La bataille mémorielle s'invite lors des débats sur l'Algérie

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le 30 Mar 2012
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La bataille mémorielle s'invite lors des débats sur l'Algérie
La bataille mémorielle s'invite lors des débats sur l'Algérie

La bataille mémorielle s'invite lors des débats sur l'Algérie

Les drapeaux bleu-blanc-rouge flottent et la Marseillaise est entonnée, très vite remplacée par des "FLN assassin". Devant le théâtre de la Criée se sont réunis ce matin des anciens combattants, appelés comme engagés, des associations de rapatriés et de nostalgériques ainsi que des élus UMP et FN dans un remake de l'accueil réservé au film Hors-la-loi. Cette centaine de personnes manifestait contre la tenue du meeting "Algérie, 50 ans après", organisé principalement par le journal Marianne et auquel sont entre autres conviés des anciens du FLN dont Zohra Drif, l'auteure de l'attentat  du Milk Bar le 30 septembre 1956. Magnéto Esther.

 

 

En fin de matinée, Maurice Szafran, le patron de Marianne, a permis aux manifestants d'intervenir dans la grande salle par la voix de Francis Agostini, président du Comité de coordination des associations d’anciens combattants et victimes de guerre de Marseille et des Bouches-du-Rhône. Pour cet ancien chef de bataillon, "ce colloque est une insulte à nos 25 000 morts et aux milliers de harkis et leurs familles massacrés après le 19 mars 1962, aux victimes d'attentats qui se sont déroulés dans notre pays, et ceux de Toulouse et Montauban (sic) qui ont coûté la vie à d'innocentes victimes", écrivait-il dans son appel au rassemblement, sans peur de l'amalgame.

Il déplorait l'absence d'"interlocuteur historien de droite pour apporter quelques vérités nécessaires pour rétablir certains faits". Plus modéré, le conseiller communautaire, représentant de Guy Teissier, Lionel Royer-Perrault, estimait qu'"il y a des gens avec qui on ne doit pas débattre : c'est une question d'éthique républicaine, on ne parle pas avec ceux qui ont préféré les actes terroristes aux actes politiques." Face à ces accusations, le patron de Marianne, Maurice Szafran est allé à la rencontre des manifestants et s'est ensuite justifié face à la caméra de Marsactu.

 

 

 

"Toutes les questions seront posées", annonce donc Szafran et la conférence de ce matin où intervenait Michel Onfray a déjà commencé à alimenter le débat. Le philosophe s'est posé en défenseur de "la non-violence",  "Hors de question pour moi de défendre les gens qui mettent des bombes", a-t-il lancé arguant qu'on ne pouvait pas tout mettre sur le dos de la colonisation de 1830. Dans Marianne de cette semaine, Drif déclarait : "ce n'est pas à moi qu'il faut demander des comptes pour cette bombe, c'est aux pouvoirs français qui ont asservi le peuple algérien depuis 1830 en utilisant les méthodes les plus barbares."

Ce débat se poursuivra dimanche matin à 11 h 30. Danielle Michel-Chich y sera. Sa grand-mère a été tuée dans l'attentat du Milk bar où elle a elle-même perdu une jambe. Elle lançait ce matin en clôture du débat avec Onfray : "Il serait peut-être temps, 50 ans après qu'on arrête de se jeter nos morts à la figure. Et je viendrai dimanche le dire à Zohra Drif, si je peux lui parler". 

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Commentaires

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  1. canale canale

    Comment se fait-il qu’une vente aux enchères d’instruments de torture , ce qui n’est pas ma tasse de thé , propriété de feu le bourreau Meissonier , vente confiée au commissaire priseur Cornette St Cyr ait été interdite ( ce que je comprends) à la demande entre autre des autorités algériennes et que nous soyons , nous français incapable d’interdire le colloque débat sur la guerre d’Algérie , ou du moins recevoir des contradicteurs .
    Car à lire le programme , je ne vois que poseurs de bombes , porteurs de valise et intellos de gauche , totalement gagnés à cette cause ce qui rend ce débat totalement orienté et par là inintéressant.
    L’on va dialoguer entres gens de bonne compagnie , essayant de se griffoner le visage en poussant des cris d’orfraie ou menaçant de se souffleter , devant un auditoire béat de bétîse
    Mais pas un mot des souffrances des harkis , des enlèvements de juillet 1962 , de l’exode , de l’accueil marseillais de Deferre et ses sbires ou de l’échec économique de ce pays , incapable de soigner ses élites qui préfèrent venir au Val de Grâce ou de donner du travail à sa jeunesse.
    Anti gaulliste je vais finir par faire mien “les français sont des veaux” de qui vous savez.

