Des boues rouges dans le parc des Calanques : un scandale écologique ?

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le 25 Nov 2010
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Des boues rouges dans le parc des Calanques : un scandale écologique ?
Des boues rouges dans le parc des Calanques : un scandale écologique ?

Des boues rouges dans le parc des Calanques : un scandale écologique ?

A Gardanne, la plus que centenaire usine d’alumine Pechiney, du nom de l’ancien groupe public français, fait partie du décor, au point de recouvrir trottoirs et maisons d’une couche de poussière rouge. Rouge comme la bauxite, dont on extrait l’alumine. Rouge comme les boues qui restent à la fin du procédé industriel. Les mêmes qui ont provoqué une catastrophe écologique en Hongrie début octobre.

Le même accident peut-il se produire à Gardanne, seule usine du genre en France ? « Le stockage se fait sous une forme beaucoup moins liquide qu’en Hongrie », a rassuré le cabinet de la secrétaire d’Etat à l’Ecologie. De plus, la très corrosive soude est ici extraite par l’industriel pour la réutiliser.

240 000 tonnes en mer en 2008

Mais la majeure partie des résidus n’est pas stockée, mais rejetée en mer – 240 000 tonnes en 2008 – via un pipeline de 55 km. Plus précisément dans un fosse de 2500 mètres de profondeur au large de Cassis, dans une zone Natura 2000 en plein coeur du futur parc national des Calanques…

Depuis 1995, un comité scientifique de suivi (CSS) nommé par l’Etat, mais financé par l’industriel, planche sur l’impact environnemental des millions de tonnes crachées depuis la mise en service du tuyau en 1967.

Réponse : la faune en place n’est pas perturbée, il n’y a pas d’effet toxique, ni risque sanitaire via la chaîne alimentaire. Et ce malgré l’étendue prise par la couche de boue – on en retrouve à 60 kilomètres et encore la cartographie n’est pas achevée à l’ouest, où le courant les fait dériver. Seul problème : « l’effet mécanique de l’écoulement des résidus » qui a détruit toute vie dans l’axe immédiat de la conduite.

Inquiétude à l’étranger

Sauf qu’à l’étranger, on est nettement moins rassurants sur l’effet de ce qui reste tout de même des déchets industriels, malgré l’appellation de « résidus inertes ». En 2004, l’usine était championne d’Europe de la pollution des eaux au plomb et au chrome et truste régulièrement les records français pour arsenic, zinc, nickel, cuivre et titane.

Le CNRS australien, un industriel irlandais, le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) : tous affirment ou du moins craignent une nocivité pour le milieu marin. Le PNUE qui supervise d’ailleurs la Convention de Barcelone sur la protection de la Méditerranée, qui impose depuis 1996 l’arrêt des rejets.

La Grèce le fera en 2011. Le Japon en 2015. La France aussi s’y est pliée, en fixant à l’industriel un calendrier de réduction progressive des rejets, jusqu’à l’arrêt total fin 2015. Trop tard cependant pour ne pas entacher l’inauguration du parc national des Calanques, prévue en juin 2011. Et étonnant lorsque l’on persiste à nier tout effet négatif de cette situation qui dure depuis près de 40 ans. Scandale écologique ou situation sous contrôle ? Retrouvez l’ensemble des éléments dans Terra eco.

Mais comment en est-on arrivé là ? Marsactu revient sur la saga industrielle de l’usine de Gardanne.


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Commentaires

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  1. zoltar zoltar

    encore pire que ce pipeline qui se déverse en profondeur et au large, il y a l’évacuation de la station d’épuration de cortiou ( 13009) qui se jette carrément du bord de mer, entre les calanques de marseillveyre et de sormiou. (vu que ça a été fait grâce aux deniers publiques ils n’ont même pas pris la peine de prolonger les conduites dans la mer).
    Deux énormes conduites crachent leurs boues infâmes (mais inertes également) issues du traitement des eaux usées de l’agglomération marseillaise. directement depuis le bord.
    en plein ‘futur’ parc naturel ça fait vraiment dégueulasse.

