Grand conseil de la mutualité : retour à la case justice ?

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le 13 Mai 2013
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Grand conseil de la mutualité : retour à la case justice ?
Grand conseil de la mutualité : retour à la case justice ?

Grand conseil de la mutualité : retour à la case justice ?

Mission accomplie pour le Grand conseil de la mutualité (GCM), ses 800 salariés et sa cinquantaine de structures de soin dans les Bouches-du-Rhône ? En tout cas, sa présidente Sandra Camilleri-Allais a annoncé ce lundi en conférence de presse qu'elle ne briguerait pas un nouveau mandat lors du renouvellement de septembre. "Il faut savoir passer la main, il y a des batailles qui usent", a-t-elle commenté. C'est peu dire que les 18 mois de procédure de redressement judiciaire n'ont pas été de tout repos… Mais son entreprise mutualiste a obtenu la semaine dernière le feu vert du tribunal de grande instance de Marseille pour poursuivre son activité.

Reste un détail : rembourser 28 millions d'euros de dettes en 10 ans. Une bonne partie devrait être couverte par l'opération immobilière de la clinique Bonneveine. Pour le reste, "il nous faudra dès 2015 dégager 2 millions d'euros par an de résultat excédentaire pour combler le passif et continuer à investir", calcule Patrick Verdeau, directeur général du GCM. Sous les voûtes des Arcenaulx, où la presse était conviée lundi, l'ambiance est à l'optimisme. A l'appui, l'avancée de la mise en place des mesures internes, comme la plate-forme téléphonique de prise de rendez-vous, déjà opérationnelle sur Marseille et qui va prochainement être étendue au département. Le réseau de santé compte aussi sur le soutien du conseil général (900 000 euros sur trois ans), le conseil régional (740 000 euros) et la renégociation en cours des accords financiers avec la Sécurité sociale – aujourd'hui 1,2 million d'euros par an.

Vents contraires

Signe des temps, Sandra Camilleri-Allais peut désormais évoquer "la rénovation immobilière de Paul Paret (15e, ndlr), l'extension du centre dentaire de Gardanne". Du côté de la CGT, Hélène Honde déplore pourtant toujours "l'absence de stratégie" et alerte sur de nouvelles mesures à l'étude : "On nous parle d'externaliser l'activité des laboratoires d'analyses biologiques, de relocaliser certains centres…" Autant de pistes évoquées en 2012 par un audit de l'Inspection générale des affaires sociales, mais rejetées par le comité d'entreprise.

Mais le vrai coup de froid venait ce matin des ex-médecins, dont trois représentants attendaient les journalistes à l'entrée de l'ancien arsenal des galères de Marseille. "Licencié à crédit, sans intérêts ni garantie", s'indigne par pancarte interposée le Dr Singaud, 35 ans de métier. Contestant l'étalement sur 5 ans de leurs indemnités de licenciement, ils se disent prêt à aller aux prud'hommes et faire appel du jugement du 7 mai.

Le dilemme des médecins

De quoi faire remonter à la surface un autre lourd passif – les échanges peu amènes depuis plusieurs mois entre médecins et direction – et créer quelques remous plus tard à l'intérieur des Arcenaulx. "C'est une volonté de détruire le grand conseil ou quoi ?", peste "C'est une volonté de détruire le grand conseil ou quoi ?"Jean-Paul Benoît, président de la fédération des mutuelles de France. En tout cas, "on a fait suffisamment de choses pour s'en sortir jusqu'à présent, on fera face quoi qu'il arrive".

Pas sûr cependant que les médecins, qui ont déjà par le passé agité la menace judiciaire, allument la mèche. Certes, le paiement différé des indemnités – bien que proposé par l'administrateur judiciaire – ne serait pas forcément validé par un tribunal. Sur le fond, ils dénoncent des "licenciements politiques" faute d'acceptation d'un nouveau contrat synonyme selon eux de "médecine d'abattage". Mais forcer le versement cash amènerait une rechute pour le GCM et ses 800 salariés. La direction ne se prive pas aussi de souligner qu'ils ont déjà bénéficié d'indemnités conséquentes, même si une partie reste à verser…

Alors que certains médecins licenciés tentent de créer leurs propres structures, les deux parties se rejoignent en tout cas sur un point : les besoins de santé du territoire font qu'"il y a de la place pour tout le monde. Il faudrait deux, trois, quatre centres de santé dans les quartiers Nord de Marseille à côté de Paul Paret", approuve Sandra Camilleri-Allais. Un enjeu de bataille où les énergies seraient sûrement mieux employées…

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Commentaires

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  1. boy boy

    a combien s elevent les indemnites des medecins et combien ont ils touche ?

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  2. ric ric

    le docteur eddi est clair et donne des arguments
    parlant de gestion peut il nous dire le salaire d un medecin dun haut cadre du cadre dun employe
    bon courage

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