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  2. justice justice

    On croit rêver quand on entend les nostalgiques de l’Algérie française. Comment peut-on encore défendre l’idée même d’avoir colonisé un pays. La colonisation est la première des violences et face à cette violence, comment doit et peut-on réagir sinon par une autre forme de violence, puisque toutes les voies pacifiques n’ont menés à rien. Ferhat Abbas, un modéré, militant de l’assimilation avant 1954 a du se résoudre à rejoindre la lutte armée quand il a constaté l’aveuglement des différents gouvernements français, gauche et droite confondues. Soyons sérieux, la génération actuelle a le droit de débattre sereinement sur ce sujet et ce n’est pas quelques aventuriers jusqu’au boutistes qui vont y changer quoique ce soit, d’autant plus que ce n’est qu’une question de temps. Que ces ultras fassent profil bas parce que le jour où nous aurons accès aux archives (toujours secrètes), on découvrira des choses autrement plus graves que ce que l’on sait aujourd’hui. Quant au FN, il est tout simplement misérable et il essaie de surfer sur la vague post-crimes du fou de Toulouse, un français issu de l’école française et qui n’a rien à voir avec l’Algérie. Honte au FN, parti raciste et xénophobe. Honte aux ultras qui essaient d’empêcher un débat dans un pays démocratique.

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  3. Céhère Céhère

    Faudra-t-il attendre que tous les nostalgiques de l’Algérie française aient disparu pour qu’enfin s’éteignent ces rancœurs, ces haines, qui ont fait le terreau du front national dans nos régions depuis des décennies.
    Quand je vois que le flambeau est repris par des élus plus jeunes, je pense à Mr Royer-Perrault, envoyé par Mr Teissier, je suis atterré.

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  4. M34 M34

    CEHERE, vous parlez de haine et de ranceur mais savez vous que plus de 70 % des algériens déclarent qu’il ne faut aucune pitié envers les harkis ?
    Il faut regarder les 2 plateaux de la balance

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  5. justice justice

    M34, d’où sortez vous ce sondage. Arrêtez de balancer des chiffres fantaisistes. Vous ne connaissez rien de l’Algérien d’aujourd’hui, encore moins des algériens. Vous êtes aveuglés par votre haine et votre ressentiment. C’est la technique du FN de balancer des chiffres aussi invérifiables que fantaisistes.

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  6. VIEUX PATRIOTE REPUBLICAIN VIEUX PATRIOTE REPUBLICAIN

    •Je met dans le méme sac les salafistes et les gens de l’OAS Des violents haineux et assassins
    J’ai cru à l’Algérie française, pas à celle de papa, mais à celle des 10 millions de Français à part entières que le Général avait fait acclamer. Beaucoup de camarades sont morts au combat et j’ai risqué ma peau pour cet idéal sur les Hauts-Plateaux, dans les Aurès, au Sahara.

    • 50 ans ont passé, et plutôt que de pleurer un légendaire et hypothétique paradis perdu j’ai essayé de comprendre les causes du drame qu’harkis et européens ont vécu et de ne pas « insulter l’avenir »

    • Je donne la première place aux harkis, aux moghaznis, et à tous ces combattants autochtones fidèles jusqu’au bout, dont beaucoup avaient pu croire comme moi à une Algérie fraternelle et solidaire en devenir rassemblant dix millions de Français à part entière

    • Le sort qui leur a été réservé après le cesser le feu tant en Algérie France est un des épisodes les plus honteux de notre histoire
    • C’est grâce à leur fidélité que je leur doit de pouvoir intervenir ici

    • Il est inacceptable que nos gouvernements prompts à donner des leçons aux turcs par exemple, n’aient toujours pas reconnu la responsabilité de la France dans leur abandon

    • En ce qui concerne les Pieds noirs je compatis à leur douleur d’avoir perdu leur paradis,mais ils ont été recasés souvent dans de bonnes conditions quand ils étaient fonctionnairres

