En vue des JO, le club de canoë-kayak de Mazargues doit quitter la base du Roucas

Esquimotage
Bref
le 27 Mar 2018
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Les jeux olympiques de 2024 sont encore loin, mais on commence déjà à en percevoir les effets. Alors que les épreuves de voiles se joueront, dans six ans, sur la base nautique du Roucas blanc, le club Marseile-Mazargues canoë-Kayak (MMCK) doit d’ores et déjà plier bagages et retrouver la base de l’Huveaune, qu’il a quitté depuis 2009. Si celle-ci a été rénovée entre temps, elle est moins adaptée aux besoins du club et ne permet de stocker que 130 bateaux contre 450 au Roucas, dénoncent les kayakistes dans La Provence.

“C’est une magnifique base, mais malheureusement pas fonctionnelle pour notre activité, regrette Albert Tobellem, président du club. Il faudrait que l’on choisisse entre la compétition et le kayak de mer. Mais c’est impossible car les deux sont liés”. Le club, qui est en autre celui de Denis Gargaud Chanut, champion olympique à Rio en 2016, est sommé par la Ville de quitter les lieux dès cette fin de semaine, en vue des World cup series de juin prochain, une compétition de voile attendue comme un test grandeur nature avant les JO. Mais les membres du MMCK se disent prêts à résister tant qu’une solution adaptée ne leur sera pas proposée.

Interrogé par La Provence, l’adjoint à la mer Didier Réault affirme que le club n’est pas mis “à la rue”, mais dispose “de nouveaux locaux que beaucoup d’associations aimeraient avoir” . “Nous avons les JO comme intérêt supérieur, et on ne peut pas accéder à toutes les demandes”tranche-t-il.

Source : La Provence

Commentaires

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  1. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Encore un exemple, s’il en était besoin, que la mairie n’a rien à carrer des besoins des habitants de Marseille : pour elle, “l’intérêt supérieur”, ce n’est pas la satisfaction de ces besoins, mais les belles images à la télévision. Belles images qui contrastent un peu, tout de même, avec le classement de la ville dans tous les palmarès publiés par les magazines où, quel qu’en soit le thème, nous collectionnons les dernières places (sauf pour le poids des impôts locaux et la durée annuelle d’ensoleillement).

    Donc, on résume : les JO plutôt que la pratique du kayak, le CNM plutôt que des piscines pour tout le monde, le téléphérique plutôt qu’un réseau de transport collectif adapté à la ville, le Tour de France plutôt que des pistes cyclables, un beau stade plutôt que des écoles…

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    • LN LN

      Merci Electeur du 8e, c’est un très beau résumé.
      Attendons la surprise d’une bonne grève des éboueurs (parce que oui on y aura droit !) installée dans la durée un peu comme pour l’America cup (je crois) qui était allée finir sa course du côté de Barcelone : les suisses n’avaient pas trop apprécié semble-t-il.
      Comment la nullicipalité va-t-elle réagir/céder pour cet intérêt supérieur ?

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    • Tarama Tarama

      C’est d’autant plus ironique que le MMCK compte dans ses rangs de nombreux médaillés, dont un champion olympique…

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  2. Olivier Olivier

    Je n’ai rien à ajouter malheureusement. Utilisateur très régulier du stade nautique du Roucas Blanc, dans une activité sensible et unique sur Marseille, puisque la structure permet à des personnes handicapées de naviguer seules si elles le désirent . Nous ne sentons pas de soutien et attendons avec anxiété de savoir à quelle sauce nous allons être mangés.

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  3. Assedix Assedix

    @ électeur du 8e: c’est sans doute parce que je suis un fervent partisan des Jeux Olympiques, mais je vous trouve un peu dur, pour le coup. Certes, on reste dans la politique de l’événementiel, mais tout de même, accueillir la voile olympique à Marseille, ce n’est pas du même ordre qu’organiser une course de patins à glace à Bargemon ou financer un Grand-Prix dans le Var.
    Alors qu’on réorganise la base du Roucas-Blanc pour l’occasion, cela ne me paraît pas scandaleux.

