À l'ombre médiatique, la campagne de Coppola cherche son souffle

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le 19 Fév 2014
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À l'ombre médiatique, la campagne de Coppola cherche son souffle
À l'ombre médiatique, la campagne de Coppola cherche son souffle

À l'ombre médiatique, la campagne de Coppola cherche son souffle

Le maire sortant face au candidat socialiste du gouvernement. Et éventuellement le Front national, dont la présence au second tour des municipales devrait bousculer la donne. Vu du Front de gauche, la campagne marseillaise ressemble un peu trop exclusivement à ça. "Nous voulons sortir de la bipolarisation de la vie politique, permettre l'émergence des Marseillais dans ce débat", glisse Jean-Marc Coppola, tête de liste qui tenait mardi son premier meeting. Manque de pot : si un autre candidat émerge, du moins médiatiquement, c'est pour l'instant Pape Diouf, invité du Grand Journal de Canal Plus la semaine suivant son lancement de campagne.

"Que France 2 ait omis d'inviter ou même de citer le Front de gauche dimanche dernier pour son émission consacrée à Marseille, ça en a consterné beaucoup", note encore Coppola. Des difficultés d'accès aux médias que connaissent les candidats au niveau local : "Sur LCM, pour le débat du 6/8, il y avait tout le monde autour de la table, reconnaît Marie-Françoise Palloix, tête de liste dans ce secteur. Par contre, quand France 3 a fait le tour du secteur en bus, l'UMP, le PS et le FN ont défilé. Moi, je devais être en vacances…"

Une thématique reprise à la tribune par Jacques Lerichomme – représentant d'Ensemble, l'une des composantes du Front de gauche – puis par Coppola lui-même : "Nous avons martelé, dans un contexte de casting politicien, de régression idéologique et de reculs gouvernementaux, que nos priorités étaient les contenus. Encore aujourd'hui, les médias parisiens nous ignorent. C'est du mépris. Ils participent au renoncement et à l'asphyxie de la démocratie. Ils préfèrent la tambouille et les vedettes. Ils préfèrent faire et défaire les personnalités."

Soirée sans chant des sirènes

Mais derrière ces accents mélenchoniens, le chef de file de "Marseille à gauche" a eu du mal à électrifier ses propres partisans. Certes, l'organisation avait fait le choix de la sobriété en délaissant le désormais classique Daft Punk pour attaquer la réunion publique dans une atmosphère de table ronde. Sans cornes de brume, mais devant une salle quasi remplie, des grands témoins ont pu dire leur fait sur la nécessité de mobiliser les quartiers populaires, la politique culturelle de Jean-Claude Gaudin, ou son "mépris des associations".

Le souffle, Catherine Lecoq l'avait pour dénoncer, comme quelques jours plus tôt dans la rue, les réductions budgétaires dans le secteur de la culture et l'hésitation gouvernementale sur le statut des intermittents. Le cap, le syndicaliste des marins de la SNCM Frédéric Alpozzo l'a donné avec "le rapport de force, syndical et politique, avec le parti socialiste". Le souffle a en revanche manqué à Jean-Marc Coppola, lancé dans un discours-programme de 17 pages. Exercice difficile au cours duquel il a fixé trois priorités (jeunesse, logement, transports), au prix de nombreuses phrases à rallonge.

La tonalité, elle, était raccord avec les orateurs précédents : contre la droite "qui a fracturé Marseille, creusé les inégalités", mais sans illusion vis-à-vis des socialistes. Convaincue d'être "ceux qui [font] gagner la gauche", selon la formule de Coppola, l'assistance a repris des couleurs pour chanter l'Internationale. Mais s'est vite dispersée, sans qu'il y ait besoin, comme avant le meeting, de faire retentir la sonnerie de l'auditorium du parc Chanot.

"Je n'ai jamais vu autant de monde"

Comme un symbole du manque de souffle de cette campagne qui, nous glisse un militant, "a beaucoup de mal à prendre, sauf dans le 1/7". "La dynamique et la niaque sont là, la convivialité aussi. On a déjà distribué 70 000 documents. Je n'ai jamais vu autant de monde dans le 6/8 !", s'étonne Marie-Françoise Palloix. Qui précise qu'elle ne peut se prononcer que pour son secteur…

Pour lancer cette campagne sur le terrain, le Front de gauche mise sur des recettes classiques en poursuivant les "assemblées populaires thématiques" ou comme dans le 9/10, en assurant "tous les soirs le tractage dans une ou deux écoles".  D'autres misent sur des actions plus originales. Ainsi le comité du 2/3 organise un match de foot le 24 février pour défendre l'idée "du sport pour tous".

De son côté, Jean-Marc Coppola a lancé, peut-être tardivement, un petit pavé de 45 pages dans la campagne. "J'ai fait une signature à l'Estaque la semaine dernière, j'en fais une samedi rue Sénac", note l'auteur. Son titre : "Aux armes, citoyens ?" À l'ombre médiatique des soi-disant "hommes providentiels" dont il refuse l'idée, le Front de gauche semble interrogatif sur l'ampleur possible de la mobilisation citoyenne qu'il appelle de ses voeux.