    • Cependant il est essentiel de rappeler que dés après la guerre de 1870 ceux qui auraient du les guider, les « faiseurs d’opinions », le lobby des élus d’Algérie ont failli dans leur mission
    • Il en va encore de même actuellement pour certains
    • Par intérêts économiques à court terme, par démagogie, la majorité des parlementaires et élus locaux ont saboté toutes les réformes du statut des « indigènes »

    • Pire ces élus ont obtenu que ce soit aggravé ce statut

    • C’est un fait incontournable la grande majorité des ‘Européens d’Algérie, ceux qui sont nés à partir des années 50, n’ont connu que l’Algérie en guerre. mais n’ont pas pour autant connu « l’Algérie profonde »ni surtout les Français « musulmans »en dehors de leur femme de ménage appelée invariablement « Fatma »

    • Une grande majorité d’entre eux, habitait les villes de la cote, du Tell où il existait une ségrégation de fait entre les quartiers « indigènes » la casbah d’Alger, le village nègre d’Oran etc et les quartiers européens

    • Cette ségrégation était aggravée depuis le début du conflit par les contrôles militaires, les chevaux de frise formant chicanes, installés entre les quartiers « arabes » et européens
    • . La grande majorité des européens soit qu’il il n’en ait pas eu les moyens, soit qu’ils aient craint pour leur sécurité, ne connaissaient rien de l’Algérie de l’intérieur, ni même les quartiers” indigènes”. et leur effroyable misère

    Quant à celle du bled elle était pire Ainsi dans les regroupements dont j’avais la charge une partie des habitants vivait encore dans des gourbis La quasi-totalité des hommes et des femmes étaient vêtus de fripes ,de haillons Elle survivait grâce aux quelques récoltes tirées de maigres champs situés hors zone interdites ,à nos rares distributions , aux mandats des immigrés ,aux pensions des anciens combattants, au salaire des « chantiers de charité »où les nombreux indigents venaient se relayer pour que chacun puisse bénéficier de nos maigres crédits

    • A cette époque la majorité des Européens ne parlait que quelques mots d’arabe classique ou algérien le “dari “Seul 1% étaient capables de s’exprimer et d’écrire en Arabe, Quant au Tamazight ou au Chaouia ils n’étaient pratiquement aucun à le comprendre.

    • Il est donc pour le moins surprenant d’entendre raconter maintenant que tout allait pour le mieux entre deux populations alors qu’en réalité les relations amicales étaient rares sauf parfois paradoxalement dans le bled ne serait ce qu’en raison des difficultés pour communiquer
    • C’est seulement en 1962 grâce au plan de scolarisation et grâce aux instituteurs militaires qu’environ 10 % de la population « indigène », tous cycles confondus avait reçu une instruction moderne comparable à celle reçue par 99% des européens

    • Ceux qui affirment le contraire, vantent l’aspect « positif de la colonisation » utilisent-ils des « éléments de langage » ?

    • Il est irresponsable, démagogique de la part d’élus, des « faiseurs d’opinions » d’aujourd’hui , d’exploiter le « malheur pied noir »de travestir une réalité, que la majorité de ceux-ci qui les écoutent, ne connaissent pas ?

    • Sauf exception l’immense majorité des relations amicales et durables qui se sont forgées à l’époque avec des citoyens français de statut local le furent pour l’essentiel avec les cadres, le plus souvent d’origine métropolitaine, des harkas, maghzens, régiment de tirailleurs, de spahis, compagnie sahariennes.

    • Il en fut de même avec bon nombre de prêtres séculiers des pères blancs, des sœurs de Foucauld ou encore certains européens honnis par la majorité car « arabophiles » « libéraux »
    • . Après l’indépendance ce sont les coopérants qui ont repris le flambeau, et formeront des cadres d’excellent niveau avec lesquels ils tisseront des liens d’amitié
    Au-delà de l’ « arabe » ces hommes et ces femmes parfois qualifiés de « traitres »de « bougnoulisés » voyaient dans les autochtones l’Algérie d’abord des êtres humains dont la dignité devait étre respectée
    • En revanche il est inacceptable qu’actuellement encore des faiseurs d’opinions des politiciens manipulateurs de la douleur d’un électorat traumatisé par l’histoire, occultent aux pieds noirs, ce que fut la réalité de l’histoire de la présence française en Algérie

