Bernard Latarjet imagine un destin collectif à la Villa Méditerranée

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le 5 Mai 2014
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Bernard Latarjet imagine un destin collectif à la Villa Méditerranée
Bernard Latarjet imagine un destin collectif à la Villa Méditerranée

Bernard Latarjet imagine un destin collectif à la Villa Méditerranée

Au lieu d'un rapport, il s'agirait plutôt d'une note. Invité à plancher sur la Villa Méditerranée, Bernard Latarjet a rendu au président de la région Michel Vauzelle neuf pages sans vitriol que Marsactu a pu consulter. Son objectif rejoint largement celui de son commanditaire : la Villa "doit être maintenant à même de contribuer à l’ambition nationale""Le rapport est venu confirmer nos orientations", expliquait son directeur François de Boisgelin il y a une quinzaine de jours. Il a le mérite de proposer une claire feuille de route pour le porte-à-faux du J4.

Bernard Latarjet plaide pour une solution qui éviterait à la région d'avoir à assumer seule la coûteuse gestion de la Villa. Son idée ? Associer dans un groupement d'intérêt public (GIP) une large palette d'acteurs locaux et nationaux. On y retrouverait plusieurs acteurs publics dont sans surprise le ministère des affaires étrangères, la mairie de Marseillle, la chambre de commerce et d'industrie mais aussi la Caisse des dépôts et consignations (CDC), l'agence française du développement (AFD) et l'institut de recherche pour le développement (IRD).

"Il y a effectivement des discussions dans ce sens, confirme le directeur général adjoint en charge des affaires internationales à la région, Philippe Cichowlaz. Le GIP offre l'avantage d'être géré de manière très rigoureuse et laisse la possibilité d'intégrer partenaires publics et privés." Le cadre confirme l'existence de discussions visant à partager le budget annuel de huit millions d'euros : "Cela fait partie des discussions. Si on les associe, il est normal qu'on pose cette question."

La Ville ouverte au projet

Toutefois, rien ne semble acté puisque la discussion est encore entre les mains des services. "Nous n'avons pour l'heure pas reçu de demande officielle à ce sujet", affirme ainsi une source politique à la mairie de Marseille laissant entendre que les contacts informels sont bel et bien engagés. Lors de la dernière séance de l'assemblée régionale, l'élu UMP Daniel Sperling, adjoint de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille, a approuvé l'objectif de coopération décentralisée fixé au bâtiment : "Nous vous engageons à en faire un lieu stratégique dédié à coordonner les compétences de la région et de l'État dans ce domaine et donner un destin international à ce bâtiment", a-t-il estimé dans une intervention très critique contre la stratégie internationale développée par Michel Vauzelle (point 13 de l'ordre du jour).

Aux yeux de Bernard Latarjet, toujours dans le droit fil de la politique régionale, la Villa Méditerranée doit devenir "la vitrine", "la tête de pont" d'un large "hub". Elle pourrait selon lui venir se greffer sur le projet déjà enclenché par l'IRD de "cité de la coopération internationale et du développement" déjà financé à hauteur de 5 millions d'euros par la Ville. L'IRD refuse pour l'heure de communiquer plus avant sur le sujet. Le président de l'IRD, qui quittera l'institut en juin, s'était montré très confiant lors de ses vœux 2014, rapporte La Provence : "Nous devons créer cet outil avec une quinzaine de partenaires nationaux, européens et internationaux comme l'Agence française pour le développement, la Banque mondiale, la Délégation interministérielle à la Méditerranée… Autour de l'IRD qui pèse déjà 270 emplois, nous formerions au total un pôle de compétitivité de 500 emplois", avait alors déclaré Michel Laurent.

Quel soutien de l'État ?

