La région Sud est redevenue l’épicentre de l’épidémie en métropole, comme l’été dernier

La région Sud est redevenue l’épicentre de l’épidémie en métropole, comme l’été dernier

La région Sud est redevenue le plus gros foyer de l’épidémie de Sras-cov2 en métropole, comme ce fut déjà le cas l’été dernier. Avec 370 nouveaux cas détectés sur les sept derniers jours par 100.000 habitants, la diffusion de l’épidémie y est moitié plus rapide qu’en Ile-de-France, qui arrive en seconde position. Elle est aussi trois à quatre fois plus rapide qu’en Bretagne et en Corse, régions qui ferment le classement.

Les graphiques infra illustrent bien cette évolution divergente entre les Bouches-du-Rhône et les métropoles lyonnaise et parisienne. Parmi les plus grands pôles urbains français, seule  Marseille a connu une forte reprise à l’issue des fêtes, visible autant dans l’évolution des nouveaux cas détectés que pour le nombre de nouvelles hospitalisations. Si la croissance semble désormais enrayée, sans doute temporairement, le plateau atteint reste à un niveau trop élevé pour empêcher la poursuite de l’augmentation du nombre des lits occupés, en réanimation et toutes places confondues.

Cette réalité rappelle l’intérêt qu’il y aurait de revenir à une gestion territoriale des mesures restrictives des libertés publiques, comme ce fut le cas pendant les mois qui ont encadré les deux Enfermements car, comme nous le demandions il y a plus de deux semaines : pourquoi pénaliser les Bretons quand les Marseillais font la fête ?  Encore faudrait-il pour cela que les autorités politiques fassent primer les valeurs constitutionnelles sur leur craintes personnelles de poursuites judiciaires.

Avec les vacances de février, les touristes d’autres régions risquent de revenir chez nous sains et de repartir chez eux avec notre virus, comme ce fut sans doute déjà le cas cet été. C’est pour cela qu’il est essentiel de multiplier les séquençages sur les cas testés positifs, non pour traquer un variant anglais dont rien ne prouve qu’il est réellement plus contagieux, mais pour voir comment le virus circule d’un territoire à l’autre au sein du territoire national, afin de déterminer si certaines régions mériteraient un isolement sanitaire plus strict.

Sous le masque des chiffres, quelques observations d’une balade dominicale dans la ville  (addendum du 7 février)

9h45, sur le vieux-port, où le port du masque est obligatoire depuis six mois. Comme tous les week-ends, les clients se pressent devant les étals de poissons. Deux vendeurs portent le masque. Quatorze ne le portent pas… Ils sont dehors direz-vous, en faisant fi de l’obligation préfectorale un peu à la manière de ces écrivains qui, mettant en avant leur plaisir personnel sur le respect des autres, se défendent en soulignant l’absence de refus explicite des enfants. Ils sont dehors certes, mais ils parlent fort et haranguent le chaland, qui ne se sent pas plus obligé de commercer masqué avant de repartir avec sa marchandise empostillonnée.

10h30 sur un tronçon commerçant d’une rue passante proche de La Plaine. Sur une centaine de mètres, des commerçants ont oublié le masque dans quatre boucheries/charcuteries, à la caisse de la supérette de quartier et au primeur. Souvent, le coiffeur ne porte pas non plus le masque mais c’est dimanche. Il est fermé.

16h30, place Jean Jaurès. Près de deux cent personnes se sont installées sur la place par groupe de deux, trois, cinq ou dix pour papoter et boire des coups, la majorité dans l’angle sud-est encore chauffé par le soleil couchant, dans l’étroit passage laissé aux piétons venus du Boulevard Chave, entre le mur des immeubles et les barrières de la place en travaux. Presque tous sans masque.