    • Il n’est pas nécessaire pour découvrir cette réalité de lire des ouvrages de B.Stora, Fanny .Colonna, M .Harbi ou les BD de Ferandez etc qualifiés par certains de« gauchistes » car ils ne caressent pas leur lectorat dans le sens du poil

    • Il faut lire Pierre Montagnon, Ageron etc Il existe des livres écrits par des pieds-noirs tels Pierre Darmon, intitulé « 100 ans de passion Algérienne”

    • Ces ’ouvrages, qui se recoupent sont très intéressants dans la mesure où il va fond des choses
    • Ils rappellent les mesures indignes de la République imposés par le lobby colonial et qui furent en vigueur en Algérie jusqu’en 1945 : tel le code de l’indigénat le séquestre des terres les plus fertiles au profit des colons
    • Il y eu ce refus obtus d’une majorité des élus d’Algérie d’accepter comme le prévoyaient Clémenceau et Marius Moutet l’extension de la citoyenneté à part entière aux tirailleurs, spahis, qui s’étaient battus avec bravoure, en 1914 – 1918, en 1939 – 1945.
    • Il y eu le blocage de la timide réforme Blum Violette,
    • Il y eu le scandaleux statut des officiers « indigènes » qui plafonnaient au grade de capitaine et qui contraignait des braves à saluer leurs camarades européens'(dont les vieilles badernes imbibées, qui ne manquaient pas sous le soleil africain)

    • il y eu cette constance des Européens pour s’opposer à toute tentative de faire progresser la population locale.

    • Ces faits ont été maintes fois relevés par des observateurs objectifs : Albert Camus puis Mouloud Feraoun dans son journal à propos de la Kabylie par exemple.
    • Mais il est intéressant de relever que des personnalités très différentes ont porté le même jugement sur le comportement des Européens vis-à-vis de la population de l’Algérie
    • .
    • Tout d’abord il s’agit de Pierre Montagnon, qui était officié de parachutistes, et il participa à l’action de l’OAS, et notamment à la tentative d’implantation d’un maquis dans l’Ouarsenis
    • .
    • Ensuite Jules Ferry, auquel on reproche souvent ses propos sur la supériorité de notre civilisation et d’avoir été un des grands colonisateurs de notre histoire.
    • Il y a enfin le maréchal Lyautey, qu’on ne peut qualifier d’anticolonialiste.

    • Jules Ferry en 1892 écrivait-” Les colons proclament les Arabes incorrigibles et non éducables sans avoir jamais rien tenté depuis trente ans pour les arracher à leur misère intellectuelle et morale

    • Lyautey écrivait en 1919 « Les colons agricoles français ont une mentalité de pur Boche, avec les mêmes théories sur les races inférieures destinées à être exploitées sans merci »

    • P Montagnon écrivait en 1984

    • En Algérie les potentats locaux font obstacle à la scolarisation indigène. Ils redoutent de sortir de sa torpeur une plèbe qui se tait et travaille à bas prix. »

    • Systématiquement les Indigenophiles ou « arabophiles » qui voulaient s’opposer à la spoliation des indigènes, leur permettre d’accéder à la modernité, par le biais de l’instruction publique, leur accorder les même droits que les européens (ceux-ci en Algérie étaient des immigrés privilégiés en raison de leur origine) seront attaqués violement par le lobby des « prépondérants » qui manipulaient et poussaient à l’émeute les petits blancs des villes

    • Ceux-ci n’hésiteront pas à élire des députés antisémites au moment de l’affaire Dreyfus et en réaction à la naturalisation des indigènes de confession juive Ces Français seront « dénaturalisés » par le régime de Vichy

    • Ces fanatiques pratiqueront sans état d’âme les « ratonnades », perpétrons l’attentat de la Rue de Thèbes à Alger qui fit des dizaines de morts et blessés parmi la population de la basse casbah

    • Cet attentat constitua un des prémices de la « bataille d’Alger

    • Parmi les arabophiles les plus connus citons ’Ismaël Urbain qui voulait inciter Napoléon III à créer un royaume arabe les officiers des bureaux arabes ,Émile Masqueray ,Victor Barrucand Jean Rodes, Pierre Mille, Edmond Fazy, John Antoine Nau, André Salmon Isabelle Eberhart ,le peintre Dinet ,les gouverneurs Jonnart ,Violette Charles Michel, maire et conseiller général de Tébessa Germaine Tillion ,Mgr Duval ,les élus libéraux tel J.Chevallier etc

