Cafouillages autour de la rénovation du boulevard National

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par Hugo Lara
le 31 Jan 2012
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Cafouillages autour de la rénovation du boulevard National
Cafouillages autour de la rénovation du boulevard National

Cafouillages autour de la rénovation du boulevard National

C’est une de ces arlésiennes typiquement marseillaises. Évoquée depuis plus d’une décennie, la réhabilitation du boulevard National (3e arrondissement) semblait être actée. Mais c’est une nouvelle fois une histoire de poubelles qui vient contrarier Jean-Noël Guérini. Aux côtés de la maire socialiste des 2/3 Lisette Narducci, le président PS du conseil général présentait lundi ce projet tant attendu à la population. « Il s’appelle Désiré, vingt ans qu’on l’attend » déclare l’élue, confortée par les soupirs.

Le stationnement anarchique banni … en théorie

Le local de quartier est trop petit pour accueillir tout le monde. La majorité des personnes présentes a la cinquantaine passée, seule une pincée de jeunes se masse dans le fond de la salle. Tous attendent que leur soit dévoilée la réhabilitation. Sur les photomontages présentés par Marseille Provence Métropole (MPM) et la société de travaux public Eurovia, les enfants gambadent sur un large trottoir immaculé et le stationnement en double-file n’existe plus. Une vision assez éloignée des réalités, où de surcroît la voiture conserve toujours une place prépondérante. Powerpoint à l’appui, les ingénieurs vantent un passage de 23 à 35% de l’espace piéton. Ils promettent également l’aménagement d’un axe central dédié au stationnement et d’une piste cyclable, uniquement dans le sens descendant.

Si la plupart des aménagements présentés sont plutôt bien accueillis par les habitants, le ton se corse soudainement entre le duo Guérini / Narducci, les présidents des CIQ et les techniciens lorsque la question des conteneurs enterrés est évoquée. « Seuls les bacs de tri sélectifs seront enterrés », avisent les experts de la requalification urbaine. Une déclaration qui sème le trouble entre élus, techniciens et population.

Guérini/Narducci versus Marseille Provence Métropole

« Ça n’est pas ce que l’on nous a présenté”, s’insurge Lisette Narducci, en référence aux journées de concertation préalables. “Il était bien question d’avoir tous les conteneurs enterrés. Comment se fait-il qu’aujourd’hui l’on dise que les conteneurs d’ordures ménagères ne seront pas enterrés ? »

En réponse, l’un des techniciens du bureau d’études monte au créneau. « On a fait ce que l’on pouvait avec le budget qui nous était alloué » et s’avance sur les contraintes techniques : « il faut dévier tous les réseaux, et la collecte risque d’être contraignante car la benne doit bloquer la circulation pendant 20 minutes pour soulever un bac ». Un délai de « douze à quatorze mois » serait ainsi nécessaire pour revoir la copie selon l’ingénieur « car on passe de 5 à 70 trous à creuser ».

« Ce qui a été acté, validé par la population et les services, c’est bien d’avoir des conteneurs enterrés […] je ne peux pas entendre cela alors que le président du conseil général à signé ce matin-même un accord de financement très important pour la requalification de plusieurs millions d’euros », rétorque la maire du 2/3 avant de laisser la parole à Jean-Noël Guérini. Même son de cloche chez le président du CG13 qui s’est montré assez exaspéré par ce cafouillage. « Le conseil général finance à hauteur de 80%, à partir de là je souhaite que vous soyez à l’écoute de la population », lance t-il.

Les habitants désemparés

Des élus qui présentent un projet pour mieux le torpiller à la moitié, sous le nez des techniciens de la collectivité maître d’ouvrage : c’est assez rare pour être souligné… Outrés, les habitants se demandent eux pourquoi le bureau d’étude n’a pas prévu la présence de ces conteneurs alors que le budget était ficelé et le cahier des charges fixé. « Le jour où j’ai la possibilité de partir, de je partirai , je regrette de m’être installé dans cette ville que j’ai du mal à comprendre », lance un résident du quartier, dépité par l’absence de coordination entre les acteurs de cette opération de réhabilitation.

Un lien Pour vous faire une idée du projet, on vous montre les belles modélisations proposées hier, au carrefour de la Belle de Mai puis devant les écoles. Admirez au passage les trottoirs tout propres, les pistes cyclables et les couloirs de bus.

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Document Marseille Provence Métropole

Document Marseille Provence Métropole

Document Marseille Provence Métropole

Document Marseille Provence Métropole


Boulevard National, 13003 Marseille, France

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Commentaires

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  1. ukhbar ukhbar

    La belle blague le rendu du parvis des écoles ! En réalité, il y aurait des voitures garées sur la piste cyclable et même sur le trottoir.

