Pollution atmosphérique : Aix-en-Provence sélectionnée pour une expérimentation nationale

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le 20 Déc 2010
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Pollution atmosphérique : Aix-en-Provence sélectionnée pour une expérimentation nationale
Pollution atmosphérique : Aix-en-Provence sélectionnée pour une expérimentation nationale

Pollution atmosphérique : Aix-en-Provence sélectionnée pour une expérimentation nationale

On ne vous apprendra rien : la qualité de l’air à Marseille et dans sa région n’est pas glorieuse. Paca a d’ailleurs de nouveau été couronnée patrie des pics d’ozone en 2009. Dans le bilan présenté cet été par le ministère du Développement durable pour cette même année, on trouvait de jolies cartes de France systématiquement rouges dans les Bouches-du-Rhône, signe d’un dépassement des valeurs limites : à Marseille pour les particules fines et le dioxyde d’azote et à Fos-sur-Mer pour le dioxyde de soufre.

Ce qui vaut, avec d’autres zones comme Rhône-Alpes ou la métropole lilloise, à la France de se faire régulièrement taper sur les doigts par la Commission européenne… En réaction, « le plan particules et la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010 ont permis d’élaborer l’appel à projets d’expérimentations de Zones d’Actions Prioritaires pour l’Air (ZAPA) pour les collectivités particulièrement concernées par ces dépassements de normes », indique la présentation du ministère.

On s’attendait donc à voir la ville se précipiter pour bénéficier de cette expérimentation, ou l’Etat lui mettre la pression dans ce sens. Manqué : c’est la communauté d’agglomération du pays d’Aix (CPA) qui a candidaté et a été retenue (aux côtés du Grand Lyon, de Grenoble-Alpes Métropole, de Clermont Communauté, de Plaine Commune et de la ville de Paris). Malgré une prolongation du délai de réponse de fin octobre à fin décembre, on ne semblait toujours pas au courant de l’appel à la mairie comme à la communauté urbaine de Marseille. Allons donc faire un tour chez nos voisins aixois, voir avec Céline Sales, chef du service écologie urbaine à la CPA, de quoi il retourne.

Marsactu : que va-t-il se passer maintenant ?

Céline Sales : nous allons instituer officiellement un comité de pilotage avec la ville, la CPA et le réseau de surveillance de la qualité de l’air Atmo Paca pour clairement définir le périmètre de cette ZAPA. Nous avons répondu en partenariat avec la ville d’Aix-en-Provence, ce qui permet d’avoir les compétences transports, aménagement, mais aussi voirie, parking, stationnement, livraisons… Le but est de réaliser des scénarios et des simulations, regarder toutes les solutions qui s’offrent à nous, pour voir les mesures qui auront le plus d’impact sur la qualité de l’air. Nous présenterons ensuite un dossier au ministère qui agréera ou non notre projet et qui pourra notamment prendre un décret pour limiter la circulation. Aujourd’hui nous n’avons pas de moyen légal de dire, par exemple, « les 4×4 ne rentrent plus en centre-ville ». En faisant partie de l’expérimentation ZAPA, c’est une des mesures possibles. Mais ne mettons pas la charrue avant les boeufs…

Quels sont les autres avantages de cette démarche ZAPA ?

Il y a surtout un rôle financier de l’Ademe et du ministère, qui financent 70% des travaux de recherche et d’expérimentation… Autre côté positif : être engagé dans un appel national oblige les élus à se fixer des échéances, à communiquer. Cela met une pression saine pour avancer : ce travail que nous aurions peut-être réalisé en trois ans, nous avons 18 mois pour le mener. Ce qui est nouveau, c’est aussi d’aborder les transports sous l’angle de la qualité de l’air : nous savons que c’est bien de mettre des bus, mais nous ne savons pas en évaluer l’impact.

Quelles sont les mesures concrètes envisageables ?

Le dossier de candidature s’appuyait sur trois niveaux de regard sur le territoire : l’hypercentre d’Aix, la grande couronne d’Aix avec les parcs relais et les pénétrantes, et enfin la zone d’activité des Milles et ses interactions avec le centre-ville. L’extension de l’aire piétonne du centre-ville d’Aix fait partie des axes de travail, ainsi que la modération de la vitesse (dont on sait qu’elle a un impact significatif sur les émissions), la politique de stationnement (parc relais, stationnement résident, visiteurs) et la restriction des livraisons. Nous avons un projet de centre de regroupement des livraisons avec ensuite une desserte vers le centre-ville utilisant des modes de transport plus propres, ce qui permet aussi d’optimiser : au lieu d’avoir par exemple 10 camionnettes vous n’en avez plus que 5 avec un système de tournées. Le tout couplé avec la refonte du plan local d’urbanisme (création de nouveaux quartiers et leur desserte avec des modes doux). Il y a également la limitation de l’accès aux véhicules individuels les plus polluants, ce qui nécessite une approche fine sur le parc qui circule : je vous parlais des 4×4, mais cela ne représente peut-être que 2% du trafic et les enlever ne changera rien… Evidemment, tout cela en lien avec la politique de transports en commun, et notamment le bus à haut niveau de service qui devrait voir le jour d’ici 5 ans pour relier la zone des Milles et le centre-ville d’Aix. Nous avons enfin quelques pistes complémentaires comme définir des secteurs à enjeu autour des écoles, travailler sur la problématique des chantiers, très émetteurs de particules, et celle de la mise en place de réseaux de chaleur bois, pour faire évoluer la filière de manière pérenne.

