix ! C’est comme cela que Vinci peut proposer un programme à 109 logements à la Corderie, par exemple. Juste sous la barre des 120 alors que le 7e a un taux très bas de logements sociaux. Pire, certains promoteurs saucissonnent les opérations pour ne jamais atteindre la barre des 120. C’est le cas, semble-t-il, sur le Boulevard Michelet (8e) où se prépare une opération à 600 logements. C’est le cas aux Camoins (12e) avec une opération qui frôle les 1000 logements. À chaque fois, aucun logement social.

Sans compter qu’il y a logement social et logement social. Le préfet souligne la nécessité de construire des logements sociaux de type PLAI (prêt locatif aidé d’intégration), destinés à des foyers à bas revenus, or la métropole a plutôt encouragé la construction des logements de type PLS, destinés en réalité aux classes moyennes. C’est pour cette raison qu’un PLUI peut influer sur la vie des gens, au-delà des professionnels de l’immobilier ou des propriétaires inquiets de savoir ce qui va se construire à proximité.

Les horaires et dates des permanences des commissaires enquêteurs sont consultables sur le site d’Aix Marseille Provence. La métropole a également mis en place un registre numérique qui peut être amendé à cette adresse.

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Commentaires

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  1. Bakto13 Bakto13

    PLU, PLUI, PLAI, PLS, OAP, et autres acronymes dont les contenus basiquement abstrus rebutent et finissent par détourner le bas peuple, les gens de peu, la France d’en-bas, les sans-dents, les damnés de la Terre, de leur course vers un logement social décent. Pendant que les promoteurs immobiliers tels que Kaufman & Broad, Eiffel, Vinci et autres profiteurs professionnels interprètent la législation, les gens modestes peuvent bien se prendre leurs immeubles sur la tête ! N’est-ce pas Monsieur Jean-Claude Gaudin qui se dit effrondré à la vue des immeubles effrondrés de la rue d’Aubagne ?

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  2. Zumbi Zumbi

    Descendu hier la rue de la République vers le Vieux Port : en quelques mois une bonne dizaine de magasins supplémentaires ont fermé, la “réussite” de la première section est déjà du passé, alors qu’elle était censée faire taire les critiques ; il est vrai que dédiée au commerce de moyenne gamme alors qu’elle relie deux centres commerciaux de moyenne gamme, c’était un bel exemple d'”attractivité” gaudino-moraino-gillo-muso-vassalienne.

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    • Tarama Tarama

      Ça avait commencé à prendre (en mettant à mal la rue Saint-Fé), ça a été flingué par les terrasses du port.
      Pourtant, ça aurait été une belle artère commerçante de centre-ville, un peu nos “grands boulevards” à nous, puisqu’on aime souvent citer des références.

      Les terrasses du port ont tout démoli. Mais cette municipalité fonctionnant par “coups”, sans vision d’ensemble, je pense que ce centre commercial n’était même pas envisagé quand ils ont commencé à faire la rue de la République.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      L’ambition, si l’on peut dire, de Gaudin et de son gang était d’opposer une concurrence à Plan-de-Campagne et aux autres centres commerciaux “non-marseillais”. Il a oublié un petit détail : la concurrence des centres commerciaux marseillais s’exerce aussi à l’encontre des commerces marseillais, et notamment des plus proches, et d’autant plus facilement que la déambulation dans le centre-ville de Marseille présente peu d’agrément…

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  3. Alceste. Alceste.

    Tout est dit par PH CARESE ci dessous:

    J’AI PLUS ENVIE

    J’ai plus envie…

    J’ai plus envie de me prendre le quart-monde dans la gueule chaque fois que je mets un pied sur la Canebière.

    Je m’apprêtais à écrire une chronique rafraîchissante pour un magazine d’été riant, bien décidé à taire mes énervements habituels. J’avais pris de bonnes résolutions, rangé ma parano dans ma poche et mes colères avec mes tenues d’hiver, au fond d’un placard. Je m’apprêtais même à faire de l’humour. Quelques fois, j’y arrive. Mais voilà… Une randonnée pédestre éprouvante entre les Cinq Avenues et le cours d’Estienne d’Orves a sapé mon moral et éradiqué mes résolutions optimistes.

