Face aux sécheresses, la difficile marche vers la sobriété en eau

Décryptage
le 20 Mar 2023
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Si l'année 2023 sera sans doute moins sèche que 2022, les épisodes de sécheresse vont être amenés à se multiplier en région Paca. Face au risque de guerre de l'eau, les solutions techniques n'économiseront pas des arbitrages délicats.

Le lac de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes, est le réservoir d
Le lac de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes, est le réservoir d'eau qui alimente une grande partie de la région. (Photo : Camille Moirenc / SMAVD)

Le lac de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes, est le réservoir d'eau qui alimente une grande partie de la région. (Photo : Camille Moirenc / SMAVD)

À l’été 2022, ses rives asséchées avaient marqué les esprits. Le lac de Serre-Ponçon, d’où proviennent au moins les trois quarts de l’eau potable de Marseille, était 15 mètres plus bas que son niveau habituel. Au-delà des nageurs et des pédalos des Hautes-Alpes, la situation avait de quoi éveiller les consciences : 3 millions de personnes dépendent de cette réserve d’eau de la Durance, véritable château d’eau des Alpes. À l’époque, on parle de sécheresse “historique”. Désormais, après un hiver 2023 particulièrement sec, les craintes d’une pénurie d’eau sont déjà de retour.

En apparence, l’année 2023 s’annonce toutefois “moins préoccupante” pour le lac artificiel, annonce le syndicat mixte d’aménagement de la vallée de la Durance (SMAVD). Cette structure publique, véritable “parlement de l’eau”, assure le dialogue entre les nombreux acteurs qui dépendent de l’eau de la Durance, et du Verdon, son affluent. Pour autant, pas de quoi se réjouir trop vite : il reste “une chance sur 3” de se retrouver dans la situation de 2022 cette année, en fonction de l’abondance des pluies au printemps. Dans tous les cas, des économies s’imposent, explique Christian Doddoli, le directeur général du SMAVD : “Cette année, on part de négatif, les cours d’eau et les nappes sont toujours affaiblis de l’an dernier.”

La Durance et le canal EDF entre Cadarache et la clue Mirabeau. (Photo : JYB Devot via Wikimedia CC)

Un manque durable d’eau

Malheureusement, cette situation de déficit pourrait devenir la norme. La région Paca devient plus aride, et comme partout en France, le cycle de l’eau est perturbé par le changement climatique. “Les ressources d’eau vont être de plus en plus en tension dans la région, confirme Antoine Nicault, chercheur et coordinateur du Groupe régional d’experts sur le climat en région Paca (GREC-SUD). La hausse des températures augmente les besoins en eau, alors qu’elle réduit l’enneigement alpin.” Ces prédictions se vérifient déjà au niveau de la Durance. Le stock de neige qui l’alimente est certes plus fourni que l’an dernier, mais il reste en-dessous des moyennes de saison, constate le SMAVD.

“Du côté des précipitations, on risque d’être confrontés à des « épisodes méditerranéens » plus sévères, continue le chercheur. La pluie tombera moins souvent, mais peut-être plus intensément.” Malheureusement, ces précipitations concentrées sont moins absorbées par le sol, et par les nappes. C’est ce qui explique que des secteurs comme l’Huveaune, dépendant de nappes phréatiques, soient touchés par des arrêtés sécheresse de plus en plus tôt : février cette année, contre avril l’an dernier. Les réserves comme Serre-Ponçon sont quant à elles mieux adaptées à l’eau qui ruisselle, mais la quantité disponible pourrait être très variable selon les années.

“Il est urgent de rentrer dans une culture de la sobriété,” alerte Christian Doddoli. La sobriété en eau, c’est-à-dire la réduction des prélèvements et de la consommation, fait consensus tant auprès des scientifiques que des autorités. Un rapport sénatorial de 2022 la place notamment comme “priorité” pour faire face à l’évolution des cycles de l’eau.

