Face à la recrudescence du Covid-19, Marseille se met à l’heure anglaise

Actualité
le 10 Jan 2021
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La Ville entend réagir à l'annonce de la découverte d'un foyer épidémique du variant anglais du Covid-19 à Marseille. Les marins-pompiers ont réalisé des tests environnementaux à proximité des lieux de résidence des personnes en contact avec cette famille venue d'Angleterre.

Face à la recrudescence du Covid-19, Marseille se met à l’heure anglaise
Face à la recrudescence du Covid-19, Marseille se met à l’heure anglaise

Face à la recrudescence du Covid-19, Marseille se met à l’heure anglaise

L'enjeu

La Ville veut participer à la lutte contre la propagation du virus notamment grâce aux moyens développés par le bataillon des marins-pompiers qui testent les environnements immédiats des clusters.

Le contexte

Un foyer épidémique de personnes atteintes du variant anglais du Covid-19 a été découvert à Marseille. Les différentes personnes en contact avec ce "cluster familial" ont été testées et isolées.

La traque a démarré. Depuis hier, Marseille est un des points sensibles de la “nouvelle” épidémie de Covid-19. Celle qui concerne la propagation du variant anglais dont un foyer épidémique a été détecté cette semaine, comme l’a annoncé l’agence régionale de santé (ARS), ce samedi. “Il s’agit d’une famille résidant en Angleterre venue passer les fêtes en famille à Marseille, raconte le contre-amiral Patrick Augier, commandant des marins-pompiers de Marseille. Parmi les 46 personnes en contact dans le cadre de ce cluster familial, 23 personnes ont été testées positives au Covid”. Parmi celles-ci, selon l’AFP, sept au moins seraient porteuses de la souche anglaise.

Cette situation sanitaire préoccupante a justifié, selon le préfet Christophe Mirmand, l’avancée du couvre-feu de 20 à 18 heures dans les Bouches-du-Rhône. Face à ce rebond épidémique, la Ville de Marseille veut développer sa stratégie propre, en lien avec les autorités médicales. Le maire Benoît Payan, flanqué de ses adjoints à la santé et aux marins-pompiers, entendait exposer cette politique volontariste de la Ville, lors d’une conférence de presse, organisée ce dimanche à la caserne de Plombières (3e). “En réalité, que le couvre-feu soit à 18 heures et 20 heures, cela ne change pas grand chose, estime Michèle Rubirola, désormais première adjointe déléguée à la santé. Ce qu’il faut, c’est tester, tester, tester”.

Test sur site, dès 5 heures du matin

C’est ce qu’a entrepris de faire le bataillon des marins-pompiers, dès potron-minet, ce dimanche. “Nous sommes partis dès 5 heures du matin tester les différents sites qui nous avaient été communiqués par l’ARS comme étant les lieux de résidence des différents cas contacts de ce cluster familial, raconte Alexandre Lacoste, l’ingénieur qui dirige le Comete, pour Covid Marseille environnemental testing expertise. L’idée était de repérer la présence de virus dans l’environnement immédiat de ces lieux”.

“Ces investigations supplémentaires ont permis de découvrir deux personnes positives au Covid sur les 30 personnes testées sur ce site”, explique Benoît Payan. Les prélèvements sont ensuite envoyés à l’institut hospitalo-universitaire du professeur Didier Raoult, pour qu’un séquençage du virus puisse y être effectuée. Pour l’heure, on ne sait pas si ces deux nouveaux cas relèvent du variant anglais.

“Marseille est une ville portuaire, dotée d’un aéroport international, poursuit le maire. Je demande à l’État de mettre en place des mesures drastiques à l’entrée et sortie de notre territoire pour lutter contre la propagation du virus”.

Apprendre à vivre avec les mutants

“Il existe désormais deux variants supplémentaires, l’un découvert en Angleterre, l’autre en Afrique du Sud. Nous allons devoir apprendre à vivre avec les mutants, formule Michèle Rubirola. Je me suis entretenue à ce propos avec Didier Raoult qui a très tôt mis au jour l’existence de ces variants. Nous savons d’ores et déjà qu’il est plus contagieux, qu’il toucherait plus les jeunes”. La Ville souhaite donc participer à la lutte contre la propagation de l’épidémie, en testant, en participant “dès que possible” à la campagne de vaccination et en associant les moyens des marins-pompiers aux services d’enquête épidémiologiques mis en place par les autorités médicales.

