Pollution maritime et croisières : les clés pour comprendre le débat
Cet été, la présence de paquebots géants à Marseille cristallise de nouveau les tensions. Électrification à quai, mesure de la pollution maritime, dialogue avec les habitants : Marsactu vous propose, en accès libre, de replonger dans nos décryptages sur le sujet.
Un bateau de croisière de la compagnie MSC. (Photo JV)
“Marseille suffoque“. En vidéo sur les réseaux sociaux, le maire Benoît Payan déclame son discours d’un ton grave pour promouvoir la pétition lancée il y a une semaine par la Ville de Marseille. Elle vise à lutter contre les navires polluants et réclame leur interdiction en cas de pic de pollution à l’ozone, comme le département vient de vivre pendant près de deux semaines. Si vous avez manqué cette annonce, Marsactu l’a décryptée pour vous.
Cette pétition aura suffi à rouvrir le débat sur l’accueil des croisières dans le port de Marseille. Si le constat de la pollution engendrée par les navires est unanime parmi les acteurs maritimes, la question de la réglementation suscite des crispations. À l’heure où le dérèglement climatique fait craindre des conditions de vie suffocantes, le modèle de la croisière est pointé du doigt pour son hyper-consommation énergétique. Un collectif a récemment bloqué l’arrivée d’un des plus gros navires, le Wonder of the Seas.
À l’occasion de ce débat d’actualité, Marsactu vous livre une sélection en accès libre de ses décryptages sur les grands enjeux de l’évolution du port et de la filière maritime. Des articles pour permettre de comprendre la complexité de la mesure des polluants, les règles en vigueur en mer ou encore les nouvelles technologies pour équiper les navires.
L’inquiétante pollution de l’air
Depuis plus de cinq ans déjà, les voix s’élèvent pour s’alarmer de la pollution de l’air due au trafic maritime. Dès 2017, des collectifs d’habitants et de militants se réunissaient dans les quartiers Nord en mai 2017. Déjà, les données publiques ne niaient pas le rôle important du trafic portuaire dans les émissions.
En matière de pollution de l’air, la France a du mal à sortir de la zone rouge, à Marseille comme dans d’autres métropoles. Une sanction de l’Union européenne est tombée en 2019 pour cette atteinte à la santé des habitants. Selon certaines études scientifiques, la pollution de l’air serait responsable de 100 000 décès par an en France.
Localement, le débat grandit à mesure que la filière des croisières connaît une expansion fulgurante : 18 500 passagers sont accueillis en 1995, le million est dépassé en 2013 et le deuxième est presque atteint en 2019. L’association Atmosud, agréée par l’État pour mesurer la qualité de l’air dans la région, s’est donc emparée du sujet. Dans les bassins Est de Marseille, elle estime que 38 % des émissions d’oxyde d’azote viennent des navires, équivalant presque au transport routier (42 %). Sa dernière étude a aussi montré que le confinement, qui a cloué les navires à quai, a fait monter ces émissions.
Ces chiffres soufrent toujours de contestations, ce qui amène l’organisme à multiplier les moyens de mesure pour affiner ses estimations. L’année dernière, Marsactu décryptait un projet de recherche de développement de drones permettant d’analyser précisément la fumée des bateaux et à terme, pour les autorités, de cibler les plus polluants.
De nouvelles technologies pour polluer moins
Sentant le vent tourner, les compagnies ont décidé de communiquer. En 2018, Costa se vantait de la mise en service prochaine de son premier bateau à propulsion au gaz naturel liquéfié (GNL), rendant les émissions de certains gaz polluants quasi-nulles.
Aujourd’hui, cette question des carburants reste centrale. L’Organisation maritime internationale, instance des Nations unies, réglemente la circulation maritime. Sur l’ensemble de la Méditerranée, elle a approuvé, le 10 juin dernier, l’instauration d’une zone dite SECA : les navires devront utiliser un combustible dont la teneur en soufre ne dépasse pas les 0,1 % à partir de 2025.
