À Marseille, Copé fait de l'oeil à sa droite

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le 23 Oct 2012
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À Marseille, Copé fait de l'oeil à sa droite
À Marseille, Copé fait de l'oeil à sa droite

À Marseille, Copé fait de l'oeil à sa droite

"La procédure de l'UMP nous fragilise. Cette élection est certes démocratique mais elle n'est pas attendue par les Français. Elle nous divise et offre aux amis de Jean-Louis Borloo – qui se sont réunis à Marseille – un boulevard." Jean-Claude Gaudin n'aime pas les primaires pour la présidence de l'UMP et il l'avait clairement expliqué aux Amis de Roland Blum le 12 octobre. Pourtant, lundi soir au parc Chanot pour le meeting de Jean-François Copé, il a fait le job reprenant les arguments – ouverture en interne, direction de la campagne des législatives – déjà développés à Châteaurenard fin août. Copé lui a compris l'ampleur de l'effort, que ce soutien était intervenu "très tôt", ce qui n'est pas vraiment dans les habitudes du maire de Marseille.

Gaudin n'apprécie pas vraiment le jeu des petites phrases ni les dissensions qui naissent de cette lutte fratricide "car il faudra bien se rassembler". Ce qu'il voit n'est pas forcément fait pour le rassurer. Là où lui clame qu'il faut "éviter les divisions" pour espérer de nouvelles victoires locales, Copé est venu parler aux militants marseillais de sa droite "décomplexée" qui "trouve particulièrement son sens ici". Comprenez dans une ville où le Front national est aussi fort.

"Le dire dans les Bouches-du-Rhône, c'est dire que s'il n'y a pas d'alliance, on ne va pas tendre la deuxième joue." Alors, Copé insiste : aucun thème ne sera laissé à Marine Le Pen, la droite "Saint-Germain-des-prés", trop peu pour lui. Il détache cinq thèmes majeurs – "immigration, insécurité, communautarisme, emploi, Europe" – et fait applaudir ses "solutions" comme la loi sur la burqa. Sur la question des alliances, la digue ne cède pas. Toujours le "ni-ni" qu'il a "toujours défendu", référence au cru Fillon 2011 qui lors des cantonales soutenait le front républicain avant de changer d'avis en 2012.

"Pourquoi François Hollande veut-il une part de proportionnelle ? Les écologistes sont représentés, les communistes sont représentés, les gauchistes de Mélenchon sont représentés…" Pour grossir le trait et tordre le coup aux accusations de "droitisation", Copé va même plus loin et fait donc de la gauche l'allié objectif de l'extrême-droite "pour fragiliser la droite". Autre preuve ? "Marine Le Pen a appelé à faire battre Nicolas Sarkozy." Succès assuré.

"Aller plus loin que le ni-ni"

Sur l'estrade, les applaudissements sont plus ou moins nourris, Maryse Joissains remporte la palme avec des commentaires si bruyants qu'on a l'impression que son voisin de droite, Yves Moraine, va lui faire faire avaler sa croix. Mais pas de blasphème, JFC enchaîne et parle "du courage qu'il faut pour être de droite dans une salle des profs", "vis-à-vis de ses voisins". Après le racisme anti-blanc, le racisme anti-UMP ?

Dans les travées, 2000 militants sont venus écouter le candidat. Parmi eux, le maire des Saintes-Maries-de-la-Mer Roland Chassain. Aux dernières législatives, il s'est retiré et a ainsi laissé le champ libre à la candidate FN, Valérie Laupies pour affronter son ennemi juré, le socialiste Michel Vauzelle. La frontiste a finalement perdu, de peu, en réalisant au passage plus de 70 % dans la commune de Chassain. Bien sûr, à l'époque, Copé avait condamné ce choix. Il avait même demandé son exclusion du parti.

Mais depuis, les deux hommes se sont parlés et Chassain a donc fait hier le déplacement en militant "qui n'a jamais rien demandé à Paris". Et il s'est montré très clair à l'issue du meeting, face caméra. Il faut désormais "aller plus loin que le ni-ni". Décomplexé, on vous dit, mais pas gagné que ça plaise à Gaudin qui avait, en juin, déjà dû clarifier sa position.