Depuis janvier 2020, le Comete est en capacité de procéder à des tests à la fois dans les eaux usées mais aussi sur les surfaces. “Nous savons que ce virus est principalement manuporté, affirme Alexandre Lacoste, du Comete. Une personne infectée en a sur les mains et peut en disséminer sur les surfaces avec lesquelles elle est en contact. Cela peut être un bouton d’ascenseur, une poignée de porte, un interrupteur”. En plus de ces tests de surface, le bataillon peut réaliser des analyses dans le réseau d’eaux usées, permettant d’évaluer le nombre de copies de virus par millilitre de liquide prélevé. En cas de prélèvements positifs, il est alors proposé aux résidents volontaires d’effectuer des tests PCR.

Carte de propagation du virus au 7 janvier 2020, réalisée à partir des tests réalisés dans les égouts.

“3000 copies de virus par millilitre”

“Grâce aux tests réalisés dans les eaux usées, nous nous sommes aperçus un peu après le 31 décembre que nous assistions à une reprise de la circulation de l’épidémie, expose le contre-amiral Patrick Augier. Une reprise un peu rapide qui atteignait les points de concentration du pic de novembre avec 3000 copies du virus par millilitre d’eau contre 200 à 300 avant Noël”.

Ces tests permettent ainsi de réaliser une cartographie du virus et d’évaluer qu’au 7 janvier 2021, 370 établissements d’enseignements, 38 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et 23 grandes surfaces étaient situés dans dans des zones de circulation du virus modérée à supérieure.

Quant à savoir quel est le variant qui circule, il dépend cette fois-ci de la capacité à séquencer le virus pour connaître sa fiche d’identité complète. Sur ce point, c’est l’IHU qui peut apporter son expertise. Cela pourra permettre de savoir si une seconde épidémie s’ajoute à la première, avec Marseille comme épicentre potentiel.

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Commentaires

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  1. guillaume-origoni guillaume-origoni

    Bonsoir les amis : merci pour l’article qui est intéressant mais les cartes sont illisibles !

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    • Julien Vinzent Julien Vinzent

      Bonjour,
      nous avons ajouté la possibilité de cliquer sur la carte pour l’afficher en plus grand, même si cela reste limité au format d’origine !

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  2. Electeur du 4-5 Electeur du 4-5


    réaliser une cartographie du virus et d’évaluer qu’au 7 janvier 2021, 370 établissements d’enseignements, 38 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et 23 grandes surfaces étaient situés dans dans des zones de circulation du virus modérée à supérieure.

    Il faudrait pondérer par la fréquentation sur une journée de ces 3 types de sites.

    EHPAD, nb facile à cerner et relativement restreint

    Ets d’enseignement : nombreux, mais la encore une fréquentation Locale chiffrable et pas forcément démentielle.

    Gf surfaces : 23 “seulement”, mais rien qu’avec les terrasses du port, carouf le merlan ou GD littoral ou Bonneveine, Auchan St Loup et qq grandes superettes, en cumul journalier on explose ces chiffres p/r aux EHPAD ou collèges…..

    $o what …..? On n€ chang€ ri€n ?

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  3. jasmin jasmin

    On comprend que la prefecture et l’ARS hésitent à dire où se trouve le cluster “anglais” de Marseille, mais ça aiderait les citoyens à rester eux-mêmes vigilants, au lieu d’attendre qu’on vienne les tester. Cette sensation d’être infantilisé est vraiment pénible. La population à Marseille ne semble pas réaliser qu’elle vit dans une zone portuaire avec un aéroport international, et que cela veut dire qu’il faut se protéger et protéger les autres deux fois plus qu’ailleurs. On continue à voir les gens se promener sans masque ou avec le masque sous le nez ou sous le menton, juste pour pouvoir le relever si on est arrêté par la police. Si tout le monde portait le masque et respectait la distanciation et le nettoyage des mains, les contaminations seraient très fortement atténuées.
    Je suis un peu étonnée aussi de voir qu’on connait la variante anglaise depuis un moment, mais qu’il a fallu le cluster de Marseille pour que Benoit Payant dise qu’il faut que l’Etat vienne sécuriser l’aéroport de Marseille. C’est étonnant que son équipe ou la métropole n’aient pas pris les devants aussitôt qu’on a appris l’existence de la variante, et que les passagers en provenance d’Angleterre n’aient pas été testés ou en quarantaine. Je pense aussi aux irresponsables passagers Français expatriés en Angleterre qui sont venus contre les règles en vigueur en famille pour une réunion de 46 personnes, et ont fini par contaminer 22. Il faudrait qu’il y ait des punitions pour non respect de la vie d’autrui dans ces cas là. Ca en dissuaderait quelques uns avec un peu de chance.

