Marseille : médiation sociale et pédibus pour l'école de la Roseraie

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le 8 Nov 2011
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Marseille : médiation sociale et pédibus pour l'école de la Roseraie
Marseille : médiation sociale et pédibus pour l'école de la Roseraie

Marseille : médiation sociale et pédibus pour l'école de la Roseraie

Une vidéo, réalisée par le collectif de parents s’opposant à la fermeture de l’école du Vallon des Auffes et le transfert de leurs enfants au groupe scolaire de la Roseraie (7e), illustre bien la situation :

http://www.youtube.com/watch?v=NMt5p5xXFhg

« Le matin à 8h15 c’est l’enfer. Tout le monde dépose son enfant en se garant n’importe où, vous avez le bus qui fait demi-tour, des noms d’oiseaux qui volent », résume Rose Baila, déléguée d’une classe de maternelle dont le petit est inscrit ici depuis la rentrée, la mairie de Marseille ayant tenu bon face à la mobilisation.

Ce mardi, cette dernière a présenté aux parents d’élèves puis à la presse « un dispositif de médiation sociale aux abord des établissements scolaires de façon coordonnée avec la police municipale et la police nationale », selon les termes de l’adjointe au maire déléguée à la Sécurité Caroline Pozmentier (UMP).

Une extension de la recette expérimentée depuis l’année dernière dans cinq écoles du grand centre ville (National, Chave, Roosevelt, Convalescents et Abeilles) : un binôme de médiateurs de l’association de médiation sociale (AMS) est posté aux heures de début et de fin des cours pour encadrer les mouvements des élèves aux abords de la route, tandis que la police se charge du volet plus répressif.

Faire passer la fermeture du Vallon ?

Mais, Caroline Pozmentier le reconnaît, « L’accidentologie devant les établissements scolaires, il n’y a pas de concurrence, tout le monde y a droit », alors pourquoi ici ? « la ville de Marseille dispose d’un service sécurité routière où nous sommes attentifs aux lieux les plus accidentogènes. Et quand pendant plusieurs mois vous avez toujours le même établissement scolaire qui revient sur votre bureau et qu’il y a une implication des parents et du CIQ, vous vous dites que c’est peut-être par là qu’il faut commencer », répond-elle.

Mais pour certains parents d’élèves, dont Virginie Dubois, « à partir du moment où la mairie a fait le choix du regroupement » du Vallon des Auffes et de la Roseraie, cette dernière encaissant difficilement l’afflux supplémentaire, « ils essayent de trouver une solution pour que ce soit un moindre mal ». Face à des parents qui ont montré leur capacité de communication, sont pour certains journalistes (elle travaille à France 3 et à ses côtés la rédactrice du site Endoume.fr a également chahuté les élues par ses questions), la mairie ferait donc œuvre d’apaisement.

MPM interpellée

Quoi qu’il en soit Rose Baila se dit « impressionnée par la présence policière. C’est un peu radical mais en même temps peut-être nécessaire au vu des comportements dangereux. » Après les « moyens humains, maintenant on attend des moyens matériel pour matérialiser justement la présence de l’école. Il y a 300 élèves ici, c’est un mini village et on a l’impression que les gens qui le traversent ne s’en rendent pas compte », ajoute-t-elle cependant. Problème : poser par exemple un feu de signalisation comme le souhaitent parents et mairie de Marseille, est du ressort de la communauté urbaine de Marseille.

A la socialiste Michèle Trégan, venue au nom de la mairie du 1/7 dont elle est adjointe se « réjouir de voir qu’on essaie d’aborder ce problème de sécurité de manière globale », Caroline Pozmentier a donc lancé un appel aux socialiste qui dirigent Marseille Provence Métropole à assurer leur part. « C’est dans les tuyaux », nous a toutefois confié en aparté Louis Salles, président du comité d’intérêt de quartier (CIQ) Endoume-Vallon Jourdan.

Les parents aussi

Reste que l’ »enfer de 8h15″, ce n’est pas que les autres, mais aussi les parents eux même, « qui ne pensent un peu qu’à eux dans la précipitation du matin », concède Rose Baila. Et le fait qu’ils viennent pour beaucoup en voiture n’arrange pas les choses. Pour ceux qui ne peuvent faire autrement, les parents d’élèves réclament l’installation d’un dépose minute. Réponse de Danielle Casanova, adjointe à l’Education : « si on déplaçait le terminus du bus 80 comme on le demande depuis des mois on pourrait le faire ».