    J’ai plus envie de relativiser. J’ai plus envie de faire de l’humour. Et j’ai plus envie de subir ce cauchemar quotidien…

    J’ai plus envie de supporter toute la misère du monde à chaque coin de rue.

    J’ai plus envie de slalomer sans cesse entre des culs-de-jatte mendiants, des épaves avinées et des cartons d’emballages de fast-foods abandonnés sur le bitume chaotique du premier arrondissement.

    J’ai plus envie de cette odeur de pourriture qui me saute à la gorge, de cette odeur d’urine à tous les angles de travioles, de cette odeur de merdes de chiens écrasées sur tous les trottoirs, de ces relents de transpiration et de crasse sur les banquettes arrière du 41.

    J’ai plus envie de perdre des heures en bagnole dans un centre-ville laid, dévasté par manque total de prise de conscience individuelle et d’organisation collective.

    J’ai plus envie de voir ma difficile survie professionnelle lézardée par des bureaucrates en R.T.T, assenant au petit peuple que la voiture est un luxe inutile, eux qui n’ont sans doute plus pris un metro depuis des lustres.

    J’ai plus envie de me retrouver sur le parvis de la gare Saint Charles à onze heures du soir avec mes jambes et ma mauvaise humeur comme alternative à l’absence totale de transports en commun et à la présence suspecte de rares transports individuels qui frisent l’escroquerie.

    J’ai plus envie.

    J’ai plus envie de baisser les yeux devant l’indolence arrogante de jeunes connards.

    J’ai plus envie de jouer les voitures-balais pour de malheureux touristes étrangers bouleversés, fraîchement dévalisés par des crétins sans loi ni repère.

    J’ai plus envie de me retrouver à chercher des mots d’apaisement et à soliloquer des propos hypocrites sur la fraternité et la tolérance lorsque mes enfants se font racketter en bas de ma ruelle.

    J’ai plus envie de me laisser railler par ces troupeaux d’abrutis incultes, vociférants et bruyants au milieu des trottoirs qui n’ont qu’une douzaine de mots à leur vocabulaire, dont le mot « respect » qu’ils utilisent comme une rengaine sans en connaître le sens.

    J’ai plus envie de contempler mon environnement urbain saccagé par des tags bâclés et des graffitis bourrés de fautes d’orthographe. L’illettrisme est un vrai fléau, il plombe même l’ardeur des vandales.

    Et aussi

    J’ai plus envie de voir les dernières bastides mises à bas, les derniers jardins effacés d’un trait négligent sur des plans d’architectes en mal de terrains à lotir.

    J’ai plus envie de cette ville qui saccage son passé historique sous les assauts des promoteurs (le comblement de l’îlot Malaval est une honte).

    J’ai plus envie de cette ville qui perd sa mémoire au profit du béton.

    Et encore

    J’ai plus envie d’écouter poliment les commentaires avisés des journalistes parisiens en mal de clichés, plus envie d’entendre leurs discours lénifiants sur la formidable mixité marseillaise. Elle est où, la mixité ? De la rue Thiers au boulevard des Dames, la décrépitude est monochrome.

    J’ai plus envie de traverser le quartier Saint Lazare et de me croire à Kaboul.

    J’ai plus envie non plus de me fader encore et toujours les exposés béats de mes concitoyens fortunés, tous persuadés que le milieu de la cité phocéenne se situe entre la rue Jean Mermoz et le boulevard Lord Duveen. Désolé les gars, le centre ville, à Marseille, c’est au milieu du cloaque, pas à Saint Giniez. Tous les naufrages économiques de l’histoire récente de ma ville tournent autour de cette erreur fondamentale d’appréciation de la haute bourgeoisie locale.

    J’ai plus envie de ce manque d’imagination institutionnalisé, plus envie de palabrer sans fin avec des parents dont la seule idée d’avenir pour leur progéniture se résume à : « un boulot à la mairie ou au département ».

