À la Belle-de-Mai, on ne fera pas de tram sans casser d’immeubles
Longtemps incertain, le projet d'un tramway à la Belle-de-Mai est désormais validé, et en phase d'études. Mais d'autres obstacles restent à franchir. Marsactu lève le voile sur les effets collatéraux de la traversée du quartier : plusieurs dizaines d'immeubles pourraient être touchés.
L'angle du boulevard National et de la rue Loubon est un des points durs du futur tracé. (Photo : Julien Vinzent)
Depuis début février, une fumée blanche flotte au-dessus de la Belle-de-Mai. Comme le révélait alors le site Made in Marseille, les élus municipaux et métropolitains ont acté un tracé pour le futur tramway qui doit rejoindre la place Burel puis, à terme, grimper vers Saint-Jérôme. L’ensemble des élus présents ont validé l’itinéraire passant par la rue Loubon, qui serpente depuis le boulevard National jusqu’au cœur du noyau villageois.
En revanche, ils n’ont pas sorti le clairon pour mentionner les points durs que ce tracé allait rencontrer dans la traversée de la Belle-de-Mai. Passage en revue de la petite révolution urbaine qui se prépare dans ce quartier de faubourg pour permettre de désenclaver le Nord de la ville.
Passer en surface plutôt qu’en souterrain
Lors du dernier comité de pilotage, les élus présents devaient trancher entre différents scénarios. Plusieurs options étaient sur la table en partant depuis le boulevard National, épine dorsale du quartier et point de passage obligé entre deux lignes déjà existantes, le terminus d’Arenc à l’ouest et le boulevard Longchamp à l’est. Parmi les options scrutées par les techniciens de la métropole figuraient plusieurs tracés en souterrain, soit sous la rue Cristofol, soit sous les casernes de la butte Bugeaud.
Les deux options de la rue Cristofol ont très vite été exclues du fait des acquisitions foncières majeures qu’elles entraîneraient. Seul le tracé sous la colline Bugeaud paraissait réalisable mais le comité de pilotage l’a écarté, notamment en raison d’un important surcoût lié au passage en souterrain. Selon plusieurs personnes présentes lors de cette réunion, il serait évalué entre 140 et 150 millions d’euros, sur un projet évalué à l’origine à 214 millions, matériel roulant compris.
A contrario, le passage par la rue Loubon permet ce que Martine Vassal présente souvent comme une opportunité, “la rénovation de façade à façade”, d’une grande partie de la Belle-de-Mai. Cette option offre aussi la possibilité de conserver la desserte en bus, via le boulevard de Strasbourg. En effet, plusieurs lignes de bus très fréquentées (31, 32 et 89) empruntent ce tracé avant de rejoindre Jean-Jaurès, Saint-Joseph et Saint-Jérôme. Le passage par la rue de Loubon permet de faire coexister les deux modes de transports en parallèle.
Un premier tronçon entre Arenc et burel en 2030
Le tracé global du tramway vers la Belle-de-Mai présente une configuration en T avec deux branches, dont la réalisation doit se faire en deux phases, en fonction des travaux en profondeur autour de la gare Saint-Charles. Le premier tronçon du tramway de la Belle-de-Mai, entre Arenc et la place Burel, pourrait donner lieu à une concertation dès 2023 pour une mise en service, espérée en 2030. Le second tronçon qui doit raccorder cette ligne à la gare Saint-Charles entrerait en travaux à partir de 2028 pour une mise en service effective quelque part entre 2030 et 2035. Cette partie du réseau est tributaire des travaux entrepris par l’État pour la réalisation de la nouvelle gare Saint-Charles, dans le cadre de la Ligne nouvelle Provence côte d’Azur.
“En revanche, je n’ai entendu personne mentionner une accélération du calendrier comme certains élus l’ont annoncé en sortie de comité de pilotage”, glisse un technicien, un brin matois. L’adjointe aux mobilités, Audrey Gatian avait ainsi déclaré avoir obtenu l’accord de la métropole pour “une mise en service en 2028”. Une accélération subite que personne ne confirme.
