[Mazargues, un village dans la campagne] Une chronique de la présidentielle
La rue Émile-Zola et l'église de Mazargues (Photo : CV)
Un mois et demi de chroniques sur la présidentielle à partir de Mazargues, quartier situé au sein de la 6e circonscription électorale de Marseille et représentative de l’électorat régional. Un terrain choisi parce qu’il ne s’y passe rien de spécial. Pour entendre et voir où et comment s’entend cette campagne qui mobilise tous les médias et certainement les esprits de nombre des habitants.
Constat majeur : la politique publique reste le plus souvent privée. Peut-être en parle-t-on en famille ou entre amis, mais loin de l’espace public. Dans les cafés ou les réunions de CIQ, où on débat d’aménagement du territoire, la politique électorale paraît taboue. Dans les commerces encore plus : les commerçants refusent de dire ce qu’ils votent, dans leurs magasins cela paraît aussi interdit. Seule une réunion de paroisse s’autorise à traiter du revenu universel…
Les militants du quartier diffusent leurs idées sur un marché, une place, une sortie de métro ou dans les boîtes aux lettres. Face à eux, au contraire, les passants parlent volontiers politique dans l’espace public. Ils disent leur accord, sourient ou manifestent leur hostilité en refusant ostensiblement le tract tendu. Ils aiment alors bavarder et aborder des questions de fond. Une mesure portée par X, un morceau du programme de Y… Mais on ne ressent pas d’hostilité devant ces militants de terrain, même quand des phrases, dures, sont lancées à propos des acteurs politiques nationaux. Et jamais d’affrontement : les diffuseurs opposés restent courtois quand ils se croisent.
En leur absence, les lieux emblématiques comme la place Robespierre ou celle de l’église ne résonnent jamais de discussions électorales. Pas plus qu’on n’avoue son choix personnel à un journaliste qui questionne sans caméra ou micro. De ce grand raout censé bruire partout, la plupart du temps, on n’entend presque rien… Étrange sensation.
Ce qu’on découvre en revanche, c’est la conviction des militants de base. Bien sûr, ils emploient parfois les phrases choc qu’on entend à la télé. Mais tous connaissent le programme de leur favori et savent en défendre les aspects majeurs, contestés ou approuvés par leurs interlocuteurs. Finalement, on s’aperçoit que pas mal de gens ont vraiment une idée de ces programmes dont on dit souvent qu’ils n’intéressent personne… Autre étrange sensation.
Michel Samson
Episode 1 : en quête de la bonne parole
Pour cette chronique mazargaise, Michel Samson part dans l’inconnu. Où parle-t-on politique dans un quartier qui agglomère noyau villageois, lotissements plus ou moins récents et cités d’habitat social à ses franges ? Notre chroniqueur tape aux portes, rencontre, prend des portes et finit à la messe…
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Episode 2 : les secrets de Mazargues
Pour mieux appréhender la géographie du quartier, Michel Samson interroge les acteurs politiques locaux. Élu ancré comme Didier Réault, militant chevronné comme le communiste Michel Pirrotina ou le secrétaire de la section socialiste 309, Laurent Sauze.
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Episode 3 : pour discuter politique, rendez-vous à la paroisse
Jour après jour, notre chroniqueur affermit son implantation. Il se rend tour à tour à un débat organisé par la section 309 du parti socialiste, très partagée entre hamonistes et macronistes, et à la paroisse où des croyants ont décidé de débattre du revenu universel d’existence.
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Épisode 4 : les fillonistes tractent mais “ont jeté la télé”
Michel Samson part en campagne avec les militants et élus de secteur pro Fillon. “Boîtage” avec les “fillonettes”, amenées par Catherine Chantelot puis oursinade avec le maire de secteur et le député de la circonscription, Guy Teissier. Les électeurs croisés “ont jeté la télé”.
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Épisode 5 : la montée à la Cayolle
Le village de Mazargues à ses hauts. On y trouve notamment la cité ou plutôt les cités de La Cayolle, de sulfureuse réputation. Jeune militant socialiste, Merwan Mettouchi y pronostique une montée de l’abstention.
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Épisode 6 : La dernière ligne droite
Ça y est, la campagne est lancée. Les équipes de militants se déploient dans le quartier. Les réunions publiques et les grands meetings voient se croiser les candidats et leurs soutiens. Partisans de Hamon, Macron ou Fillon, ils tractent, diffusent, discutent, tous sûrs de la victoire de leur candidat.
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Épisode 7 : Place du christ ou du diable ?
Le comité d’intérêt de quartier est une institution apolitique qui ne parle que de politique mais jamais d’élection. Michel Samson se glisse dans une réunion où les élus de secteur viennent pour parler aménagements urbains, incivilités et déjections canines. Y compris, Yves Vidal, un soutien de Marine Le Pen, candidat dissident aux législatives. La candidate officielle du parti, Eléonore Bez, poursuit sa campagne de son côté.
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Épisode 8 : la victoire est certaine
Ça y est, cette fois-ci, on y est, il ne reste qu’une poignée de jours avant le premier tour. Michel Samson poursuit sa tournée des militants : au supermarché avec les macronistes, avec une chanteuse de la France insoumise et à la messe encore, où, par allusion, on continue de parler politique.
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