    J’ai plus envie d’entendre les mots « tranquille » « on s’arrange » « hé c’est bon, allez, ha » prononcés paresseusement par des piliers de bistrots.

    J’ai plus envie de ce manque de rigueur élevé en principe de vie.

    J’ai plus envie de l’incivisme, plus envie de la médiocrité comme religion, plus envie du manque d’ambition comme profession de foi.

    J’ai plus envie des discours placebo autour de l’équipe locale de foot en lieu et place d’une vraie réflexion sur la culture populaire. J’ai plus envie non plus de me tordre à payer des impôts démesurés et de subir l’insalubrité à longueur de vie.

    J’ai plus envie de m’excuser d’être Marseillais devant chaque nouveau venu croisé, décontenancé par sa découverte de ma ville… Ma ville !

    Et pourtant, Marseille…

    Pourquoi j’ai plus droit à ma ville ? Merde !

    Philippe Carrese, pour Mars Mag, juillet 2006

    Que peut’on rajouter ?, rien.

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    • didier L didier L

      oui … je pense que l’auteur de ce texte devrait aller passer un week-end à Kaboul, ensuite on pourra en reparler !

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    • LaPlaine _ LaPlaine _

      Gros coup de gueule de Philippe Carese, auteur de polars aux éditions de l’Ecailler (défuntes?) qui en son temps en avait heurté plus d’un, tant le verbe était violent. Pour autant, cette litanie comportait un certain nombres de réalités, une accumulation de problématiques mais aussi de tares marseillaises. Pour le reste si Kaboul est la référence pour Marseille alors…

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  4. kukulkan kukulkan

    Marsactu, j’ai analysé sérieusement le PLU, dans le cadre de mon travail, je vous propose de donner la voix à quelqu’un comme moi afin de donner plusieurs analyse, après ce premier entretien. Qui a par exemple remarqué que le PLUI prévoit une diminution de 60% de l’accueil de nouveaux habitants sur le territoire ? Jean-François Ceruti n’a pas étudié sérieusement le PLUI quand il parle d’un risque de densification, car le PLUI propose l’inverse, une dédensification à l’extrême…

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    • LaPlaine _ LaPlaine _

      Il serait effectivement intéressant d’avoir un “autre son de cloche” avant les “accroches” définitives.

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    • Assedix Assedix

      @Kukulkan: j’ai tendance à vous croire car projet de dédensification et d’étalement dont vous parlez me semble parfaitement en adéquation avec la vision rétrograde de nos élus, mais est-ce que vous pourriez être plus précis et nous dire en deux mots ce qui selon vous trahit cette volonté?
      Merci d’avance

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    • Tarama Tarama

      La densification du bâti est à l’oeuvre partout dans la partie “urbaine” de Marseille. Il suffit de voir les projets immobiliers partout, qui détruisent le moindre espace vert disponible, dans l’hypercentre mais aussi autour où il y a(vait) encore de la verdure.

      Elle ne se fait pas au nom du “développement durable”, mais du business et de la voracité immobilière.

      Et elle n’est pas du tout antinomique, pour ces gens, avec l’étalement continu en périphérie et l’artificialisation des terres (car pour le BTP et l’immobilier, c’est fromage ET desserts).

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    • kukulkan kukulkan

      1/ Il est possible de densifier de manière qualitative, avec une réflexion sur l’insertion urbaine, les espaces verts, etc… Mais il faut pouvoir permettre de construire la ville sur la ville dans les endroits bien desservis, même si ça gêne quelques voisins et que ça change un peu le quartier.. Sinon on accueille plus la croissance démographique, si faible soit elle…

      2/ Cette volonté de dédensification traduit, je pense, la volonté de consensus avec les CIQ et les maires de secteurs (un certain NIMBY…).

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  5. Alceste. Alceste.

    Cher LaPlaine , les propos de CARESE sont violents, sans doute, mais Marseille est violente dans ses travers ,mais aussi dans son quotidien.
    C’est la dure réalité .

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    • LaPlaine _ LaPlaine _

      Mais je n’en doutais pas un seul instant, c’était un peu le sens de mon commentaire.

