Le président de la Cour des comptes destitue la présidente de la chambre régionale

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Bref
le 26 Juin 2025
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Le président de la Cour des comptes destitue la présidente de la chambre régionale
Le président de la Cour des comptes destitue la présidente de la chambre régionale

Le président de la Cour des comptes destitue la présidente de la chambre régionale

Cela ressemble à une tempête dans le monde feutré de la magistrature financière. Ce jeudi, le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a annoncé la destitution de Nathalie Gervais, la présidente de la chambre régionale des comptes (CRC), l’instance déconcentrée qui passe au crible les finances publiques des collectivités. “C’est sa décision, indique le président de la Cour. Une décision qui n’est pas facile à prendre, que ce soit pour elle ou pour moi. Elle est prise tranquillement pour que les choses puissent fonctionner au mieux.

Cette décision plutôt rare est intervenue il y a deux jours. Pierre Moscovici la justifie par “des questions d’administration et de management qui pouvaient être rectifiées“. Là encore, les termes choisis masquent l’ampleur de la crise interne entre la magistrate et ses équipes. “La présidence d’une CRC demande des qualités de management, d’humain, qui n’étaient pas toutes réunies, poursuit le président. Cette conclusion commune en a été tirée.” Là encore, les mots sont choisis, mais font mal.

La magistrate était arrivée de Corse en novembre 2022 pour succéder à Nacer Meddah. Précédée d’une réputation de raideur qui contrastait avec la rotondité de caractère de son prédécesseur. Pierre Moscovici écarte tout motif politique à cette destitution : “Les motifs sont strictement internes à la CRC. Certains seront tentés d’y voir une décision politique, c’est faux. Depuis cinq ans que je suis à la Cour des comptes, je n’ai jamais censuré ou corrigé un rapport. Si je suis venu ici, c’est pour délivrer un message de confiance aux équipes.” Nathalie Gervais avait notamment piloté un rapport “au fil de l’eau” sur le plan Marseille en grand, en copilotage avec la Cour des comptes. La sévérité de ses conclusions avait été peu appréciée tant à la Préfecture qu’à la mairie de Marseille.

Pour l’heure, un binôme va prendre la succession de la présidente destituée en attendant la nomination d’un ou d’une nouvelle présidente, qui devrait être opérationnel en septembre. “Je veillerai à nommer une personne qui a toutes les qualités requises pour continuer à ce que cette chambre soit forte et pour éviter les difficultés qui ont pu se reproduire, poursuit Pierre Moscovici. C’est une parenthèse qui s’ouvre, mais qui ne remet rien en cause à la CRC.”

Avec Romain Zanol

Benoît Gilles
Journaliste

Commentaires

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  1. BRASILIA8 BRASILIA8

    “La sévérité de ses conclusions avait été peu appréciée tant à la Préfecture qu’à la mairie de Marseille.”
    Depuis quand un rapport doit plaire au Préfet et au Maire ?

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  2. julijo julijo

    Bon si Moscovici le dit…on va le croire : aucun motif politique .
    Est il réellement crédible ?
    Une destitution à ce niveau là n’est pas anodine….

    La question posée ci-dessus par Brasilia8 restera entière.

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  3. EDorier EDorier

    Etrange article qui fait la part belle aux analyses psychologiques (?) et se conclut par la vision unilatérale de Pierre Moscovici.
    Une “réputation” de raideur” expliquerait in fine la destitution de Mme Gervais ? raideur ou droiture ? ou courage de toute l’équipe de la CRC ? Celui de décrypter, après de nombreuses auditions et réunions, le fait que le plan Marseille en grand n’en est pas un … issu d’un discours présidentiel, mais plutôt un “vision” et un “label”, les collectivités étant priées de le remplir avec leurs projets pré-existants.
    Espérons que MARSACTU aura le courage de mener une véritable investigation, comme l’a fait l’équipe de la CRC pour son rapport percutant, nourri et nuancé.
    L’importance de contre-pouvoirs sérieux, outillés, impartiaux et argumentés et de ce fait autorisés à diffuser publiquement des analyses critiques de politiques publiques (après validation contradictoire) est le socle de la démocratie. ED

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  4. jean-marie MEMIN jean-marie MEMIN

    Contre-pouvoir quant tu nous tiens, ce n’est pas dans une démocratie…?

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  5. serge blanc serge blanc

    On espère de Marsactu un article plus documenté et plus argumenté, un beau travail de journalisme.

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