Le deuxième pic épidémique est derrière nous

Billet de blog
par MalMass
le 15 Nov 2020
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Le deuxième pic épidémique est derrière nous
Le deuxième pic épidémique est derrière nous

Le deuxième pic épidémique est derrière nous

Le deuxième pic épidémique a été franchi. Depuis quelques jours, le nombre de nouvelles hospitalisations et les cas détectés sont en baisse, de même que le nombre de personnes hospitalisées. Du côté des réanimations, un plateau semble se dessiner, préalable à un recul. Cela n’empêchera pas la fin d’année de rester confinée, ni un 3ème pic épidémique d’arriver vers la fin du printemps ou au début de l’été.

Est-ce que le premier ministre responsable de l’échec du premier déconfinement réussira le deuxième? C’est peu vraisemblable alors que son action a permis sa promotion, tandis que ces inactions permettaient la reprise épidémique.

Est-ce que les élites gouvernantes oublieront d’avoir comme principale boussole leurs craintes d’une mise en cause juridique, pour enfin devenir des vrais dirigeants politiques, de ceux qui rendent des arbitrages, parfois difficiles, en se positionnant dans le long terme et sur la base de valeurs fondamentales à défendre ? C’est peu probable, surtout de la part d’arrivistes venus en politique par cursus, davantage que pour défendre des valeurs. Entre prolonger de façon certaine de trois mois la vie d’octogénéraires en Ehpad ou réduire l’espérance de vie de millions de Français par l’échec scolaire des jeunes défavorisés, l’appauvrissement des travailleurs, la faillite des entrepreneurs et l’accroissement de l’endettement public, lui-même porteur d’une dégradation du système de santé futur, leur choix est rapidement fait. Pour eux, le risque juridique est plus fort sur les morts immédiats d’aujourd’hui que sur les morts probables, mais incertains, de demain, fussent-il beaucoup plus nombreux.

Olivier Véran, ministre de la santé, a toujours refusé d’envisager de confiner les personnes les plus à risque, notamment les personnes âgées, au nom de la “solidarité entre générations”. Mais cette solidarité doit-elle toujours être dans le même sens? Faut-il encore sacrifier l’avenir des élèves, des étudiants, des salariés, des entrepreneurs au profit des générations qui ont profité d’un plein emploi qui appartient au passé, qui ont joui des bienfaits d’un Etat Providence désormais en sursis, qui ont pollué la planète comme jamais auparavant et accéléré son réchauffement climatique ? Jusqu’au bout, il faudra donc que ceux qui se sont payés du bon temps à crédit parce qu’ils fantasmaient dans l’idéologie du Progrès continuent à le faire sur le dos de ceux à qui nous laissons un avenir compromis et une espérance de vie appelée à se réduire ?

Comment ne pas souligner aussi l’imposture d’Emmanuel Macron lorsqu’il cherche à justifier sa politique par le triptyque “Tester, Tracer, Protéger”. Mais à quoi sert d’être leader mondial du nombre de tests si beaucoup de ces tests et leurs résultats arrivent trop tard ? A quoi servent-il surtout s’ils ne servent pas à ISOLER les personnes contagieuses ? Le triptyque que martèle l’OMS commence certes comme celui de Monsieur Macron mais il se termine par “ISOLER” et non pas “protéger”. Or, depuis le début de la crise, c’est bien là le point faible de la politique sanitaire mise en oeuvre. Le gouvernement ne veut pas s’assurer de l’isolement des cas positifs.  Il refuse de réquisitionner des hôtel, qu’il préfère subventionner pour qu’ils restent fermées. Il refuse de mettre des amendes significatives de plusieurs milliers d’euros en cas de non respect de l’isolement, contrairement à ce qui se fait dans d’autres pays pas moins démocratiques que le nôtre. Il refuse de mettre en place des contrôles pour s’assurer du respect de l’isolement, préférant mobiliser ses moyens sur un traçage qui passe à côté de l’essentiel des cas positifs. Sans oublier le “restez chez vous” du Premier Enfermement, véritable invitation à se contaminer en famille.

