Le train de vie de Christian Estrosi à la région encore épinglé

Il n’est plus président de région depuis plus d’un an, mais son train de vie a laissé des souvenirs. Mediapart révèle de nouveaux éléments sur les dépenses de Christian Estrosi lorsqu’il était à la tête de la collectivité. Alors qu’il avait fait voter un encadrement des frais de déplacements des élus à un montant de 90 euros par nuit pour les séjours à Paris, l’article révèle que la règle s’appliquait à tous, sauf à Christian Estrosi. Lequel avait ses habitudes dans un hôtel du XVIe arrondissement de la capitale, où il séjournait régulièrement dans une suite avec vue sur la tour Eiffel dont le prix pouvait aller de 280 à 360 euros la nuit. La facture a pu grimper à plus de 5000 euros en un seul mois.

Le journal d’investigation révèle par ailleurs un épisode surprenant, datant du 17 mai 2017, quelques jours après la démission de Christian Estrosi, devenu président délégué. Celui-ci a tenu, aux frais de la région, un dîner pour 26 personnes au sein du restaurant de l’hôtel Le Majestic, où il a ses habitudes, à Cannes, en marge du festival. Une soirée aux frais de la région pour un coût de 3640 euros et pour laquelle aucun marché n’avait été passé au préalable.

Mediapart publie ainsi des échanges de mails entre le chef de cabinet de Christian Estrosi et le responsable des marchés à la région le jour-même. “Si vous décidez de le maintenir malgré l’alerte de votre direction juridique et financière, nous risquons de ne pas être en capacité de liquider la facture correspondante”, écrit l’agent inquiet de la tenue de repas. Le restaurant ne fournira les pièces nécessaires au contrat que tard dans la soirée après le repas, et le marché sera signé cinq jours plus tard. Pourtant, une version définitive du marché est datée du 17 mai, et donc probablement antidatée. Sollicitée par Mediapart, la région annonce avoir lancé “une inspection générale des services pour pouvoir [nous] apporter des éléments de réponse”. En 2016, déjà, Christian Estrosi avait été pointé du doigt par Le Canard enchaîné pour ses frais de bouches en forte hausse par rapport à son prédécesseur.