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    • raph2110 raph2110

      C’est à l’Etat que revient la mission de faire procéder à un contrôle des voyageurs dans les aéroports. On ne peut que constater un manque d’anticipation pendant les fêtes de fin d’année, l’aéroport de Marignane était une véritable passoire, témoignages à l’appui. Difficile de comprendre les restrictions demandées aux Français, quand aucunes autres ne le sont aux frontières ; un manque à nouveau d’anticipation. Si nous sommes en guerre, alors les décisions et déclarations de nos grands stratèges nous incitent à nous interroger : quid d’un médicament adapté pour une prise en charge rapide et éviter une hospitalisation ? Aujourd’hui seul le Doliprane est préconisé. Quand on peut faire des vaccins dans un temps record on devrait être en mesure de trouver un médicament susceptible d’éviter les complications et…les hospitalisations et donc une saturation des hôpitaux. La nouvelle variante du virus est plus contagieuse et semblerait toucher davantage les enfants, quid d’une fermeture préventive des écoles sur 4 arrondissements, là où le virus est le plus présent ?
      Au regard de l’évolution de la situation sanitaire, je crains que les stratégies et les armes soient mal calibrées pour un combat de guerre, l’avenir nous le dira (peut-être ?)

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    • nicolas brun nicolas brun

      Je tique sur l’affirmation de Alexandre Coste du Comete :”nous savons que ce virus est principalement manuporté”, ça va pas à l’encontre du consensus actuel aéroporté voir aérosolisé ?

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    • RML RML

      Raphaël 2110 : a propos de votre remarque sur les médicaments. Pour un virus, il n y a souvent pas de médicament cible et réellement efficace . Pour la grippe, qui peut aussi tuer, il y a le vaccin, paracetamol, et c est a peu pres tout. Nous sommes dans la même configuration.

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  4. Kitty Kitty

    Je constate que Marseille dispose de grands atouts pour proposer une stratégie de lutte contre la pandémie innovante (sans remettre en cause la campagne de vaccination). Grâce aux marins pompiers et aux compétences exceptionnelles de l’IHU Marseille a la capacité de mettre en place de manière ciblée la stratégie prônée de puis le début par D. Raoult : tester, isoler, diagnostiquer, traiter. Pourquoi en parle t-on si peu ???

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    • Alceste. Alceste.

      Deux petites remarques , le fait que les marins pompiers soient des militaires donnent des atouts à Marseille. Ils font le boulot et sans passer leur temps à polémiquer comme beaucoup dans Marseille à l’intérieur et à l’extérieur du monde médical .
      Raoult , n’est pas l’inventeur de ce quadriptyque que vous évoquez . De plus le mot traiter ne m’évoque rien. A t’il un traitement démonté , efficace ?

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  5. jasmin jasmin

    Je viens d’entendre Rubirola sur la TV nationale donner son opinion “en tant que personnel soignant, car je suis avant tout médecin” sur l’inefficacité d’un passage de couvre-feu à 18h au lieu de 20h, et sur celle du confinement de Marseille. Comment est-elle devenue de médecin généraliste fausse maire, puis ex-maire nouvelle adjointe chargée des ? (questions de santé?), puis spécialiste en infectiologie et virologie au même titre que Dr Fauci aux Etats-Unis ou Dr Salomon en France, ou comité scientifique en charge de la pandémie en France? Elle est certainement un medecin généraliste qui fut très soucieuse de ses ex-patients, très proches d’eux et dévouée. Ca ne la transforme pas dans tous les rôles cités, et il me semble que c’est un abus de pouvoir d’énoncer du poste de pouvoir où elle est, que d’ailleurs les Marseillais ne l’ont pas élue pour, des opinions qui vont aller contre les propositions de comités scientifiques, et surtout ne proposant rien à la place.
    Il me semble qu’il aurait été plus entendables et correspondant à son rôle et son rang, d’encourager chaleureusement et fortement les Marseillais à porter “religieusement” le masque dans les transports publics où on est si entassé, et au bureau avec les collègues. Elle pourrait rappeler que quand on descend du bureau dans la rue pour fumer pendant sa pause avec plusieurs collègues, ce n’est pas le moment quand on a enlevé le masque pour fumer, de se mettre à 20 cm les uns des autres pour papoter. Elle pourrait rappeler que pendant les réunions d’amis ou de famille, il faut utiliser de tous ses moyens pour garder une distance importante entre membres, si possible le faire en peu de temps et à l’air libre si on n’a pas de masque.
    Elle pourrait rappeler l’état d’urgence des unités de soins intensifs des services de santé à Marseille pour inciter la population à limiter les déplacements, limiter les réunions, leur dire ce que ça veut dire des urgences saturées. Elle est encore bien aimée, on l’écoutera dans un domaine d’empathie d’ex-médecin. Elle pourrait faire le tour des quartiers en difficulté en gardant le masque et la distance, et les encourager de loin sur place. Elle pourrait demander aux personnes qui tiennent des stands sur les marchés de porter tout le temps un masque, ainsi que la population. Son mot d’ordre devrait être “masque, masque, masque” et distance (et nettoyage des mains évidemment, mais ça tout le monde l’a compris).
    Elle pourrait aussi se démener à gérer avec les services de l’Etat la sécurisation de l’aéroport de Marseille et des points d’arrivée. Ils l’écouteront.