Laurent Fabius, président du conseil constitutionnel, explique dans le Journal du dimanche du 15 novembre qu’il ne faut pas sacrifier les libertés et les droits fondamentaux à la lutte anti-terroriste. Visiblement, le Conseil constitutionnel, comme le Conseil d’Etat, n’ont, en revanche, aucun scrupule, aucune réserve, pour sacrifier ces libertés et ces droits fondamentaux au nom de la sécurité sanitaire. L’enjeu est pourtant le même : quelles libertés sacrifier au nom de la sécurité ? Est-il normal de nous priver de nos libertés fondamentales pendant deux mois tous les cinq à six mois ? Est-ce vraiment la seule solution alors que la Suède, la Corée du Sud, Taiwan ou le Japon montrent que des stratégies moins liberticides sont possibles ? Et quand bien même aucune solution n’existerait, ne faut-il pas accepter les limites de notre puissance économique ? Notre système de santé ne nous permet pas de lutter dans des conditions raisonnables contre le Covid. Il faut l’admettre comme d’autres pays doivent vivre avec les famines, les cyclones, les tremblements de terre dévastateurs, mais aussi des mortalités plus précoces en raison d’un système de santé moins riche.

Point sur les décomptes hospitaliers


Les décomptes hospitaliers sont l’information à privilégier. Ils apportent une information plus robuste que les résultats des tests. De plus, le taux d’occupation des lits est, avec le nombre de places occupées en réanimation, les indicateurs essentiels dans le pilotage des mesures restrictives des libertés publiques.


Les nouvelles hospitalisations

Depuis plusieurs jours, le nombre de nouvelles entrées rapportées à la population recule dans les Bouches-du-Rhône, comme ailleurs. Ce recul traduit un ralentissement de la circulation du virus. Le deuxième pic est donc franchi.

Le nombre de lits occupés

Si l’on s’intéresse non plus aux nouvelles entrées mais au nombre total de lits occupés rapporté à la population, le constat est le même. La décrue a commencé.

Le nombre de places en réanimation

Pour les places en réanimation, il existe un effet retard. De ce fait, la baisse n’est pas encore nette mais un plateau est atteint, annonce d’un recul à venir.

 

Point sur les décomptes des tests réalisés


Les décomptes des tests réalisés dépendent fortement de la stratégie des tests (quantité et ciblage), mais aussi des comportements de chacun et de son médecin. De ce fait, même s’ils servent aux calculs d’indicateurs clefs dans le suivi épidémiologique, comme le taux d’incidence, leur solidité est sujette à discussion, d’autant qu’il est difficile d’estimer le taux de couverture des tests à partir des données disponibles.

Grande nouveauté du second confinement, après des mois à garder secrets ces indicateurs au niveau local alors que les préfets les mettaient sur la table au dernier moment pour justifier leurs choix de restrictions des libertés publiques au niveau communal, l’Etat met en ligne les résultats des tests au niveau infra communal. Il est dommage d’avoir tant tardé à mettre à disposition ces chiffres qui auraient pu faciliter la prise de conscience des élus avant d’en arriver au deuxième confinement.


 

Depuis début novembre, le nombre de tests positifs recule par combinaison d’une double baisse : celle du nombre de tests réalisés et celle du taux de positivité des tests. Les décomptes hospitaliers vont dans le même sens, attestant d’un recul effectif de l’épidémie.

Plus des deux tiers des cas de covid seraient désormais détectés


Le nombre de cas réel peut être estimé à partir du nombre d’hospitalisations observées et du taux d’hospitalisation que plusieurs travaux de modélisations ont estimé en même temps qu’ils estimaient la proportion de la population générale ayant été exposée au virus. L’Institut Pasteur a par exemple publié une telle étude fin avril 2020, qui a servi à estimer à environ 6% de la population, la proportion de personnes touchées lors de la première vague en France, taux qui correspond à un taux de mortalité moyen d’environ 0,5%. Ce taux correspond à celui observé au printemps par Didier Raoult pour les personnes ayant reçu son traitement. Il a aussi été confirmé par les premiers résultats de l’enquête Epicov. Pour produire une estimation plus robuste des cas probables de covid, il faudrait cependant que l’Inserm et la DREES publient tous les résultats de cette enquête, dont le taux d’hospitalisation par tranche d’âges. Il faudrait aussi que Santé Publique France publie le nombre quotidien de nouvelles hospitalisations par tranche d’âges.


L’exploitation des données et la réalisation des graphiques et cartes ont été effectuées à l’aide du logiciel libre R.

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