A hauteur d’Homme…

Billet de blog
le 16 Juil 2019
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A hauteur d’Homme…
A hauteur d’Homme…

A hauteur d’Homme…

Le concept de fédération populaire reste sujet à interprétations. Parfois recevables et d’autres fois clairement intellectuellement malhonnêtes. On peut poser comme certains le font le débat sur la base arithmétique de l’addition des forces politiques ou des résultats électoraux. Cet argument nous l’avons déjà récusé par ailleurs en rappelant que la Politique est une histoire de dynamique. Au sens « physique » du mot. C’est une histoire de projet et d’adhésion au projet, mais aussi de propagation dudit projet.

Un projet peut il se déterminer autour d’une table ou autour d’un simple appel ? La réponse et non ! Indubitablement non ! Lorsque, dans l’histoire politique ce mécanisme fonctionnait, c’est qu’il était, au préalable adossé à une dynamique en œuvre, celles qui résultait de grands mouvements sociaux, de révolutions ou d’utopies puissantes. Notre société post moderne, ne se nourrit plus de ces espoirs fous de changer le monde et de l’idée structurante, du point de vue existentiel, que demain tout ira mieux ! Nous vivons dans un monde ravagé par les logiques ultra libérales. Et nous ne pouvons plus proposer des horizons utopistes aussi radicaux que les phalanstères de Fourier. L’individualisme a fait reculer l’instinct grégaire de notre espèce en nous transformant collectivement en une foule de consommateurs vaguement citoyenne, de moins en moins humaniste et de moins en moins progressiste (au sens vrai du terme et pas dans son acception Macroniste). Penser qu’un appel, aussi puissant soit-il, peut seulement parce qu’il y’a urgence (à définir) faire adhérer le plus grand nombre est une erreur lourde. Nous n’avons pas le temps pour faire émerger un municipalisme crédible d’ici à Mars 2020, mais nous devons nous appuyer sur l’amorce de solution politique puissante que représentent les mobilisations citoyennes de notre ville. Depuis Novembre 2019, un nombre certain de ces dynamiques singulières à fait le choix de mettre en commun son expérience militante, son expertise citoyenne, sa vitalité démocratique. Les états généraux de Marseille ont prouvés combien cette dynamique est politiquement belle, fraiche et porteuse de tout ce qu’elle est. Peu de choses peuvent se faire sans considérer avec respect le travail formidable réalisé par tous ces collectifs et tous ces citoyens. A la France Insoumise nous regardons ce bouillonnement avec joie et respect. Nous ne recherchons pas préempter politiquement ce mouvement qui fait ses propres choix et suit ses propres logiques. Nous ne sommes pas un mouvement politique prédateur. Nous sommes un mouvement de militantes et de militants et nous savons respecter les besoins et la temporalité des acteurs nouveaux qui émergent. Notre concept de fédération populaire s’appuie lui aussi sur les mêmes ressorts sociaux, politiques, collectifs et individuels. Car oui la Politique est aussi une chose intime! Nous aussi nous nous reposons sur le travail de terrain de nos militants, sur la richesse et la diversité de nos camarades, sur la capacité qu’ils/elles ont de monter des projets, de les organiser et de les réaliser. La fédération populaire ne se construit pas par le haut.  Il n’y a pas d’Achille, d’Ulysse, d’Ajax ou d’Hercule dans nos rangs. Pas de démiurge non plus. Nous ne croyons qu’en la force et en l’intelligence collective. Cet été est pour nous celui des vacances sacrifiées, parce que Marseille doit passer à autre chose et se débarrasser des plaies politiques qui l’accable depuis trop longtemps. Nous y travaillons toutes et tous, nous convergerons dans la lutte au lieu de lutter à converger ! Cette convergence se fera par la base pour s’imposer au sommet ! C’est pourquoi je soutiens, à titre personnel, le Pacte démocratique pour Marseille. Cette démarche est féconde en promesses d’égalité et de réappropriation politique citoyenne. Elle est la seule à pouvoir aboutir ! Alors oui nous n’avons plus le temps (peut-être ?), mais avons-nous surtout le choix ? Si nous ne ramenons pas la politique et le projet que nous proposerons à hauteur d’homme, à hauteur de femme, à hauteur de citoyen et d’habitant, alors nous faillirons. Je suis sur du contraire. C’est écrit !

