Quatre cas de bébés nés sans bras autour de l’Étang de Berre suscitent des interrogations

Au cours des derniers mois, plusieurs groupes de bébés nés sans bras dans des périmètres délimités ont été identifiés à travers la France, sans que les scientifiques n’aient encore pu déterminer les raisons de ces phénomènes. Déjà révélés par La Provence début novembre, les cas de quatre bébés nés dans les Bouches-du-Rhône entre 2014 et 2016 semblent intéresser de près les institutions en charge d’enquêter. La proximité de leurs lieux de naissance avec un secteur fortement industriel et pollué pourrait renforcer les soupçons de lien entre ces malformations et des facteurs environnementaux.

Selon Le Parisien, trois petites filles sont en effet nées en 2016 dans un rayon de 30 km – à Salon-de-Provence, Septèmes-les-Vallons et Gignac-la-Nerthe – atteintes d’une agénésie transverse des membres supérieurs, dîte ATMS. Un autre cas était survenu à Vitrolles en 2014. Les familles se sont signalées après la révélation d’autres cas à travers la France. Interrogé par le quotidien, le ministère de la Santé assure que les cas des Bouches-du-Rhône seront, comme ceux détectés dans l’Ain, le Morbihan et la Loire-Atlantique, “investigués sur la base d’informations concordantes, suivant une méthodologie précise, et permettant d’en tirer des conclusions scientifiques”. La cellule d’intervention en région de l’agence régionale de santé en PACA a démarré son enquête, apprend-on aussi dans La Provence ce lundi.

“La science estime qu’une ATMS se produit lors d’une naissance sur 10 000. Il y a 27 000 naissances par an dans les Bouches-du-Rhône, donc avec trois agénésies par an, on est déjà au-dessus du nombre total attendu. Mais, en plus, là elles se produisent dans un rayon de 30 km. C’est une affaire très sérieuse”, commente auprès du Parisien Emmanuelle Amar, directrice du registre des malformations en Rhône-Alpes, qui a lancé l’alerte au sujet des bébés nés malformés dans l’Ain. Elle réclame la mise en place d’un registre national des malformations congénitales et des cancers dans un appel lancé dimanche avec notamment l’ex maire de Fos René Raimondi et la généticienne et conseillère municipale marseillaise Annie-Lévy Mozziconacci.