Le choix Payan

Décryptage
par Jean-Marie Leforestier & Lisa Castelly
le 16 Déc 2020
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À 43 ans, le socialiste se retrouve propulsé maire de Marseille suite à la démission de Michèle Rubirola. Jugé trop clivant pour porter la campagne du Printemps marseillais, il est aujourd'hui présenté en recours indiscutable.

Le 6 octobre dernier, Benoît Payan avait présidé le conseil municipal en l
Le 6 octobre dernier, Benoît Payan avait présidé le conseil municipal en l'absence de Michèle Rubirola. (Photo : BG)

Le 6 octobre dernier, Benoît Payan avait présidé le conseil municipal en l'absence de Michèle Rubirola. (Photo : BG)

Un choix consensuel presque naturel. Peu de voix dissonantes se sont élevées dans la majorité pour contester la propulsion de Benoît Payan, 43 ans en janvier, vers le fauteuil de maire. Ni l’électron libre Samia Ghali qu’il avait pris soin de rencontrer en fin de matinée avec Michèle Rubirola, ni les membres de son groupe n’ont vraiment contesté le “switch” proposé par Michèle Rubirola. Le communiqué de son groupe, le Printemps marseillais, évoque même un soutien “unanime”.

“Ce qui devait arriver est arrivé”, sourit une adjointe au maire à l’issue de ce nouvel épisode des folles municipales 2020. Celui qui avait tout construit patiemment pour devenir maire en six ans d’opposition à Jean-Claude Gaudin remplace celle qui ne voulait pas l’être. Il y a un an, Benoît Payan avait renoncé à conduire la coalition du Printemps marseillais. En se mettant en retrait, il disait vouloir assécher ceux qui “ne critiquaient pas [s]es convictions, juste [s]on étiquette”. Comprendre celle d’un Parti socialiste auquel il reste fidèle malgré dix dernières années chaotiques, marquées par l’échec de François Hollande à Paris – il s’opposera à lui notamment sur la question de la déchéance de nationalité – et les affaires à Marseille. Il tirait en réalité les conséquences d’un constat : il n’avait pas trouvé le chemin pour se faire désigner candidat.

“Hold-up démocratique” pour les oppositions LR et RN

Ce pas en arrière ne l’avait pas trop éloigné des lumières. Toute la campagne et dans les premiers mois de la mandature, il apparaissait aux côtés de Michèle Rubirola. Pour l’élue peu expérimentée et mal à l’aise dans l’arène médiatique, il est une béquille de communication qui la rassure et la supplée au besoin. Elle est l’amatrice, lui le professionnel et il a tôt fait de penser que le retour en première position était inéluctable. “La ficelle est un peu grosse et nous espérons collectivement que ces raisons de santé ne masquent pas un accord conclu avant même l’élection municipale”, écrit ainsi le groupe d’opposition de droite dans un communiqué. Déjà, lorsqu’il avait assuré l’intérim d’une maire souffrante, l’ancien adjoint Didier Réault avait évoqué “une supercherie”. Pour le Rassemblement national, Stéphane Ravier souligne que “les Marseillais n’ont été que 35 % à se déplacer aux urnes et aucun d’entre eux n’a voté pour élire Benoît Payan maire de Marseille”. Les deux oppositions s’entendent sur une même expression : “hold-up démocratique”.

Pour certains, Depuis plusieurs semaines la question n’était plus “et si…” mais “quand ?”

Jusque dans la majorité, certains juraient qu’il interviendrait dès le troisième tour en juillet pour l’élection du maire mais c’est bien Michèle Rubirola à qui Jean-Claude Gaudin avait remis l’écharpe. Depuis plusieurs semaines, la question n’était pourtant plus pour certains  “et si..” mais “quand ?”. “Je ne crois pas à la machination. Ils sont deux, ils ont toujours eu ce fonctionnement complexe. Il n’y a pas une victime et un bourreau, elle a joué son rôle, elle a pris sa décision”, tempère Sophie Camard, la maire des 1er et 7e arrondissements qui, en tant que suppléante de Jean-Luc Mélenchon est une des figures de l’aile gauche du Printemps marseillais. Pour rattraper le coup après un article du Monde qui décryptait son peu d’appétence pour le poste, les communicants qui entouraient la maire avaient poli l’image d’un “binôme” se partageant les responsabilités et renouvelant les pratiques politiques.