56 PArcelles à acquérir
Le passage rue Loubon entraîne de vrais effets sur le bâti existant, avec à la clef pas mal de rachats voire d’expropriations. Selon plusieurs témoins, 56 parcelles pourraient être concernées. À ce stade, des études complémentaires sont nécessaires pour arriver à franchir plusieurs points durs du tracé mais le comité de pilotage a d’ores et déjà passé en revue les endroits où ça coince.
Le premier point concerne la jonction entre le boulevard National et la rue Loubon, avec un virage à 90 degrés, impossible à négocier sans rogner sérieusement d’un côté ou de l’autre de la voie. Au croisement des deux voies, deux immeubles se font face. D’un côté, un trois-fenêtres de quatre étages accueille le café d’Alger en rez-de-chaussée. En face, un immeuble des années 50 de sept étages présente une pharmacie très achalandée. Pour l’heure, les scénarios de préemption tablent plutôt par des acquisitions, côté café d’Alger (voir photo de une).
Ce qui m’importe, c’est de privilégier le bâti villageois. Entre un trois-fenêtres et un hangar commercial, je choisirai toujours de préserver le premier
Anthony Krehmeier, maire des 2/3
D’autant plus que le pâté de maison se prolonge par un hangar actuellement occupé par une grande boucherie Mustapha Slimani et un marchand de légumes. Contacté par Marsactu, le maire de secteur Anthony Krehmeier (Printemps marseillais), refuse de confirmer les scénarios d’expropriation, tout en indiquant sans détours : “moi ce qui m’importe, c’est de privilégier le bâti villageois. Entre un trois-fenêtres et un hangar commercial, je choisirai toujours de préserver le premier“.
Préserver le cinéma le Gyptis
Un autre point dur de la traversée de la Belle-de-Mai concerne l’entrée dans le noyau villageois où la rue Loubon amorce une pente et un virage. À cet endroit, il faudra donc trancher entre le flanc droit de la rue où le cinéma le Gyptis prolonge une longue série de petits immeubles de ville, particulièrement décatis. Au plan local d’urbanisme voté en 2019, l’ensemble est grévé d’une “marge de recul”, annonciatrice d’une volonté de reconfiguration urbaine.
Sur le flanc gauche, un immeuble d’habitation d’une cinquantaine d’appartements avec plusieurs commerces en rez-de-chaussée, dont une pharmacie. Les techniciens devront trancher entre les différents scénarios de traversée, préservant -ou pas – le cinéma de quartier qui, au fil des années, a trouvé son public, avec notamment un axe jeunesse.
Reconfigurer l’entrée du village
Si l’étendue de la place Caffo permet d’envisager le passage d’un tramway sans trop toucher au bâti existant, l’arrivée dans le noyau villageois de la Belle-de-Mai présentera aussi une difficulté avec une rue très étroite et bordée de petits immeubles avec rez-de-chaussée commerçants. À cet endroit, les scénarios mis à l’étude par la métropole prévoient une séparation de la ligne en deux brins. Mais le passage du tramway oblige tout de même à un recul d’une partie de la façade bâtie.
Là encore, les hypothèses à l’étude anticipent sur un certain nombre d’évictions commerciales. Pour le maire des 2/3, Anthony Krehmeier, le secteur fait partie des enjeux patrimoniaux où l’insertion du tramway ne doit pas se faire au détriment du cachet villageois du cœur de quartier. Les études complémentaires doivent permettre d’affiner les différents scénarios d’acquisitions foncières, en limitant au maximum l’impact sur le bâti existant. Ce qui expliquerait l’absence de communication auprès des propriétaires et occupants concernés. “Mais tout le monde sait qu’on ne fait pas passer un tramway, sans impact sur le bâti existant”, constate le maire de secteur. L’élu veut en faire une chance pour un quartier, longtemps oublié par des plans d’urbanisme successifs. La concertation public pour le projet pourrait démarrer d’ici à la fin de l’année.
