Les enjeux des trois jours à Marseille du président de la République

Actualité
le 26 Juin 2023
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Emmanuel Macron revient ce lundi à Marseille, quasiment deux ans après le lancement de son plan "Marseille en grand". Entre bilan, nouvelles annonces et chausse-trappes, Marsactu liste les points clés de ce déplacement.

Emmanuel Macron lors de son meeting au Pharo le 16 avril 2022. (Photo : Emilio Guzman)
Emmanuel Macron lors de son meeting au Pharo le 16 avril 2022. (Photo : Emilio Guzman)

Emmanuel Macron lors de son meeting au Pharo le 16 avril 2022. (Photo : Emilio Guzman)

Vingt-deux mois plus tard, il est de retour pour un déplacement qui aura attendu que la contestation contre la réforme des retraites se calme. Durant trois jours, de la Busserine aux Campanules, de l’hôpital Laveran au Mucem, sans oublier un petit passage sur la Méditerranée, Emmanuel Macron doit sillonner la ville de part en part. L’occasion de vérifier l’avancée de certaines des infrastructures qu’il a financées mais aussi, assure-t-on à l’Élysée, de proposer “un acte 2” de Marseille en grand, un plan qui a transformé la ville en “laboratoire de ce qui constitue sa vision des politiques publiques. Revue des principaux enjeux de cette visite présidentielle.

1.

Visibiliser Marseille en grand

Le sondage Ifop/Public Sénat de début juin (1) avait excité le microcosme politique parce qu’il testait les personnalités politiques en vue des municipales 2026. Mais une donnée avait été moins commentée : 42 % des personnes interrogées s’y disaient “insatisfaites e la mise en œuvre actuelle du plan « Marseille en grand » porté par Emmanuel Macron” contre 36 % de satisfaits, les 19 % restants étant passés à côté du sujet. Une claque pour le plan à 5 milliards.

“Il n’est pas possible que les Marseillais ne se rendent pas compte de ce qu’il fait, il faut l’en remercier. Tous les maires de France aimeraient qu’on s’occupe de leurs écoles”, s’agace le président (Renaissance) de la région, Renaud Muselier. Il pointe son nouveau meilleur ennemi Benoît Payan comme responsable : “Je l’ai dit au président. Tant qu’il n’y a pas une incarnation de Marseille en grand, il patauge. C’est pas le maire qui va te le porter, il a peur de tout le monde.” Lequel maire de Marseille, qui se présente pourtant comme co-auteur du plan, ne tarit pas d’éloges sur l’engagement du président : “Ce n’est pas parce que je suis opposé à lui au niveau national que je ne lui reconnais pas un travail hors norme sur Marseille.” Preuve que cela avance, dit-il : ils visiteront ensemble une école en construction grâce au soutien de l’État mardi 27 juin. La veille en fin de journée, Emmanuel Macron aura tenté de convaincre quelques poignées de Marseillais au gymnase de la Busserine lors d’un échange de type “grand débat” dont il est friand.

2.

Un temps 2 avec de nouvelles annonces

L’entourage du président le promet, il ne s’agit pas seulement de relever les lignes deux ans après. Il s’agit bien d’un “temps 2” du plan.L’important, c’est que le président de la République vient la semaine prochaine, qu’il a des annonces à formuler, qu’il a une ambition qui est une ambition pour Marseille, c’est de faire réussir Marseille”, assure-t-on à l’Elysée. Parmi ses interlocuteurs institutionnels, Benoît Payan l’incite à une rallonge : “Je souhaite qu’il y ait des annonces. Il faut affirmer que Marseille reste une priorité pour l’État. J’attends des moyens supplémentaires sur les écoles par exemple. Les coûts de la construction, des matériaux, de l’énergie augmentent. On est passé de 10 à 13,5 ou 15 millions pour une école.”

De même, côté métropolitain, on espère aussi du nouveau sur les transports en commun. Après que 250 millions de subventions et 750 millions de prêts ont été accordés, la métropole espère a minima voir la part de don doubler dans cette enveloppe. “Je vois sa venue d’un très bon œil notamment en termes de perspectives à donner pour la suite. J’attends de voir ce qu’il entend par le RER métropolitain, par exemple”, ajoute la présidente (DVD) de l’intercommunalité, Martine Vassal.

3.

Un discours fort attendu sur le narcotrafic

Cela promet d’être un temps fort de la visite. Aux Campanules, petite cité du 11e arrondissement qui s’était au début de l’année mobilisée contre un point de deal en cours d’installation, le président devrait rencontrer ce lundi 26 juindes Marseillaises engagées dans la lutte contre l’insécurité et la criminalité” selon le programme officiel. Rencontrera-t-il, malgré les tensions de ces derniers jours, des familles de victimes d’assassinats ? Ce serait une première. “J’attends qu’il reconnaisse ces familles comme des victimes”, insiste Benoît Payan. “Il vient pour dire qu’on ne peut se contenter de regarder ailleurs en disant « ils se tuent entre eux ». Il veut délivrer un message profond de soutien aux mamans courageuses de Marseille et aux associations qui se battent dans ces quartiers”, assure la députée Renaissance du coin, Sabrina Agresti-Roubache.

Outre cette rencontre, Emmanuel Macron sera attendu sur les questions de sécurité après que la ville a enregistré 23 assassinats susceptibles d’être liés au trafic de stupéfiants depuis le début de l’année. Plus largement, le locataire de l’Élysée devrait évoquer l’amélioration de la vie dans les quartiers populaires. “Des chiffres que nous avons pu remonter, des actions qui sont engagées, permettent de penser que la vie quotidienne des Marseillais a potentiellement commencé à changer, mais surtout va changer dans les temps qui viennent, pendant les mois qui viennent”, veut-on convaincre à l’Élysée. 

4.

Les chicayas s’inviteront-ils ?

Le président de la République n’arrive pas à Marseille dans un contexte politique serein. Depuis deux mois, dans la foulée de Renaud Muselier et de Martine Vassal, la droite et le centre ont lancé la charge contre Benoît Payan. Le président de région regrettant par exemple la lenteur supposée du lancement du plan de rénovation des écoles. Alors qu’il avait dénoncé les “chicayas” politiques qui ralentissaient selon lui la ville, le président va encore une fois naviguer entre les ambitions des uns et des autres. Sans que l’État ne soit complètement épargné. En prévision d’une visite au port, présidé depuis quelques mois par le macroniste Christophe Castaner, Benoît Payan a déjà sonné la charge : “On devrait y faire de la stratégie et pas de la gestion économique à la papa, avec les retards et les mauvais résultats que l’on connaît.” Histoire de rappeler que les milliards ne définissent pas à eux seuls une politique.

(1) sondage réalisé sur un échantillon représentatif de la population marseillaise de 805 personnes entre le 26 mai et le 3 juin.

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Commentaires

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  1. Patafanari Patafanari

    Comme Jésus, il veut faire sa descente aux enfers avant de ressusciter à Paris.

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  2. jean-marie MEMIN jean-marie MEMIN

    Voue avez eu les honneurs de France-Culture ce matin qui vous a mis le macronscope ou qqchose comme ça…!

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    • jean-marie MEMIN jean-marie MEMIN

      vous plutôt que voue

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