Pourquoi pénaliser les Bretons quand les Marseillais font la fête ?

Pourquoi pénaliser les Bretons quand les Marseillais font la fête ?

Depuis les fêtes de fin d’année, la circulation du virus SRAS-cov2 a fortement augmenté dans les Bouches-du-Rhône, nettement plus que dans les autres grandes métropoles françaises. Les nouvelles hospitalisations, comme les cas positifs détectés sont en effet en forte hausse dans le département (cf. graphiques infra), alors que la moyenne nationale montre une relative stabilité.

D’une certaine manière, c’est une bonne nouvelle pour les Français car, en moyenne, le pic épidémique que craignaient les experts sanitaires de tout poil à l’occasion des fêtes n’a pas eu lieu. L’explosion du nombre de tests réalisés avant Noël montre que la prudence et la raison ont guidé les comportements de beaucoup de monde.

Cette prudence et cette raison sont-elles aussi présentes dans le Sud ? C’est la question qu’il faut se poser, d’autant que les Bouches-du-Rhône ont déjà été à la pointe de la reprise épidémique cet été.

Dans les rues, le masque, formellement toujours obligatoire, est à nouveau largement oublié, avec l’assentiment de facto des forces de l’ordre, toujours peu promptes à faire respecter l’arrêté préfectoral. Le Préfet, comme la ville de Marseille, ont donc aussi leur part de responsabilité. Et pour ceux qui chercheraient des fausses excuses, qu’ils demandent à l’IHU la part du variant anglais dans la hausse des cas observée au cours des trois premières semaines de janvier. Car les C’est-pas-ma-fautistes verront qu’ils devront trouver une autre explication sans même que l’on ait à discuter de la pertinence de la thèse d’une plus grande transmissibilité de ce variant.

Alors que les gestes barrières sont connus de tous, que les masques et le gel ne sont pas rationnés, il serait peut-être temps que le gouvernement cesse de pénaliser le maximum de monde plutôt que de confiner ceux qui font le choix de ne pas se contraindre. Puisque le gouvernement refuse d’isoler les personnes positives tout en prétendant respecter les consignes de l’OMS (“tester, tracer, isoler”), il devrait a minima revenir à une gestion territorialisée des restrictions en fonction du degré de circulation du virus. Pourquoi pénaliser les Bretons quand les Marseillais font la fête ? Disons-le clairement : le retour de restrictions territorialisées au détriment de P.A.C.A. serait légitime

Et si le gouvernement voulait enfin revenir à une politique sanitaire rationnelle et économe des privations de libertés, il pourrait profiter de cette gestion territorialisée pour tester dans les régions les plus épargnées la réouverture des musées, des cinémas et des salles de spectacles, avec port du masque et respect d’une jauge, ainsi que la réouverture des restaurants, sur réservation et avec jauge, pour voir si ces réouvertures relancent vraiment la circulation épidémique.