Mais où se cachent les 500 000 locuteurs provençaux ?

À la une
par Lagachon
le 6 Nov 2010
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Cet article fait partie du dossier « la face cachée du provençal », cliquez ici pour le consulter en intégralité.

Dans quel état est la langue provençale ? « Précaire» d’après Jean-Marc Courbet, baile du Félibrige. Pourtant, la situation ne serait pas si grave, comprenez : la langue résiste ! « C’est une langue en chute libre mais qui a malgré tout une assise forte, liée à une identité » selon Jean-Pierre Richard, président de l’association Collectif Provenço.

500 000 personnes le parleraient plus ou moins bien selon Philippe Blanchet, qui a réalisé une étude de référence en 2002. Et plus de 12 300 élèves l’apprenaient à l’école en 2009-2010 : un chiffre en légère augmentation ! Et les Bouches-du-Rhône ferait même partie des bons élèves sur la pratique et l’enseignement.

Et pourtant, qui le croirait ? Il faut dire « qu’il y a des provençaux qui parlent français le jour et provençal la nuit » explique M. Neumuller de l’AELOC (1), « en famille, entre provençalophones ». Philippe Blanchet explique que le provençal, comme toutes les langues régionales de France, a souffert d’une « francisation stigmatisante, exclusive et massive au cours du XXème siècle », avec une chute énorme entre les années 50 et 70. Alors « on n’ose pas s’exprimer en provençal dans l’espace public, et quand on le fait, on se heurte à l’indifférence ou pire, à l’hostilité » rappelle M. Courbet, « on nous a inculqué une honte de cette langue dont on n’est pas encore débarrassé ».

L’exemple du pays de Galles est intéressant car cette langue a connu le même sort que le provençal au XXème siècle, dans un pays plutôt rural, face à un anglais triomphant. Cependant, la Loi sur la Langue Galloise de 2003 a donné un statut de « langue protégée » au gallois, lui a garanti le droit d’être utilisé partout dans l’administration et a créé parallèlement Le Comité pour la langue galloise. Cette reconnaissance a eu pour effet de valoriser la langue auprès de ceux qui la parlait, et son attrait pour les jeunes élèves, dont 20% font aujourd’hui l’ensemble de leur scolarité en gallois, sauf les cours d’anglais, qu’ils dominent aussi bien que leur camarades.

(1) – Association pour l’Enseignement de la Langue d’Oc

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Commentaires

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  1. prapin prapin

    le patoi, comme la religion ,doit se faire dans la sphère privée…

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  2. Gardarem la Tèrra - Joanda Gardarem la Tèrra - Joanda

    Aquò’s una bona causa que la cultura en Provença se faga en provençal! La lenga es un element fodamental de la cultura d’una region que lo politic tan coma lo ciutadan se devon de desenvelopar per l’avenir de la civilizacion e de l’umanitat.

    Joanda

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