La Villa profiterait donc de cet élan pour se construire un avenir, bien loin des sirènes de Marseille Provence 2013. Latarjet, pourtant ancien directeur de la capitale culturelle, se borne à imaginer "quelques événements populaires exceptionnels, trois ou quatre fois par an". Mais un obstacle de taille demeure : pour donner un élan à cet ensemble, il faut que l'État se décide à implanter tout ou partie de sa diplomatie méditerranéenne à Marseille. Or, de l'aveu même de Latarjet dans sa note, "l’Etat semble ne pas percevoir encore très bien la richesse des instruments qu’offrent Marseille et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur".

À la région, on se dit "prudent" sur l'implantation éventuelle de la Direction interministérielle à la Méditerranée (Dimed) qui, à défaut de répondre à nos questions, s'est montrée "ouverte" au changement d'affectation du lieu dixit Latarjet. Mais Philippe Cichowlaz va un peu plus loin : "Vous aurez toujours des Jacobins qui vous diront que la Dimed, c'est Paris. Mais de par son histoire, la France est souvent plus audible au sud de la Méditerranée quand elle parle de Marseille, estime le fonctionnaire. Il y a seulement une forme de cap psychologique à passer."

Si c'est le cas, la Villa aura elle aussi franchi une étape importante. Cela se fera au prix d'une rénovation en interne qui font craindre à certains salariés des départs même si l'équipe dirigeante semble convaincue de la capacité d'adaptation des personnes en place, fonctionnaires comme contractuels. Latarjet dresse des préalables à la réussite de tout projet, du recrutement d'un directeur adjoint et d'un chargé de mission expérimentés sur les questions internationales à la possibilité d'offrir davantage d'espaces de réunion. Certains conseils soulignent en creux les manques de la gestion actuelle. Ainsi, il écrit qu'"un plan de communication sera mis en œuvre" et prône "la mise en place du dispositif d'enseigne et de signalétique du bâtiment". Comme un symbole un an et demi après son ouverture, la Villa Méditerranée a trouvé son identité. Au moins visuelle.

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Commentaires

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  1. joliette13 joliette13

    C’est bien, vous avez choisi une image illustrative avec l’eau dans la darse,parce qu’en ce moment elle est vide !

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  2. Catherine Catherine

    Ca commence pas un peu à bien faire ces projets alléchants et coûteux (60 M€ me semble-t-il d’argent public), pour lesquels on s’interroge a postériori sur la destination, l’utilité, et le financement en fonctionnement… ? Coquille chère, coquille vide. Mais hélas à Marseille, comme ailleurs, on en a l’habitude… Mais ici, on joue beaucoup à ce petit jeu là…

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  3. mercader mercader

    La villa méditerranée sera le tombeau politique de Michel Vauzelle ,aujourd’hui c’est un sparadrap dont il n’arrive pas à se débarrasser il veut partager le fardeau avec d’autres qui n’en veulent pas à juste titre . En attendant cette folie mégalomaniaque coute un bras aux contribuables et la Région sabre dans les subventions aux petites associations indispensables pour le lien social. Jusqu’à quand sa majorité de gauche va supporter cette folie .

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  4. Anonyme Anonyme

    l exemple meme de gestion vauzellienne
    et pendant ce temps combien de lycee non construit
    que fait donc le front de gauche avec coppola
    que font les verts et la moralisatrice wichniewsky

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  5. jexprime jexprime

    C’est bien de demander un rapport pour savoir quoi faire de la Villa Mediterannee.
    Ça aurait été mieux de le faire avant de la construire !!

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  6. Anonyme Anonyme

    La culture pour la culture c est nul et cher.
    La culture ou la majorité s y retrouve et comprend c est mieux.
    Regarder un machin,un bidule,les uns derrière les autres ,à pas feutrés et à voix bases me tend comme un string et j explose pour rien 2 heures après être sorti de ces lieux .
    J aime pas et n admire pas.
    Mais comme Je n ai pas la solution pour vous permettre de profiter de toutes ces œuvres , de toutes ces mémoires à moindre frais,alors je suis prêt à en payer un bout avec mes impôts dans l intérêt général.

