Du rififi dans la majorité au conseil régional

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le 4 Fév 2013
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Du rififi dans la majorité au conseil régional
Du rififi dans la majorité au conseil régional

Du rififi dans la majorité au conseil régional

La sanction a mis quelque temps à tomber, mais le conseiller régional Luc Léandri s'est finalement vu retirer fin janvier sa délégation au handicap et à la dépendance. Ce membre du Parti de gauche avait poussé sa désapprobation du budget de l'institution jusqu'à voter contre, profitant de la liberté laissée par son groupe.

L'adoption le 14 décembre de cet exercice 2013 – qualifié par le président socialiste Michel Vauzelle de "très difficile à élaborer" – avait également été marquée par les abstentions de trois élus Front de gauche et du quart des écologistes. "La vote du budget est un acte politique majeur, par sa décision Luc Léandri s'est donc placé de lui-même en dehors de la majorité, donc de l'exécutif", nous confirme le conseil régional.

Michel Vauzelle avait déjà sévi en retirant ses fonctions à Sébastien Jibrayel, mais l'incident s'apparentait davantage à un imbroglio. Celui-ci est bien plus significatif et met en lumière des dissensions autour d'une politique régionale qui prend selon Luc Léandri "la voie de l'austérité". L'élu varois dénonce un budget "construit par des techniciens pour satisfaire les critères des agences de notation", suite à l'emprunt obligataire lancé par le conseil régional.

Le Front de gauche demande à Vauzelle de reculer

Au groupe Front de gauche, loin de désavouer ce dernier, on prépare une lettre au président pour lui demander de revenir sur sa décision. "La sanction est pour nous à l'encontre de l'ensemble du groupe, qui a travaillé et fait des propositions qui n'ont pas été retenues, même si la copie votée avait évolué depuis celle qui nous avait été présentée en septembre", justifie Jean-Marc Coppola, vice-président PCF délégué aux lycées.

L'élu marseillais reconnaît que "c'est l'usage, la règle" de considérer le vote du budget comme un acte fondateur d'une majorité, "mais cela fait partie des choses qu'il faut rénover. On ne peut pas parler de démocratie et avoir une position aussi autoritaire. [L'exécutif] ferait mieux de travailler sur des solutions et la manière de prendre en compte ce que peut dire une composante de la majorité." Luc Léandri, sans vouloir "se poser en martyr car j'assume mon vote", s'étonne de "ne pas avoir été reçu en entretien par le président ni son directeur de cabinet pour en discuter".

2014, nouveau budget et année électorale

Alors que Michel Vauzelle annonçait à La Provence "qu'il faudra faire plus d'efforts pour l'exercice 2014", la discussion promet d'être encore plus musclée. "Après un gel en 2013 des dotations de l'Etat, celles-ci devraient baisser de plusieurs dizaines de millions d'euros", souligne Luc Léandri. "En 2014, si on n'arrive pas à faire pas bouger les lignes, la seule solution sera de tous voter contre de ne plus avoir de délégation ?", s'interroge Jean-Marc Coppola. D'autant plus qu'à la faveur des démissions des socialistes Patrick Mennucci et Marie-Arlette Carlotti, le groupe écologiste a été renforcé de deux élus qui suivaient sur la liste des régionales 2010.

Cet épisode illustre aussi des tiraillements internes au Front de gauche autour de l'attitude face à la nouvelle majorité de gauche à Paris. "Ceux qui ont voté pour pensent qu'on peut encore faire bouger les choses, je suis pour ma part dans la perspective que les choses vont aller de mal en pis", analyse Luc Léandri, qui nie toute "logique de positionnement" dépassant le budget. Mais, dans un communiqué, le Parti de gauche Paca lie la question à la "politique social-libérale du gouvernement". Pour lui, la position de Michel Vauzelle "démontre un peu plus la nécessité de listes autonomes du Front de gauche, élargie à tous ceux qui refusent la spirale de l'austérité qu'elle soit appliqué dans notre région ou au gouvernement".

Traduction de Jean-Marc Coppola, qui ne nie pas "des différences de stratégie" en dépit de son soutien à Luc Léandri : "De toute façon, avec les municipales et les européennes de 2014 et compte tenu de la politique du gouvernement, il va falloir se démarquer alors autant le faire maintenant". L'important pour Michel Vauzelle étant qu'ils ne soient pas trop nombreux à se démarquer avant le vote du prochain budget, en décembre 2013…

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Commentaires

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  1. Benjamin Benjamin

    La position de Léandri est quand même hallucinante: le vote du budget est toujours considéré comme un vote de “confiance” dans l’exécutif d’une collectivité. Il fait partie de l’exécutif et vote contre: il vote contre lui-même en fait…

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  2. Guerinicasuffit@gmail.com Guerinicasuffit@gmail.com

    Y’a que Nono qui a pas de problèmes pour son budget,tous bien sage.Le PCF préfère la gamelle

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  3. Anonyme Anonyme

    Pour que Léandri fasse le canard (de Camargue) il lui faut comme ses collègues Front de Gauche et PC au CG13 l’argent des poubelles des Guérini ? plus de marchés pour le Berim ?

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  4. touka touka

    et voici vauzelle dans ce qu il est,refusant le debat par peur,autoritaire car sans autorite,mesquin car sans envergure
    maintenant nous allons voir comment les elus front de gauche vont se positionner
    pleurnichereont ils avec le lache soulagement de se debarrasser d un leandri ou seront ils dignes en constatant que par cet acte d un autre temps leurs delegations n ont plus le meme sens
    et que vauzelle n a pas a choisir les bons et les autres
    une lettre c est bien mais si cela ne suffit pas la question des delegations doit etre posee meme si elle a des dimensions finacieres et d ego

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  5. Elle Elle

    On a vu un Vauzelle de combat à la Voix est libre samedi. Il sait bien que s’il lâche la bride, chacun des élus se verrait à sa place. Aussi, il fait preuve d’autorité et sanctionne. Il laisse même plâner le doute sur sa reconduction. S’il ne le faisait pas, la région serait surement perdue, mais pas forcément pour tout le monde. Mennucci règne encore par élue vauclusienne interposée. Allemand a repris du poil de la bête et Alfonsi s’y voit. Morel se dit pourquoi pas moi. Guérini a ses troupes que Marie-Arlette il n’y a pas longtemps avait mis en ordre de marche avec la fameuse lettre de remise au pat signée au bateau bleu avec quelques élus.

    Bref tout fait Pataquès si on enlève la clé de voute Vauzelle

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  6. touka touka

    mon commentaire censure ?

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  7. Manipulite Manipulite

    Logique :quand on vote “contre” un budget on ne fait plus partie de la majorité.L’abstention devrait être sanctionnée de la même façon.
    Les communistes et les verts veulent le beurre et l’argent du beurre y compris les nombreux avantages de leurs fonctions (vice-présidences, délégations…)tout en crachant sur la majorité.
    Ouste !

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