Le discours de Jean-Marc Coppola, qui rassemble les principaux éléments du programme du Front de gauche :

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    ça signe la charte anticor et ça vote à tout berzingue pour Guérini, ça parle de développement de l’économie marseillaise et c’est contre la métropole… ça dit lutter contre la droite et l’extrême droite et ça fait des petites listes de division à gauche, pas vraiment crédible tout ça

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  2. lulu lulu

    Entièrement d’accord avec Anonyme.
    Complices de GUERINI au CG13, prisonniers des petits potentats locaux, obnubilés par les sénatoriales (ce qui semble être le souci exclusif de COPPOLA), ignorants des conditions du renouveau économique en s’opposant à la Métropole et aux entreprises toujours et indistinctement considérées comme des “exploiteurs”, avançant un programme municipal en retrait par rapport à celui de MENNUCCI, incapables d’une union dès le premier tour pour augmenter les chances de la gauche…décidément ils ont tout faux sur toute la ligne.

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  3. jdeharme jdeharme

    Le coup des médias ça fait 20 ans qu’il le font et plus c’est gros plus ça passe

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  4. jdeharme jdeharme

    La mobilisation citoyenne, il fallait construire avec pape Diouf au moins lui il a accès aux médias

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  5. JL41 JL41

    Anonyme et Lulu, vous avez fort bien analysé la situation. Une application locale éclairante de la pratique politique du Front de Gauche.

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  6. Anonyme Anonyme

    Après la page un du discours de Mr Coppola , J’ai eu de grosses difficultés … à résoudre pour plus de compréhension .

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  7. lejust lejust

    donc simplement “doubler “le budget de la culture ça fait la modique somme de 150 millions € soit 35% d’augmentation d’impôts… Il faudra donc baisser les indemnités des élus (OK M. Coppola ?) ce qui permettra de gagner… 500.000 €. On y est pas encore !

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  8. Anonyme Anonyme

    En deuxième lecture , j’ai retrouvé le texte de Mr Coppola correctement lisible . Merci .

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  9. Simon L Simon L

    Pour des gens qui durant des années ont participé au système Guérini sans broncher, parler “de renoncement et d’asphyxie de la démocratie” cela prête à sourire, d’ailleurs en ne faisant pas l’alliance avec Mennuci est-ce qu’il ne font pas encore le jeu de Guérini ? Pendant ce temps le FN taille la route

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  10. cani cani

    Comment a t il été élu à la Région ?
    Quelle y a été son action après certaines découvertes ?

    une honte cet homme

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  11. julijo julijo

    Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. C’est bien entendu à ça que je pense quand j’entends Coppola. Evidemment complice de Guérini dont le PC fait le jeu depuis longtemps, à condition que “les petits potentats locaux” continuent leurs petites affaires dans leurs mairies….Complices parce qu’au CG pas un élu de gauche + PS réuni, (sauf les 4+1) n’ose contredire le chef. Il y a certainement au Front de Gauche plus qu’ailleurs des candidats plus honnêtes parce que le pot de confiture n’est pas disponible ou est trop lointain.
    Sur la liste de Mennucci, des élus au CG qui font allégeance à Guérini dans le style : dis moi où je suis assis, je te dirais ce que je fais….et quelques autres pas super au niveau de la clarté de leur démarche (le pot de confiture est plus proche ? ).
    Gaudin a emmené Marseille là où nous en sommes….dans la déconfiture.
    Le front national est exclu pour incompétence (entre autres critères)
    Pape Diouf entraîne une série de candidats sans programme, on s’interrogera longtemps sur ses réels objectifs…
    A part ça, il ne pleut plus….
    What else ?

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  12. SurLeGrill SurLeGrill

    Coppola eut été bien inspiré de prendre Béatrice Klindjan ou Boulestex sur ses listes. Ils sont bien à gauche et en plus le FG ^peine à pénétrer les milieux culturels (Hayot ne passe plus), universitaires économiques. Dommage !

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  13. mercader mercader

    jean Marc Coppola et son parti sont muets comme des carpes sur Guerini et Vauzelle après les affaires de l’un et le rapport dévastateur de la chambre régionale des comptes de l’autre ils devaient en demander des comptes . Ils se sont tus ! tout est dit !

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  14. Manipulite Manipulite

    Le grand écart ça provoque des élongations ! Coppola et son parti votent avec Guérini le budget du Conseil Général; il est vice-président de Vauzelle au Conseil Régional avec tous les avantages qui vont avec.
    Il ne veut pas en plus qu’on croie à ses paroles révolutionnaires ? Coppola et les communistes ne sont que victimes de leur hypocrisie.

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  15. Flutiot Flutiot

    Carte Zou,
    Tarification sociale dans les cantines des Lycées,
    Conditionnement du financement régional au respect de la loi SRU.
    Voici quelques exemples de l’impact du front de gauche sur les politiques du conseil régional.
    Avec 9 élus sur les 123 que compte le Conseil Régional, c’est pas mal.

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  16. phidel phidel

    la dynamique qu’à su insuffler Mélenchon au Front de Gauche durant la campagne présidentielle est bien loin…
    Les gogos du PC qui ont la main dans le pot de confiture du CG13 sans broncher, c’est une autre affaire…
    Les gogos des verts se sont vendus avant le premier tour pour quelques strapontins. Au moins c’est clair.
    Et Pape Diouf brille par l’insignifiance de son projet.
    Mon vote de gauche sera blanc. Et c’est bien dommage.
    On disait qu’on avait la droite la plus bête du monde.
    La gauche l’a largement dépassé sur ce terrain !

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  17. alindeloin alindeloin

    Vive la Suisse !

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  18. Tioneb Tioneb

    Coppola : “Je le dis souvent…” Ça, bordel de … c’est un argument !! Puisqu’il le dit.

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