Pointue !, bonsoir à toutes et tous !

"Tirez la charrue", avait coutume de lancer Jean-Claude Gaudin à l'assemblée municipale quand la ritournelle des délibérations commençait à s'enliser. C'est un peu l'impression générale alors que décembre n'en finit pas de s'étirer, tout comme l'actu, dense et pas toujours réjouissante.

🎄 Ça fait des cadeaux. On connaissait les porte-conteneurs CMA-CGM, les journaux CMA-CGM, les maillots de l’OM CMA-CGM… Voici les goûters de Noël CMA-CGM ! L’armateur, premier employeur privé de la ville, s’apprête en effet à étendre ses actions de mécénat à la mairie de Marseille. Et va offrir à 7500 petits Marseillais usagers des centres aérés municipaux un petit paquet contenant père Noël en chocolat bio, jus de fruit bio, compote bio, un gâteau, des papillotes et des bonbons. Le tout accompagné de spectacles et activités sur le Vieux-Port et dans plusieurs quartiers de la Ville. L’opération est pilotée par la mairie, mais entièrement sponsorisée par la fondation de l’armateur milliardaire pour un budget de 60 000 euros. On ignore encore si le costume du père Noël sera floqué aux initiales de la firme.

🤳Ça se retrouve. “Place to be” mardi 12 décembre au soir : la salle des pas perdus de la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Philippe Klein, conseiller municipal d’opposition (Horizons), recevait la légion d’honneur des mains de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe (Horizons, aussi). Tout le gratin du centre-droit local avait répondu présent pour féliciter Philippe Klein faire une photo avec le maire du Havre, bien placé dans les sondages pour 2027. Dans la file d’attente : la députée Anne-Laurence Petel, marcheuse de la première heure et opposante à la maire d’Aix. Mais aussi ladite maire d’Aix, Sophie Joissains, étiquetée UDI. Laquelle a pu se réjouir de croiser Martine Vassal – ex-LR mais pas complètement macroniste – avec qui le torchon brûle depuis des mois. Évidemment là, le président local d’Horizons, Bruno Gilles, qui s’était présenté contre la même Martine Vassal aux municipales 2020. Le maire d’Arles, Patrick de Carolis, recrue récente du parti, avait aussi fait le déplacement. Tout ce petit monde rabiboché pour l’occasion a joué des coudes pour accueillir en premier l’invité du jour, et c’est Sophie Joissains qui était la plus près de la porte. À Patrick de Carolis, chagriné, on a entendu une assistante glisser : “Vous aurez un moment et une photo tout à l’heure”. Ouf.

🚌 Ça ironise. Jean-Marc Coppola avait choisi le musée d'art contemporain, dans les quartiers Sud, pour présenter le bilan à mi-mandat de son action culturelle à la mairie de Marseille, ce mercredi. L'occasion pour Stéphanie Ayrault, nouvelle directrice de l'établissement rouvert au printemps après quatre ans de travaux, de se féliciter des bons chiffres de fréquentation du musée. Le MAC attire entre 5000 et 7000 visiteurs par mois, s'est satisfait la directrice. Heureuse que les Marseillais le "retrouvent", elle a aussi salué, avec un rien de malice, "les touristes qui arrivent aussi à nous trouver." Vu la pauvreté des transports en commun dans le secteur de Bonneveine, ces derniers ont, il est vrai, bien du mérite.

Relégué. Que s’est-il passé pour que le club de foot des quartiers Nord qui espérait concurrencer l’OM s’écroule en quelques mois, jusqu’au dépôt de bilan ? Chez Marsactu, vous avez peut-être remarqué qu’on ne parle quasiment jamais de ballon rond. Mais s’il y a matière à enquête… En 2022, Rémi Baldy racontait comment le GS Consolat, rebaptisé Athlético Marseille, avec force stars et paillettes, a terminé sa course folle au tribunal de commerce. Ce jeudi, il signe à nouveau l’article footbalistique annuel dans nos colonnes en revenant sur l’affaire. Appuyé sur les observations minutieuses de la chambre régionale des comptes, il décortique les raisons du fiasco. Au programme : investisseur mystérieusement disparu, achat du club déguisé et folie des grandeurs.

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Stop and go. Parfois, les politiques préfèrent ne pas avoir de journalistes dans la pièce. On les comprend, au fond. Surtout quand le sujet discuté est l’implantation d’une salle de shoot. Mais s’il y a écrit “réunion publique”, on ne voit pas pourquoi on ne serait pas de la partie. Lundi, pourtant, notre journaliste Violette Artaud a appris que la réunion d’information qui se tenait le soir même à 18h se ferait sans la presse. Malgré son insistance auprès des organisateurs, notamment la mairie de Marseille, niet, pas question. À 17 h 30, Marsactu publie une brève pour dénoncer cette atteinte à l’exercice de notre métier. À 18 h 20, Violette reçoit un message du service presse de la Ville qui l’informe qu’elle pourra finalement entrer. Heureusement, pas besoin de se téléporter, notre reporter tout terrain avait réussi à se glisser dans la salle, avec ou sans feu vert. Beaucoup de palabres pour… assister à une réunion publique (le récit à lire ici).  

Nimbies. Eux aussi veulent leur réunion publique. La Pelouque, petit quartier sur les hauteurs de Saint-Henri, dans le 16e arrondissement, se prépare à accueillir en 2024 un village d’insertion pour 12 familles roms issues de bidonvilles marseillais. Un lieu de répit provisoire, où elles pourraient rester deux ans maximum. Mais pour les voisins du terrain, une ancienne aire d’autoroute, la nouvelle a du mal à passer. Entre peur de voir leurs biens immobiliers dévalués pour certains et promesse de sortir “le fusil” pour d’autres. Ils réclament une concertation publique. Que la préfecture n’a pas l’air décidée à organiser, le projet étant déjà acté. On doute que les riverains remontés en restent là.    

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Déjoué. Tout au long du mois de novembre, la journaliste Lola Breton a suivi le procès des deux hommes accusés d'avoir projeté un attentat à Marseille en 2017. Une plongée dans les esprits radicalisés de ces jeunes venus de l'autre bout de la France et pensant trouver ici une ville où ils pourraient passer inaperçus tout en fabriquant des quantités terrifiantes d'explosif artisanal. Dans le dernier épisode du Bocal de Marsactu, Lola raconte ces semaines de procès fortes en intensité au micro de Violette Artaud.    

God Jul. Ils ont cru faire l'affaire du siècle. Des fans de l'ovni du rap marseillais se sont rués sur des places à cinq euros pour ce qu'ils pensaient être un concert de Jul en Suède, raconte RTL. Les petits malins ne sont probablement pas des habitués des séries de Noël scandinaves, sans quoi ils auraient su qu'en suédois, Noël se dit "Jul" (prononcer youl). Les organisateurs d'un petit spectacle traditionnel de fin d'année à l'autre bout de l'Europe ont donc eu la surprise de voir les billets partir par dizaines avant de comprendre la méprise. "Je voyais 10, 15 billets se vendre d'un coup... Je me suis dit, « mais qui sont ces familles si nombreuses ? »", a confié l'une d'entre eux à la radio. Réponse : des adeptes du J, tout simplement.

Pointue !, la seule newsletter sans listes d'idées cadeaux pour Noël, c'est fini pour ce jeudi. Mais on vous retrouve une dernière fois en 2023 la semaine prochaine, toujours sur vos boîtes mails.

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