Bensaada Mohamed – FI

Co-Animateur Campagne Fédération Populaire

Commentaires

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  1. Raymond Dayet Raymond Dayet

    Bravo pour la pertinence intellectuelle et la sincérité qui se lisent au travers de vos propos. Nous savons bien que derrière “l’appel de gauches” paru dans Libération, il n’ a que des stratégies personnelles et des intérêts particuliers loin de la conception de l’engagement politique qui est le votre. Justement, nous ne voulons plus de ces gauches. Tous ceux qui s’intéressent à la vie politique marseillaise savent ce qu’ont fait de leurs mandats passés les uns et les autres? Qu’ont fait pour les vrais gens, les simples marseillais les Coppola, Camard, Payan, Poncet-Ramade et toute leur clique? Ca fait des années qu’ils sont élus et qu’ont-ils fait tous autant qu’ils sont pour les gens? quel est concrètement leur bilan? quelles sont leurs actions concrètes sur le terrain? Certain sont élus depuis plusieurs mandats comme Coppola ou Payan et les gens, les vrais, ont sans doute beaucoup de mal à savoir qui ils sont! En fait, il n’existe que dans et par un système. Et c’est exactement ça qu’ils veulent poursuivre et reproduire avec leur appel. Toujours la même technique resservie à chaque élection: on agite des beaux principes, on fait des belles déclarations, on met en avant de beaux slogans, on décrète un semblant d’union et on donne la main aux partis pour que chacun case ses petits sur les listes et on se fait élire pour 6 ans. Une fois élu, il n’y a plus personne sur le terrain aux côtés des habitants et on se donne rendez-vous dans 6 ans pour recommencer. C’est comme ça que certains font des carrières de plusieurs décennies sans que les habitants ne les voient jamais. Juste par des accords d’appareils. C’est exactement ce qui se cache derrière cet appel: le PC, le PS, Les verts vont se distribuer les postes comme d’habitude et rien ne changera. Alors, Monsieur Bensaada, tenez bon. Ne vous laisser pas entraîner dans ces manoeuvres d’appareils qui ne visent qu’à sauver la peau de quelques uns. On compte sur vous.

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    • MarsKaa MarsKaa

      Rejeter les accords de partis deconnectès du terrain, exiger l integration des citoyens, de leurs idees, de leur pt de vue, de leurs besoins, contester le maintien de toujours les memes elus tete de liste indeboulonables, tout a fait d accord.
      Mais je ne suis pas d accord sur l attaque personnelle des élus cités ci dessus, copolla et payan, qui ont agit quant ils ont pu, on ne peut pas leur faire ce proces, ils ouvrent leur gueule, ils font leur taf, et ils sont au contact des gens.
      Mais leurs moyens d action sont tres limites, ils sont peu nombreux, et l opposition n est pas respectee ici, les LR la marginalise et la ridiculise sans cesse. Et quel media relaie leurs actions ? Les live de Marsactu et certains article de la Marseillaise nous apprennent parfoos qui dit quoi, quifaitquoi, mais pas les medias de grandes audience. Au local, comme au national, on se fait des avis sur des elus sans savoir en fait reeellement ce qu ils font concretement. C est en cela que Marsactu est salvateur et indispensable à la reflexion politique.

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  2. MarsKaa MarsKaa

    Je repondais bien sur au commentaire de Raymond Dayet.
    En ce qui concerne la tribune elle meme, je la trouve tres pertinente, l action militante et les petites mains, multiples, sur le terrain, sans leader, sans ligne decretee a priori, mais un projet construit sur le terrain, dansla lutte, dans l echange et le respect de la diversitè des peesonnes, leur opinion, leur experience, c est cela la politique, et cela n implique pas forcement de jeter les elus et les partis politiques… ils font parti du collectif….et sont un rouage parfois necessaire, un point d appui parfois indispensable. Ce quine les place pas “au dessus” des citoyens ou du collectif pour autant.

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