    • Mais les gouvernements de la République fragilisés par l’’instabilité parlementaire se montreront incapables d’imposer des réformes au groupe des parlementaires algériens
    La journée des tomates et le 13 Mai 1958 marqueront la fin de cette longue période où la rue pied noir imposait sa volonté
    En effet la générale de Gaulle qui auparavant avait fait réprimer brutalement les soulèvements de Sétif et Guelma n’était pas du genre à capituler devant des « braillards » Il savait que la majorité de la population métropolitaine le suivait
    On était en pleine Guerre Froide et non seulement les pays arabes mais ceux de l’Est, la Chine poussait leurs pions pour surarmer l’ALN des frontières,
    Une partie significative des élites algériennes avait rejoint le GPRA
    Elle allait gagner petit à petit par une action diplomatique remarquable une minorité de plus en plus proche de la majorité nécessaire pour faire condamner la France à l’ONU
    Les étasuniens avec J .Kennedy les Allemands les Anglais les Italiens, les Belges jouent le double jeu
    On était dans l’impasse et l’expérience du fiasco de Suez laissait penser qu’il était illusoire de tenter de détruire sans réaction étasunienne et Russel les armées de l »ALN au Maroc et en Tunisie
    De Gaulle voulait pouvoir négocier en position de force d’où la mission donnée au général Challe et à ses successeurs de détruire l’ALN de l’intérieur
    Mais les activistes algérois vont tenter de le déstabiliser à l’occasion de l’affaire Massu et de la semaine des barricades
    On imagine mal le Général nommant des généraux après avoir soumis les décrets de nomination à l’avis du cabaretier Ortiz et des clients du « Bar du Forum »
    Il ne cédera pas Mais la métropole effarée verra le face à face entre son armée et les gendarmes tués danune minorité de grandes gueule qui prétendaient lui imposer leur loi
    Viendra ensuite l’échec du putsch du 22 Avril 1961 dont les « fins » stratèges que furent Salan, Jouaux etc ont été incapables d’analyser et de tirer les conséquences Ils ont paru aux yeux de la rue pied noir « légitimer »par leur prestige l’OAS :
    Or la métropole était lasse de ces 7 ans de guerre qui éprouvaient encore des familles souvent à peine remises des deuils, des souffrances des deux guerres mondiales ;
    Le contingent n’avait pas suivi et pas davantage l’Armée de l’air, la Royale, le 1er Étranger etc
    Alors si à partir de ce constat d’évidences nos « fins » stratèges se sont montés incapables de voir ou n’ont pas voulu comprendre que leur entreprise était vouée à l’échec, ceux qui les ont suivi, les petits de l’OAS étaient ils capables de le comprendre ?
    Au lieu de négocier alors qu’il était encore temps avec le GPRA, au besoin directement, comme le fera bien trop tard Susini, les hommes de l’OAS se lanceront dans un combat désordonné émaillé de querelles de chefs au sujet de la tactique, du but de guerre etc
    Ce sera un mélange de folklore (nuits bleues, concerts de casseroles) et d’assassinats
    Leur inventaire est stupéfiant ; femmes de ménages, dockers à Alger des écrivains remarquables comme Mouloud Feraoun, des Européens libéraux ,tel Me Popie des fonctionnaires tels le commissaire Gavoury, des militaires d’actives tel le Général Ginestet ou du contingent (à Bâb el Oued )plus de 2000 personnes seront assassinées par l’ OAS en 4mois
    Ces actions seront calamiteuses Loin de favoriser un rapprochement entre l’Armée et les Pieds Noirs (par « solidarité ethnique ???) Elles aggraveront la faille ouverte par la semaine des barricades et le putsch
    Menacés personnellement les généraux de Gaulle, Katz, Fourquet, Ailleret ne seront pas enclins à donner des ordres à leur subordonnés d’aller chercher coute que coute les européens victimes d’enlèvements
    Exactions commises par des algériens « les marsiens’ » plus ou moins incontrôlés C’’était souvent en représailles à des agissements débiles comme le bombardement aveugle et meurtrier de la population misérable du village nègre à Oran à coup de mortiers par le « commando(sic)des collines ».
    Pendant plus de la moitié la de guerre sans nom, pendant132 ans de colonisation, exception faite de Napoléon III, les gouvernements français cédèrent continuellement devant la minorité européenne
    Les exactions de l’OAS au cours quatre derniers mois de l’Algérie Française ne pouvait qu’aggraver la fracture avec les algériens et conduire les européens à l’exile
    Ceux-ci en métropole, globalement (dont ceux de l’OAS) et notamment les nombreux agents publics ont été finalement correctement recasés et indemnisés
    Il n’en a pas été de même avec nos anciens supplétifs qui sont les vraies victimes de cette guerre
    Voila ce que fut ce que j’ai appris, vécu et comment mon rêve a été brisé
    A l’automne de ma vie je n’en veux pas aux Algériens Je souhaite au contraire une réconciliation officielle Mais je n’ai pas pris le temps d’attendre pour me faire des amis et amies algériens
    Quant à ces élus, ces candidats xénophobes démagogues et clientélistes, héritiers du lobby qui plutôt que d’aider à l’apaisement soufflent sur les braises ils ne méritent pas que le mépris