Le tramway du Quatre-Septembre entre en concertationÀ partir du 22 mars et jusqu’au 30 avril, la métropole met en débat, un autre tronçon de futur tramway, entre la rue de Rome et la place du Quatre-Septembre. Inscrit dans le plan Marseille en grand, ce projet n’est pas considéré comme prioritaire par les services de l’État, à la différence des lignes appelées à désenclaver le secteur Nord de la ville. Les mairies de secteur successives comme les comités d’intérêt de quartier ont dit leur hostilité au projet. La concertation débute par une réunion publique, à 18 heures, ce mercredi dans l’hémicycle du Pharo.
Commentaires
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Casser la ville pour mieux la desservir! Quel paradoxe! Et après avoir cassé, il faudra reconstruire, mais quoi? Le tramway n’occupera pas toute l’emprise des parcelles démolies, il y aura inévitablement des délaissés, qu’en fera-t-on?
On sait trop bien comment cela se termine, avec des culs d’immeubles en fond de scène sur des placettes sans âme et sans animation aucune. Une place publique existe par ce qui l’entoure, la fait vivre, ses commerces, ses services. Cela serait très grave si on s’attaquait au secteur place Caffo – carrefour rue d’Orange, qui est étriqué certes, mais constitue le cœur du quartier.
La Métropole ne s’étant jamais dotée de compétences en matière d’aménagement urbain (à ne pas confondre avec le génie civil), on peut s’attendre au pire.
J’y verrais aussi un moyen détourné de faire de la “rénovation urbaine”, c’est à dire démolir des immeubles anciens qui gènent de par leur vétusté plutôt qu’essayer de les réhabiliter.
La Belle de Mai n’a pas fini de morfler !
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Quand rien n a été aménagé pendant pres d un siècle, tout nouvel aménagement sera forcément destructif…si je partage une partie de votre point de vue ( la fin de votre publication) le debut me laisse plus sceptique. Faut il renoncer a desservir le quartier car les rues sont trop etroites? Faut il regretter qu Haussmann ne soit pas passé par là ? J ai l impression que vous prônez le ” ne touchons à rien”…mais peut etre je me trompe…
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RML, en effet je ne suis pas partisan de la table rase et, à plus forte raison, quand on n’est pas capable de recréer de la ville là où on a démoli. C’est ce que je décris.
Il faut se méfier des solutions technicistes, qui traitent d’un problème isolément sans vouloir aborder toute la compexité du sujet. Que pensez vous par exemple de la trouée de l’autoroute Nord qui a tué le quartier de St-mauront. On jugeait alors ces démolitions indispensables au passage de la voiture triomphante. Aujourd’hui , on ne sait plus quoi faire des dessous du viaduc d’un tronçon autoroutier par ailleurs contestable et en partie déjà écourté..
Un projet doit être adapté à son contexte et, dans notre cas, le métro, bien que beaucoup plus cher, serait la solution. Je rappelais dans un autre commentaire qu’on l’a bien mené jusqu’à St-Barnabé. Mais, St-Barbabé, ce n’est pas la Belle de Mai…
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Espérons que le bâtiment que la Ville vient d’acheter pour y faire une médiathèque sera épargné !
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André , vos interrogations sont légitimes et normales.
Mais la Belle de Mai est morte et bien enterrée .
Circuler dans la rue éponyme est une désolation.
Dommage.