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  7. Mic du 5eme Mic du 5eme

    60M€, et ce n’est pas fini :
    indemnités de licenciements (forcément, si on change d’activité, il faudra changer de personnel)
    travaux, et oui, si on veut plus de salle de réunion, il faudra de nouveau : architecte, maçons, et finition

    affligeant de construire un bâtiment sans utilité

    allez, j’ajoute ma contribution : on manque de HLM peutêtre pourrait on reconvertir ce logement en HlM ?

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  8. piqueboufigue piqueboufigue

    qu on la detruise cette maison hideuse qu a voulu Vauzelle,qui paie ?????
    nous encore,mais ce batiment ne sert a rien ,sinon a masquer le mucem,alors du pognon jeter par les fenetre,grace a ce arlesien de Vauzelle e t cumulard en plus.

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  9. piqueboufigue piqueboufigue

    qu on la detruise cette maison hideuse qu a voulu Vauzelle,qui paie ?????
    nous encore,mais ce batiment ne sert a rien ,sinon a masquer le mucem,alors du pognon jeter par les fenetre,grace a ce arlesien de Vauzelle e t cumulard en plus.

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  10. Anonyme Anonyme

    vous parlez de villa moi je pensais que c etaient les baraques du chantier du mucem qui n etaient pas encore demontees

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  11. Delair Delair

    C’est vrai qu’au niveau architectural les deux édifices se “cannibalisent” comme on dit en marketing. Je pense que le mucem aurait été encore plus “marquant” seul sur son esplanade, face à la mer et dans le prolongement du fort st-jean. Un beau mouvement architectural. Là on a une sorte d’exposition de projets architecturaux…

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  12. Anonyme Anonyme

    Pourquoi ne pas transformer la villa en casino, tout le monde s’y retrouverait avec un super resto en haut

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  13. Citoyen de l'Estaque Citoyen de l'Estaque

    Entrée dans les destinations touristiques internationales, heureusement que Marseille peut disposer aujourd’hui de cette merveille architecturale qui a déjà en partie atteint son objectif, mécontenter Piqueboufigue de la montée des Accoules …., désormais nommé avec un porte-voix idéologique, Architecte en chef en démolition des bâtiments de France.

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  14. Movo Movo

    Marsactu, je ne comprends pas trop : en deux articles, vous évoquez les problèmes d’identité de la Villa Méditerranée sans jamais aborder sa programmation…j’y ai vu pour ma part des expositions originales sur des sujets complexes, une façon de questionner le visiteur qui le poussait un peu à dépasser sa léthargie de consommateur culturel, j’y ai vu des spectacles, des concerts, des débats, j’y ai bu des verres au bord de l’eau. Je suis surpris que l’annonce de la fin (doit on bien le lire ainsi ?) d’un nouveau lieu culturel de qualité à Marseille ne provoque aucune réaction dans vos articles. il y a actuellement trois expositions à voir dans le bâtiment, qui n’est pas vide, il suffit d’en franchir la porte, que restera t il de tout cela quand les structures politiques invitées à venir s’y installer remplaceront les expositions ?

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  15. piqueboufigue piqueboufigue

    le citoyen de l estaque n a jamais vu des merveilles ,a dire que je suis le porte flingue ,de qui , de quoi,oui c est vrai faisons en un casino,ca rentabillisera au moins la region,car le seigneur d arles dilapide notre pognon a faire du n importe quoi ou alors qu il transfere cette laiduer dans sa bonne ville d arles et oui,je pense qu e l on peut etre ou ne pas etre d accord et s exprimer.

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  16. piqueboufigue piqueboufigue

    mais mr de l estaque,je respecte le travail de tout le monde,et bien sur je respecte aussi leur travail,mais quand vous allez diner chez fauchon ou chez les trois gros on est pas obliger de dire que tout est bon parce que c est les trois gros,ce batiment c ette œuvre magnifique n aurez jamais du etre construite pres du mucem,mais la Vauzelle a voulu masquer le mucem,on l a compris,voila c est tout. bon dimanche.