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  7. JL41 JL41

    Je n’ai appris que l’avant-veille la tenue de ce colloque, dont j’ai l’impression qu’il n’a pas été suffisamment annoncé par les médias locaux. Pourquoi la Provence comme Marsactu parlent essentiellement de cette manifestation d’anciens combattants et non des échanges intervenus au cours du colloque ?

    Je suis allé en Algérie a 20 ans en tant qu’appelé, sous-lieutenant après avoir fait mes EOR. Je suis un ancien combattant d’Algérie aussi, même si je n’ai pas été confronté à des problèmes de conscience. Mais je sais que certains militaires et des unités entières de l’armée française se sont mal conduits ou ont été complices de l’OAS. J’ai des souvenirs précis sur lesquels je ne veux pas revenir. Cinquante ans plus tard, on peut prendre du recul, réfléchir pour éviter de semblables malheurs, pardonner, se faire pardonner. Je n’ai pas compris cette manifestation d’anciens combattants, j’aurais aimé qu’ils viennent comme moi aux conférences et que l’on puisse se parler.

    Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, s’est livré à une longue analyse à charge, jusqu’à imputer 50 ans plus tard au colonisateur, les échecs du pouvoir algérien.

    Heureusement que le journaliste d’El Watan, journal d’opposition, présent à la tribune, s’est exprimé pour dire que c’était détourner l’attention des Algériens des vraies responsabilités, que de faire porter le chapeau aux colonisateurs. Mais bon, nous avons entendu le discours officiel algérien, avec ses repères historiques et des vérités que j’ignorais, et ce discours faux qui refuse de reconnaître ses propres erreurs. Nous avons entendu aussi des témoignages d’Algériens, à la tribune et dans la salle, très émouvants, des témoignages qui nous tendaient les bras. Grâce au discours très universaliste (au contraire de celui d’Abdelaziz Belkadem), très sensible, très ouvert, de l’historien Benjamin Stora, reconnu des deux côtés de la Méditerranée.

    Je regrette que Hollande, puis Valls, prévus au programme, se soient dérobés. Mais j’aurais pu souhaiter aussi bien Sarkozy ou Teissier, pour entendre « notre » discours à côté de celui du secrétaire général du FLN.

    Il s’est dit aussi, que c’était le nationalisme qui avait fondé les mouvements de libération de l’Algérie, et non l’Islam, alors que nous connaissons maintenant sur des thèmes voisins, un terrorisme qui se réclame d’un Islam radical. Applaudissements dans la salle.

    De cette émotion ressentie et partagée au fil des conférences, 50 ans après, je retire la conviction qu’une relation nouvelle peut s’initier avec nos voisins Algériens. J’aimerais qu’un tel colloque puisse avoir lieu tous les ans à Marseille.

