Marseille : les micropartis de Gaudin et Muselier généreux avec l'UMP

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le 27 Juil 2010
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Marseille : les micropartis de Gaudin et Muselier généreux avec l'UMP
Marseille : les micropartis de Gaudin et Muselier généreux avec l'UMP

Marseille : les micropartis de Gaudin et Muselier généreux avec l'UMP

Depuis que l’affaire Woerth-Bettencourt, les projecteurs sont braqués sur la multiplication des micropartis. Une spécialité maison de l’UMP, autour duquel gravite une bonne part des 283 formations recensées en 2008. En principe rien d’illégal à ce que les campagnes électorales de Richard Mallié, député des Bouches-du-Rhône, soient soutenues par « Les amis de Richard Mallié » (ça ne s’invente pas…), en majorité alimenté par des dons. D’ailleurs, ces partis de poche sont soumis aux mêmes règles que leurs grands frères : les dons des personnes physiques sont plafonnés à 7 500 euros par an, le financement des campagnes à 4 600 euros par candidat.

Mais l’affaire revêt une tournure plus sensible lorsque ces structures reversent elles-même une partie de leurs recettes à d’autres partis. La manoeuvre signifie qu’«une même personne physique peut financer plusieurs partis en versant à chacun le montant plafond des dons autorisé, les partis bénéficiaires reversant ensuite l’argent récolté au parti central», explique au Figaro François Logerot, président de la Commission des comptes de campagne et de financement politiques (CNCCFP). Là encore, on n’est pas dans l’illégalité, mais le gendarme du financement politique la considère comme «un détournement de l’esprit de la loi».

Gaudin premier donateur de l’UMP

Pour illustrer son propos, le quotidien s’appuie sur une doublette, on peut même dire un ticket, puisqu’il s’agit du maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin, et de son ancien premier adjoint Renaud Muselier. Mention spéciale pour le premier nommé : en 2008, « en versant 120 000 euros à l’UMP, le parti du maire de Marseille, alors vice-président du conseil national du parti majoritaire, a réalisé de loin le plus gros don reçu cette année-là par la maison-mère ». Car habituellement, les fonds suivent plutôt le chemin inverse.

En bonus, le Fig’ note que l’Union Républicaine et d’Action Communautaire (URAC) (c’est son nom), ne déclare « aucune dépense de «propagande et de communication», pas d’aide à d’éventuels candidats… En cette année d’élections municipales, l’activité politique du microparti semble quasi-nulle. Ce qui n’a pas empêché le parti de Jean-Claude Gaudin de récolter 81.000 euros de dons de personnes physiques ». Cela ressemble fort à une simple pompe à fric annexe de l’UMP…

Coup de pouce pour les municipales

Le parti de Renaud Muselier, Cap sur l’avenir 13, est moins exclusif. Si en 2002 il a bien envoyé 38 376 euros à l’UMP tout juste naissant et 10 000 en 2008, il « semble avoir joué un rôle plus important lors de la campagne électorale des municipales de 2008, en accordant notamment 229.000 euros d’aides à un ou plusieurs candidats. »

On a bien une idée de qui il s’agit, sachant que le parti est domicilié rue Sainte-Cécile à Marseille, qui était le fief de campagne de Renaud Muselier face à Jean-Noël Guérini dans le 3e secteur crucial pour la victoire de la droite. En même temps c’est aussi le siège de la fédération UMP des Bouches-du-Rhône, dont Muselier est le secrétaire… En 2014, si vous voulez vraiment soutenir la droite à Marseille et dans le département, vous savez que vous pouvez faire un don à l’UMP, à l’URAC et à Cap sur l’Avenir 13…

Nébuleuse écolo-gaulliste

Mais la créativité de la droite marseillaise ne s’arrête pas là. En témoigne le mouvement Le Trèfle – Nouveaux Ecologistes – Homme Nature Animaux (NEHNA), qui a bénéficié d’une aide publique de 163 129 euros, grâce à des candidatures aux législatives. Car, à bien y regarder, on retrouve tous les cadres du parti du côté de la majorité présidentielle à un moment où à un autre. Son président Albert Pareyre est ainsi conseiller dans le 3e secteur. Son vice-président Bernard Tallès était adjoint au maire du 4e secteur Dominique Tian. La déléguée nationale Maryse Retali est adjointe au maire du 6e secteur Roland Blum. Son secrétaire général Dominique Laumonier a lui choisi la liste d’Alain Aragneau à Istres. Le seul à ne pas avoir de pied à terre dans les Bouches-du-Rhône est son trésorier Stéphane Galardini.

On pourrait dire la même chose des Verts ou des communistes, remarquerez-vous… C’est d’ailleurs la défense d’Albert Lapeyre, qui explique dans La Provence qu’ »il faut faire la distinction entre les vrais partis comme nous et les comités de soutien déguisés, qui sont là pour contourner la loi et le plafond des dons ». Et comment fait-on cette différence ? Car lorsque l’on voit que ce dernier est aussi président d’honneur de l’Union des gaullistes de France, où l’on retrouve au sein du bureau Tallès, Retali et Galardini, on s’interroge. Surtout lorsque les membres d’honneur comptent le maire UMP du 3e secteur Bruno Gilles ou encore la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie….

Un lien En Provence, l’UMP drague les voix du FN, sur Marsactu

Un lien Les comptes complets publiés par la CNCCFP (gros fichier pdf)

Un lien Un petit dessin vaut mieux qu’un grand discours, infographie du Monde

Un lien Les micro-partis politiques en quinze questions, par le Nouvel Obs’

Un lien Le hit-parade des partis de poche, de Rue89

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Commentaires

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  1. céhère céhère

    Quelle blague ces “écologistes indépendants”… on les retrouve tous à l’ump. Et quand on sait la place de l’écologie à Marseille, on a une idée encore plus précise de leur poids politique et de leur (in)compétence.

    Sinon j’ai quand même du mal à faire le rapprochement avec les communistes où les verts…

    Et je me dis qu’il y a quand même des gens qui ont du fric à perdre à financer l’ump, ce n’est pas la crise pour tout le monde.

    Article intéressant, qui va beaucoup plus loin (mais est-ce une surprise) que la provence sur le même sujet.

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  2. Raoul Raoul

    c’est vraiment pitoyable. Muselier, Gaudin et les élus UMP ayant des micropartis et qui ont détourné de l’argent devraient démissionner.
    Vivement 2014 pour l’alternance.

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  3. alex alex

    vous êtes bien nuls et mal pensants, car dans votre haine et amalgame, vous ne faites pas la différence entre un parti politique (le trèfle) et une association (UGF) dont le siège social est à Paris!
    Votre partialité vous étouffe car il est contradictoire maintenant d’être écolo et gaulliste? depuis quand? les gaullistes de gauche ça existe et à droite, c’est interdit? bref, vous ne méritez même pas que l’on dise que 1+1 ça fait 2! allez, bonne continuation dans vos amalgames, vous n’êtes bon qu’a çà, l’enfumage.

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  4. Roro Roro

    Depuis que je me suis penché sur le projet de création du parc des calanques forcement la politique m’a explosé en pleine face. J’avais des convictions qui se sont toutes éffonfrés à la vue du bal de ces gens qui ont fait naitre ce vaste chantier. Des ennemis jurés qui s’embrassent devant la foule, des comportements de plus en plus obscures pour sauver une certaine apparence, interdit d’ouvrir la bouche dans un débat public ( celle là elle est bien bonne), ont fini par me dégouter de tout ça…
    Merci de continuer à bombarder et faire du bon journalisme…
    Roro.

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