Un politique chevronné

Il a côtoyé au cabinet de Marie-Arlette Carlotti deux de ceux qui forment aujourd’hui son entourage proche.

C’est pourtant un politique chevronné qui s’apprête à s’installer dans le fauteuil de maire, tranchant avec l’image “citoyenne” de sa prédécesseure. “On a beaucoup de retours sur le fait qu’on soit retombés dans une forme de tambouille politique, il va falloir dissiper cela”, s’inquiétait-on lundi soir au sein du Printemps marseillais. Benoît Payan connaît par cœur la recette. Il a passé toute sa vie d’adulte dans les méandres du Parti socialiste et de son organisation de jeunesse, le MJS. Clerc de notaire de formation, celui-ci s’est surtout formé en ayant longtemps travaillé au conseil général des Bouches-du-Rhône dans l’entourage de Jean-Noël Guérini. Face aux affaires qui s’agrippaient à son patron, c’est une élue PS dissidente Marie-Arlette Carlotti qui le sortira du bateau bleu. Place à un travail au cabinet de la ministre déléguée de l’époque.

Il y côtoiera deux de ceux qui forment aujourd’hui son entourage proche, Christophe Pierrel qui poursuivra sa carrière parisienne à l’Elysée avant de devenir directeur de cabinet de Michèle Rubirola et Arnaud Drouot, aujourd’hui adjoint aux marins-pompiers et aux relations internationales de la Ville de Marseille. Avec Anthony Krehmeier, qu’il a installé à la mairie des 2e et 3e arrondissements et Yoan Lévy, le nouveau secrétaire général du groupe, ils forment une équipe omniprésente depuis le début de la mandature, trop au goût de certains. “Sur mes dossiers, les choses se décidaient avec le cabinet, avec Benoît Payan sans que la maire ne s’y intéresse vraiment. Plus souvent, c’était eux qui donnaient la validation politique notamment dans les situations d’urgence”, raconte un adjoint.

“Passé de bébé Guérini à pro-citoyens”

Les élus qui pour beaucoup découvrent ces fonctions étaient en recherche d’efficacité et de fluidité, c’est ce qu’ils trouvent avec lui.

Un soutien de longue date de Benoît Payan

De cette formation et ce parcours, il garde l’expérience et le sens tactique mais accepte difficilement de porter les stigmates. Aux yeux de beaucoup dans son camp, c’est désormais aussi son exercice du pouvoir qui le crédibilise. Un écologiste salue ainsi son parcours, non sans ironie : “Pour un socialiste il est pas mal. Il a fait la meilleure conversion, passé de bébé Guérini à pro-citoyens”. Même constat pour Marie Batoux, ex cadre nationale du Parti de gauche et fondatrice du Collectif du 5-novembre et désormais adjointe à l’éducation populaire : “Le fait qu’un socialiste soit accepté, cela montre l’évolution en un an. Chacun a sa base. Si on est prêts à l’accepter, c’est que notre premier cercle politique est prêt à l’accepter. Et qu’en un an on a réussi à démontrer des choses et que le PS a montré qu’il était capable de retrouver une ligne cohérente.” Un soutien de longue date abonde : “Quand il dirige un conseil municipal, quand il arbitre sur les sujets, il montre ses capacités et ses progrès. Les élus qui pour beaucoup découvrent ces fonctions étaient en recherche d’efficacité et de fluidité, c’est ce qu’ils trouvent avec lui. Et puis, ils se sont confrontés à la réalité aussi…”

Parmi ses premières décisions figure selon nos informations le retrait du rapport instaurant une réforme de droit de grève au sein de la mairie. Il s’agit d’empêcher le recours à des grèves de moins d’une heure, pénalisantes pour le service notamment dans les cantines mais peu visibles sur le bulletin de salaire. Négocié avec le syndicat Force ouvrière Territoriaux et l’union CFE-CGC/CFTC, cet accord irrite dans la méthode comme dans le résultat les syndicats rivaux de la CGT et de la FSU, mais aussi une partie des élus de la majorité, dont le Parti communiste. Le rapport devrait donc repasser par la case négociations.

