René Raimondi : "On disparaît sans avoir le droit de discuter"

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le 27 Nov 2012
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René Raimondi : "On disparaît sans avoir le droit de discuter"
René Raimondi : "On disparaît sans avoir le droit de discuter"

René Raimondi : "On disparaît sans avoir le droit de discuter"

Vous avez menacé de démissionner de votre mandat de maire si le gouvernement persiste dans son projet de métropole. Comment en êtes-vous arrivés à cette décision ?

Nous en sommes arrivés à ce choix extrême après la réunion des maires, vendredi, au conseil général. Le hasard a voulu que je sois le premier à m'exprimer après le préfet Théry. Et j'ai relayé le mécontentement d'un certain nombre d'élus quant à la méthode employée qui consiste à décider sans concerter sur le fond. Or, à la sortie de cette réunion, le préfet Théry a pondu un communiqué pour confirmer sa méthode. Je n'étais pas complètement surpris car j'ai rencontré Marylise Lebranchu, mercredi dernier et elle m'a confirmée le principe suivi par le gouvernement : création de la métropole et disparition des intercommunalités. Tout est calé ! On disparaît sans avoir le droit de discuter mis à part peut-être sur le nombre de sièges ou le nombre de délégués que nous aurons à MPM (sic). Entre élus, on s'est dit qu'il faudrait monter une opération en remettant notre démission collective à madame Lebranchu, le 21 décembre à l'occasion de la conférence métropolitaine. 

Sur le fond, justement, quel scénario alternatif avez vous à proposer ?

Il en existe plusieurs. Nous pouvons créer un pôle métropolitain obligatoire pour tout le monde avec un certain nombre de grandes compétences. C'était d'ailleurs prévu dans la loi de décentralisation de 2010. C'est ce qui s'est fait à Nantes. Or, on nous oppose sans cesse le modèle lyonnais, en nous disant, c'est formidable. Mais Lyon est une ville puissante et riche qui redistribue aux communes qui l'entourent. A contrario, Marseille est une ville pauvre qui veut profiter de la richesse qui l'entoure. Et puis j'en ai marre qu'on dise qu'on ne veut pas travailler ensemble. A Ouest Provence, l'intercommunalité existe depuis 40 ans. Avec Martigues, nous avons élaboré un schéma de cohérence en commun. Nous avons un syndicat mixte sur les transports. Nous savons travailler ensemble.

"Je ne veux pas être le seul à pisser sur le comptoir"

Avez-vous un scénario qui fonctionne avec l'idée de métropole ?

Mais oui ! Quand Marylise Lebranchu nous parle du rôle de Marseille au niveau national comme interface euroméditerranéenne, nous l'entendons. Ce que nous proposons, c'est de nous donner le temps d'un mandat pour construire la métropole. On crée la métropole comme prévu en mars mais on transfert les compétences au fûr et à mesure. Parce que ce qu'ils veulent créer en trois mois, ce n'est pas simple. Par exemple, pour la fiscalité, MPM a une taxe à 14% et nous, aucune. Même si on baisse d'un point ou deux, on met tout le monde à 12%. Pour la contribution foncière des entreprises, nous sommes à 162 euros quand MPM est à 500 euros et des poussières. C'est la même chose pour les emprunts, les ordures ménagères, la culture, les piscines…

Que pense la ministre de cette proposition ?

Elle dit que ce n'est pas possible. Avant le rendez vous de mercredi dernier, je n'étais pas sur une position belliqueuse. Je me disais, René, sois patient, c'est un gouvernement de gauche, on va pouvoir discuter, trouver une position médiane. Après cette réunion, où on nous dit "c'est comme ça, le reste n'est pas possible", je suis entré en résistance.

Vous rendrez votre démission effective le 21 décembre prochain, jour de la conférence métropolitaine ?

Je ne sais pas encore ce que nous allons faire. Cette conférence est une grande messe et nous voulons une discussion. Pour ma part, je pense que cela ne sert à rien d'y aller. Je suis pour un boycott.

Et votre démission ?

Attendez, si vous me pardonnez l'expression, je ne veux pas être le seul à pisser sur le comptoir. Il faut qu'on soit au moins 30, voire 50 élus à démissionner en même temps. Face à nous, la menace est réelle, nous allons tous mourir. Mais je dis aux Marseillais, attention, je suis un petit maire, ma parole ne porte pas, je ne pèse pas grand chose. Mais demain, nous serons 100 à siéger dans la métropole. Et celui qui rêve d'être assis dans le siège de président se fait peut-être des illusions. Surtout que les socialistes marseillais sont les premiers à aller chez le procureur se plaindre les uns des autres.

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Commentaires

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  1. MG MG

    Et l’incinérateur sous-jacent dans la discussion !!

    TIENS BON RENE !! MONTRE-LEUR QU’IL N’Y A PAS QUE MARSEILLE DANS CETTE REGION !!!

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  2. Anonyme Anonyme

    qu’ils démissionnent, il y en a marre de ces politiques qui ne comprennent rien aux enjeux d’aménagement et bloquent toute avancée

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  3. Anonyme Anonyme

    vous aviez 30 ans pour vous bouger les gars ! maintenant, c’est le temps de l’action. ciao !

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  4. Electeur du 8e Electeur du 8e

    “Ce que nous proposons, c’est de nous donner le temps d’un mandat…” C’est vrai ça, pourquoi ne pas attendre demain pour faire ce qu’on aurait dû faire depuis des années ?

