Mennucci et Pezet remettent Marseille Provence 2013 à sa place

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le 5 Oct 2010
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Mennucci et Pezet remettent Marseille Provence 2013 à sa place
Mennucci et Pezet remettent Marseille Provence 2013 à sa place

Mennucci et Pezet remettent Marseille Provence 2013 à sa place

Renaud Muselier, le « monsieur 2013″ de la mairie de Marseille (UMP) , devait se sentir bien seul hier soir face à ses homologues du conseil régional, Patrick Mennucci, et du conseil général, Michel Pezet (tous deux PS). Invités par le Ravi pour faire le point à mi-chemin de l’année où Marseille et sa région sera capitale européenne de la culture, ces derniers ont quelque peu mis le holà sur le sujet.

10% de plus que la normale

« Il me semble qu’il faut rappeler quelques chiffres pour qu’on comprenne ce qu’est MP2013. La capitale culturelle c’est 98 millions d’euros : 83 millions de ressources publiques et 14,7 de ressources privées, qui soit dit en passant ne sont pas trouvées à 90% aujourd’hui. Alors que les subventions publiques données pour la culture sur ces 3 ans par les collectivités (conseil régional, Toulon, Marseille…) sont de 900 millions d’euros. Ca veut dire que le « plus » de Marseille 2013 par rapport à la situation d’une année lambda c’est 10%. Il ne faut pas que nous créions des illusions« , a déroulé Patrick Mennucci. Une manière de dire que ce n’est ni les JO ni une exposition universelle… Que ceux qui connaissaient le principe des capitales européennes de la culture avant que Marseille soit candidate lèvent la main. De même pour ceux qui ont en tête les noms des capitales actuelles.

Deuxième problème, soulevé par Michel Pezet : on a presque « positionné Marseille comme étant la grande capitale culturelle. Ce qu’elle n’est pas, il faut être sérieux. Dans cet espace autour nous avons des villes qui ont un impact presque parfois supérieur : Aix-en-Provence avec un grand festival, de grandes expositions l’été, un grand ballet, un conservatoire en train de se rénover, la fondation Vasarely ; Arles avec 350 000 visiteurs sur l’exposition Jules César, 500 000 sur le patrimoine. A Marseille, l’ensemble des musées font 80 000 visiteurs. On voit bien que Marseille n’a pas le rôle de moteur qu’elle devait avoir », appuie-t-il car selon lui « Marseille aujourd’hui n’a pas de définition de sa politique culturelle ».

En réponse, Renaud Muselier met l’accent sur la capacité de la ville à accueillir des grandes manifestations (changement de millénaire, Massalia, 26e centenaire, coupes du monde), tout en reconnaissant que les autres villes étaient justement là « pour donner une puissance supplémentaire« . Et de contester l’absence de politique culturelle marseillaise : « Quand on regarde le nombre de projets et de festivals, les démarches existent réellement. Et contrairement à d’autres territoires on a misé sur la création, sur la diffusion, sur la formation, avec des troupes qui aujourd’hui s’exportent« , poursuit-il, faisant lever les yeux au ciel de Patrick Mennucci.

Le retour de la boîte de nuit

De son côté, Michel Pezet s’est fait un malin plaisir de rappeler les déboires du festival Marsatac, provisoirement SDF tous les ans et dernièrement installé à la Friche de la Belle de mai, au prix de 400 000 euros de travaux payés par les collectivités et d’une capacité réduite à 22 000 personnes. Alors que les plages de Prado auraient permis d’accueillir au minimum 50 000 personnes, si le maire du secteur Dominique Tian (UMP) avait accepté, ajoute Patrick Mennucci. « Le jour où ils ont fait la première on n’aurait pas pu la faire à cause du climat« , rappelle Renaud Muselier.

Dans une reprise du conseil municipal de septembre, il est revenu sur la boîte de nuit en plein air que souhaite créer le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (UMP). Sujet un peu anecdotique ont estimé en substance ses interlocuteurs. Qui auraient pu faire valoir que la fête du Plateau, qui le temps d’un week-end n’est pas loin de transformer tout un quartier en un club à ciel ouvert auquel Barcelone n’aurait rien à envier, a tiré sa révérence pour cause du soutien financier en baisse de la mairie…

Centime par centime

Après tout peu importe le niveau des différentes villes, du moment qu’elles arrivent à jouer collectif. Sauf que « plusieurs communes disent « pourquoi on va donner de l’argent. Quelles sont les retombées ? » Et c’est logique, mais comme on n’est pas arrivé à créer une dynamique autour de Marseille métropole, les gens ne suivent pas. Alors que pour moi l’intérêt c’était de faire travailler le monde ensemble », pointe Michel Pezet.