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  17. Alain Alain

    je ne comprends pas qu’on dise que ce bâtiment est vide, je suis commerçant et je suis allé lundi à une réunion à la Chambre de commerce pour connaitre les expositions du moment à Marseille (pour renseigner les clients). J’ai entendu qu’il y avait eu je crois 300 000 personnes à la villa méditerranée en 2013. Ca m’a surpris alors je suis allé voir en famille l’exposition qui est dans la “casquette”: Sous la mer un monde faite par un cinéaste. J’ai appris beaucoup de choses sur la mer et sa protection. Cela parlait des choses réels et aussi de la mer qui nous fait rêver.

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  18. Alain Alain

    au fait qui est ce monsieur Latarjet? le directeur de la Villa mediterranee? et il change d’avis deux ans après qu’elle est ouverte?

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  19. piqueboufigue piqueboufigue

    la villa mediterranee est peut etre la plus belle creation du monde,mais elle masque le mucem et tout le monde le dit cela a été fait dans ce but,ne me dites pas que lon aurez pas pu la faire ailleur meme sur le J4 ou ailleurs dans Marseille,mais les caprice politique sont tetu,bon dimanche au soleil.

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  20. Alain Alain

    je ne crois pas que le mucem et la villa mediterranee se cannibalisent comme dit Delair; ni ne se font de l’ombre ou en tout cas le mucem ne semble pas en souffrir vu sa fréquentation énorme! en fait c’est comme dans le commerce, les gens profitent de tout l’ensemble, du Panier au Mucem. c’est affaire de goût; perso je trouve les deux bâtiments harmonieux.

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  21. Vuedelinterieur Vuedelinterieur

    bonsoir, quelques infos simples, la Villa Méditerranée accueille depuis plus d’un an le grand public de Marseille et d’ailleurs, les groupes: scolaires, associations, touristes…autour des enjeux contemporains de la Méditerranée (et donc complémentaire au point de vue muséal de son prestigieux voisin avec lequel il ne saurait y avoir de concurrence): les mobilités, les frontières, l’environnement,… merci Alain d’avoir retenu ce chiffre de 300 000 visiteurs en 2013; soyons clairs, depuis l’ouverture en mai 2013, la Villa aura comptabilisé 256 000 visites en 2013 et un peu plus de 100 000 depuis le début de l’année 2014 (donc pas de quoi faire de l’ombre au Mucem!).
    “PLus loin que l’Horizon”, “Echelles des temps”, “Sous la mer, un monde”: trois parcours d’exposition en ce moment permettent de donner à voir des sujets éminament politiques. Profitez-en pendant qu’il est encore temps. Sans doute le positionnement de la Villa Méditerranée va se réorienter en 2015, mais pour ceux qui ont oeuvré pour sa programmation et sa production actuelle et pour les publics accueillis qui n’ont pas été des fantômes quand même, restons zen et essayons de comprendre pourquoi s’amorce cet enchainement d’informations….

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  22. mercader mercader

    La question ,la seule qui compte c’est la Région a t elle les moyens de se payer un pareil objet en ces temps de disette budgétaire ? La réponse est non . Preuve en est c’est que Vauzelle cherche par tous les moyens à partager le fardeau avec d’autres qui sont plus que réticents et on les comprend. 8 millions d’euros de fonctionnement par an quand tout le monde se serre la ceinture c’est tout bonnement indécent . Heureusement qu’à ce prix la il y quand même quelques expos ….

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  23. savon de Marseille savon de Marseille

    Latarget ne fait que valider la ligne ” SOFT POWER ” de VAUZELLE. Ils sont de mèche en cherchant des sous ailleurs. Prépare le placard doré de VAUZELLE.

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  24. Manipulite Manipulite

    Dans le secteur privé un investisseur qui fait une opération foireuse paie les mauvais résultats de sa poche. Ce Monsieur Vauzelle veut faire payer sa mauvaise gestion par les autres !

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