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Braillasse, j’ai bien connu ce quartier dans les années 70 et j’avais dit il y a quelques temps à mon père qui y était né, que j’éviterais désormais de l’y amener car ça lui ferait trop de peine. Ce quartier va très mal mais doit-on pour autant l’achever en y faisant passer aux forceps un tramway qui traversera des espaces délaissés sans vie aucune? Détruire la ville pour soit disant mieux la desservir n’est pas un projet. Il est toujours possible de réhabiliter un quartier, y introduire de la mixité sans pour autant le ” gentryfier”, en respectant son âme et sa qualité urbaine. Mais il faut pour cela une vraie volonté politique sur le long terme, y aller à la petite cuillère plutôt qu’au bulldozer. On a dejà tué St -Mauront dans les années 70 avec le viaduc de l’autoroute, on va maintenant achever la Belle de Mai avec le nouveau truc à la mode qui est le tramway. N’y a-t- il pas d’autres itinéraires. Pourquoi a-t-on abandonné le souterrain. Trop cher? Mais on construit pour l’avenir.
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J’habite à la Belle de Mai, qui est un quartier plutôt bien desservi par 7 lignes du bus : 31, 32, 33, 34, 49, 56 et 72. Les travaux du tramway vont détruire le dernier noyau commercial existant et vivant : dernier bureau de tabac du quartier, 2 boulangeries, une pharmacie…Le PLUI a déjà mis ces derniers commerces en “réserves pour destruction”, alors qu’ils devraient être intégrés au périmètre de sauvegarde du commerce. La Belle de Mai n’est pas morte, ni enterrée, Braillasse. Elle s’est paupérisée, mais ces derniers commerces et services sont indispensables aux habitants.
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Enfin un article poussé sur les détails techniques du projet, merci Marsactu.
Dans pareille situation urbaine, on devrait privilégier le métro ! Les coûts sont en moyenne 4 fois supérieurs mais il faudrait vérifier si, avec toutes ces acquisitions, on ne s’en rapproche pas.
Là, quel merdier franchement, je suis sceptique sur les “reconfigurations urbaines” possibles dans des gabarits si étriqués… A suivre.
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A mon avis on ne reconfigurera rien. Il faudrait en effet faire de la “couture urbaine”, reconstruire les délaissés, réaliser des micro-operations. A la limite, y penser dès l’établissement du tracé du tramway. Ce serait possible mais la Métropole, propriétaire des terrains acquis, sera dans l’incapacité de le faire car cela n’entre pas dans ses compétences. On s’achemine donc vers un vrai saccagé, du vandalisme institutionnel.
C’est pourquoi, effectivement, le métro aurait été la solution. Ne l’a-t-on pas mené jusqu’à St-Barnabé ? Mais…” pas pareil”!…
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Le métro, certes, mais il n’est pas interdit non plus d’enterrer le tramway quand le passage en surface est compliqué. A Nice, la ligne 2 est souterraine sur 3,2 km. Accessoirement, cette solution permet d’augmenter la vitesse commerciale des rames : elles ne sont confrontées à aucun obstacle entre deux stations et peuvent donc accélérer sans danger, ce qui réduit le temps de parcours sur la ligne.
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@Andre
Comment ça, la Métropole n’est pas compétente ? Elle l’est parfaitement en matière d’aménagement urbain, de planification, d’aménagement d’espaces publics, de certaines voiries, d’études mobilités etc. Elle a toutes les compétences nécessaires pour faire véritable projet urbain articulé à cette nouvelle offre de transport !
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Make OM, bien sûr, la Métropole est compétente pour faire de l’aménagement de voirie, de la circulation et du transport. Sauf qu’en l’espèce, et c’est ce qu j’essaie de décrire plus haut, il est illusoire de voulir recréer de l’espace urbain avec des délaissées, quand il ne reste plus que des fonds de parcelles et des culs d’immeubles parcequ’on a détruit la façade urbaine avec ses commerces.
Il faudrait dans ce cas arriver à reconstruire, créer de l’activité et de la vie, faire comme disent les urbanistes, de la “couture urbaine”. Cela, la Métropole avec ses services de génie civil, ne sait pas faire.
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Electeur du 8e, le souterrain partiel pourrait en effet être la solution. Mais il est dit dans l’article que cette solution a été écartée car trop chère. Trop chère pour la Belle de Mai, sans doute.