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  8. choukran choukran

    Vieux patriote républicain, j’aime beaucoup votre témoignage. Tant de réflexions argumentées et dépourvues d’agressivité sont si rares dans les forums où fleurissent les anathèmes!
    Pied noir trop jeune pour avoir été mobilisé, cela fait 50 ans que je lis tout ce qui peut me faire comprendre ma propre histoire et celle de nos frères algériens: histoire du FLN; de l’OAS, témoignages de soldats exemplaires ou moins propres, écrivains algériens ou français.. quel écheveau inextricable de souffrances et d’occasions ratées.
    Je rejoins l’analyse faite des enchainements de violence à la violence, avec à la racine un système d’apartheid imposé aux “indigènes” par une minorité de petits blancs, sans que la République n’intervienne avec le courage requis pour rétablir un minimum d’égalité.
    Cela remonte loin: quand on y pense, le décret Crémieux (1870), dans une envolée communautariste dirait on aujourd’hui, décide de faire de tous les juifs, aussi indigènes que les arabes en Algérie (peut être plus car certaines communautés ont deux mille ans)des citoyens français à part entière, laissant les autres indigènes, arabes ou berbères à leur condition infra humaine. Quelle bêtise!
    La lecture de quelques discours de Jaures, favorable à la colonisation au nom de la mission civilisatrice de la France m’a ébranlé après que j’eusse fait mien un anticolonialisme de pensée unique: il est de bon ton aujourd’hui, cent ans plus tard après la guerre et les atrocités commises de juger péremptoirement la colonisation, mais Jaures, quand même, j’aimerais comprendre, remettre en situation, ceux qui comme lui, de bonne foi y croyaient pour la bonne cause. Je donne tout de suite un bâton pour me faire battre avec Jaurès (était-il bien informé?): à dix ans près, au Maroc, Lyautey fait refuser l’accès aux chrétiens dans les mosquées, pour que ne se reproduisent pas dans “son Protectorat” les profanations perpétrées par les petits blancs d’Algérie.
    Plus proche de nous, le témoignage d’Hélie de St Marc officier putchiste aux côtés de Challe qui s’est rendu dès qu’il a compris l’échec du putch, refusant la lutte sanglante de l’OAS: sa motivation première était elle l’Algérie française des pieds noirs; pas du tout; c’était (engagement prémonitoire) d’empêcher la répétition de l’abandon des harkis, ses compagnons d’armes, comme il l’avait déjà vécu dans le nord vietnam lorsque l’armée française s’est repliée abandonnant ses soldats vietnamiens à une mort certaine. St Marc, pense qu’une démarche du type de celle employée par Rocard en Nouvelle Calédonie aurait pu aboutir à de bien meilleurs résultats, et éviter bien des drames, que le largage rapide décidé par de Gaulle a provoqués. Le choix même du Général de négocier avec le GPRA, et non comme le suggérait Massu, avec les chefs militaires de l’intérieur, pour sceller la paix des combattants, n’est probablement pas sans effet sur la suite de l’histoire algérienne et la captation de tous les leviers par les apparatchiks du FLN.

    Ce qui est fait est fait: passons à autre chose. Précisément, depuis dix ans que je rencontre des cadres marocains, tunisiens et algériens,quelle différence d’attitude! Je souhaite que mes amis algèriens puissent enfin sortir de leur posture alibi quasi freudienne à l’égard du colonisateur qui serait encore responsable de leurs difficultés actuelles, 50 ans après.Au Maroc, un conseiller du Roi a osé dresser un travail collectif de bilan sans complaisance des 50 premières années d’indépendance. Au départ de ces 50 années dit ce rapport, la Corée et le Maroc étaient au même stade de développement; cinquante ans plus tard,des écarts considérables sont constatés et le Maroc doit regarder en face ses propres carences pour construire son avenir. Je souhaite à l’Algérie et aux Algériens le même appétit de construire l’avenir avec lucidité et aux organisateurs du colloque de la Criée de rééditer régulièrement cette manifestation.

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  9. liseron duveteux liseron duveteux

    Et bien dites -donc avec des opinions aussi tranchées les uns et les autres.
    Vous n’êtes pas prés de vous mettre d’accord,et de vous réconcilier.
    Quand comprendrez vous que c’est l’histoire de l’humanité,qui se déroule sous nos yeux,et qui n’est pas terminée.
    La colonisation pensait avoir raison.
    L’Etat français pensait avoir raison.
    Le gouvernement Français pensait avoir raison.
    Le FNL pensait avoir raison.
    Les Pieds noirs pensaient avoir raison.
    Le peuple Algérien pensait avoir raison.
    L’OAS pensait avoir raison.
    Les militaires qui torturaient pensaient avoir raison.
    Encore aujourd’hui chacun campe sur ces raisons.
    Le propre des guerres,est que chacun a raison,à un moment donné,sauf que les raisons des uns,ne sont pas les raisons des autres.
    Que serait le monde,sans les raisons des uns et des autres.

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