Benoît Payan pose ainsi les gages d’un collectif même si, dans l’entourage de la maire démissionnaire, on le décrit comme un adepte d’un fonctionnement “vertical”, du haut vers le bas, quand Michèle Rubirola pensait “horizontal” et collégialité. Sa réussite passera par cette capacité à maintenir le collectif uni. Déjà, les écolos le mettent au défi en créant un groupe autonome. “Nous continuerons à être unis dans notre diversité pour le respect du contrat commun”, a prévenu l’ex-candidat EELV à la mairie Sébastien Barles. L’enjeu dépasse les frontières de la ville puisque le “modèle Printemps” pourraient essaimer dans d’autres échéances électorales, en juin prochain. “Pour tenir nos engagements, il va falloir sortir la tête de l’eau, renouer avec notre base, mettre beaucoup d’énergie pour les départementales et conserver cette dynamique unitaire, sinon on n’arrivera pas à faire le quart de ce qu’on a à faire pour cette ville”, résume Marie Batoux, ex-directrice de campagne du Printemps marseillais.

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Jean-Marie Leforestier
Journaliste | jm.leforestier@marsactu.fr
Lisa Castelly
Journaliste

Commentaires

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  1. MarsKaa MarsKaa

    Les LR qui crient au “hold up démocratique” ah, ah, ils ne manquent pas d’air ces fervents defenseurs des principes démocratiques !
    Peut-être qu’ils redoutent davantage un Payan qu’une Rubirola ?

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Parler de “hold-up démocratique” alors qu’on a soi-même été pris les doigts dans le pot de fausses procurations, et qu’on était prêt à remplacer Vassal par Teissier ou par Royer-Perreaut pour sauver les meubles, c’est assez plaisant en effet !

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  2. MarsKaa MarsKaa

    Le PM a du pain sur la planche, entre gérer leur majorité, rassurer leurs électeurs.trices, et agir pour les habitants de cette ville abandonnée, mal gérée, depuis des décennies. Bon courage à tous les élus et petites mains du PM. On a besoin de vous.

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  3. Coquelicot Coquelicot

    Allez sur les réseaux des citoyen.ne.s du Printemps Marseillais, vous constaterez que pour beaucoup c’est une trahison. On a fait campagne et voté pour une femme écologiste,, collaborative et on nous cloque un apparatchik du PS à tendance verticale (comme vous le dites) pour lequel beaucoup d’entre nous n’auraient pas bougé. C’est vraiment une escroquerie. Non, Payan, n’est pas le choix du PM (ah si, il a déposé la marque à l’INPI). C’est effectivement un hold up électoral

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    • corsaire vert corsaire vert

      les Marseillais on voté pour une liste et son projet et non pour une personne en particulier .
      Même si cela vous déplait c’est le conseil qui élit le maire et non les électeurs .
      Pour ma part je suis triste de ne pas voir Michèle Rubirola comme maire de Marseille mais je salue son courage : elle sera quand même 1 er adjoint et Payan ne gouvernera pas seul !
      Vous pouvez faire confiance aux autres colistiers ….

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  4. Vitamines Vitamines

    Et à la fin…. un guériniste !

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    • Pascal L Pascal L

      Dire de M. Payan que c’est un guériniste c’est comme dire de M. Macron que c’est un hollandais au pretexte qu’il a été recruté par François Hollande.

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    • toto toto

      Heu ben oui, macron est un hollandais. Il n’a fait que poursuivre l’oeuvre de Hollande qui lui même a poursuivi celle de Sarko. Tout cela dans la continuité. Qui sera le prochain à reprendre le flambeau ? Jadot ? Pauvre “gauche”…

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    • leravidemilo leravidemilo

      Ben oui, un sarkhollandiste de première même, cernés (de son plein gré) par des sarkhollandiste (la VF de la grande coalition) , de Castaner à Darmanin (le sarkososie) de Le Maire à Le Drian, de… Par son entourage, son parcours (banquier d’affaire, commission Attila..) et surtout, surtout ses donneurs d’ordres qui sont strictement les mêmes de la commission u.E ux plus groooossses oligarchies du CAC 40 et consorts…
      Serait bien temps de le réaliser, ou a défaut de nous indiquer quelques ruptures significatives et réelles dans les choix politiques.
      Votre comparaison visant à blanchir Payan de toute tache guériniste vient, au contraire, de l’emplâtrer!