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  6. Tarama Tarama

    Alors pour être précis, il y a une volonté politique latente d’embourgeoiser toute la ville.
    Voir par exemple la (non)politique de la Ville dans les quartiers Est, qui a favorisé la construction de lotissements pour changer la sociologie de ces arrondissements, qui étaient cruciaux pour les élections municipales.

    Dans les quartiers sud, plus aucun logement social n’est construit depuis 25 ans. Ils étaient déjà minoritaires (et parfois plutôt agréables), mais c’était encore trop pour Gaudin et son équipe.

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    • LN LN

      Suite à la discussion avec un notaire : depuis que Gaudin est à la tête de la ville le message est le même : AUCUN logement social dans le 6/8 tant que Gaudin en est le maire (où il est réélu depuis belle lurette)
      Le message est clair non ?

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  7. PromeneurIndigné PromeneurIndigné

    Le centre ville de Marseille a toujours été populaire et cosmopolite ,derrière les façades des immeubles “bourgeois” des cours Lieutaud ,Saint-Louis , Belsunce ,derrière la Mairie se cachait l’habitat populaire de ceux qui travaillaient notamment , sur le port ! Pour ma part la diversité de la population qui parcours la Canebière m’enchante et je n’hésite pas à faire mes courses “à Noailles” ! Les lamentations de M Carese n’apportent rien !Marseille, doit positiver et s’ assumer comme Porte de la Méditerranée ! Comment ? En favorisant l’organisation d’évènements culturels permettant de découvrir la littérature ,la musique ,l’architecture ,le cinéma, la mode etc. des pays du Maghreb et du Moyen Orient ,de la Turquie que nous connaissons mal et qui ne se limitent pas ,loin de là, au wahhabisme! Par ailleurs les cultures subsahariennes et comoriennes méritent aussi d’être mieux connues

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    • Assedix Assedix

      En clin d’oeil à Philippe Carrese, j’aurais envie de répondre:
      J’ai plus envie de voir l’agenda culturel de ma ville phagocyté par les questions communautaires.

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  8. paramydal paramydal

    Mais … le centre ville meurt déjà de sa paupérisation et sa ghettoïsation.. Justement c’est peut-être un des seuls endroits de France où il faut faire de la mixité en sens inverse, c’est à dire, non pas amener des logements sociaux dans les quartiers “riches”, mais plutôt réussir à attirer une population plus variée, qu’elle soit étudiante ou “classe moyenne”. Le centre ville de Marseille est un couvre-feu le soir, c’est l’endroit le plus glauque de France, on est loin de Belleville ou Ménilmontant où se croisent toutes les populations immigrées du monde, les architectes et les étudiants dans un charmant désordre. On est loin du compte à Belsunce et Noailles. Certes, on pourra toujours mentionner quelques bars mythiques de Noaillesoù certains avertis réussissent à passer d’excellentes soirées…mais tout le secteur Belzunse et arrière Vieux-Port, et même le Vieux-Port est une catastrophe, on se croirait en guerre tellement c’est déserté, vouloir garder cette absence de mixité dans le centre ville relève de l’idéologie aveugle totalement contre productive puisqu’en fait Centre Ville pour tous souhaite plus de pauvres là où ils sont déjà tous concentrés… J’ai rarement entendu plus stupide mais c’est sûrement un signe de l’époque

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    • pm2l pm2l

      Entièrement d’accord. Promouvoir la mixité sociale dans le centre ville, c’est y attirer des gens dotés d’un pouvoir d’achat un peu au dessus de la moyenne. Je ne vois pas l’intérêt de se battre pour y maintenir la pauvreté.

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    • Lacoste P. Lacoste P.

      La vous devriez lire notre contribution plutôt que de lancer des invectives, cest trop facile d’écrire n’importe quoi anonymement.
      Vous y verrez que CVPT propose un ratio de 50% de logements sociaux dans les quartiers sud et beaucoup moins dans les quartiers nord.

