Coda
MPM à l’heure de la dernière séance… En attendant la prochaine
Dernier conseil de la communauté urbaine présidé par Guy Teissier, lundi 21 décembre.
Ultième, pénultième, antepénultième ? C’est sur des lendemains incertains que s’est clôturée la dernière séance du conseil communautaire de Marseille Provence Métropole “de l’exercice” et non plus du mandat comme chacun le pensait. “J’avais préparé un discours en forme de bilan de notre mandature, constate Guy Teissier en ouvrant la séance. Mais le Conseil d’État en a jugé autrement”. L’établissement public qu’il préside devait définitivement disparaître le 31 décembre pour laisser la place à la métropole et à ses six conseils de territoire. Et puis non.
Depuis le 18 décembre, ce scénario inscrit dans la loi est suspendu par le conseil d’État qui demande à ce que le Conseil constitutionnel examine la répartition des représentants des communes au sein de la métropole avant que celle-ci ne se mette en route. Ce qui devait disparaître perdure et ce qui devait naître semble dur à accoucher.
MPM prolongé
“A priori, MPM continuera d’exister au 1er janvier”, hasarde le président Teissier. Mais nous n’avons aucune visibilité sur la durée de la transition”. En effet, le député rappelle que le Conseil constitutionnel qui doit examiner les dispositions de l’amendement Gaudin n’aura pas le temps de le faire avant le 31 décembre : “Lors de la séance de la semaine prochaine, il doit examiner le budget de l’État et celui de la sécurité sociale. Je pense qu’il aura autre chose à faire”.
Il a donc jusqu’à fin février pour se prononcer avec plusieurs possibilités égrenées par le député en fin de séance : “Soit le Conseil constitutionnel valide la loi et tout peut reprendre, soit il la censure tout en laissant du temps pour nous mettre en conformité, soit il censure et il faut une nouvelle loi et cela peut prendre du temps”.
Maurras, Ravier et la baïonnette
“Trop vite, trop fort, trop long, c’est ça non ?”. Si Guy Teissier fait mine d’avoir oublié l’expression du maire de Marseille à propos de la métropole Aix-Marseille Provence, l’ensemble des orateurs en ont retenu la substance qu’ils reprennent à leur compte. Et, au moment de voter un budget qui devait être “un document préparatoire”, ils sont tous sur la même position d’abstention bienveillante vis-à-vis du président sortant.
Tous sauf le groupe Front national. Après avoir fait preuve d’atonie lors du conseil municipal de Marseille, Stéphane Ravier, son président, fustige l’endettement “abyssal” de la communauté urbaine et brocarde Teissier qui lors d’un précédent conseil citait Charles Maurras et sa “politique du pire qui est la pire des politiques”.
“C’est bien de ne pas renier ses premières amours, Monsieur Teissier, brocarde le sénateur et maire des 13/14. Et comme lui je dirais qu’on peut tout faire avec une baïonnette sauf s’asseoir dessus. Et bien vous vous êtes tous assis sur la baïonnette métropolitaine”. Yves Moraine prend le micro pour lui répondre, en mêlant le “népotisme en mairie de 13/14″, le cumul des mandats dont “vous êtes champion olympique au point de désespérer dans votre camp” et la leçon du second tour des régionales : “Le peuple français ne veut pas du FN et vous rejette”. Fermez le ban, les débats peuvent enfin commencer. Mise à part une courte intervention de Bernard Marandat en soutien à la voiture. Un classique.
De la RTM à Euromed au tunnel Schloesing
Car il reste quelques beaux dossiers, bien chauds, à l’ordre du jour de cette dernière séance. À commencer par le déménagement du siège de la RTM de sa propriété de Saint-Giniez vers les bureaux en location d’Euroméditerranée. De Vincent Coulomb (PS) à Patrick Magro (PC), ils sont nombreux à critiquer le déménagement “à la va-vite” à la veille du passage à la métropole.