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  5. Elric Menescire Elric Menescire

    Tu m’étonnes : je connais personnellement un élu communiste du PM, et c’est très clair que si le droit de grève était saboté de la sorte a la mairie, même Coppola aurait voté contre. Payan a besoin de tout ce petit monde pour accéder (et y rester sans trop de casse) à la mairie et il le sait

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  6. Input Output Input Output

    Et si, pour envisager un autre point de vue, on se demandait si tout cela n’avait pas été calculé à l’avance ? Une novice en politique en frontal pour refaire le coup de Macron en prônant le changement et la mise en avant de cette “société civile” (celle qui s’oppose aux politiques “professionnels”), et puis on enlève les masques quelques semaines plus tard pour laisser la place à celui qui n’aurait pas pu briguer le poste en tant que tel…Je leur prête peut-être une intelligence qu’ils n’ont pas mais quand il s’agit de prendre le pouvoir, tous leurs neurones sont mobilisés !

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    • BRASILIA8 BRASILIA8

      ce n’est pas de l’intelligence de leur part c’est tout simplement une manœuvre politicienne vieille comme la politique

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    • corsaire vert corsaire vert

      vous êtes simplement complotiste …

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  7. Assedix Assedix

    Eh bien merci Marsactu, vous m’avez bien pourri ma journée… 😉

    Je me posais deux questions concernant ce départ:

    1) était-il volontaire?
    Vous m’apprenez que le directeur de cabinet de Rubirola était un proche de B. Payan

    2) Ce changement de visage dans une période conflictuelle traduisait-il une volonté d’être plus ferme vis-à-vis du personnel municipal ou au contraire une capitulation ?
    La première décision de B. Payan sera donc de revenir sur la seule avancée réalisée dans ce domaine…

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    • toto toto

      Vous trouvez que c’est une avancée ? Il faut rappeler que l’accord a été signé avec FO… Ca devrait vous mettre la puce à l’oreille, non ?
      Cette accord permet juste à FO d’exiger l’exclusivité des négociations futures de ce que contient cet accord et la mairie masque sa totale inaction en matière d’engagement sur le recrutement de personnel pour les écoles.
      Il est bien obligé de reculer car les communistes (j’espère), la CGT et la FSU n’auraient pas laissé passer une telle mascarade.
      Marseille aurait été la seconde ville après Rennes à appliquer la loi macroniste mais quand on voit les conditions d’accueil des enfants à Rennes, les agents n’ont même plus besoin de faire grève mais à Marseille on commence par taper sur les agents en signant des accords avec des syndicats douteux:
      https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=3566957963381098&id=1646726518737595

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    • Assedix Assedix

      @juH: Je reconnais volontiers que la signature de cet accord par FO le rendait nécessairement suspect.
      Si je le qualifiais d’avancée, c’était parce que je voulais y voir la reconnaissance tacite par l’équipe municipale de ces 3 évidences:
      — les agents municipaux de Marseille ne travaillent globalement pas assez
      — ceux qui sont en contact avec le public présentent trop souvent un visage détestable aux usagers.
      — ils ont trop recours à la grève.

      Mais je me berçais sans doute d’illusions.

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    • toto toto

      Effectivement, d’après les différents rapports, certains services ne travaillent pas assez, en général les plus proches du pouvoir, mais d’autres font tout à fait leurs heures.
      Et il se trouve que cet accord concernait en particulier les personnels des écoles et des crèches. Difficile de ne pas faire ses heures dans les écoles.
      Et malheureusement le recours à la grève n’est que la conséquence de conditions de travail catastrophiques: manque cruel de personnel, encadrement autoritaire, organisation désastreuse…
      De plus la mairie actuelle joue sur la grève pour masquer que le vrai problème c’est leur manque d’engagement sur les recrutements (les écoles sont fermées pour grève sur préavis national par la mairie alors qu’un seul agent est en grève).
      Ce tract remet bien les choses à leur place:
      https://www.facebook.com/UDCGT13/photos/a.496261363876755/1880714252098119/

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    • Assedix Assedix

      Oui, j’imagine que l’essentiel du personnel fait bien ses heures, comme vous dites. Je parlais seulement du travail accompli durant ces heures.