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  2. ddum ddum

    Un truc que j’arrive pas à comprendre… C’est pas dangereux un stationnement au milieu de la voie, entre le passage d’un bus ou d’une voiture voir d’un camion… Va falloir faire marcher la sécurité enfant aux portières… Combien d’années d’études les concepteurs? Heureusement qu’ils se concertent… 80% du CG… 80% responsable alors???…

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  3. céhère céhère

    Ils sont marrants les élus, ils veulent des conteneurs enterrés (dont la manipulation va complètement bloquer la circulation) mais ils ne filent pas les ronds nécessaires. Et ils viennent jouer les pères fouettards devant les méchants techniciens.
    Travailler au contact de tels démagos ne doit pas être simple tous les jours.

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  4. cgt cgt

    A priori , contrairement à ce que vous dites la piste cyclable est dans le sens montant.
    Et j’applaudis Céhère qui a totalement raison. A quoi joue Narducci et Guerini qui d’évidence connaissaient le projet?
    Franchement sur le boulevard National que les conteneurs soient enterrés ou pas n’est pas le problème prioritaire. Pour rappel il y a eu un enfant écrasé en bas du boulevard, simplement parce que les trottoirs ne sont pas protégés du sationnement. Encore des mois de délais supplémentaires: Combien de morts supplémentaires chère Lisette et cher Noêl, pour une histoire de poubelle et d’ego ( Il parait que Mennucci lui il les a eu ses conteneurs enterrés)?! A pleurer!…

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  5. loulou loulou

    et encore ils n’ont pas dégainé la videoverbalisation, outil magique et invention marseillaise !!!
    de toute façon MPM/DIFRA fait un peu comme ils veulent, ils craignent begun même pas les recours de tribunal administratif pour faire respecter la réglementation alors faudrait quand même pas écouter les habitants !!!
    Je ne suis pas sûr que les containers enterrés soient une bonne solution ni que les laisser sur la voie publique soit mieux. De toute façon, l’argument montre aussi les incohérences sur la collecte des déchets. Tant qu’il sera plus facile d’aller au container d’ordure résiduelle plutôt qu’au container de tri, il ne faut pas s’attendre à ce que les gens trient mieux !!!

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  6. Martine Martine

    Elle a raison Lisette de maintenir la pression et considérer que ce revirement est inacceptable. De plus avant les élections, c’est une bonne façon de se faire voir. Car nous serons tous avec elle. Et comme on est assurée de son engagement, même si pas officiel..

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  7. Tresorier Tresorier

    Pljusieurs commentaires :

    – la vidéo protection a montré son utilité dans bien des pays. Marseille est là aussi en retard, qu’elle essaye désormais de rattraper,
    – que les élus critiquent les techniciens est scandaleux. Il s’agit de fonctionnaires, qui sont aux ordres, et proposent avec le budget qui leur est alloué. Si les élus veulent plus cher, il faut qu’ils allongent les budgets (notamment le CG, si pingre avec Marseille….),
    – les conteneurs à poubelle n’ont pas à être enterrés ou mis dans la rue, véritable spécialité et fléau marseillais. Les poubelles, c’est dans les immeubles, à sortir une fois par jour, la nuit, pour le ramassage. Il est inadmissible que ce qui se fait si bien partout en France et en Europe soit impossible à Marseille…
    – pour les voitures, il faut transformer le boulevard en espace semi piéton, réduire les vitesses, supprimer les stationnements en surface, faire des parkings souterrains, protéger les trottoirs et les pistes cyclables et SURTOUT SANCTIONNER LES INFRACTIONS ROUTIÈRES,
    – sur la 2eme photo, une piste cyclable descendante existe mais rien sur la voie montante : INCOHÉRENT,
    – sur la 4eme photo, les pistes cyclables ne sont pas protégées et les trottoirs ne le sont plus aux abords d’une école. Très fort risque de transformer la piste cyclable et le trottoir en dépose minute. IL FAUT LES SÉCURISER, sinon c’est du foutage de gueule.

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  8. pique boufigue pique boufigue

    la seule solution moins cher,
    faire respecter le stationnement en laissant des equipes de 4 policiers municipaux qui ferons double emploi,securité et stationnement,on va pas jeter des millions par la fenetre pour faire plaisir,a qui.

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  9. Anonyme Anonyme

    et pour les commercants ?? personne a prevu que quand ils vont se faire livre vont bloque toute la circulation bref ce project est n emporte quoi !!! on va penalise tout les commerce pour ne pas mettre 4 policiers a faire respecte la loi, bravo!!!

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