Du côté du port et des autorités locales, on tente d’avancer sur un autre volet. Pour réduire leurs émissions de polluants, les navires équipés peuvent aussi se brancher à quai et couper leur moteur. Après avoir avancé pas à pas, le port a fini par présenter un plan global en 2019, financé par la région et d’autres partenaires publics.
Mais le chantier est encore long. Il y a quelques mois, Marsactu a établi que si certains bateaux étaient équipés pour l’électrification, le port a encore besoin de prises supplémentaires. Quatre ferries peuvent aujourd’hui être accueillis simultanément. La conception de la nouvelle gare maritime du Cap Janet qui accueille les lignes desservant le Maghreb inclut du branchement à quai. Quant aux croisières, elles pourront en théorie se brancher à partir de 2025.
Le port veut faire perdurer l’activité des croisières
Face aux inquiétudes et aux questions de plus en plus récurrentes, le Grand port maritime de Marseille Fos a tenté de casser son image d’institution fermée et s’est ouvert à des ateliers de “dialogue Ville-port” depuis 2019.
Mais le cap reste le même. Dans un long entretien accordé à Marsactu, Hervé Martel, président du directoire, estimait que “le port pollue bien moins qu’il y a vingt ans. Il y a un niveau d’acceptation par la société qui est moins important, dont acte.” Mais il considère que les nouveaux carburants et le branchement à quai permettent de répondre aux questions.
“La raison d’être d’un port est de créer de la richesse autour de l’activité maritime“, assume Hervé Martel. Avec parmi ses axes de travail la volonté d’ancrer un peu plus le modèle économique et touristique de la croisière à Marseille. Illustration de cette vision, un projet de gare maritime de luxe sur l’esplanade du J4 est en cours d’élaboration.
Commentaires
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Petit rappel la région PACA a des problèmes d’approvisionnement en électricité
est-il bien utile d’aggraver ce problème en alimentant les bateaux de croisière et qui plus est en faisant payer les victimes de cette pollution qui ne se résume pas à la présence des navires dans le port, Ils polluent aussi en navigant.
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Faudrait surtout arrêter le modèle de la croisière de luxe à Marseille qui ne rapporte rien à la ville. Mais beaucoup au port et à certains qui prônent ce modèle.
On sait maintenant que les croisieristes restent sur leur navire, ne consomment pas ou très peu leur incidence sur l économie locale est quasi nulle, mais leur impact sur la santé bien réelle !
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Vous venez de mettre le doigt sur le point qui fait mal,le Port.
Ce dernier est complètement largué si j’ose dire sur le marché des conteneurs, il n’y qu’à comparer face aux ports directement concurrents, les hydrocarbures en recul et cela ne fait que commencer. Seul Fos méthanier sort la tête de l’eau vu le contexte politique. Pour le vrac , vaut mieux ne pas en parler.
Concernant les passagers une menace sérieuse pèse sur la continuité territoriale vers la Corse, nous sommes dans le collimateur de Bruxelles. En d’autres termes les navires vers la Corse sans ces subventions vont se compter sur les deux doigts d’une main.Autrement dit les bassins de la Joliette à Mourepiane seront vides.
Alors, on fait des prix aux croisieristes,pas de contraintes et pas de normes,le GPMM fait du remplissage avec des statistiques prévisionnelles de dépenses par passagers totalement fantaisistes alimentées depuis des années par l’ex adjointe Vlasto et toute la gaudinie réunie pour justifier les prix.
Après,je vais me permettre de vous corriger en toute sympathie, les monstres pollueurs ne sont pas des croisières de luxe,ce sont des croisières de “Marcel”. Barcelone l’a très bien compris et a constaté cela dans le chiffrage des retombées économiques.