Éviter une “guerre de l’eau”

Malgré ce consensus, à grande échelle, la sobriété a du mal à s’imposer en Provence. “On est dans un territoire habitué à la gestion de l’eau, donc on n’a jamais développé la parcimonie”, continue le directeur général du SMAVD. Depuis les années 60, la région s’approvisionne par les Alpes grâce au “système Durance-Verdon”. L’eau de la Durance est acheminée par le canal EDF de la Durance, tandis que l’eau du Verdon transite par le canal de Provence. Et ces deux cours d’eau alimentent de nombreux usages : l’eau potable et sanitaire de 3 millions de personnes, l’irrigation de 150 000 hectares agricoles, et des écosystèmes à la biodiversité très fournie. Mais aussi la production d’hydroélectricité, le tourisme sur les cours d’eau, et de multiples usages industriels.

L’eau de la Durance alimente une grande partie de la région et notamment des Bouches-du-Rhône. (Source : SMAVD)

Difficile d’arbitrer entre des usages aussi variés. Ce sont les préfectures qui décident des restrictions d’eau dans chaque secteur. Mais depuis la sécheresse 2022, les acteurs locaux – élus, syndicats, services de l’État – se rencontrent une fois par mois, autour du SMAVD, pour échanger directement. “L’important, c’est d’éviter une guerre de l’eau, où les rapports de force et le lobbying prennent le dessus”, estime Christian Doddoli, qui salue les efforts de dialogue entre les différents acteurs. “Pour anticiper les conflits d’usage, il faut jouer collectif”. Si la sécheresse de 2023 s’aggrave, les premiers leviers d’action seront la diminution de l’irrigation agricole et de la production d’hydroélectricité, pour garder des réserves avant l’été. Mais les réductions à long terme ne sont pas encore évoquées.

Et si les acteurs se félicitent d’avoir évité le pire en 2022, le bilan est contesté par France Nature Environnement – Paca. “En 2022, la gestion s’est faite au détriment des milieux”, regrette Annelise Muller, chargée de mission “eau, mer et biodiversité” au sein de la FNE Paca. “L’an dernier, les économies agricoles n’ont pas été suffisantes, donc on a autorisé la diminution du débit des cours d’eau, mettant en danger la vie aquatique”. La loi fixe en effet des “débits réservés” : chaque cours d’eau doit rester au-dessus d’un débit minimum pour éviter qu’il soit à sec. L’an dernier, la préfecture avait abaissé ces débits réservés 15 jours plus tôt que prévu. Les services de l’État “s’étaient assurés que les espèces n’étaient pas en danger”, déclare Christian Doddoli. Mais la mesure doit rester un dernier recours, admet-il : “On peut compenser financièrement les pertes économiques liées au manque d’eau, mais une espèce qui s’éteint ne peut pas réapparaitre. Le castor ou le poisson ne peuvent pas participer aux réunions, c’est à nous de porter leur parole.” 

“On ne doit pas jouer à l’apprenti sorcier”

Mais alors que la sobriété semble un objectif encore difficile à atteindre, d’autres acteurs espèrent parvenir à capter plus de ressources, par le biais d’aménagements titanesques. Le président de la région Renaud Muselier (Renaissance) a par exemple annoncé, lors du salon de l’agriculture, le début d’une expérimentation sur la réutilisation des eaux usées.

Il se dit également ouvert aux “rétentions collinaires” : des bassines de stockage pour récupérer les eaux de pluie en zones vallonnées. Un souhait partagé par le président de la chambre régionale d’agriculture, André Bernard (FDSEA). Mais loin des priorités, pour FNE-Paca. “Plutôt que de construire des bassines exorbitantes et qui ne seront pas accessibles à tous, mieux vaut restaurer les zones humides, qui savent retenir l’eau naturellement,” suggère Annelise Müller. Selon ses estimations, “plus de la moitié” des zones humides de la région ont été détruites en 50 ans.

