Guy Teissier veut (un peu) politiser la communauté urbaine de Marseille

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le 3 Avr 2014
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Il avait dit son "désir d'être maire", mais après un accord avec l'occupant actuel du fauteuil, bien décidé à y rester, il a consacré sa "dernière campagne" à un autre poste : celui de président de Marseille Provence métropole (MPM), pour lequel le vote a lieu ce lundi. "Il s'est plus appliqué à ça qu'à sa mairie du 9/10", note un gaudiniste taquin. Il faut dire que son secteur était loin d'être menacé, il a d'ailleurs fini par l'emporter avec plus de 50% des voix au second tour.

Début mars, lors de la présentation des aspirants conseillers communautaires des listes Gaudin, Guy Teissier ne cachait pas cet agenda chargé : "J'irai voir les 17 maires de MPM [hors Marseille, ndlr]. J'étais hier à Marignane, je vais tout à l'heure à Plan-de-Cuques. Ce sont des gens qu'ils convient d'écouter, pas seulement d'entendre." Marignane et Plan-de-Cuques, dont les élus classés "divers droite" s'étaient affranchi en 2008 avec un groupe des indépendants, suite à l'élection surprise du socialiste Eugène Caselli.

Selon nos informations, ce groupe devrait se reformer lundi avec les 16 élus des listes d'Eric Le Dissès et Jean-Pierre Bertrand. Du côté de la gauche, les vingt-deux socialistes seront répartis à égalité entre Marseille et hors Marseille, les communistes compteront six élus, Europe Ecologie-Les Verts deux. Le Front national aura lui aussi son groupe avec seize élus et le temps de parole qui va avec.

"La jurisprudence Gaudin / Caselli"

Au final, avec une majorité théorique de 90 sièges en intégrant Plan-de-Cuques et Marignane – la barre de la majorité absolue étant fixée à 70 – Guy Teissier ne dépendra pas de l'approbation d'un maire en particulier. Alors que celui d'Ensuès-la-Redonne, Michel Illac (divers gauche) se porte candidat, l'oppositon à la métropole en bandoulière, Guy Teissier doit donner des gages. Et pas simplement en offrant ses services pour transmettre à Paris des doléances sur la révision de la carte fiscale. D'autant plus que ses bonnes relations avec le ministre du budget Bernard Cazeneuve – qu'il a côtoyé à la commission de la Défense – ne lui seront plus d'aucune utilité : celui-ci est passé à l'Intérieur.

Ce que les maires attendent, c'est avant tout des assurances sur un mode de gouvernance qui fait de la communauté urbaine de Marseille un "exemple archétypique de municipalisme" pour certains chercheurs. "Il y a des règles qui ont été édictées par M. Gaudin de dialogue avec les maires, je n'ai pas de raison de penser que cela change avec M. Teissier", commente Christian Amiraty, maire socialiste de Gignac-la-Nerthe. Parmi celles-ci, il y a celle de la maîtrise du sol par les communes, malgré une compétence théoriquement assurée par MPM. Eric Diard, maire de Sausset-les-Pins qui joue les "facilitateurs" auprès de ceux qui pourraient être tentés de rejoindre le groupe des indépendants, souligne ce point clé : "Sur le plan local d'urbanisme, il restera dans la jurisprudence Gaudin / Caselli."

Plus généralement, l'ancien député estime que Teissier "a fait ses preuves avec la gouvernance de la commission de la défense à l'Assemble, où l'on travaille avec l'opposition". "J'ai siégé six ans dans le conseil d'arrondissements du 9/10 et cela se passait déjà dans le cadre d'une opposition constructive", se rappelle pour sa part Christian Amiraty.

Équipe resserrée

Eric Diard reconnaît "un bémol : tous les maires ne pourront pas être vice-présidents", comme c'était le cas auparavant. La loi limite désormais leur nombre à 15. Une contrainte mais aussi une occasion pour le nouvel exécutif, au bail réduit à moins de 2 ans par la naissance en 2016 de la métropole Aix-Marseille-Provence : celle de mettre en place des vice-présidences "opérationnelles", selon le terme d'un proche.