« Moi je suis plus optimiste. Tout le monde s’est engagé dans cette affaire et tout le monde a à y gagner. Qu’il y ait des difficultés c’est normal« , intervient Renaud Muselier, qui assure que Toulon sera là. Et que la maire d’Aix-en-Provence Maryse Joissains a confirmé il y a quinze jours son engagement. « Mais en échange de la retombée exacte de ce qu’elle met. Elle dit (en substance, ndlr) « OK je met 7 millions mais je veux vérifier centimes par centimes qu’il seront sur mon territoire »« , rétorque Patrick Mennucci. Tout est dit.

Un lien Pour les retardataires, le Ravi de septembre était consacré à ce sujet

Un lien Aix-en-Provence a en tout cas une sacré exposition en vue pour 2013


Rue du Cinéma, 13016 Marseille, France

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Commentaires

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  1. regis regis

    Encore une fois, heureusement que les élus socialistes sont présents et rappellent les choses. Et de son côté, Renaud Muselier espère encore faire croire aux marseillais qu’il comprend quelque chose aux politiques culturelles et à l’élaboration de cette année tant attendu, de capitale européenne de la culture…

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  2. Roger Roger

    Apparemment nous avons bien assisté au même débat hier soir, seulement je n’ai vraiment entendu personne avoir le ressenti que vous décrivez dans votre titre !
    C’est un projet extraordinaire qui doit fédérer toute la région, les retombées d’un tel événement peuvent être extraordinaires, comme le dit M.Muselier tout le monde à “à y gagner” !
    Alors arrêtons de nous tirer dans les pattes et au boulot !

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  3. yvon yvon

    dommage pour Marsatac qu’ils n’aient pas réussi à faire le plein et refusé du monde. L’idée qu’il vaut mieux être quasiment plein dans un petit espace qu’à moitié vide dans un grand espace va se propager parmi les élus. Surtout qu’avec la pluie du vendredi et le mistral du samedi soir, c’était quasiment impossible à organiser en extérieur et donc ce si sympathique festival va être scotché pour longtemps sur la friche Belle de Mai. Tant mieux pour les autres occupants du site puisque subitement la manne financière inattendue s’est déversée sur la friche.

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  4. lucide lucide

    Mr Mennucci a sans doute raison sur le budget de 300 M€ par an pour la culture mais il faut savoir que cela concerne pour la plus grande part des dépenses “contraintes” de type bibliothèque, opéras, ecole de musique et conservatoires, fonctionnement des théâtres et salles de spectacles…il y a des % qui valent plus que l’argent habituel.

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  5. Laurent Laurent

    Moi j’en ai entendu un faire du populisme au 1er degré, un autre défendre l’indéfendable (la politique culturelle de la ville de Marseille), et un troisième parler culture.
    Le pire était sans doute l’animateur lui même, qui a largement plombé les débats en ne proposant que des sujets polémiques et fermés (sans doute pour pouvoir encore mieux critiquer les “politiques” dans le prochain numéro du Ravi). Mention spéciale enfin à Radio Grenouille pour l’ensemble de son oeuvre puisqu’elle à non seulement fait attendre les 300 participants afin de respecter les contraintes de l’antenne (ce qui est assez tordant si l’on songe qu’il y avait sans doute moins d’auditeurs que de public présent) mais s’est aussi permis de diffuser de la musique plutôt que de continuer à transmettre dès que le débat a été ouvert avec la salle.

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  6. Ozz Ozz

    Aux dernières nouvelles, c’était Marseille PROVENCE Capitale de la culture, chose que les élus locaux ne se privent pas de rappeler pour ramener la couverture à eux, mais forcément, quand c’est pour en pointer les faiblesse, il ne s’agit plus que de Marseille elle seule. Cette hypocrisie, la même que pour le projet de Grande Métropole, devient désagréable.

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  7. Pierre Pierre

    Pezet n’est pas très politiquement correct. Pour parler il est fort, c’est son métier, mais s’investir dans les scandales du CG 13 on ne l’entend pas bp ! C’est vrai qu’il vient de récupérer sa délégation culturelle que Guérini lui avait enlevé lors de sa dissidence sur les municipales d’aix 2008 car il était pas content du tout Jean-Noel ! Mais Pezet sait remercier et renvoyer l’ascenseur quand ça l’arrange… Il briguerait Marseille que ça m’étonnerait pas.
    Lisez plutôt ça :
    http://cixi-helene.over-blog.com/article-la-galerie-des-crasses-de-jean-noel-guerini-56804873.html

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  8. poilàgratter poilàgratter

    Bonjour; C’est bien beau tout ça. Le conservatoire d’Aix…ça va s’arranger…Mais celui de Marseille; pourquoi le laisser dans un tel état ? Les professeurs et les élèves de Marseille ne méritent pas les mêmes conditions de travail? Il faut attendre un accident pour enfin réagir ? Allez-y faire un tour avant SVP.

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