Le réservoir du Vallon Dol, qui alimente Marseille, est un exemple de “rétention collinaire”. (Photo : Arnaud Ungaro – Creative commons)

Pour le directeur général du SMAVD, les aménagements doivent être examinés au cas par cas. “Ils peuvent être intéressants quelque part, et des hérésies ailleurs. Les équilibres des écosystèmes et des usages humains sont délicats, on ne doit surtout pas jouer à l’apprenti sorcier”. Christian Doddoli estime ainsi que la réutilisation des eaux usées est “prometteuse” sur le littoral, mais qu’en amont, elle peut affaiblir les cours d’eau. En effet, elle pourrait supprimer un très utile “soutien d’étiage” : les eaux usées traitées, rejetées dans un cours d’eau après leur traitement, alimentent son débit et soutiennent ses écosystèmes. De même pour les rétentions collinaires, qui peuvent être utiles dans les zones de crues. Mais dans des zones inadaptées, où elles entrent en concurrence avec des cours d’eau ou nappes existantes, elles présentent au contraire des risques d’aggraver les sécheresses.

Certains aménagements pourraient être mis en place plus rapidement pour lutter contre le gaspillage d’eau. Les canaux agricoles qui permettent l’irrigation dans les Bouches-du-Rhône perdent beaucoup d’eau en fuites. Leur modernisation coûterait plusieurs centaines de millions d’euros, mais elle pourrait économiser 200 millions de mètres cube d’eau par an, estime le SMAVD. C’est presque l’équivalent de la consommation en eau potable sur tout le bassin de la Durance et du Verdon.

“Si le monde agricole fait des économies, tout le monde doit en faire”

La modernisation des canaux serait une aubaine pour le monde agricole. Il faut dire que le secteur est de loin le plus gros consommateur. Avec 1,5 milliard de mètres cubes d’eau par an dans le secteur de la Durance, il consomme 6 fois plus que l’eau potable, et 13 fois plus que l’industrie. La réduction des fuites ne peut donc pas être la seule adaptation agricole à long terme. Privilégier les espèces moins gourmandes en eau, mélanger des cultures complémentaires, sont les pistes étudiées. Le SMAVD estime qu’en période de sécheresse, les usages agricoles devraient baisser d’environ 20%. Tout en notant que l’irrigation agricole alimente par endroits des nappes phréatiques essentielles, comme celle de la Crau.

“Qu’ils nous laissent faire notre métier”, assène André Bernard. Le président de la chambre régionale d’agriculture l’assure : de gros efforts ont déjà été faits pour économiser les usages, grâce aux progrès technologiques. L’irrigation, remplacée par l’aspersion et le goutte-à-goutte, a permis des économies importantes. Benoît Moreau, directeur de l’innovation à la société du canal de Provence, le confirme : “depuis les années 80, la consommation d’eau par hectare a été divisée par quatre”. Si l’efficacité s’améliore, la tendance globale ne suit pas forcément. Les surfaces irriguées recommencent à augmenter, après des décennies de baisse. Ainsi, depuis 2010, elles ont augmenté d’un quart, remarque le recensement du ministère de l’Agriculture. Le coupable principal : l’irrigation de la vigne, une autre conséquence du réchauffement climatique.

“Entre produire pour manger et produire pour exporter du vin, il y a une différence.”

Annelise Muller, FNE Paca

Un usage à réfléchir, selon la FNE-Paca. “Entre produire pour manger et produire pour exporter du vin, il y a une différence, tranche Annelise Müller. Les ressources en eau diminuent, il va falloir penser à hiérarchiser les besoins”. Mais André Bernard écarte d’emblée la possibilité de réduire les cultures les moins résistantes à la sécheresse : “et laisser les tomates importées de Chine et d’Espagne déborder le marché ?” Quoi qu’il en soit, l’agriculteur l’exige : “si le monde agricole fait des économies, tout le monde doit en faire. Arroser des stades et des ronds-points, ça consomme aussi.”

“Repenser notre rapport à l’eau”

En bout de parcours, les comportements individuels sont aussi mis en question et amenés à s’adapter. Même si la consommation d’eau potable ne représente pas, quantitativement, un volume important par rapport à la consommation agricole. Mais les notions de solidarité territoriale et d’équité seront de plus en plus invoquées pour rendre les restrictions acceptables pour tout le monde. “On envisage même de créer un label “Villages économes en eau, à la façon des villages fleuris, glisse Christian Doddoli. C’est une aberration d’arroser du gazon dans un climat méditerranéen, les espèces de guarrigue résistent beaucoup mieux à la sécheresse.”

