Les très chers jetons de présence des élus municipaux

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le 30 Avr 2014
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Les très chers jetons de présence des élus municipaux
Les très chers jetons de présence des élus municipaux

Les très chers jetons de présence des élus municipaux

C'est une tradition des conseils municipaux de début de mandature. Les nominations d'élus dans divers organismes défilent. La Ville enverra un représentant siéger au stand de tir des Trois-Lucs, au Vélodrome des Olives ou encore au syndicat mixte d'études pour le tunnel de Montgenèvre. Dans cet ensemble hétéroclite, une nomination suscite davantage de convoitises, celle qui mène des représentants des trois groupes politiques au conseil de surveillance de la Sogima.

Particularité de cette société d'économie mixte de la Ville en charge d'immobilier, les élus y touchent 900 euros par trimestre. Sur une mandature complète, cela représente une indemnité supplémentaire de plus de 20 000 euros. De quoi susciter quelques convoitises, explique-t-on de tous bords. "J'ai entendu des élus dire « moi je vais à la gamelle »", témoigne un fonctionnaire à la mairie. À chaque fois, les mêmes histoires de batailles internes reviennent avec plus ou moins de précisions.

À droite, Patrick Padovani ne siège pas à la Sogima mais préside le bailleur social, Habitat Marseille Provence. Il explique amusé le schéma : "La Sogima, tout le monde se bat pour y aller, c'est bien qu'il doit y avoir quelque chose… Sur la mandature précédente à HMP, j'avais le droit à 62 euros pour indemniser les déplacements, on m'avait fait signer un papier pour y renoncer. J'ai le chic pour ne pas me mettre aux bons endroits."

Cette fois-ci à l'UMP, deux entrants au conseil, Monique Daubet et Thierry Santelli, ont été désignés pour siéger à la Sogima en compagnie du sortant Daniel Sperling. Pour les deux premiers, le président du groupe Yves Moraine ne cache pas que le côté financier a été déterminant : "Nous nous sommes réunis notamment avec Valérie Boyer, Lionel Royer-Perreault, Bruno Gilles… Et on a soumis au maire deux conseillers municipaux délégués avec de grosses délégations : Santelli a les voitures publiques, Daubet a les comités d'hygiène et de sécurité." Et le chef a tranché en l'état tuant dans l'œuf les contestations. "On est beaucoup à être adjoints ou maire de secteur dans l'équipe, ça facilite les choses", souligne une élue de la majorité.

"Mauvaises pensées"

À gauche aussi, la procédure a suscité quelques remous. Le président de groupe Stéphane Mari a même dû  demander à chacun d'envoyer un mail motivant leur candidature pour trancher la question. Sur la ligne de départ figurait le sortant de la mandature 2008-2014 Christophe Masse et celui qui occupait ce siège avant lui Rebia Benarioua. Un temps, Marguerite Pasquini, autre élue des 15e et 16e arrondissements, a pensé y siéger avant de se retirer. "On m'a dit « tu postules parce que… ». Je ne voulais pas être la cible de mauvaises pensées. Et comme en plus Samia Ghali m'avait demandé de structurer le groupe à la mairie de secteur, je me suis dit que ma charge de travail était suffisante comme ça."

"Bien sûr tout le monde fait ça par amour des gens, pour faire avancer la question du logement", grince un autre élu socialiste. Stéphane Mari, le président de groupe, est lui extrêmement clair : "Je ne vais pas faire de langue de bois. Je pense que le jeton de présence à 300 euros par mois n'est pas étranger à tout ça. Bien sûr, pas un élu ne m'a dit ça mais pourquoi il y aurait des difficultés sur ce poste-là alors qu'il n'y a pas de problème pour les autres ? À un moment donné, quand j'ai vu comment ça se passait, je me suis demandé s'il ne fallait pas faire un tirage au sort parce que peut-être que tout le monde n'était pas au courant… Finalement, j'ai pris celui qui a moins de casquettes que l'autre." Plus généralement, il prône pour la fin de ce système : "On a déjà une indemnité de conseiller municipal. Pour moi, elle permet d'assister à ce genre de réunions à l'extérieur. Ca doit suffire."

Le conseiller général de gauche Rebia Benarioua a donc été ainsi préféré au vice-président de la même institution Christophe Masse, qui préside déjà 13 habitat. L'intéressé nie bien évidemment tout intérêt particulier : "Sincèrement, vous me l'apprenez : je peux pas vous dire s'il y a une rémunération. Sincèrement, j'avais demandé HMP et la Sogima, j'ai eu la Sogima", explique-t-il. On poursuit la conversation en rappelant qu'il est déjà passé par l'institution : "Le statut de conseil a changé depuis lors : c'est devenu un conseil de surveillance à la place d'un conseil d'administration et je pensais que ça aurait mis fin à ce système de rémunération", ajoute Benarioua. Il prévient qu'il entend incarner "une opposition. On ne fera pas les béni-oui-oui, ça c'est sûr et on tentera de pousser l'institution un peu plus vers le logement social." Au conseil, il côtoiera une autre opposition : désormais le Front national y a aussi un représentant. Georges Maury aura donc lui aussi droit à cette obole supplémentaire. Mais cela n'a bien sûr rien à voir avec la charge de travail supplémentaire induite par son arrivée à la présidence du groupe Marseille bleu Marine à la mairie…

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    Même Caselli a eu la bêtise de faire le forcing à un moment donné pour être nommé ,c est fou.
    Après sa débâcle aux municipales il aurait dû laisser la place à d autres de son propre chef.
    Il faut voir comment les choses se passent en ce moment entre les Masse qui pleurent de partout,Mennucci qui déprime et qui implore de ne pas l achever,Carlotti qui est en crise noire,Payan qui cherche de l oxygène etc……
    Benarouia ,lui il est complémentent perdu,il ne sait plus ou est sa droite,sa gauche,le haut ,le bas et ou est Alexandre Guerini.
    Donc ces places dans les institutions sont très importantes politiquement et pour nourrir les pros de la politique.
    Nous rentrons dans des séquences de spectacles affligeantes et Mari s en sort bien là ou cela le concerne.