    Par ailleurs, la base de l’Huveaune qui leur est proposée n’est pas très loin et j’ai quand même l’impression que le président y met de la mauvaise volonté quand il dit qu’ils ne pourront pas continuer à assurer leur deux activités. Pour ma part, je n’avais jamais entendu parler du mmck (ce qui n’est pas étonnant vu que d’après leur site web ils ne pratiquent pas la location mais fonctionnent uniquement sur la base d’une adhésion annuelle) et je suis une peu surpris qu’ils aient besoin de stocker 450 bateaux.

    Pour ce qui

    Personnellement, je connaissais pas le mmck et je constate sur leur site qu’ils ne pratiquent pas la location mais exigent une adhésion à l’année (à des tarifs raisonnables, en revanche, ce qui n’est sûrement pas le cas de toutes les associations de rameurs du quartier;-) )

    Ensuite, on leur propose de s’installer sur la base de l’Huveaune qui ne paraît pas si mal pour la pratique de loisir

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    • Assedix Assedix

      J’ai oublié de supprimer les trois derniers paragraphes avant d’envoyer mon message. Pardon.

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    • Court-Jus Court-Jus

      Qu’on soit pour ou contre les JO, laisser 10 jours à un club de cette envergure pour déménager sur un site qui n’est pas adapté, c’est au minimum scandaleux. Les JO comme intérêt supérieur n’empêchent pas une bonne gestion du dossier, c’est à dire une recherche de solution concertée, pas un recommandé avec un délai ridicule …

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    • Tarama Tarama

      On leur a fait une belle base… pas adaptée à leurs besoins. Tellement Marseille.

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    • Assedix Assedix

      @court-jus: vous avez raison, mais plusieurs choses me chiffonnent et me laissent penser que la bonne foi du président du MMCK n’est pas totale dans ce dossier.

      D’une part, comme il le reconnaît, le retour de son club à la base de l’Huveaune était acté depuis le départ.
      D’autre part, que les spécialistes de ce sport me corrigent si je dis n’importe quoi, mais il me semble que 450 bateaux pour 280 licenciés ça fait tout de même beaucoup et qu’il ne doivent pas tous aller à l’eau tous les jours, il devrait donc y avoir moyen d’en stocker quelques uns un peu plus loin si c’est vraiment le noeud du problème.
      Pour ma part, la lecture des deux articles (la provence et marsactu) me donne quand même l’impression que les membres du MMCK ont pris goût au bord de mer et se font prier pour laisser la place.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Je ne suis pas hostile par principe aux JO, à condition qu’ils apportent quelque chose et non qu’ils en enlèvent. Dans une ville où tout manque, ce n’était peut-être pas une priorité.

      Quand je lis le point de vue d’un spécialiste selon lequel “on ne peut plus renoncer aux JO, mais il faut être honnête. Il y a des choix à faire, peut-être au détriment d’investissements dans la santé ou l’éducation”, permettez-moi de frémir (http://www.lemonde.fr/sport/article/2018/03/15/paris-2024-je-ne-crois-pas-a-des-jo-d-ete-a-moins-de-10-milliards-d-euros_5271416_3242.html).

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    • Assedix Assedix

      Certes il y a tout lieu de s’inquiéter des dérives budgétaires qui entachent chaque édition des JO mais mon propos était simplement de proposer une autre lecture de la situation présentée dans l’article.
      Il me semble qu’une fois n’est pas coutume, ce n’est pas la mairie qui déconne mais qu’il s’agit plutôt d’une association qui cherche tous les prétextes pour ne pas renoncer à un privilège qui lui avait été accordé à titre temporaire.