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  2. Croco Croco

    On a un gros problème avec tout ce qui est déchets dans notre région, déchets toxiques et non toxiques. De là à dire que les électeurs se foutent royalement du problème …

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  3. Toxique rouge Toxique rouge

    Je possede le rapport confidentiel du Ministre de l’environnement.
    Ce n’est pas un residu inerte comme l’indique le rapport “scientifique “financé par l’industriel mais un residu SPERMIO EMBRIOTOXIQUE MEME àTRES FORTE DILLUTION,à l’endoit du rejet 34 metres d’epaisseur,50km à l’est devant toulon il y en a encore 10cm et sur 5kms de large il y en a 50 millions de tonnes et actuellement c’est 220000t/ande rejet en mediterrannee……….
    Dire que c’est un produit inerte est une imposture.
    Pour plus de renseignement sur la plus grande decharge industriel me contacter
    Gerard Rivoire tel 0613404560

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  4. Ives Ives

    L’humain est un prédateur et un polueur conscient depuis quelques décennies. Il n’a plus d’excuses…. Vu la démographie galopante, je suis pessimiste….

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  5. Chris Chris

    Que dire également du site de traitement des dechets nucléaires à la Hague! Pareil ! Tout est rejeté plus loin dans la mer à la suite d’un longpipeline : de véritables déchets RADIOACTIFS dans la manche !

    ‘Selon les opposants au nucléaire, l’usine de la Hague est l’une des installations nucléaires les plus polluantes du monde. Greenpeace a par exemple mesuré dans les rejets radioactifs en Manche (230 000 m³ par an) et dans l’atmosphère, des concentration de krypton 85 de 90 000 Bq/m³, alors que le rayonnement naturel est de 1 à 2 Bq/m³ dans l’air.’

    “Un récent rapport réalisé pour le compte du Parlement Européen montre que le retraitement à La Hague et à Sellafield (sa cousine anglaise) constitue le rejet radioactif le plus important au monde résultant d’une activité humaine, et conclut que ce rejet est équivalent à un accident nucléaire à grande échelle chaque année.”

    “Au large de la côte normande, à quelque 30 mètres de profondeur, Greenpeace a installé la webcam manquante… là où quelque 230 millions de litres de déchets radioactifs sont rejetés en mer chaque année. (…) En 1998, une campagne de prélèvements atmosphériques cette fois a été effectuée. Là encore mêmes résultats stupéfiants. Les concentrations de Krypton-85 (gaz radioactif qui se mesure facilement et qui donne une indication de la présence d’autres radioéléments très toxiques comme l’iode, le carbone ou le cobalt) mesurées entre 60 et 120 mètres au-dessus de l’usine étaient de 90 000 Bq/m3, soit des milliers de fois plus que le rayonnement naturel qui est de 1 à 2 Bq/m3 dans l’air. D’autres mesures effectuées à hauteur d’homme atteignaient 60 000 Bq/m3.”

    C’est la fête partout !

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  6. pmo pmo

    Hallucinant !!!Dans les calanques, à l’extrémité de la conduite d’évacuation de la station d’épuration de CORTIOU ,nombreux sont les pêcheurs à la ligne et autres, qui se gaussent de leurs pêches miraculeuses….En effet,bien que l’eau de mer y soit glauque et mousseuse…..les poisons nombreux(!) ,qui y trouvent apparement une”nourriture abondande”(sic) présentent tous une taille hors du commun.Je ne dispose d’aucune info sur leur qualité gustative…. quelqu’un pourrait-il m’éclairer à ce sujet? Merci par avance.

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  7. Peyo Peyo

    A ce titre, le parc naturel des calanques est une vaste imposture:

    On parc les promeneurs comme du bétail pour le sois-disant respect écologique, alors que sous la mer on rejette des millions de tonnes de métaux lourds (environ 600 pétroliers en contenance)

    Cherchez l’erreur !!!

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