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  2. jeje jeje

    tout travail mérite salaire!!! rien de plus
    si les rescapés socialistes râlent (comme d’hab d’ailleurs), ils n’ont qu’a demander au législateur (socialiste) de changer le loi!! tient, suis-je bête mennucci et carlotti sont ces mêmes législateurs….. qfd…..

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  3. Anonyme Anonyme

    En fin de compte pour beaucoup de ces gens , qu’ils soient de droite ou de gauche la la politique est accessoire , ce qui compte est la gamelle .

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  4. Camille Camille

    Pourquoi pas une rémunération pour siéger dans cette instance mais cela représente combien d’heures de travail ? Combien de réunion mensuelle avec feuille d’émargement pour l’élu qui va toucher 300€ ? Un contrôle de cette présence ?
    Siéger ne veut pas dire présent…
    Et au fait la SOGIMA c’est les HLM aussi, ou comment promettre et devenir incontournable pour faire ”avancer” une demande de logement social.

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  5. YOUZOO YOUZOO

    Y A PAS DE SOUS POUR LES ACTIVITES EXTRA SCOLAIRE DES GOSSES, MAIS ON
    EN TROUVE BEAUCOUP TROP POUR DE LA COM’ A LA NOIX. VANTER MARSEILLE
    AVANT DE L’AVOIR ” NETTOYEE ” A FOND ? CA SERT A QUOI ? LES RICAINS
    ET LES AUTRES NE VERRONT PAS LA CRASSE, C’EST SUR… SURTOUT AU MACHIN ” INTERCONTINENTAL “. LA DERNIERE SAISON DE GAUDIN EST BIEN
    PARTIE SUR LES CHAPEAUX DE ROUE. BRAVO !!!!!!!!

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  6. beboumax beboumax

    Thierry Santelli et Monique Daubet sont je crois salariés tous les deux et ils doivent prendre sur leur temps de travail des heures consacrées à la SOG IMA, il n’a rien d’anormal de payer ce manque a gagner.

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  7. Anonyme Anonyme

    Quand ces élus sont aux réunions SOGIMA, et que c’est sur “leur temps de travail” cela veut dire qu’ils ne sont pas dans leurs délégations officielles pour lesquelles ils ont été élus,pendant ce temps – mais qu’ils sont quand même rémunérés –

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  8. Anonyme Anonyme

    “J’ai le chic pour ne pas me mettre aux bons endroits? Un peu de décence M Padovani! Il me semble qu’au bon endroit vous y êtes depuis longtemps et et vous y émargez largement, car en tant qu’élu du 4/5, vous brillez surtout par votre inexistence sur le terrain assorties d’indemnités confortables.

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  9. Anonyme Anonyme

    ô la fameuse Sogima, panier de crabes et de blates, qui fait traiter les cafards de son parc immobilier par SMA Environnement, présidée par le fameux Alexandre Guérini

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  10. N.S.A. N.S.A.

    Râtelier des vaches, mangeoire pour les animaux. On crie familièrement : « A la grupi ! » pour appeler le reste de la famille à venir prendre le repas.

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  11. ALAIN PERSIA ALAIN PERSIA

    Je propose que tous ces élus nommés et rémunérés reversent l’argent spontanément à une association loi 1901 qui serait créée avec l’aval de la ville de Marseille pour organiser l’accueil des enfants des écoles maternelles et primaires de 7h 30 à 8h 30 et un vrai soutien scolaire gratuit de 16h 30 à 17h 30 voire 18h .
    J’attends de voir quel sera la première ou premier élu qui acceptera ma proposition et celles et ceux qui suivront!

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  12. c'estdupropre c'estdupropre

    Marseille ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. La France occupe le …. 22eme rang dans la liste des pays qui luttent contre la corruption. Et au niveau international ce n’est pas mieux, puisque les établissements bancaires chargés d’établir l’indice servant de référence au calcul du taux à partir duquel sont échangés des milliards d’euros entre les banques a été trituré depuis des années. ” Ô Bonne mère à quel saint se vouer, Panisse je crois qu’on est cuit.

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  13. joliette13 joliette13

    Qu’on supprime ces indemnités, on verra si les élus seront toujours autant motivés et il serait intéressant de voir leur temps de présence à ces conseils d’administration !!

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  14. Habitant du 7° secteur de Marseille Habitant du 7° secteur de Marseille

    Je dis qu’il y a des abus, certes. Toutefois, n’entrez pas dans l’écueil d’une généralisation.
    Monique CORDIER, – adjointe au Maire de Marseille, élue des 13 et 14 èmes arrondissements – a montré par son action bénévole pendant plus de 20 ans sa réelle motivation pour faire avancer Marseille dans le bon sens.
    Je dis aux sceptiques qu’ils peuvent venir la rencontrer à sa permanence 53 rue Alphonse Daudet à Saint Just (13013). C’est une femme qui a le cœur sur la main.

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  15. José 2014 José 2014

    Le F-haine est une entité singulière qui prétend laver plus blanc que blanc. En toute logique et cohérence, son élu à la SOGIMA va donc refuser (par écrit…) de percevoir cette carotte financière de 300 € par mois ? Allô, Marine Gaudin ? Allô, Jean-Claude Le Pen Qu’en pensez-vous ?

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