Le “Ponant” est une croisière de luxe avec des passagers à haut pouvoir d’achat et qui eux ont des navires raisonnables. D’autres compagnies ont les mêmes caractéristiques aussi.Donc à travailler.
Alors le Port cherche du volume et face aux 3 ou 4 ” Majors” de la croisière fait la serpillière contrairement à Copenhague,Oslo et autres ports de la mer du Nord qui ont fait plier ces gens depuis quelques années.
Problème de mentalité sans doute, je ne sais d’ailleurs si l’expression ” m’en fouti ‘ a un équivalent en danois ou norvégien ?
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” Pour le vrac , vaut mieux ne pas en parler.”
Si, si parlons en : des tonnes d’alumine déchargées n’importe comment et qui pollue l’air des 50 000 habitants riverains du 2e e, 15e et 16e alors que la possibilité de déchargert existe à Fos mais que quelques dockers sur place continuent à exiger qu’elle reste sur place alors que c’est fait n’importe comment et surtout, quand il y a du vent, au mépris de l’arrêté
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de l’arrêté 2008 253PS qui interdit le déchargement par vent d’ouest. Mais c’est comme la circulation routière à Marseille : y’a pas de flic alors pourquoi respecter la loi ?
Et les gros riches (qui pillent la planète) qui se paient le Ponant, ils arrivent direct en limousine de l’aéroport et ne vont pas non plus faire leur courses à Marseille.
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Brallaisse on croirait lire un argumentaire de JC Gaudin sur le bienfait des riches croisiéristes ou du Macron et son ruissellement
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Complètement à côté de la plaque,c’est pourquoi les idéologues me fatiguent.
Vous pouvez effectivement supprimer les croisières,bateaux et autres engins flottants.Vous pouvez aussi supprimer les avions et aéroplanes y compris pourquoi pas les canadairs.Vous pouvez encore éradiquer tous les véhicules terrestres .Comme cela effectivement cela réduirait les émissions au lieu de chercher des solutions technologiques qui existent.
Mais l’on pourrait demander aussi aux idéologues et écologistes de la boucler aussi, en parlant à tort et à travers pour ne rien dire,ils produisent trop de CO2 et là danger pour la planète.
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Brallaisse il est vrai que faire taire ceux qui ne sont pas d’accord avec vous économiserait du CO2 c’est une façon comme une autre de clore le débat
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Pas du tout, chacun à tout à fait le droit de s’exprimer,mais libre à moi comme à d’autres d’apprécier à leur juste valeur les âneries ou les inepties éructées par nos idéologues de service,et le Palais Bourbon en est l’exemple parfait en ce moment
Localement, et vous ne pouvez que le constater par mes remarques concernant la pollution, les idéologues du MEDEF ne sont pas épargnés comme les comiques écologistes marseillais ou bien les parachutés de LFI.
Vous connaissez la formule,tout ce qui est excessif est ………….
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Je constate surtout votre côté , au demeurant sympathique,très enfantin qui tient absolument ç avoir le dernier mot
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Vous savez, comme le dit ce proverbe populaire , “la vérité sort souvent de la bouche des enfants ” . Na !
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Brallaisse puisqu’il suffit de vous écouter pour connaitre la vérité je vais suivre votre conseil et ne plus rejeter de CO2
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Encore et toujours le problème de la gouvernance du port de Marseille :
“il est là pour créer des richesses”, dit le cheval.
“il est là pour s’intégrer dans l’urbanisme de la Ville”, dit la poule.
“il est là pour nous encrasser les poumons”, dit l’oie.
“il est là pour maintenir l’emploi des travailleurs portuaires”, dit le taureau.
Difficile, de gouverner toute cette basse-cours. La solution réside peut être dans ce qu’on appelle la démocratie ? (éclairée, justement, pas la démocratie de chant de coq électoral). Des organismes techniques compétents et des politiques qui les comprennent et qui les pilotent avec intelligence et fermeté.
Vaste programme, certes, mais seule solution je crois.
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