D’où part-on, quel est le diagnostic ?

Nous avons plusieurs points noirs comme les centres urbains, notamment Aix, les Pennes-Mirabeau et Vitrolles. Ces communes cumulent une circulation très importante en centre-ville, qui plus est saturée, et sont situées à proximité de grands axes autoroutiers. Aujourd’hui, nous estimons qu’environ 15% de la population dépasse les valeurs limites d’exposition aux oxydes d’azote. Pour Aix c’est 30%, ce qui commence à être inquiétant. C’est aussi ça l’objet de la réponse à l’appel à projet, car les élus ont conscience que nous ne pouvons plus laisser les choses se dégrader.

Un lien Le pays d’Aix au « Davos des voitures écologiques », sur Marsactu

Un lien Le pays d’Aix fait le plein d’étalement urbain, sur Marsactu

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Commentaires

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  1. Casanovette Casanovette

    De toute façon, c’est mal parti puisque, dès le début, les analyses ne prennent pas en compte l’impact sur le climat, de Maryse Joissains avec son apport de particules très très lourdes, qui plombe l’atmosphère comme aucune autre !

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  2. titoune titoune

    C’est à mourrir de rire.La polution nous aura avant!On va faire simple:
    Solac,poussières de bauxite,particules de métal mélangées aux fumées des fours,dioxides
    par les torches,ramônage des fonderies,bientôt,une colline de laitiers côté mistral! Et,!!!!!!!
    Au passage ,les laitiers sont stockés,parcequ’ils sont tellement chargés en dioxines de toutes sortes,que l’état ne les accepte plus,mème comme support sous le bitûme des routes.
    D’autres industries en profittent pour venir y stocker leurs déchets!Ben voyons! Ca fait un peu comme sur une plage propre(ça arrive quelque fois).Vous déposez un sac poubelle au milieu,deux jours après il y en a dix.
    Par fort mistral,la bauxite stockée près de l’usine,est emportée vers la mer,et forme une barrière qui ne laisse mème pas passer le soleil.Solac paie des amendes pour sa polution!
    C’est compté dans les frais ,et comme ça on peut continuer à tourner.! Moralité::: Tu donnes trois sous,et, tu peux C…r partout.Rien à foûtre de ceux qui sont autour….
    On a Esso et ses parfums,on a Lafarge et ses décorations à la poussière orange,on a
    le pipe sud oeuropéen,lui,pas très bon pour le tiercé(tuyaux perçés)…La crau n’a pas
    beaucoup aimé!
    Et puis à Fos, par exemple,on a les camions.Et,y en a des camions!En plus ,ils sont tous
    pressés les pauvres.Sur la voie rapide entre Martigues et Arles,si tu roules à 90 comme c’est indiqué,comme ils ne peuvent pas doubler ,ils te collent au cul pour que tu avançes plus vite. Ca fait un peu peur, mais on s’y fait.
    Après,sur l’autoroute Salon Arles, c’est plus façile: à droite,c’est la file
    continue des camions,à gauche ,c’est la barrière centrale.Il te restes donc un couloir de
    deux mètres cinquante où en tenant bien le volant, tu peux arriver à destination!
    Pour les camions c’est fait.Alors ,les Avions? Le bruit, polution? Pardi! Les petits jeunes de la base ,ils ne savent pas qu’il ya la mer plus loin ,et que la bas on ne les entendrait pas trop
    avec leurs jouets.Entre les essais au sol,et les acrobaties au dessus du village,il y a des jours où mème dans la maison on ne s’entend plus parler.
    Ca c’est pour le bruit.Pour la polution ,il faut savoir qu’un avion consomme environ trois mille litres à l’heure de kérosène,soit en passant,trois foyers chauffés pour un hiver!Le côté quand mème positif,( disent ils),c’est que maintenant en aviation on arrive à ne produire que
    ,,,,,,,,,,,,4 quilogs de co2 au kilomètre!!C’est bien non? Hè ,les gars ,déconnez pas ,vous dépassez 130 grammes’km avec vos vieilles bagnolles.Profitez de la prime à la casse!

    Mais bon!!!!!

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  3. aristote aristote

    Aix est une des trois villes les plus polluées de France.
    Les conséquences sur la santé sont importantes, si l’on compare des échantillons de 150.000 habitants autour d’Aix et d’Arles, nous avons 15 %de plus de maladies respiratoires, cardiaques et cancer !
    Une solution est l’utilisation des voies ferres existantes (“métro”)pour au moins résuire une partie de la pollution.

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