“On doit passer d’une logique de gestion de l’abondance à celle d’une gestion de pénuries”, analyse pour sa part Didier Réault, vice-président chargé de l’eau à la métropole Aix-Marseille-Provence. Aujourd’hui, l’établissement public joue la carte de la “pédagogie” par le biais de campagnes de sensibilisation. Elle invite aussi les maires de communes à se rencontrer dans le cadre d’une conférence métropolitaine de la sécheresse où le SMAVD assure un rôle de conseil. Ils sont aussi incités à modifier le revêtement des sols, pour favoriser le cycle de l’eau. Cette “désimperméabilisation” fait partie d’un éventail de solutions naturelles plébiscitées par les scientifiques et les associations environnementales.

“L’adaptation à la raréfaction de l’eau passe par 4 piliers”, résume Nicolas Roche, spécialiste des cycles de l’eau à l’université Aix-Marseille : la restauration des écosystèmes, la réduction de la consommation, la réduction des pertes, et la réutilisation des eaux, “là où c’est possible”. “Mais surtout, il faut qu’on repense notre rapport à l’eau, trop longtemps perçue comme une ressource illimitée.”

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Commentaires

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  1. Nath Nath

    J’aimerais bien savoir pourquoi à Marseille on laisse encore de l’eau couler dans les caniveaux plutôt que de nettoyer à sec. C’est très visible à Mazargues par exemple. Est-ce de l’eau potable ?

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    • jacques jacques

      Non,c’est ce qui est appelé “eau verte”,non potable. Certains particuliers y ont aussi accès pour leur arrosage

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    • LN LN

      Potable ou verte la denrée reste rare…

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    • MarsKaa MarsKaa

      D’où vient cette “eau verte” ? Des ressources naturelles (canal de dérivation, source, puit ) ?

      Quels sont ces particuliers qui ont accès (gratuitement ?) à cette ressource pour l’arrosage de leurs plantes ?

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    • Jean Pierre RAMONDOU Jean Pierre RAMONDOU

      l’eau verte est de l’eau potable qui ne paye pas l’assainissement

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    • Karo Karo

      C’est eau est appelée eau brute mais dans de nombreux quartiers de Marseille les rues sont nettoyées avec de l’eau potable car il n y a pas de réseau d’eau brute.
      Il y a de vrai gain en gestion de la ressource à nettoyer les rues autrement .
      C’est assez paradoxal car avec les arrêtés sécheresse il y interdiction d arroser les espaces verts mais on continue à nettoyer les rues à l eau

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  2. Alceste. Alceste.

    Article instructif et intelligent.
    Il faut vraiment entrer dans un processus de sobriété, ce qui ne veut pas dire privation.

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  3. Pussaloreille Pussaloreille

    Les divergences d’intérêts sont nombreuses, et ce sera intéressant de voir comment chacun se positionnera face au fameux jeu collectif que l’Etat appelle de ses voeux… Merci Marsactu pour cette mise à plat locale, on attend la suite ! Pour pouvoir agir à notre échelle, il est bon de savoir à notre échelle… Et tout le monde doit bien comprendre que, sans sobriété, la privation est au bout du chemin !

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  4. LN LN

    Nous sommes en alerte renforcée. Pour quelles raisons mon voisin a obtenu un permis pour creuser sa piscine en ce moment ? Pour quelles raisons l’hypodrome et le golf Borely sont actuellement copieusement arrosés ? Pourquoi !’eau n’a jamais cessé de couler aux douches sur toutes les plages marseillaises ?