 

 

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Commentaires

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  1. AnALAIN PERSIA AnALAIN PERSIA

    Je ne vois à la lecture de ce compte rendu que la trahison une fois de plus des fondamentaux gaullistes au profit d’un centrisme mou visant à ratisser large dans le seul butde conserver des mandats électoraux.
    COPE comme SARKOZY ont tout râté à chaque élection . C’est dire que l’opinion publique , de droite ou abstentionniste, attend autre chose pour l’avenir de la France.
    Aforce de courir après le FN, celui-ci va ridiculiser l’UMP.

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  2. La Vigie La Vigie

    À voir la tête de JC GAUDIN sur la photo il doit se dire : “je crois que j’ai fait le mauvais choix, FIILION va certainement gagner…”. D. TIAN n’est guère plus enthousiaste … Lol

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  3. Marseillais Indigné Marseillais Indigné

    Sur l’histoire de l’Algérie je viens encore de lire plusieurs livres trés intéressant Le premier est publié chez L’Harmattan” « l’Algérie en guerre ABANE Ramdane et les fusils de la rébellion » Il a été écrit par un parent de Ramdam ABANE, l’organisateur du congrès de la Soummam, le docteur Belaid ABANE qui est également diplômé d’études supérieures en sciences politiques
    Cet ouvrage présente l’intérêt de faire apparaitre de façon factuelle combien les préjugés européens avaient conduit à sous-estimer les capacités d’organisation de nos adversaires le plus souvent autodidactes
    Il décrit la façon efficace, dont ceux-ci s’étaient organisés politiquement et militairement à l’occasion du congrès de la Soummam sans pour autant que nos troupes réagissent Cela bien qu’un mulet qui portait les archives des congressistes se soit échappé et réfugié dans une caserne française
    Le deuxième chez RIVE NEUVE « Ismayl Urbain royaume arabe ou Algérie franco musulmane ? » a été écrit par un descendant d’Ismayl Urbain, le préfet honoraire, Michel Levallois, diplômé de l’INALCO et docteur en histoire.
    Michel Levallois a fait la guerre d’Algérie comme officier des Affaires algériennes (les SAS). Certains passages de ces deux livres se font écho en quelque sorte

    Michel Levallois place en exergue de son ouvrage une citation extraite du journal du grand écrivain francophone, que fut Mouloud Feraoun (1) Voici la conclusion de la citation de Mouloud Feraoun : « Certes pour la France la perte de l’Algérie serait irréparable. Pourquoi la France n’a-t-elle pas su s’attacher les Algériens ?»

    Belaid ABANE apporte, en quelque sorte, la réponse dans le chapitre d’ introduction de son livre« Chronique d’un jusqu’au-boutisme aveugle et suicidaire » en ces termes :
    « Depuis que l’Algérie est passée à la chute du second Empire, du statut militaire à l’administration civile, la tactique des oligarques n’a pas varié : ameuter la population européenne en instrumentalisant ses réflexes et ses peurs archaïques, chaque fois qu’il est question de réforme. L’objectif étant de verrouiller toujours un peu plus le système qui fonctionne à leur profit, même si dans sa logique, il protège les intérêts de la minorité « blanche » dont il fait sans cesse mousser l’orgueil « de communauté supérieure ». Résultat : le système finit par installer dans les esprits une tragique confusion d’intérêts. Aveugle les « Petits Blancs » en sont arrivés à ne plus distinguer leur propre devenir de celui des Borgeaud ,des Gratien-Faure ,des Schiaffino ,des Abbo et autres potentats coloniaux Faille irrémédiable, le « le peuple pied noir » est dépourvu de conscience et de présentation politique, n’ayant alors d’autres choix que de s’abandonner totalement à l’idéologie suicidaire du bloc colonial. Son seul « parti » est précisément cette oligarchie dont la presse le manipule et le mobilise de manière quasi pavlovienne. « Ils vont devenir nos égaux et nous serons submergés par leur nombre – ne cessent-elles de ressasser pour l’effaroucher. Formatés dans la peur et le mépris de l’indigène, Les Pieds-Noirs dans leur immense majorité, obéissent inconditionnellement, au mot d’ordre de cette presse et de ces oligarques qui se piquent d’opposer leur veto à la moindre réformette qui ferait un tant soi peu justice à la population musulmane »