Je ne comprends pas que la municipalté actuelle, qui se dit progressiste, puisse accepter ce choix du moindre coût sans broncher. Et le maire de secteur qui nous raconte sans rire qu’entre un hangar et une maison, il choisira le hangar. La belle affaire ! Sans doute ces élus n’habitent-ils pas le 3me arrondissement.
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André, le maire a dit exactement l’inverse 🙂
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Polipola, je précise, il a effectivement dit qu’ entre la démolition d’un hangar ou d’une maison, il choisira de démolir le hangar. Pas besoin d’être grand urbaniste pour faire ce raisonnement. Il ferait mieux de s’opposer à cette version destructrice du projet et demander le meilleur pour ce quartier dont il est l’élu.
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c’est une épée de Damocles sur la tête de familles habitant là et de commercants ! Comment ça se decide ? Quand sont-ils informés ? Et comment sont ils indemnisés/ relogés ?
Cet article douche mon enthousiasme. Car, quand même, le tram, c’est chouette comme moyen de transport.
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Quand Mme Vassal présente comme une “opportunité”, “la rénovation de façade à façade”, elle est dans ce discours gaudiniste qu’elle sert aussi pour justifier le tramway des Catalans (“Regardez comme c’est joli…” : https://marsactu.fr/malgre-lopposition-de-la-ville-martine-vassal-maintient-le-projet-de-tramway-des-catalans/) : le tramway n’est, à ses yeux, pas d’abord un outil de mobilité, mais un instrument de rénovation urbaine.
C’est d’ailleurs ce qui explique largement pourquoi les lignes existantes de tramway doublonnent tant avec le tracé du métro : il s’agissait de rénover le centre-ville plutôt que de connecter la périphérie à celui-ci. Une telle conception de l’investissement, tout de même très lourd, que requiert la création d’un tramway est absolument lamentable, car elle peut aboutir à des contresens par rapport aux besoins réels de mobilité.
Dans le cas de la Belle-de-Mai, la “rénovation urbaine” passerait donc par la destruction d’un certain nombre de bâtiments. J’avoue que cette perspective, inhabituelle lors de la création d’une ligne de tram, me fait frémir : on n’est plus à l’époque du baron Haussmann, où l’on se permettait de taper dans le tas pour supprimer tous les obstacles gênants. Comment recoudra-t-on les cicatrices laissées par un tel chantier ?
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Marseille, pour des raisons diverses a “raté” le tournant haussmanien. Et reste une ville encombrée d’une voirie de village. Aujourd’hui avec des procédures citoyennes et collaboratives, du contrôle et de la transparence financière, il y a moyen d’urbaniser au service de tous.
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De
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Quand j’examine la carte qui illustre l’article, je vois, entre le boulevard National et Arenc, une emprise ferroviaire relativement large, qui coupe le quartier en deux. N’y a-t-il vraiment aucune possibilité de l’utiliser, au moins en partie, pour faire passer un tram à côté de la voie ferrée unique existante, voire un tram-train qui pourrait utiliser celle-ci ?
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Existe t’il un état fiable de la situation des immeubles récupérables, entretenus ou bien en péril sur le parcours prévu ?.
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Bonne question ! je me la pose à chaque foi que je vois des tracés ferroviaires qui circulent dans Marseille, sans pour autant y voir circuler beaucoup de trains dessus …
En l’occurrence, celle que vous mentionnez semble être reliée au réseau ferré qui longe le GPMM. Quel potentiel, si on pouvait ré-utiliser ces lignes pour du transport urbain !
Mais je crains que l’explication de ce renoncement est qu’elles “appartiennent” à la SNCF (ou SNCF réseau maintenant), ou même au Port pour certaines je crois.
A quand une remise en question de ces fonciers qui ont servis au port à une époque, mais qui ne servent plus à grand chose vu le déport du trafic vers Fos.
Surprenant de voir combien ce sujet est un impensé dans les plans d’urbanisme et dans le débat public.