La répartition de cette équipe resserrée, selon l'expression consacrée à Matignon, est encore en discussion entre les composantes de la droite et les maires. Guy Teissier lui-même se fait discret sur ses intentions, mais l'idée est là : "Ce sera plus politique, plus clivant", confirme Eric Diard. Aux manettes, on devrait retrouver des Marseillais(es), telles Martine Vassal et Laure-Agnès Caradec, qui se sont positionnées respectivement sur la propreté et les transports. Les maires d'opposition eux, pourront se consoler comme présidents de commissions. Reste à savoir comment la gouvernance s'organisera avec le dernier des maires, celui de Marseille, qui de 2000 à 2008 se chargeait lui-même de présider MPM…

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    Caselli ne pouvait pas politiser la Présidence.
    Il a été élus par les voix de droite (tiens,là ,il ne sait jamais plaint de ce fait,alors que pour Narducci et Biaggi il trouve le fait scandaleux).
    Alexandre. Guerini avait été un maître il y a 6 ans(une manœuvre à exposer à science po)pour faire élire Caselli,il a été trahi par la suite,il s en est très largement vengé le 30 mars.( et ils étaient nombreux à ses côtés)
    Caselli rentrera à pied demain et disparaîtra de la vie politique Marseillaise.
    Merci Alex.Champagne!

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  2. Anonyme Anonyme

    comment vont se comporter rosso et molino qui n ont jamais rien refuse a gaudin
    iliac pareil mais lui ne s est jamais compromis comme les deux autres

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  3. Anonyme Anonyme

    …Et le déménagement dans la Tour constuite par les copaings de Brushing ? Toujours d’actualité ?…

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  4. ALAIN PERSIA ALAIN PERSIA

    Il ne fait aucun doute que G.TEISSIER qui a toujours su s’entourer des mêmes excellents collaborateurs saura redresser la situation d’une institution qui était devenue une honteuse pétaudière avec CASELLI qui ne savait rien refuser tant aux caciques du syndicat FO qu’à ses prétendus élus faux soutiens à l’image du MODEM et des EEV.
    D’emblée il conviendrait de s’atteler à recenser le nombre de salariés et leurs réelles missions et mette un terme aux emplois de copinage dès l’expiration des fins de contrats .
    Beaucoup trop de copains d’élus émargent avec de hauts salaires sur des postes créés sur mesure faisant souvent doublon avec les salariés titulaires plus compétents.
    J’ai toujours constaté avec dégoût que le sieur CASELLI régalait à grand frais de traiteurs élus et invités lors de chaque manifestation style Foire de Marseille .
    G.TEISSIER qui a réussi à gérer avec peu de moyens les deux arrondissements de sa mairie de secteur y compris dans des quartiers jadis turbulents va s’employer à donner dynamisme et rigueur morale à la MPM.
    J’en prend le pari.
    Il a six ans pour montrer qu’il va contribuer à changer Marseille et aider les communes voisines liées à MPM.

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  5. Anonyme du 8eme Anonyme du 8eme

    il se contentera de cela lui qui a tjs rever d ‘etre ministre des armées et qu’aucun premier ministre n ‘a voulu

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  6. Anonyme Anonyme

    Caselli ému ET NOUS RAVI.

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  7. ontouchelefond ontouchelefond

    Espérons également une fusion du cg13 dans la grande métropole par la loi.
    Et nous jugerons monsieur Teyssier en temps réel sur sa gestion d une epci de 15000agents aux multiples competences.

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  8. Anonyme du 5 Anonyme du 5

    Quel manque de courage de la part de l’ex principal opposant a JCG ce matin lors de l’election du president de voir que P Menucci n’etait pas present

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  9. choukran choukran

    Monsieur Teissier n’est pas le plus mauvais de la bande. Laissons lui le temps de montrer ce qu’il sait faire. Pour l’instant sa déclaration à la Provence sur son budget rectificatif à venir et les hausses d’impôt inévitables n’est pas bien encourageante. Je croyais avoir lu dans le programme de Jean-Claude Pagnol une Charte de stabilité fiscale. Ce n’était qu’une gaudinade électorale sans doute. Monsieur Teissier devrait regarder du côté des dépenses et de l’effectivité du travail de tous ses employés où le “pas fini parti” ne concerne pas que la collecte des OM. Les 2200 embauches de la période Gaudin lors de la création de MPM en remplacement des 1500 agents qui refusèrent, sans qu’on les y pousse comme la loi le permettait, de suivre leur travail transféré à MPM, doivent laisser du mou de gestion à MPM. A Marseille, n’en parlons pas: où sont passés ces 1500 fonctionnaires dont les missions furent transférées à MPM?
    Les impots locaux atteignent un niveau record à Marseille, ville pauvre: Monsieur Teissier, regardez comment faire des économies et vous serez un grand Président

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  10. Trésorier Trésorier

    Le problème de MPM n’est fondamentalement pas Gaudin, Caselli et Teissier, ses présidents successifs.

    Son périmètre est limité à des communes pauvres, les bases de CET (ex TP) se trouvant au delà.

    Lors de sa création, pour ne pas apeurer les communes membres, on a surestimé le coût des compétences transférées, ce qui a amélioré d’autant la situation financière des communes, et alourdi d’autant les coûts pour MPM, d’ou instauration des taxes sur les ménages, augmentation des impôts et de l’endettement.

