"Hundertwasser, le rêve, la couleur" et les financements

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le 9 Mai 2012
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"Hundertwasser, le rêve, la couleur" et les financements
"Hundertwasser, le rêve, la couleur" et les financements

"Hundertwasser, le rêve, la couleur" et les financements

Les œuvres colorées de l'artiste autrichien Hundertwasser, tapissent l'intérieur de la Vieille Charité, lui confèrent un air de cathédrale aux vitraux étincelants. La conception architecturale de l'artiste jaillit sur des toiles, gravures et tapisseries où des visages émergent, au bord de l'abstraction, accentuée par un arbitraire des couleurs inscrit dans la droite ligne de la tradition viennoise du début du XXe siècle. L'artiste a créé un monde en germination où l'homme et la nature sont replacés au cœur d'une utopie urbaniste et humaniste.

Rien d'étonnant venant de celui qui a publié – entre autres – en 1958 un manifeste au titre éloquent. Manifeste de la moisissure contre le rationalisme en architecture.  "On dit souvent que c'est l'art qui imite la vie. Avec lui, c'est la vie qui imite l'art" a joliment présenté Charlotte Bensoussan, l'instigatrice du projet et directrice de l'association Viens à Marseille, lors du discours d'inauguration de l'exposition. Au total, près de 120 œuvres ont été réunies.

Grande enseigne

L'exposition s'inscrit dans un projet plus large, transversal, dont le financement a fait grand bruit. Mêlant commercial, social et économique, il a été initié par la volonté de "revaloriser les valeurs ajoutées de Belsunce, ce quartier de l'hyper centre-ville en perpétuelle réhabilitation", a expliqué Charlotte Bensoussan. Ainsi, divers ateliers sont organisés en marge de l'exposition, prévue jusque fin septembre 2012, comme celui du fleurissement des fenêtres de Belsunce. Trois boutiques ouvrent en vue de financer ces projets de quartier et rembourser les frais de l'exposition. L'une, rue Fiocca, aménagera un espace de convivialité avec dégustation de pâtisseries et vente de produits dérivés- laines aux couleurs de l'expo, timbres, etc.

Une deuxième boutique est installée au cœur du musée de la Vieille Charité à la place de feu la librairie. Enfin, une dernière échoppe a été créée dans un local géré par le centre social de Baussenque, avec des produits dérivés plus accessibles à un grand public et dont les bénéfices financent exclusivement les actions sociales du centre. "Les travaux de ce local vide situé rue du Petit-Puits ont été financés par l'association Viens à Marseille. Nous avons commandé les produits en lien avec l'exposition, mais ensuite nous n'intervenons plus", nous précise Coline Bensoussan, fille et associée de Charlotte Bensoussan.

Reste enfin une grande enseigne de distribution alimentaire dont la marque n'est pas encore dévoilée, qui devrait s'installer fin 2012 dans un lieu appartenant à la ville, situé dans le quartier Belsunce. Les travaux de réhabilitation de ce local de 2400 m2 seront financés par l'enseigne, qui s'engage à accueillir gratuitement l'association dans un espace dévolu à la culture – environ 1400 m2. "Si à terme le projet est viable, nous verserons un loyer à la grande enseigne ou directement à la ville", assure Coline Bensoussan.

"Je suis bénévole"

Charlotte Bensoussan parle d'auto-financement, expliquant avoir déboursé de sa poche 120 000€ pour monter l'exposition et ouvrir les trois boutiques. "Je suis bénévole", a t-elle déclaré, assurant n'avoir reçu aucune aide de la ville. "Je n'ai jamais eu la volonté d'obtenir une subvention, mais plutôt d'engager une vraie relation de partenariat avec les commerçants. Ceux-ci prêtent par exemple des locaux pour les boutiques tandis que l'on travaille avec eux sur la valorisation de leur étales et de leurs vitrines ".

L'élue Solange Biaggi, adjointe à la mairie de Marseille en charge des commerces, confirme ces propos : "la ville n'a pas mis d'argent". Celle qui a soutenu le projet depuis sa genèse deux ans plus tôt ajoute pourtant qu'une demande de financements publics a bien été faite au Fisac (fonds d'intervention pour la sauvegarde du commerce et de l'artisanat). La somme réclamée serait de 375 000 €. La demande est actuellement en cours d'étude. Pour l'élue, rien de plus "normal" également que la Vieille Charité héberge finalement l'exposition, pour occuper le monument qui coûte 50 000 € à la ville de Marseille. Les fonds récoltés avec les tickets d'entrée (entre 5 à 8 €) reviennent d'ailleurs exclusivement à la Vieille Charité.

Au départ, le maire de secteur socialiste Patrick Mennucci s'est opposé à l'association, lui reprochant justement de réclamer des aides publiques alors qu'elle s'était engagée à ne rien demander. Il a longtemps jugé le budget "peu crédible", compte tenu du prix du gardiennage des œuvres qui devaient être initialement exposées dans l'espace public, notamment dans les rues de Belsunce et sur la Canebière. "Il aurait fallu des dizaines de milliers d'euros pour assurer une surveillance 24 h sur 24 ! 300 œuvres étaient prévues au départ. Je ne voulais pas que l'on raconte n'importe quoi aux gens de Belsunce." Quant à l'argent réclamé au Fisac, aujourd'hui l'élu le juge "normal dans la mesure ou Charlotte Bensoussan a travaillé avec les commerçants."

Et voici en bonus les débats animés des élus sur l'exposition, deux ans plus tôt…

 

 

 

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Commentaires

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  1. lejust lejust

    Dommage on ne voit pas bien les débats du conseil municipal… En tout cas le financement de cette (jolie) exposition reste assez mystérieux…

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  2. Cat Cat

    Une grande enseigne qui devrait s’installer à Belsunce dans des locaux de 2400 m2 appartenant à la ville…
    Où cela peut-il bien être?

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