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Toutes les études montrent que le manque de transport collectifs est un élément déterminant pour permettre l’accès au travail des populations, principalement les populations défavorisées. S’agissant de la Belle de Mai qui est un quartier parmi les plus pauvres d’Europe, ce tramway est un grand atout.
Faire un métro à la place ? Le choix d’un mode de transport entre métro, tramway, bus…se fait principalement en fonction du nombre de personnes à transporter.Pour d’évidentes raisons financières, on ne fait pas un métro si le tramway suffit, …
Et le supposé doublon tramway/métro à Marseille, d’abord les deux n’assurent pas les mêmes missions (desserte plus fine, et accessible sur le tramway, déplacement plus rapide en métro. Ensuite, considérant qu’en heure de pointe les deux sont bien pleins, c’est qu’ils répondent à un besoin.
Enfin, à l’attention de Benoît Gilles, ce n’est pas l’État qui construira la gare souterraine, mais SNCF Réseau, ou la Société publique nouvellement créée.
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Et je suis d’accord avec Anthony Krehmeier pour privilégier le bâti villageois
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trop complexe pour marseille, ce projet ne verra jamais le jour
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Si on envisage le quartier inscrit dans un plus grand ensemble qui est la ville de Marseille, le mieux serait de renforcer l’offre de bus déjà existantes (extension des horaires, plus de passage, voire créer des voies réservées pour garantir plus de rapidité comme dans le sens montant du boulevard National réservé aux bus) à coupler avec un métro qui permette de desservir le quartier depuis dans la perspective d’accessibilité depuis un autre point éloigné (par ex. pouvoir se rendre du Vélodrome à Sainte-Marthe en faisant un seul changement de métro s’il y avait une troisième ligne).
Au vu de la surface de Marseille, les nombreux et parfois forts dénivelés, et le tissu urbain alternant (hors hyper-centre) noyaux villageois, grands ensembles et zones pavillonnaires, on pourrait s’en sortir si :
– refonte du réseau de bus avec nouvelles amplitudes horaires et cadence accélérée
– privilégier le métro pour faire de longues distance (c’est aberrant de mettre un tram après Gèze pour faire entre 7-8 km vers le Nord en le faisant serpenter de faubourgs du XIXe en faubourgs…
SORTONS du tramway (version fin années 90/2000) comme solution miracle à tous les problèmes de mobilités.
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Tout à fait d’accord avec Frederic. Faire passer une double ligne de tramway dans des rues si étroites et tortueuses est une aberration totale. Quelle autre ville s’est lancée dans cette gageure? Les énormes coûts entraînés par ces destructions d’immeubles ont-ils été pris en compte dans le coût global de cette ligne? Les commerces de la rue Loubon vont être “tués” par les travaux comme ceux de la rue de Rome. La mise en service de la première tranche de cette ligne est prévue dans 7 ans et la seconde dans 12 (prévoir une bonne marge). Une vraie ligne LHNS de bus à haute fréquence (en site propre évidemment) serait quasi immédiatement opérationnelle et irriguerait le quartier sans le traumatisme de ces destructions.
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la solution ? sur les parties les plus étroites ils font passer le tram sur une seule voie, avec un feu priorité pour tram venant ou partant ! on ne peut accepter qu’ils détruisent plusieurs dizaines d’immeubles au 21ème siècle… Il y aurait malheureusement juste l’immeuble du Bar d’Alger à démolir pour permettre l’angle de giration…
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Ils sont payés pour ça, qu’ils trouvent des solutions ! C’est quand même dingue d’en arriver à soit un enfermement total de la Belle de Mai soit à sa destruction. Effarant.
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Enfermement ou destruction de la Belle de Mai, c’est peut-être le but recherché. Après tout les travaux du Baron Haussman à Paris visaient également à supprimer des ruelles où il était facile de monter des barricades au profit de larges avenues plus aisées à contrôler par les forces de l’ordre.
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