Fin d’année confinée, début de l’été reconfiné !

Billet de blog
par MalMass
le 2 Nov 2020
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Fin d’année confinée, début de l’été reconfiné !
Fin d’année confinée, début de l’été reconfiné !

Fin d’année confinée, début de l’été reconfiné !

Ne soyons pas dupes, le gouvernement sait déjà que ce deuxième confinement durera deux mois. Dans la logique de la dictature sanitaire actuelle, il ne devrait pas être levé avant début janvier, même si la République laïque pourrait autoriser un relâchement ponctuel pour les seules fêtes de Noël.

Cette deuxième assignation à résidence généralisée a en effet été décrétée alors que la circulation épidémique et le taux d’occupation des places en hôpitaux étaient supérieurs à ce qu’ils étaient lors de la décision du Premier Enfermement. Comme il n’y a pas de raison de penser que la dynamique de circulation du virus a substantiellement changé, ce deuxième confinement devrait durer au moins aussi longtemps que la première fois, et même davantage, pour retrouver une situation analogue au 11 mai. Davantage, parce que le point de départ est plus élevé, donc le pic sera probablement plus élevé. Davantage aussi, parce que la France a déconfiné trop tôt lors du premier épisode, alors que le virus circulait plus activement que chez ces voisins. Davantage, enfin, parce qu’il serait stupide, après avoir enfermé tous les Français pendant deux mois, de perdre les effets ralentisseurs du confinement en une semaine et deux fêtes rassemblant les familles élargies puis les amis – un pouvoir draguant l’électeur catholique pourrait toutefois relâcher un peu la pression pour les seules fêtes de Noël.

Mais le pire est encore devant nous : si la politique sanitaire en oeuvre depuis mars 2020 reste en vigueur en 2021, un troisième épisode pourrait intervenir au début de l’été 2021, dont le seul mérite serait de ranger enfin au placard les théories saisonnières que le président du conseil scientifique a martelé pendant les mois qui ont suivi le premier déconfinement.

Si les pouvoirs publics veulent être à la hauteur de leurs missions, il serait temps qu’ils se demandent si la stratégie d’assignation à résidence systématique de deux mois, tous les cinq à sept mois, est une stratégie viable socialement et économiquement dans la durée. Ils devraient le faire en prenant en compte des scénarios prudents, donc sans fantasmer sur l’arrivée d’un vaccin miraculeux sur lequel il est peu raisonnable de compter dans l’année qui vient.

Il serait temps aussi que les comités d’éthiques, les représentants des religions et courants de pensées philosophiques et les forces vives du pays representées au Conseil économique social se penchent collectivement sur les arbitrages faits jusqu’à présent :
– pour la sécurité immédiate, contre les libertés publiques fondamentale ;
– pour la survie des générations passées qui ont déjà bien vécus, contre les générations futures à qui nous lèguerons non seulement une planète abîmée, mais aussi, un pays davantage endetté, dont le système de santé se dégradera au détriment de leur santé ;
– pour sauver à court terme des vies menacées par une épidémie inattendue, contre les vie de ceux touchées par des maladies au long court, dont les soins sont déprogrammés.

De toute évidence, deux enseignements peuvent être déjà tirés de cette crise sanitaire : Premièrement, une préférence pour le présent et une courte vue, qui laissent mal augurer de la mise en oeuvre de politiques pertinentes pour s’adapter au réchauffement climatique et à la raréfaction des ressources primaires. Deuxièmement, l’aptitude des Français et des corps intermédiaires à accepter un régime autoritaire pour qui saura leur construire une menace pour leur sécurité individuelle, aujourd’hui sanitaire, demain terroriste.

Point sur les décomptes hospitaliers


Les décomptes hospitaliers sont l’information à privilégier. Ils apportent une information plus robuste que les résultats des tests. De plus, le taux d’occupation des lits est, avec le nombre de places occupées en réanimation, les indicateurs essentiels dans le pilotage des mesures restrictives des libertés publiques. Au passage, de ce point de vue, il est regrettable que les nombres de places « covid » par départements ou régions ne fassent toujours pas l’objet d’aucune publication systématique, nuisant à la transparence des décisions publiques.


Les nouvelles hospitalisations

Depuis mi-octobre, le nombre de nouvelles entrées rapportées à la population a explosé dans les Bouches-du-Rhône. Comme en région lyonnaise ou dans le Nord, la circulation épidémique au jour du second confinement dépassait le pic épidémique qui avait été atteint lors du premier épisode, deux à trois semaines après l’assignation à résidence généralisé du 16 mars.

Le nombre de lits occupés

Si l’on s’intéresse non plus aux nouvelles entrées mais au nombre total de lits occupés rapporté à la population, le constat est le même, soulignant le manque de réactivité des autorités dans la gestion du second pic de cette première vague épidémique.

Le nombre de places en réanimation

Pour les places en réanimation, le niveau du premier pic n’est pas encore atteint mais s’en approche dans les Bouches-du-Rhône, comme en région lyonnaise ou dans le Nord.

 

Point sur les décomptes des tests réalisés


Les décomptes des tests réalisés dépendent fortement de la stratégie des tests (quantité et ciblage), mais aussi des comportements de chacun et de son médecin. De ce fait, même s’ils servent aux calculs d’indicateurs clefs dans le suivi épidémiologique, comme le taux d’incidence, leur solidité est sujette à discussion, d’autant qu’il est difficile d’estimer le taux de couverture des tests à partir des données disponibles.

Grande nouveauté du second confinement, après des mois à garder secrets ces indicateurs au niveau local alors que les préfets les mettaient sur la table au dernier moment pour justifier leurs choix de restrictions des libertés publiques au niveau communal, l’Etat vient de mettre en ligne les résultats des tests au niveau infra communal. Il est dommage d’avoir tend tardé à mettre à disposition ces chiffres qui auraient pu faciliter la prise de conscience des élus avant d’en arriver au deuxième confinement.


 

Fin octobre, le nombre de tests positifs dans les Bouches-du-Rhône est en léger repli, mais celui-ci est imputable à la baisse du nombre de tests réalisés. De plus, les informations issues des tests ne doivent pas conduire à relativiser la situation observée dans les décomptes hospitaliers.

Plus des deux tiers des cas de covid seraient désormais détectés


Le nombre de cas réel peut être estimé à partir du nombre d’hospitalisations observées et du taux d’hospitalisation que plusieurs travaux de modélisations ont estimé en même temps qu’ils estimaient la proportion de la population générale ayant été exposée au virus. L’Institut Pasteur a par exemple publié une telle étude fin avril 2020, qui a servi à estimer à environ 6% de la population, la proportion de personnes touchées lors de la première vague en France, taux qui correspond à un taux de mortalité moyen d’environ 0,5% (ce taux correspond à celui observé au printemps par Didier Raoult pour les personnes ayant reçu son traitement). Ce taux a été confirmé par les premiers résultats de l’enquête Epicov. Pour produire une estimation plus robuste des cas probables de covid, il faudrait cependant que l’Inserm et la DREES publient tous les résultats de cette enquête, dont le taux d’hospitalisation par tranche d’âges. Il faudrait aussi que Santé Publique France publie le nombre quotidien de nouvelles hospitalisations par tranche d’âges.


 

L’exploitation des données et la réalisation des graphiques et cartes ont été effectuées à l’aide du logiciel libre R.

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