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    • toto toto

      Ménage, accueil des enfants, classe (pour les ATSEM), pause repas vite fait pour déguster une superbe barquette sodexo, servir les enfants le dos courbé sur des tables à hauteur d’enfant dans le vacarme des réfectoire surchargés et/ou surveiller une soixantaine d’enfants par adulte dans la cour pendant les deux heures d’inter classe, retour en classe, éventuellement ménage .

      J’imagine que cela ressemble à une journée type. Et tout cela pour une paye minable, des parents qui vous crachent à la gueule, parfois des enseignants qui vous méprisent, une hiérarchie tyrannique et la conscience de ne pas pouvoir faire son boulot correctement. Heureusement les collègues et le sourire des enfants aident à tenir… mais pour combien de temps ?

      Je suis toujours consterné par l’aisance avec laquelle certains dénigrent le travail des autres confortablement installés dans leur canapé. C’est peut-être pour ça qu’on en est là.

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    • Tarama Tarama

      Ce que vous décrivez JuH est sûrement vrai, mais il y a aussi des problèmes de pratiques avec les enfants, peut-être conséquences de ce que vous décrivez, et assez récurrents pour en entendre parler de tous les côtés. Il y a beaucoup de choses à régler dans l’encadrement des enfants dans les écoles marseillaises… Il faudrait hausser le niveau de tous les côtés.

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    • toto toto

      @Tarama. C’est vrai. Une part de fantasme aussi.
      Mais ce qui est certain c’est que les conditions de travail n’aident pas.
      Le programme du printemps marseillais est très ambitieux à ce sujet mais pour l’instant, les personnels et donc les enfants n’en ont pas vu la couleur. Il n’était par contre pas prévu l’application aussi soudaine, avant tout le reste, de la loi de “modernisation” de la fonction publique. Et avec les nouveaux discours de caisses vides, on sent bien l’austérité arriver.

      Extrait du programme:

      Revalorisation du personnel municipal
      Revalorisation du personnel municipal À Marseille, la gestion du personnel municipal des écoles maternelles pose question. Pas parce qu’il est incompétent, bien au contraire, mais parce que la municipalité en place fait des économies qui mettent à mal la qualité d’accueil et la sécurité des élèves dans les premières années de leur scolarisation. Et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord par la règle inacceptable du N-1 qui consiste à toujours attribuer un agent de moins que le nombre de classes (par exemple, dans une école à 5 classes ne sont attribués que 4 agents municipaux). Mais aussi les agents des écoles cumulent deux fonctions : ATSEM et agent d’entretien. Leurs horaires sont donc sans rapport avec ceux de la classe. Une maîtresse de maternelle passe plus de 3 heures par jour seule avec 31 enfants de 4 ans, c’est inacceptable. Il faudra améliorer considérablement la qualité d’accueil et le taux d’encadrement pour se hisser au même niveau que les autres grandes villes françaises.

      Le Printemps Marseillais s’engage à :
      Rédiger un règlement entre le personnel de l’Éducation nationale, la Mairie, les syndicats de personnels et les associations de parents d’élèves, il fixera les règles de fonctionnement de l’école et les missions des ATSEM, ATE et tout autre personnel municipal au sein des écoles.
      Les Agents Territoriaux Spécialisés des Écoles Maternelles (ATSEM) : mettre à disposition 1 ATSEM par classe de maternelle sur l’intégralité du temps scolaire (8h-17h), ainsi qu’un contingent de 300 agents volants. L’ATSEM s’occupera uniquement des enfants et seulement du nettoyage de sa classe.
      Les Agents Techniques des Écoles (ATE) : mettre les ATE nécessaires selon la taille et la configuration de l’école (disposition des cours, natures des sols, nombre d’étages…) pour l’entretien. Les ATE maintiennent dans un état constant de propreté et d’hygiène les classes, ainsi que les toilettes, le linge et le matériel de l’école. Ils assurent l’entretien quotidien des locaux et la surveillance sur le temps de cantine. Les emplois des Agents de Surveillance InterClasse (ASIC) seront transformés en ATE, mettant fin aux conditions
      Former les agents pour la prise en charge de TOUS les enfants (PAI, handicaps, troubles du comportement, DYS, etc.) sur le temps scolaire, temps de cantine et temps périscolaire en soutien, et non au remplacement des Assistants de Vie Scolaire Temps Cantine.
      Remotiver l’ensemble des personnels en donnant l’exemple par des élus concernés par les écoles et l’avenir des élèves.