      Bien sûr que venant de Didier Réault (qui était tout prêt à accorder un an de rab aux récalcitrants de la Pointe-Rouge) un tel empressement à faire de la place sur le front de mer a de quoi étonner, mais d’un autre côté qu’une association sportive se dise “prête à résister” simplement parce que l’équipement octroyé par la mairie ne lui plait pas, c’est quand même légèrement gonflé.

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  4. LaPlaine _ LaPlaine _

    Au-delà de la nécessité, c’est la manière et le timing qui peuvent être pour le moins surprenants. De nombreux autres dossiers d’une urgence absolue ne sont pas traités à Marseille mais là la réactivité nullicipale est exemplaire…

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  5. barbapapa barbapapa

    Les Jeux Olympiques vont être l’excuse suprême de Réault et consorts pour leur main basse sur le littoral, un peu comme le plan Vigipirate a servi et sert toujours pour expulser les marseillais des 7 à 10 kms d’accès à la mer de la digue du large.
    On sent venir une expropriation des baigneurs de la plage Prado Nord contiguë de la base du Roucas, et ils ont déjà projeté un gros et sale coup : privatiser une des 4 dernières plages publiques du Prado !!!…

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  6. akosh131 akosh131

    @Assedix
    Je vous précise un peu le fonctionnement du club. Comme dans toute chose, il vaut mieux éviter de s’exprimer quand on ne connait pas son sujet.
    Le club a 2 activités : une activité de mer loisir, et une activité de compétition en eaux vives.
    Dans le 1er cas, tous les adhérents ont un bateau. Il est sans doute difficile dans une ville comme Marseille de stocker son propre bateau, pour le transporter à chaque sortie. Sachant qu’il n’y a pas vraiment de parking dédié au club sur la nouvelle base de l’Huveaune, cela parait impossible à gérer.
    Dans le 2ème cas, chaque jeune a un bateau par activité. Il y a le kayak slalom, et le kayak de descente. Soit déjà 2 bateaux par personne. Auxquels s’ajoutent certains bateaux plus spécifiques comme des canoës slalom, ou des kayak biplaces.
    Au final on arrive rapidement à près de 400 bateaux qui, même si ils ne sortent pas tous les jours, sont régulièrement utilisés en compétition ou à l’entrainement.

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    • Assedix Assedix

      @akosh131: vous écrivez: “Comme dans toute chose, il vaut mieux éviter de s’exprimer quand on ne connait pas son sujet”. Le hic, c’est que j’aime bien réagir aux articles que je lis. Je continuerai donc à le faire tant que Marsactu nous en offre la possibilité même si, autant prévenir tout de suite, je ne suis spécialiste de rien. Libre à vous de zapper mes commentaires.

      Sur le fond, merci pour vos lumières concernant le fonctionnement de ce club de canoë-kayak. Je comprends donc que le stockage des bateaux n’est pas un prétexte mais constitue bien le fond du problème.
      J’espère donc de tout coeur que des spécialistes en solutions de stockage pourront vous venir en aide pour que votre club puisse continuer à fonctionner sur la base de kayak rénovée à cet effet.

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  7. akosh131 akosh131

    @Assedix
    Le problème principal est que l’architecte qui a lancé ce projet n’a pas du tout analysé les besoins du club. Nous nous retrouvons donc pour une activité de plein air avec 900m2 de bureau, et un espace de stockage réduit à 30%.
    Sans parler de la nécessité pur les jeunes de traverser l’espace bureau du vestiaire aux douches, et de la salle de musculation avec un plafond à 1m90 pour des machines à 2m20, et de l’absence de places de parking pour les véhicules et remorques (le promoteur a préféré les vendre aux résidents de l’immeuble pour leur seconde voiture).
    Une demande a été faite pour utiliser temporairement le gymnase qui est à l’abandon depuis 10 ans, en attendant des aménagements. C’est le seul point bloquant à mon sens.
    Pour la location de bateaux, c’est une hypothèse que l’on a déjà évoquée. C’est à l’étude on va dire.

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