    On peut en rajouter une couche avec les emplois à la mode FO et autres emplois en CDD pour satisfaire des clientèles électorales.

    Enfin, la “méthode Gaudin-Caselli” a conduit a décharger MPM des choix qui lui appartiennent dans ses propres compétences en ne faisant rien contre l’avis des maires des communes concernées. Or, la politique, c’est choisir, trancher, parfois de manière désagréable.

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  11. Anonyme Anonyme

    ce que je souhaite du nouveau Président de la CUM, c’est qu’il gère lui même les salariés de la CUM où du moins qu’ils choisissent sa direction du personnel en toute objectivité, sans se faire influencer par un syndicat quelconque, et qu’eux mêmes ne se fassent pas manger par les dits syndicats. chacun sa place et tout tournera mieux.

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  12. zebre233 zebre233

    Quelqu’un peut-il me renseigner? Je voudrais savoir quand, au cours de la campagne des elections, Guy Tessier a dit qu’il augmenterait les impôts ?

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  13. Taliesine Taliesine

    Guy Teissier ne fera rien de plus que Caselli … C’est un piège magnifique qui va le propulser au plus bas et qui l’éloignera définitivement du siège qu’il vise vraiment … Celui du Maire !!!
    Apres vous pouvez continuer a rêver en un Super-T, il a sa Kryptonite dans les mains dorénavant …

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  14. jdeharme jdeharme

    Merci a mr teissier car déjà plus d’un mois que les élections ont eu lieu et quelqu’un a t il vu la propreté s’améliorer si oui merci d’indiquer où et si non merci d’écrire à mr teissier qui devait enfin révolutionner la propreté.

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  15. Anonyme Anonyme

    Revoquer le directeur de la propreté de mpm

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  16. jdeharme jdeharme

    A l’ump plutot que de se préoccuper de la propreté et des affaires locales en général le maire de marseille à d’autres affaires à régler plus urgente au sénat. Peut quand même pas s’occuper de marseille et du sénat en plus

    Près de 400.000 euros auraient été ponctionnés dans les caisses de la chambre haute du Parlement au profit d’une trentaine d’élus de l’opposition.
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    C’est la cellule antiblanchiment Tracfin qui a lancé l’alerte dès 2012 auprès du procureur de la République: une enquête préliminaire a révélé des faits potentiels de détournements de fonds publics, d’abus de confiance et de blanchiment au Sénat, révèle Le Parisien mardi.

    L’enquête de la brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) a porté sur les relations troubles entre deux associations, l’Union Républicaine du Sénat (URS), et le Cercle de réflexion et d’études sur les problèmes internationaux (Crespi). Ces deux entités auraient perçu des dizaines de milliers d’euros en chèques et en liquide, versés par la questure du Sénat. Ces fonds auraient notamment été destinés à rembourser les frais de relations publiques liés à de précédentes élections, et contractés par une trentaine de sénateurs UMP membres de l’URS, selon les informations du quotidien.

    Par ailleurs, plus de 150.000 euros auraient été retirés en liquide des caisses de l’URS pour abonder ceux du Crespi. Des fonds qui auraient ensuite été remis au trésorier du groupe UMP au Sénat Jean-Claude Carle. Ce dernier, vice-président UMP du Sénat, a déjà été auditionné révèle Le Parisien. Aucun autre nom de sénateurs impliqués n’a en revanche été révélé. Quand à Jean-Claude Carle, les enquêteurs le soupçonnent notamment d’avoir émis et signé une quarantaine de chèques prélevés sur le compte de l’URS au titre de trésorier du groupe UMP, alors qu’il n’en avait pas l’autorisation. Selon nos informations, l’URS a été fondée autour de 2003 et serait essentiellement fréquentée par d’anciens membres de l’UDF.

    Membre de l’URS, Jean-Claude Carle a raconté lors de son audition par la police que cette association, à la trésorerie très fournie, se réunissait trois à quatre fois par an pour «débattre de problèmes politiques et d’actualité». Il a cependant nié que lui-même ou les autres membres de l’URS aient perçu de l’argent.

    Contacté par le Scan, le sénateur UMP Pierre Charon indique que le sujet a été abordé mardi en fin de matinée lors de la réunion du groupe présidé par Jean-Claude gaudin. Le sénateur des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi décrit de son coté une réunion de groupe «marquée par la stupeur générale». «La plupart des sénateurs du groupe ignoraient tout de l’existence de ces associations. Nous souhaitons tous que l’on sorte de cette suspicion par la transparence» a-t-il affirmé.

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  17. zebre233 zebre233

    article qui date du 6 avril.Nous sommes le premier juin ! Encore quelques jours et cela fera 2 mois ! !

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