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  8. 236 236

    Qui de Rubirola ou Payan peut tenir l’hémicycle face aux attaques de fauves qui attendent que le Printemps se divise pour replonger Marseille dans une gouvernance obscure? Qui connaît le mieux le jeu politique actuel pour porter avec succès le Printemps aux portes du Département et de le Région? Et s’il y avait eu ruse, cela était dans le seul but de mettre à bas l’ancien système et non contre ceux qui ont voté pour le PM. La forteresse n’a-t-elle pas été prise et lu but atteint? Rubirola est toujours là.

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    • BRASILIA8 BRASILIA8

      Mme Rubirola va être contente d’apprendre qu’elle n’a pas les compétences pour être maire et que seul Mr Payant est capable de jouer à qui pisse le plus loin dans la cour
      il n’y a pas eu ruse mais une bonne vieille manœuvre comme les affectionnait les socialistes à la Deferre la combine n’était pas de battre Mme Vassal mais de faire élire Payant
      pour ce qui concerne le Département et la Région le PM n’a pas vocation d’aider le parti socialiste qui est tellement socialiste qu’il va changer de nom encore une ruse ?

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    • gastor13 gastor13

      “dans le seul but de mettre à bas l’ancien système” ??? Parce que Payan, Galhi, Narducci, Coppola, Jibrayel, etc.. ce n’est pas l’ancien système ? Le PM s’est déshonnoré dans cette histoire, je regrette mon soutien dès la première heure, mais cela me servira de leçon, plus jamais un vote pour une liste où il y a un ancien de la gauche marseillaise pourrie jusuq’à l’os.

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    • 236 236

      @BRASILIA8, loin de moi l’idée d’incompétence juste que sa douceur naturelle et son émotivité, qui transparaissaient hier, ne suffiront pas à calmer la rage de certains dans l’hémicycle. Oui, il y a beaucoup de recycler et je vomis l’hypocrisie gauche caviar mais, certains sont sûrement sincères à intégrer le collectif et c’est ça raison d’être welcome aux bonnes volontés de tout bord. La seule chose qui pourrait me faire douter de Payan, pour l’instant, c’est sa main repositionnant à répétition sa mèche, je sais cela ne veut rien dire, et mieux encore ça pourrait dénoter une certaine pureté juvénile. En tout cas c’est un bosseur et y a du pain sur la planche. Enfin, Rubirola est toujours là et son humanité ne l’empêchera pas d’être ferme au besoin comme on l’a vu quand elle a stoppé net les exigences de Ghali. Quand on voit la une macabre de la Provence, qui retourne sa veste à nouveau, ce n’est pas le moment de se désunir, quelle alternative sinon ? Franchement je suis confiant.

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  9. 236 236

    le but

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  10. Mistral Mistral

    Michèle Rubirola n’est pas une novice en politique, elle est élue depuis 2008, d’abord adjointe de la Mairie du 2e secteur puis Conseillère Départementale !
    Mais effectivement elle a travaillé dans le monde réel, contrairement à Benoit Payan qui n’a connu que le monde politique !

    Je ne supporte plus ces discours qui tendent à nous faire croire qu’il faut avoir une formation spécifique pour accèder à des fonctions politiques, les politiques doivent être les représentants du peuple pas ceux de l’administration !
    Depuis que je suis en âge de m’intéresser à la Politique ce sont ces mêmes professionnels de la Politique qui sont à la tête du pays et depuis plus de 40 ans nous sommes en crise… et ce sont toujours les mêmes profils qui sont réélus mais avec de moins en moins d’électeurs chaque année, les français leur font de moins en moins confiance chaque année, et pourtant les vieux partis politiques continuent de promouvoir les apparatchiks (et ceux qui n’ont pas été promus créent de nouveaux partis pour s’autopromouvoir…) sans trop se poser de questions.
    Ne laisser au pouvoir que ceux qui ont été formatés par leurs prédécesseurs nous empêche de faire changer un système qui ne fonctionne pas.

