UNE POLITIQUE ECONOMIQUE POUR MARSEILLE

Billet de blog
le 1 Mar 2020
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Les élections municipales ont lieu demain

NOUVELLES IDENTITÉS, NOUVEAUX ENJEUX

UNE POLITIQUE ÉCONOMIQUE POUR MARSEILLE

Le libéralisme dominant dans notre pays pourrait finir par nous faire oublier qu’il est nécessaire d’élaborer une politique économique véritable pour la ville et pour la métropole. L’économie ne peut être considérée comme la chasse gardée des entreprises, comme un champ dont ils soient les seuls décideurs.

Qu’est-ce qu’une politique économique ?

De quoi est faite une politique économique ? D’abord, il s’agit d’élaborer un projet, de se donner, en quelque sorte, un horizon. Une politique économique se fonde sur l’expression d’un certain nombre d’objectifs, qui donnent une direction vers laquelle s’orienter et qui donnent une signification à l’économie entreprise par la ville. On pourrait imaginer, ainsi, quatre objectifs, qui pourraient orienter une politique économique de Marseille. Le premier est une sorte d’urgence : il s’agit de faire revenir l’activité industrielle dans la métropole. Trop d’activités ont cessé et il importe que la métropole retrouve une véritable vitalité économique en accueillant de nouvelles industries, et, pour cela, il importe qu’elle engage une activité de recherche pour découvrir de nouveaux domaines d’activité – en particulier autour de la mer et de ce que deviennent les transports maritimes et autour des nouvelles technologies de l’information et de la communication, un domaine en croissance. Le second objectif est la formation d’acteurs économiques, par la mise en œuvre d’une véritable politique de la formation professionnelle, mais aussi par l’ouverture de la formation à de nouveaux métiers et par l’engagement d’une activité associant réellement formation et recherche. Une véritable politique de l’énergie devrait être un troisième but de cette politique économique de la métropole, à la fois pour prévoir une diminution des ressources énergétiques traditionnelles et pour imaginer de nouvelle sources d’énergie, encore à découvrir, et de nouveaux usages de l’énergie. Enfin, un quatrième objectif de cette politique économique de la métropole devrait, sans doute, être une véritable internationalisation de l’activité, en retrouvant une présence et une autorité à l’échelle de la Méditerranée, d’abord, puis, sans doute, plus loin.

 

Sortir du sommeil de l’économie

Quand on réfléchit à l’économie marseillaise, on a le sentiment qu’après des époques d’intense activité, elle s’est endormie. Mais il faut que cette belle endormie finisse par s’éveiller, par retrouver. Marseille a fini, en quelque sorte, par s’endormir, dans tous les sens du terme, à la fois en perdant des activités et en perdant des emplois. Sortir du sommeil de l’économie, faire retrouver son activité à la métropole, c’est, ainsi, d’abord, ne pas se contenter du tourisme comme domaine de l’économie. On a le sentiment que Marseille, comme beaucoup de villes du Sud, finit par se contenter de servir de destination touristique au Nord. Mais le tourisme est un piège économique, car il s’agit d’une activité de la dépendance, et non d’une activité réelle. Mais, pour sortir du sommeil économique, il importe aussi que Marseille fasse retrouver sa place à l’économie dans la politique de la ville. Pour cela, il importe que les candidats à l’élection municipale expriment clairement quels sont les choix de la politique économique qu’ils proposent à la ville et à la métropole.

 

Engager une économie urbaine

Pour reconstruire une économie urbaine, il faut associer la politique économique et l’urbanisme. C’est tout l’aménagement de l’espace urbain qu’il importe d’articuler à des projets économiques, à la fois en termes de fonctionnalités, en particulier en construisant des réseaux propres au développement économique et en termes esthétiques, car la politique économique d’une ville se manifeste aussi dans la construction et l’aménagement de son paysage. Par ailleurs, une économie pour la ville est une économie qui articule l’habitat et le logement à l’urbanisme économique, et, pour cela, il faut que les habitants de la ville soient pleinement associés à l’élaboration de cette politique économique de la métropole. Enfin, une économie urbaine se pense dans le devenir de la ville dans le temps long : il ne s’agit pas de répondre au coup par coup à des demandes ou à des besoins ponctuels, mais il s’agit de penser l’économie dans un avenir éloigné. C’est le rôle de l’imaginaire dans l’économie politique, ainsi, de prévoir ce que seront les domaines d’activité de la ville et de faire des choix qui pourront être mis en œuvre dans un temps éloigné.

C’est toute une économie urbaine qu’il est ainsi urgent d’engager à Marseille.

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