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    • Félix WEYGAND Félix WEYGAND

      Pas la peine de s’engueuler ! D’autant que l’un n’empêche pas l’autre. Produire des logements HLM décents dans de l’ancien réhabilité ou du neuf de bonne qualité, n’empêche pas d’attirer des étudiants et des classes plus aisées en centre ville (cf. Toulon qui est en train de réussir à le faire).

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  9. Félix WEYGAND Félix WEYGAND

    Ce serait bien si Marsactu, et les lecteurs/commentateurs que nous sommes autour, lançait un vrai chantier de pédagogie et de débat sur ce document et les politiques qui en découleront.
    Il va enfin y avoir un politique d’urbanisation réfléchie globalement et dans du long terme à Marseille et sur l’ensemble de la métropole : c’est une super bonne nouvelle !
    Les pouvoirs politiques actuels ont naturellement implicitement tendance, et probablement explicitement le projet, d’accentuer la ségrégation spaciale et sociale afin de faire de la politique d’habitat une nouvelle étape de la création d’une sociologie qui leur soit électoralement favorable. On ne s’attendait à rien d’autre !
    Les lobbys des grandes entreprises du BTP et de la promotion doivent déjà avoir des équipes d’experts qui travaillent pour faire pression afin d’optimiser ce futur plan en fonction de leurs intérêts. On ne s’attendait à rien d’autre !
    La question est qu’allons nous faire, nous, citoyens critiques et conscients désireux d’intervenir directement dans la politique de notre ville et de notre métropole.

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  10. titi titi

    Pourquoi rien n’est fait dans le PLUI pour rendre obligatoire l’expertise d’un architecte avant quelques travaux que se soit, intérieur comme extérieur. Ce serait judicieux dans des parties de ville comme la rue d’Aubagne.
    Et de toutes façon c’est bien d’avoir un réglement mais il faut le faire respecter !

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  11. Lacoste P. Lacoste P.

    toutes les critiques sont libres, mais le mieux c’est d’aller lire le travail de Centre Ville Pour Tous avant, non?

    sur le PLUi le resumé est sur le site web, https://www.centrevillepourtous.fr

    et le texte complet  est téléchargeable en bas  de page.

    Par ailleurs voir ITW sur le sujet dans 20 minutes du jour :
    https://www.20minutes.fr/societe/2424103-20190115-marseille-enquete-publique-plan-local-urbanisme-plus-segregatif-jamais-elabore-debute

    J’y cite à titre d’exemple l’emplacement réservé pour mixité sociale de la Rue Korsec qui disparait du nouveau PLUi, c’était le seul ER imposant une part de logement social du premier arrondissement.
    Interpellée lors de la présentation du futur PLU en mairie du 2-3 , Caradec avait eu le culot de répondre “c’est parce qu’on a fait le “citystade”, et c’est pas compatible avec du logement social”; Hola l’hypocrisie!

    en fait vous pouvez aller voir, la parcelle du 3,5,7 rue Maurice Korsec est toujours en friche, ce qui veut dire que les hypocrites vont filer ca à un promoteur ami..

    Ainsi se fabrique la ségrégation socio spatiale, concrètement au jour le jour, merci à nos élites!

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    • Félix WEYGAND Félix WEYGAND

      Oui, oui !
      On n’est pas obligé d’être d’accord avec Centre Ville pour Tous sur les conclusions, en revanche avec cet appel à la mobilisation vous faites vraiment ce qu’il faut !
      La compréhension de ce document par le public le plus large et la prise de conscience de son importance pour permettre de le critiquer et de le faire évoluer, est clairement l’acte politique le plus important que l’on peut poser à Marseille depuis longtemps et probablement le dernier que l’on pourra poser avant longtemps (compte-tenu de l’atonie des organisations politiques et de l’incapacité à s’organiser avant les municipales pour espérer se débarrasser des héritiers de Gaudin) !
      Connaître, comprendre, critiquer et si possible faire évoluer ce document d’ici fin mars puis, dans le futur, pouvoir confronter les politiques publiques qui seront effectivement mises en oeuvre au plan qui sera adopté, voilà en soi un programme politique à mise en oeuvre immédiate et à long terme pour une opposition citoyenne !

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