    L’analyse du mécanisme décrit par ce texte est hélas globalement pertinente Il convient cependant de le nuancer, car tous les pieds noirs n’étaient pas « arabophobes » ce fut le cas de Jules Roy, Albert Camus, Jacques Chevallier, Jean Pelgri, etc

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  4. Marseillais Indigné Marseillais Indigné

    Les « activistes », manipulés par les prépondérants,( dont les « prépondérants » tels la famille Le Pen ,Coppé ,Mariani ,Chassain ,Bompard et autres extrémistes assument l’héritage) ont joué un rôle calamiteux pendant les 132 ans de présence française en Algérie
    Ce constat est corroboré par de nombreux observateurs de la situation des « indigènes », tout au long de notre présence en Algérie
    Il y a d’abord Pierre Montagnon ancien capitaine de l’Armée française , qui participa au maquis implanté par l’OAS dans l’Ouarsenis On ne peut donc l’accuser d’étre « pro-FLN »
    Il écrit: à la page 73 de son livre « La Guerre d’Algérie genèse et engrenage d’une tragédie » ouvrage publié en 1984 :
    « Mais surtout en Algérie les potentats locaux font obstacle à la scolarisation indigène. Ils redoutent de sortir de sa torpeur une plèbe qui se tait et travaille à bas prix. Un rapporteur du budget de l’enseignement des indigènes explique en 1895 à ses collègues du parlement : « Les école algérienne forment des insurgés et des déclassés »
    En 1908 le congrès des maires d’Algérie- tous européens, vote une motion extraordinaire : « considérant que l’instruction des indigènes fait courir à L’Algérie un véritable péril, tant du point de vue économique qu’au point de vue de peuplement français, les maires d’Algérie émettent le vœu que l’instruction des indigènes soit supprimée »
    Pour sa part Jules Ferry,(qui fut un chaud partisan de la colonisation, (ce qu’on lui reproche toujours de nos jours )avait été nommé président de la Commission sénatoriale d’enquête sur l’Algérie en – 1892 Voila ce qu’il écrivait dans son rapport :
    « Il est difficile de faire entendre au colon européen qu’il existe d’autres droits que les siens en pays arabe et que l’indigène n’est pas une race taillable et corvéable à merci [.]. Si la violence n’est pas dans les actes, elle est dans le langage et dans les sentiments. On sent qu’il gronde encore, au fond des cœurs, un flot mal apaisé de rancune, de dédain et de craintes Le cri d’indignation universel qui a accueilli, d’un bout à l’autre de la colonie, les projets d’écoles indigènes que le Parlement français a pris à cœur, est un curieux témoignage de cet état d’opinion.”
    Le Maréchal Lyautey en 1919 après l’échec des négociations avec les colons sur une loi visant à réformer la procédure d’accès à la pleine nationalité des musulmans d’Algérie (cité par l’historien Pierre Ageron) écrivait
    « Les colons agricoles français ont une mentalité de pur Boche, avec les mêmes théories sur les races inférieures destinées à être exploitées sans merci. Il n’y a chez eux ni humanité ni intelligence »
    .
    Bien avant lui Guy De Maupassant écrivait :
    … Tout au long de l’histoire de la présence française en Algérie, des incendies ont donc régulièrement décimé les forêts, la recrudescence des incendies accompagnant la montée de chaque période insurrectionnelle…
    … Un particulier quelconque, quittant la France, va demander au bureau chargé de la répartition des terrains une concession en Algérie. On lui présente un chapeau avec des papiers dedans, et il tire un numéro correspondant à un lot de terre. Ce lot, désormais, lui appartient. Il part. Il trouve là-bas, dans un village indigène, toute une famille installée sur la concession qu’on lui a désignée. Cette famille a défriché, mis en rapport ce bien sur lequel elle vit. Elle ne possède rien autre chose. L’étranger l’expulse. Elle s’en va, résignée, puisque c’est la loi française. Mais ces gens, sans ressources désormais, gagnent le désert et deviennent des révoltés.
    D’autres fois, on s’entend. Le colon européen, effrayé par la chaleur et l’aspect du pays, entre en pourparlers avec le Kabyle, qui devient son fermier ».

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