    “Marseille est une ville pauvre qui veut profiter de la richesse qui l’entoure…” C’est vrai ça, ces salauds de pauvres qui ont installé le port, sa zone industrielle et ses emplois en dehors de leur ville et qui ont l’impudence de faire leurs courses à Plan-de-Campagne…

    Pitoyable.

    Allez, ouste !

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  5. Benjamin Benjamin

    C’est quand même paradoxal : il souligne le poids commun des “petits maires” mais refuse d’y participer parce que «on va tous mourir», demande du temps et de faire confiance aux élus locaux alors qu’il suffit de voir une carte des interco actuelles pour se rendre compte du n’importe quoi actuel… «Marseille est une ville pauvre qui veut profiter de la richesse qui l’entoure.» Comme si la richesse qui entoure Marseille pouvait exister sans Marseille…
    L’État est dans son rôle quand il se mène d’aménagement du territoire : les maires du département ferait mieux de prendre leur place dans la future métropole. Ils y pèseraient et, qui sait, leurs administrés pourraient aussi y gagner.

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  6. Anonyme Anonyme

    Attention les gars,retenez moi, sinon je démissionne.
    Deconnez pas tenez moi bien.
    méprisable.

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  7. Vieux-Port Vieux-Port

    C’était avant qu’il fallait discuter. On est bientôt en 2013, vous n’avez rien fait, so…

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  8. danton danton

    Chiche que tu caltes …

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  9. Anonyme Anonyme

    affligeant ce niveau d’intellect pour un maire ! un vrai cake de quartier (marseillais)

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  10. Benoît L. Benoît L.

    Raimondi n’est pas indispensable.
    Il est incapable d’avoir une vision sur un territoire plus grand que celui sur lequel “il pisse” (en passant, quelle vulgarité !).
    C’est un petit, un tout petit maire. Ce ne sont pas de ces médiocres qu’on a besoin. On a besoin de visionnaires. S’il démissionne, tant mieux.

    signé : Benoît, habitant de Vitrolles, travaillant à Distriport, et mon épouse bossant à Aix-les-Milles.

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  11. Turlutte Turlutte

    Il se trompe le Rene il n’y aura pas 100 maire a la Métropole,si les délègues métropolitains sont 150 il y aura 70 marseillais et 80 des anciennes EPCI qui choisiront leurs délègues,A la louche il y aura 7 ou 8 représentants de l’ancien SAN.Va falloir te battre Rene pour y être.

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  12. Tresorier Tresorier

    Je vois que une fois encore totalement ridicule se fait ridiculiser sur les forums. C’est son habitude au vu de ses lamentables posts. Il sévit hélas aussi sur le forum d’un quotidien bien connu….

    Pour le reste, vu le bilan des EPCI à la con, le SAN avait 40 ans pour faire ses preuves. En 40 ans, il n’a rien fait. Il est donc logique qu’il disparaisse.

    Marre que les uns paye trop pendant que d’autres dilapident les rentes fiscales qu’ils n’ont pas créé mais qui sont générées par Marseille, l’Etat,….

    Que la réforme des collectivités soit faite par l’UMP ou le PS, peu me chaut. L’Etat doit se réformer, elles aussi. Les roitelets campinilistes doivent disparaître comme les nobliaux de jadis.

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  13. ericmazargues ericmazargues

    “On disparaît sans avoir le droit de discuter”
    C’est sans doute pour ça que les maires ont décidé de boycotter les réunions de concertation prévues début décembre…

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  14. titoune titoune

    TRESORIER,

    A part les décharges à Entressen, virées maintenant vers votre incinérateur à FOS,ajouté à l’invivable et dangereux trafic routier pour les containers de son port,on ne voit pas bien où sont les créations de rentes fiscales générées par MARSEILLE!
    Là , on pourrait parler de bilan à la con!!

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  15. Philippe MAURIZOT Philippe MAURIZOT

    Bonjour,
    Merci de bien vouloir me donner une explication sur le retrait de mon précédent commentaire.
    Etait-ce le lien vers mon blog personnel qui vous a gêné ou une “pressions” quelconque ?
    Merci de votre réponse pour m’éclairer.
    Cordialement,
    Philippe MAURIZOT
    Conseiller municipal de Fos-sur-Mer
    Conseiller national UMP de la 13e Circonscription des BDR
    Email : philippe.maurizot@sfr.fr
    Tél. : 06 11 56 13 73
    www;maurizot.com

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  16. Citoyen Fosséen Citoyen Fosséen

    René RAIMONDI avait dit qu’il démissionnerait de son mandat de maire si l’incinérateur se faisait à Fos. Puis il a dit qu’il démissionnerait du PS si Eugène CASELLI ne le faisait pas. Aujourd’hui, il annonce sa démission pour la métropole ! Rassurez-vous, maire, président de l’intercommunalité et conseiller général, il a été il y a peu candidat à un quatrième mandat aux législatives… alors, sa crédibilité est nulle.

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  17. etranger etranger

    Démissionnez donc !!
    ce n’est pas la première fois que vous le dites mais ne l’éavez encore jamais fait

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  18. M34 M34

    Nous payons actuellement les décisions prises il y a 30 ans pas G. DEFFERRE.
    Les orientations pour lesquelles il opté il y a 30 ans se révelent ne pas avoir été les bonnes.

    On continue ou on se tire une balle tout de suite ?

    Il faut un peu regarder devant nous et …. un peu plus loin que les dates des prochaines élections et des suivantes.

    C’est l’horizon 2040 qui se construit en ce moment

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