Ce qui renvoie au passage à un autre problème, celui de ces bus obligés de faire demi-tour devant l’école, et encore une fois à MPM. Sur ce point, Louis Salles laisse entendre qu’il y a peu de chance que l’idée aboutisse, puisqu’elle fait désormais partie des serpents de mer du quartier, notamment pour des raisons de difficultés techniques. Mais le dépose minute pourrait trouver sa place ailleurs par exemple… sur des places de stationnement. Proposition qui ne soulève pas l’enthousiasme de la mairie, qui trouve déjà l’offre bien assez limitée au vu du stationnement anarchique.

Le pédibus en marche dans les écoles marseillaises

La mairie qui sur ce dossier ne se contente cependant pas de faire avec la prédominance de la voiture, dont on voit que les enjeux qu’elle soulève ne sont pas qu’une affaire d’écolos inquiets pour le climat, et prévoit la mise en place à la rentrée de janvier prochain d’un pédibus. Utilisé dans 80 communes de la région en 2008, cet outil consiste à définir des itinéraires – choisis pour être les plus sécurisés – avec des horaires précis, le long duquel les élèves sont accompagnés par des adultes (parents ou association).

Avec un calcul simple pour Rose Baila : « si sur 300 enfants un tiers vient avec le pédibus, cela peut déjà faire pas mal de véhicules en moins ». Pour Caroline Pozmentier « c’est un outil de solidarité très intéressant, et une incitation au bon comportement dans la rue », pour Danielle Casanova « un moyen d’éduquer les enfants à marcher », bref la mairie s’y met (enfin). Sabine Bernasconi, conseillère générale UMP du canton, qui participé à titre personnel à Belsunce est elle aussi enthousiaste : « les enfants se régalent, se défoulent et à la fin ce sont eux qui finissent par demander aux parents d’aller à l’école en pédibus ».

Et précise que « la plus value fondamentale à la Roseraie c’est que les autres expériences de pédibus à Marseille reposaient uniquement sur les parents » alors qu’il sera ici encadré par le Centre permanent d’initiative pour l’environnement, animateur local de Marchons vers l’école. Sans compter que « la police municipale sera là en amont pour sa mission, qui est de lutter contre le stationnement a
narchique »
, rappelle Caroline Pozmentier, en réponse à une interpellation sur les difficultés pour circuler sur les trottoirs envahis par les voitures. « J’ai du mal à croire que la fourrière va enlever 15 voitures tous les matins », persiste Virginie Dubois. En refaisant le trajet vers le centre, et notamment via le couloir de bus sempiternellement occupé quai de Rive Neuve, nous aussi.

Un lien Actualisation le 9/01 Le pédibus a bien été lancé ce lundi, avec une communication de la mairie. Reste à voir l’évolution dans la durée…

Un lien Vallon des Auffes : mobilisation des parents et bataille politique sur Marsactu

Un lien Le pédibus en action à Martigues, sur LCM

Un lien Historique, explication, exemples : le pédibus sur le site Marchons vers l’école

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Commentaires

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  1. Marius Marius

    L’avocat d’affaires qui s’est faire élire par des naïfs président de la République, et le businesman Chatel qu’il a nommé ministre, ainsi que l’avocat d’affaires qui dirige le parti présidentiel, tous ces gens n’en ont rien à faire de l’école de la République.

    Comme leur politique de type Reagan consiste à démolir les services publics, il n’y a rien de bon à attendre d’eux, à part des effets d’annonce sur la “réforme” de ceci ou cela.

    C’est la mairie et MPM qui sont en première ligne dans cette affaire, mais l’origine est la diminution énorme par Sarkozy-Chatel du personnel enseignant.

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  2. Portnawak Portnawak

    @Marius : je partage votre avis sur la démolition des services publics, mais là, en l’occurrence, il faut être honnête : même en doublant le personnel enseignant, on ne changerait rien au fait que cette rue ne permet pas d’accueillir les véhicules de 300 parents.

    Ni au fait que les marseillais(es) considèrent avec un égoïsme effarant que les rues de leur ville sont un immense dépose minute.

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  3. Petite Reine Petite Reine

    Je ne vois qu’une solution : Utiliser les services de Proxi-Pousse pour ramener les enfants du quartier chez eux, en Pousse-Pousse, sans que les parents aient à s’en préoccuper … Avec une moindre incidence sur la circulation et ses divers désagréments olfactifs , auditifs, visuelles , polluants et les encombrements générés par la présence des voitures, voila de multiples problèmes résolus. ;)))

    Un ptit coup de Pousse pour Proxi-Pousse et votre vie se mettra à rouler comme sur des Pousse-Pousse ! 30 Pousse-Pousse, c’est 160 enfants qui peuvent être ramenés chez eux en un voyage.

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