Vélodrome : visite guidée de l'écrin sans club

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le 4 Juil 2014
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Le stade vélodrome lors de la dernière rénovation.
Le stade vélodrome lors de la dernière rénovation.

Le stade vélodrome lors de la dernière rénovation.

Cela sonne comme un avertissement dans la bouche de Bruno Botella, le directeur d'Arema, bâtisseur du stade et futur gestionnaire de l'enceinte sportive. "Je ne ferai aucun commentaire sur les discussions actuelles entre la Ville et le club sur le loyer du stade Vélodrome". Sa société a les deux entités comme partenaires : la Ville parce qu'elle a versé et versera de beaux chèques pour un stade rénové, et le club parce qu'il en partagerait la gestion au quotidien. Le conditionnel est de rigueur puisque l'OM a annoncé être en contact avec le stade de Nice pour s'y exiler.

Qu'à cela ne tienne, Bruno Botella est là pour assurer la visite de l'enceinte en cours d'achèvement : "Je peux vous assurer que le stade sera prêt le 16 août pour l'ouverture du championnat". En fin de visite, le DG le dit en boutade, si le club n'est pas là, il organisera un match avec l'équipe Arema "mais vous risquez d'être déçus". En attendant, l'homme de chez Bouygues entend faire visiter le chantier à une armée de plumitifs et balayer quelques idées reçues.

Deuxième sujet d'actualité passé en revue, les contacts avec Orange en vue du naming du stade : "Effectivement, nous discutons avec Orange depuis plusieurs mois mais il n'y a rien de nouveau. Nous sommes également en contact avec un prospect américain." Ce futur "nameur" devrait voir son nom accolé à celui du Vel' et inscrit sur les pentes du toit "soit en lettres lumineuses, soit en relief. Rien n'est arrêté. Cela dépend des discussions en cours". Parfois les rumeurs ne dépassent pas la hauteur du gazon.

Gazon hybride à 1 million

Ainsi si Arema a décidé de renoncer à la pelouse naturelle et à la luminothérapie qui devait assurer sa pousse en l'absence de lumière directe, "ce n'est en aucun cas parce que la luminothérapie ne marcherait pas. Il y aura toujours cet éclairage artificiel puisque nous allons mettre en place une pelouse hybride faite de fibre synthétique et végétale." Si elle coûte un million d'euro à l'installation, elle est installée pour cinq ans. "C'est ce que recommandent les instances sportives", déclare un de ses collaborateurs. Pour l'heure, des engins sont en train d'étaler le gravier grossier qui servira de substrat à la terre. La pelouse ressemble à un immense terrain de boules, en plus grossier. 

Pour le reste, l'impression générale est celle d'une plus grande intimité. Ganay et Jean Bouin sont pour partie garnies de nouvelles tribunes beaucoup plus verticales. Cela donne une impression de stade plus resserré, bien loin de la coquille ouverte sur le ciel qu'avait imaginé le précédent architecte. "Dans les premiers projets, nous devions refaire l'ensemble des tribunes avec un effet beaucoup plus vertical comparable à ce qu'on voit dans tous les stades modernes, ajoute Bruno Botella. Mais, dans le cadre de nos discussions avec la Ville, nous en sommes arrivés à cette solution intermédiaire bien moins coûteuse."

Hauteur multipliée par deux

La seconde impression est celle de la hauteur : le stade a doublé de taille sur les deux tribunes latérales : cela a permis d'installer les 81 loges de 1200 places qui permettent au club comme à Arema de proposer jusqu'à "6200 places de prestige". Car si les deux entités ne semblent pas en meilleur terme, elles partagent la commercialisation et la gestion de la future enceinte. "Nous commercialisons ces loges pour cinq évènements par an ou 15 sur trois ans. Cela peut être des concerts mais aussi des matches internationaux de football et de rugby", reprend Botella. Ainsi, côté Jean Bouin, l'intérieur de l'enceinte propose de grands salons vitrés qui offrent une vue plongeante jusqu'à la mer. "Nous avons déjà des réservations pour des séminaires à l'automne. Ces salons peuvent accueillir entre 1500 et 2000 personnes." C'est aussi Arema qui assurera les visites "payantes" de l'enceinte, qui étaient un des succès des visites de l'office du tourisme. 

A la façon du stade de France, le Vélodrome version 2014 permet de faire le tour complet de l'édifice : les véhicules peuvent emprunter une Voie de service intérieur (VSI) sous les jupes du stade et le public pourra baguenauder sur une immense dalle au-dessus du boulevard Michelet. Il pourra contempler le futur centre commercial toujours bloqué par un recours devant le conseil d'Etat. Pour l'heure, elle sert de base de chantier aux ouvriers. 

Finie la trappe

Autre nouveauté qui concerne cette fois-ci les joueurs, l'entrée de ces derniers ne se fera plus par une trappe dans un des coins au Nord du stade mais depuis la tribune Jean Bouin dans une configuration plus classique. De là, la zone mixte assez classique mène aux deux vestiaires, conformes aux normes UEFA. Pas de jacuzzi en marbre, tout est encore à installer. Un ouvrier découpe encore le revêtement de sol. Aux journalistes qui s'étonnent de l'état d'avancement du chantier, Botella répète sa formule magique : "1200 ouvriers travaillent jour et nuit sur le chantier. Il sera livré le 15 juillet."

Au pire, les joueurs de l'OM (ou ceux de Consolat) pourront jouer sur le nouveau stade Delort sis à côté du Vélodrome et qui doit être rétrocédé à la Ville à la même date. "Ce n'est pas possible, regrette Jean Botella. Ce stade n'est pas homologué pour le football. Il est coincé entre le métro et le lit de l'Huveaune. Il manque un mètre ou deux pour qu'ils puissent accueillir des matches officiels de football. Il faudrait pour cela demander une dérogation. Mais il peut accueillir des rencontres de rugby et d'athlétisme." Finalement, le foot, l'OM… Pff, c'est démodé.

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Commentaires

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  1. GM GM

    Je n’ai jamais mis les pieds dans ce stade et n’ai pas l’intention de commencer à y aller !!
    Et pourtant me voilà endettée pour plusieurs générations grâce à ce Partenariat Public Privé contracté par notre ville !!!!!!!

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  2. Anonyme Anonyme

    Si l’OM s’exile à Nice ils devront changer de nom (l’Olympique de Marseille joue à Marseille), et perdront leurs supporters-vaches à lait, ils perdront donc beaucoup plus que 8 millions d’euros.

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  3. Dazibaos Dazibaos

    J’ai fait un rêve . … Le RCT s’installe au stade vélodrome OK se n’est qu’un rêve mais cela aurait de la gueule !

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  4. ordem et progresso ordem et progresso

    Combien il a couté ce stade, 280 million d’euros je crois et c’est pas fini. Pendant ce temps des quartiers entiers sont abandonnés à la saleté, au désordre, aux squats sauvages, à l’absence de police municipale etc.. rien, peau de zobi, vous avez qu’a mourir, tout ce qui importe pour gaudin et sa clique c’est le stade et euro-méditérranée. Tout le pognon va là, et dans quelques arrondissements privilégiés, 8éme, 9éme, 12éme.

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  5. Anonyme Anonyme

    superbe, bravo

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  6. Anonyme Anonyme

    Lors de la campagne des municipales, un certain candidat avait pourtant mis en avant le coup de ce stade et avait proposé de le vendre…

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