Les hauts et les bas du débat sur la dépendance version Fillon-Bachelot

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le 14 Juin 2011
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C’est un « défi », qui « engage la société toute entière », qui nécessite « un nouveau contrat social » et une « révolution culturelle ». En déplacement à Marseille dans le cadre du débat national sur la dépendance, François Fillon n’a pas lésiné sur les grands mots. Et de fait, avec 1,2 million de personnes concernées et un vieillissement de la population projeté (entre 2000 et 2040 le nombre de plus de 75 ans devrait être multiplié par 2,5), le chantier de la réforme annoncée en novembre et lancée depuis le début de l’année, est conséquent.

On ne s’offusquera donc pas qu’à côté d’un site internet dédié, le gouvernement ait joué la carte du « débat national » : mise en place de quatre groupes de travail regroupant élus, associations, professionnels, organisation de débats interdépartementaux  et quatre forums interrégionaux thématiques. Celui de Marseille ce mardi faisait partie de la dernière catégorie avec, face au public, nombreux, un « dialogue experts-citoyens ».

Panel de citoyens

Après les polémiques autour de la mise en scène de Paroles de Français – où Nicolas Sarkozy était interrogé par un « panel » de concitoyens triés sur le volet – on ne s’offusquera pas non plus que la dizaine d’intervenants au Palais du Pharo étaient des participants d’une « étude qualitative » de la TNS Sofres (la synthèse ici), qui fait partie du dispositif gouvernemental de concertation. « On les a contacté via l’annuaire pour demander s’ils étaient disposés à participer à des groupes de travail. Il n’y a aucune préparation, on leur en dit très peu et 4 heures de discussion s’engagent », explique Emmanuel Rivière, qui a supervisé les travaux. L’idée est que « chacun vienne avec sa propre expérience, son propre ressenti. Et après, on leur demande si certains veulent aller à un colloque inter-régional ».
Mais, entre une formation aux enjeux sommaires, un contact avec les « experts » réduit au format colloque (en 1h30 montre en main s’il vous plaît), on est loin de méthodes comme les conférences de citoyens, qui peuvent s’étaler sur plusieurs jours avec à la clé rédaction d’un avis, qui engage parfois les politiques. Même si on est selon lui « proche de ce schéma : vous avez noté que s’il y a des questions aux experts beaucoup d’entre eux ont aussi des suggestions (guichet unique, parcours d’accompagnement, normes de qualité avec des instances de surveillance…) ».

Courage, Fillon…

Quelle sera la prise en compte de toutes ces remontées ? Dans son discours de clôture, la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale Roselyne Bachelot y a fait de nombreuses références. Reste qu’au delà de l’expérience plus qu’en demi-teinte du Grenelle de l’environnement, dont le « détricotage » a été largement dénoncé, la pratique du débat public du gouvernement a de quoi laisser songeur. Par le cloisonnement tout d’abord, qui s’il peut être pratique pour les organisateurs n’en est pas moins frustrant pour tous les autres : pour parler du point crucial des moyens et du financement, prière d’aller à Strasbourg pour le colloque inter-régional sur ce sujet, s’est vu signifier une spectatrice.
Le débat avec les médias n’a pas eu davantage d’égards. Accompagné de son habituel dispositif de sécurité, d’un blocage du quai de Rive Neuve et d’une soudaine envie des autorités de réprimer le stationnement anarchique autour du Pharo, le premier ministre n’est resté que le temps de son discours (environ 30 minutes), se défilant ensuite bien vite dans sa berline pour rejoindre son Falcon. Bonjour le bilan carbone de la dépêche AFP sur l’exclusion de toute augmentation générale de la CSG et du recours à une assurance obligatoire, les deux éléments qu’il était venu distiller…

Quant à Roselyne Bachelot, son point presse au pas de charge a eu le don d’énerver notre confrère spécialisée sur le sujet, qui l’interrogeait justement sur les moyens, entre l’impossibilité de rebondir et l’esquive de l’avion qui va partir :

« Comment parcourir le dernier chemin de sa vie : ce débat ne concerne pas seulement les personnes âgées, ce débat ne doit pas être occulté, passé sous silence. C’est un débat intergénérationnel, et il ne pouvait pas se régler dans l’isolemement d’un bureau ministériel ». Encore un effort alors monsieur Fillon…
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Commentaires

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  1. Alain Le Lougarou Alain Le Lougarou

    Que de gaspillage d’argent public tous ces déplacements de ministres et sous ministres!Tout cela pour occuper le terrain médiatique.Les ministres peuvent très bien communiquer depuis leurs ministères respectifs.Toutes ces mises en scène indignent les contribuables électeurs.

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  2. Casanovette Casanovette

    Comment parcourir le dernier chemin de son mandat : volez en Falcon ! … Au demeurant, seul moyens pour tous les insipides, de donner à leur action … un peu de hauteur …

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  3. Liseron duveteux Liseron duveteux

    Très chère Casanovette,
    On peut très bien voler en Falcon,sans être un faucon,surtout quand on est un vrai …!

    C’est pour rire.

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