    Comme le disait Albert Einstein “La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent”.

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    • MPB MPB

      Il n’y a dès lors qu’une solution. Mettre soi-même les mains dans le cambouis, se taper les marchés chaque samedi, claquer la bise aux vieux et aux poissoniers sur le Vieux-Port, entendre les récriminations sur les crottes de chien, les poubelles qui débordent et les pleurs des restaurateurs qui marchent au black et aux emplois non déclarés…
      Il est temps d’en finir avec une vision Bisonours de la politique, de revendiquer le nouveau monde et la virginité ! Regardez l’exemple de ce beau discours appliqué depuis l’Elysée !

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  11. Marieke Marieke

    Dans “Michèle Rubirola, les limites de la “société civile” ?. (France culture), l’auteur de l’article concluait son propos ainsi : “preuve que la société civile n’est pas toujours un obstacle aux appareils politiques mais parfois leur simple paravent”

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      Ça c’est tout France Culture. Sobre, efficace.

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  12. Tarama Tarama

    Sophie Camard s’exprime avec la nuance qui manque à d’autres, et montre une fois de plus son que son souci premier est l’intérêt général.

    Pour ce qui est de la première décision concernant les grèves dans les écoles, le jeu de billard est tellement complexe que l’on s’y perd…

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    • leravidemilo leravidemilo

      Pour ce qui est de cette “décision” relative aux grèves des personnels des écoles, méfions nous : En politique, c’est bien souvent parce que le but est précisément que l’on s’y perde que le jeu est tellement complexe. Et rappelons nous qu’en la matière, nous avons souvent à faire à des gens qui aime bien le billard, mais adorent le bonneteau…

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      Le bonneteau. C’est l’image que je cherchais. Il est sous quel gobelet, le vert de la société civile ? Mise ton vote, tu verras c’est facile. Et hop, que voit on quand on soulève le gobelet ? Qui s’est encore fait rouler dans la farine ? Ce benêt d’électeur…

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    • michel michel

      Il en reste au moins une honnête ?

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  13. vékiya vékiya

    Lâcher le fauteuil principal pour prendre celui de 1er adjoint, tout en se disant en mauvaise santé et fragile (entre les lignes)… j’ai du mal à comprendre. Dans 6 mois Michèle va -t-elle tout quitter ? On passe encore pour des branques, mais à marseille on a l’habitude.

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    • Marieke Marieke

      le poste de Premier adjoint est moins exposé que celui de maire et a une dimension moins representative. On n’a guère vu sur la scène publique Roland Blum ou Dominique Tian lorsqu’ils étaient 1° Adjoint.

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  14. Alceste. Alceste.

    Blum dormait et Tian était en Suisse

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    • corsaire vert corsaire vert

      bravo !

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  15. michel michel

    Payan s’était “sacrifié”, aujourd’hui Rubirola se sacrifie… et les élus du PM sont mis devant le fait accompli. La “société civile”, elle a disparu…
    Pauvres politiciens.
    Mais bravo Payan qui malgré le discrédit du PS et son rejet par le PM avant les municipales, a réussi à reprendre la dynamique de sa carrière d’apparatchik. Comme quoi “se sacrifier” peut parfois être utile… De Guérini à Maire de Marseille, les bonnes méthodes marchent toujours.

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    • leravidemilo leravidemilo

      Ce qui est sacrifié, et non pas ” sacrifié”, dans ces mauvaises manières, c’est le choix des citoyens, qui en n’est pas un puisque décidé pas du tout en pleine connaissance des choses,. Et la capacité de Marseille de sortir de ce long cycle de mauvaises manières, par les vertus de la seule démocratie représentative de plus grand chose (elle l’était déjà si peu représentative). “Le changement c’est maintenant” on y a déjà tasté… (et même testé, comme dit mon correcteur!).
      Plus que jamais, la parole est aux assos, aux collectifs et syndicats… il faut plus les lâcher!

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