    Autant on comprend que le créneau 18h-20h sert à rentrer chez soi et faire les courses, donc laissons les gens aller au travail et rentrer, autant refuser aussi le confinement momentané pendant la variante anglaise hyper contagieuse quand la situation est aussi dramatique, c’est irresponsable. J’avais plus que des doutes sur ses capacités à être maire, et elle l’a prouvé et dite elle-même, maintenant j’ai plus de gros doutes sur sa capacité à jouer au médecin en chef des services d’infectiologie de la ville, et il me semble que soit il faut qu’elle parte, soit il faut la canaliser encore une fois en la mettant dans un rôle moins visible. Tout d’un coup, elle a retrouvé la capacité à prendre la parole en public et ce n’est pas le moment. Elle a toujours un temps d’écart.

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    • Alceste. Alceste.

      C’est l’éternel problème des éternels soixante huit tard , même si M.RUBIROLA est un peu décalée
      L’horloge s’est arrétêe le 18 aout 1969 à Woodstock qui musicalement était génial , mais pour le reste………..

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  6. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Je suis d’accord sur l’irresponsabilité de cette famille d’expatriés qui est venue ensemencer tous ses proches avec le variant anglais du virus : à l’évidence, en matière de gestes barrières, c’était le genre “m’en fouti”.

    Mais il faut se garder de penser que le mal ne vient que d’ailleurs, et que tous nos maux sont liés à ceux qui débarquent (certes sans contrôle, ce qui n’est pas entendable) à Marignane. Je constate tous les jours que le respect des gestes barrières, dans la rue, dans les magasins et partout, est très aléatoire ici.

    Le port du masque est parfois si n’importequoitesque que je me demande si l’ex-porte-parole du gouvernement, la célèbre Sibeth Ndiaye, n’avait finalement pas raison quand elle disait que c’était difficile de le mettre ! Et je ne compte plus les personnes âgées – supposées les plus fragiles devant la pandémie – qui le portent (quand elles le portent) sous le nez ou sous le menton, ce qui ne sert à rien à part le souiller inutilement.

    Soyons un peu disciplinés, b.rdel !

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  7. BRASILIA8 BRASILIA8

    la même Mme Rubirola qui a tout fait pour que le marché de Noël et des santons se tiennent la même qui il y a 48h protestait avec MR Muselier contre le couvre feux à 18h00 !!

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  8. Alceste. Alceste.

    Il faut se rappeler que les mêmes ne voulaient aucun contrôle envers les restaurants et autres établissement , avec la madone de St Louis à la tête de tout ceci.

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  9. julijo julijo

    A croire que l’incertitude, les revirements, les atermoiements, bref l’attitude du gouvernement est contagieuse…et pollue notre nouvelle équipe municipale….
    il est désolant de ne pas avoir d explications convaincantes, d’informations sérieuses. Mais bon. c’est le cas depuis que ce fichu virus est apparu, on devrait être habitué.
    Pour reprendre ce que notait Electeur du 8e, un peu plus haut, oui.
    SOYONS NOUS MEMES DISCIPLINES, b….
    Ecartons nous des gens qui ne mettent pas le masque correctement, boycottons les endroits à risque si nous le pouvons, la distanciation nécessaire est pesante, mais elle n’est pas létale, le virus, souvent oui.

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  10. MarsKaa MarsKaa

    Comment peut-on encore faire la retape de ce type qui a très tôt dit que ce n’était “qu’une grippette”, que le virus “ne passerait pas l’été”, et qu’il “n’y aurait pas de 2e vague” parce “qu’on en a jamais vu avec les virus respiratoires”. Et je passe sur le mensonge d’un “traitement qui fonctionne”.
    Michelle Rubirola n’est décidément pas au niveau de sa fonction.

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