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    • RML RML

      Parce qu il faut faire une loi ou un décret…mais comme le gouvernement prefere s occuper des retraites que du réchauffement climatique…

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  5. Haçaira Haçaira

    « Une chance sur trois » … non une probabilité ou un risque mais une chance sûrement pas

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  6. Jean Pierre RAMONDOU Jean Pierre RAMONDOU

    l’eau verte est de l’eau potable qui ne paye pas l’assainissement

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  7. barbapapa barbapapa

    Stop piscines, stop gazons, stop maïs

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  8. PierreLP PierreLP

    Il y a une erreur dans le texte : Marseille est alimentée en eau de la Durance par le Canal de Marseille, construit par Franz-Mayor de Montricher, qui passe notamment à l’aqueduc de Roquefavour et qui a atteint Marseille en 1849.
    Le canal EdF qui relie la Durance à l’Étang de Berre est un autre ouvrage.

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    • Pascal L Pascal L

      Mais le canal “EDF” prélève sur le même réservoir (Serre Ponçon) et sert aussi à l’irrigation de nombreuses cultures dans la basse vallée du Rhône.
      Un collègue m’a dit (je n’ai pas vérifié) qu’il y a un endroit proche de St Cannat, une banche d’un Y, où l’eau peut être envoyée dans un sens – vers les cultures – ou dans l’autre – vers la centrale de St Chamas – en fonction des ressources et des besoins.

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    • Marc13016 Marc13016

      ça doit être là, à Mallemort :
      https://www.google.fr/maps/@43.7346445,5.2017239,6199m/data=!3m1!1e3
      Mais la part de l’eau dirigée vers les cultures (le plan d’eau au nord-est du Y sur la carte) doit être très faible. Tout va vers la Centrale de St Chamas, semble-t-il.
      Le nouveau contexte de l’eau remet le sujet en jeu (plusieurs articles de Marsactu l’ont abordé) : ne vaut il pas mieux re-diriger cette eau dans le lit de la Durance désormais, pour un usage agricole (voire hydraulique aussi). Par ailleurs, elle finirait dans la pleine de la Crau, qui en a bien besoin depuis quelques années. Et enfin, elle n’irait plus désaliniser l’Étang de Berre, qui en souffre.
      Sacré coordination, des Alpes à la Camargue …

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    • Marc13016 Marc13016

      Hum, non, pardon: cette au re-dirigée dans son lit naturel de la Durance ne finirait pas dans la pleine de La Crau. Elle finirait dans le Rhône.
      Une alternative consisterait à la canaliser depuis la Centrale de St Chamas vers la Pleine de La Crau. (en lui faisant traverser l’Étang de Berre).
      Une science, la gestion de l’eau …

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  9. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Dans une région comme la nôtre, qui devrait se souvenir qu’elle crevait de soif avant l’arrivée à Longchamp de l’eau de la Durance, la sobriété devrait aller de soi. Les Nations-Unies alertent sur l’imminence d’une crise de l’eau douce due au changement climatique : personne n’en est à l’abri, et notamment pas nous qui vivons dans une région de plus en plus sèche, dont la ressource en eau vient du réservoir alpin, lui-même de moins en moins enneigé en hiver.

    Oui, c’est choquant ici de voir des ronds-points arrosés en plein soleil en été, des caniveaux où coule de l’eau pendant des heures, ou encore l’exploitant de la grande roue de l’Escale Borely qui nettoie quotidiennement ses cabines au jet sans souci d’économies (d’ailleurs, paie-t-il l’eau qu’il utilise ?).

    Une grande ville côtière a été exposée il y a quelques années à un risque de rupture pure et simple de son approvisionnement en eau : Le Cap, en Afrique du Sud. Les autorités ont pris le taureau par les cornes pour éviter de devoir couper l’eau au robinet. Le résultat, c’est que la consommation de la ville a été divisée par deux : https://voyage.tv5monde.com/fr/afrique-du-sud-le-cap-ou-la-maitrise-de-leau. Il y a des leçons à aller chercher là-bas.

    Et puis, il faut peut-être réfléchir à la possibilité de recycler les eaux usées plutôt que de les balancer à la mer à Cortiou. C’est techniquement faisable, évidemment au prix d’un investissement non négligeable. Mais si, pour une fois, on s’y prenait à temps plutôt que de devoir réagir dans l’urgence dans quelques années, l’effort serait sans doute soutenable.

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