Et c’est encore de métropole et de précipitation dont il est question à propos du rapport 118. Cette délibération doit permettre la réalisation d’une “bretelle routière souterraine entre le boulevard Schloesing et l’entrée du tunnel Prado Carénage” en proposant au vote des avenants aux concessions des deux tunnels déjà percés de part et d’autre de cette future bretelle.
Marsactu a régulièrement évoqué les conditions financières et techniques rocambolesques de réalisation de ce nouveau tunnel “gratuit”. Comme l’ont souligné Marc Poggiale pour le groupe communiste et Annie Levy-Mozziconacci pour les socialistes, cette gratuité se traduit par un allongement de 11 ans de la durée de la concession de Prado Carénage évalué à plus de 400 millions d’euros de recettes. “Nous n’avons reçu aucune des 14 pièces annexes, constate Poggiale. Cela renforce l’impression d’un vote précipité, à l’aveugle”.
À ceux qui demandent le retrait du rapport en attendant de plus amples explications, Guy Teissier insiste sur la nécessité de délibérer pour permettre à la Commission européenne de se prononcer sur la validité du montage : “Il faut bien délibérer pour confirmer la volonté de faire. Ensuite, nous attendrons que l’Europe donne son avis. Si celui-ci est négatif nous ne ferons rien. Ce sont eux qui nous diront le droit.”
Au revoir Mourepiane
En attendant, la communauté urbaine a choisi de prolonger de la durée maximale possible la concession de Prado Carénage. Le rapport a été adopté malgré l’opposition du groupe communiste et l’abstention des socialistes, Les Républicains et le groupe FN ont voté pour.
En revanche, après l’avis défavorable du commissaire enquêteur sur le terminal combiné de Mourepiane, l’ensemble des acteurs politiques en présence ont décidé de remettre à plus tard toute décision sur ce futur équipement qui doit relier la mer et le chemin de fer. Guy Teissier a annoncé le retrait du rapport soumis au vote et la tenue d’une réunion “entre toutes les parties” pour tenter de faire la part entre les intérêts économiques et le maintien du cadre de vie des riverains. Rendez-vous donc à la rentrée pour la suite de ces dossiers. Avec ou sans les élus de Fos et ses bassins Ouest du port, intégrés la métropole…
Commentaires
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« Guy Teissier a annoncé le retrait du rapport soumis au vote et la tenue d’une réunion « entre toutes les parties » pour tenter de faire la part entre les intérêts économiques et le maintien du cadre de vie des riverains ». Après le rapport négatif du commissaire enquêteur, le mieux est bien de faire preuve de démocratie et de débattre après avoir lu ce fameux rapport, devenu visualisable et téléchargeable ici : https://marsactu.fr/la-commission-denquete-publique-fait-derailler-le-terminal-de-mourepiane/
Mais il manque quand même un travail sur la faisabilité économique, absent de l’étude Egis et que l’on ne trouve pas formulé par Projenor, sauf peut-être hors documents publics ? Il manque aussi des infos de la SNCF sur ce qui passe actuellement au passage à niveau de Mourepiane, ainsi que sur la doctrine de l’entreprise publique à propos des entreprises installées au Canet sur une emprise destinée à être récupérée par Euroméditerranée. Quelle est l’opinion de Laure-Agnès Caradec qui préside maintenant l’établissement public ?
Il y a aussi le contexte proprement portuaire qui concerne également l’emploi. Des effectifs de manutention sont affectés au site et si l’on n’en fait rien, faut-il les payer à ne rien faire ou risquer un nouveau conflit social ?
Benoît Gille conclut malicieusement : « Rendez-vous donc à la rentrée pour la suite de ces dossiers. Avec ou sans les élus de Fos et ses bassins Ouest du port, intégrés la métropole… »
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J’ai oublié de préciser qu’il s’agissait du sujet du chantier mixte de Mourepiane, ainsi que le “s” de Benoît Gilles, excuses !
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Lou Ravi “Teissier” de la crèche va pouvoir présider encore un peu, fort de son succès éclatant en termes de propreté sur la “petite” métropole. On a vu comment il a maté FO, le fini-parti, pour faire briller Marseille comme un sou neuf… On en vient à se demander si ce n’était pas plus propre sous Caselli…
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