Le SNU-IPP conteste le décompte des profs malades ou morts demandé par l’académie

La formulation ne passe pas. Dans une lettre ouverte rendue publique en fin de semaine dernière, le syndicat des enseignants du primaire SNUipp-FSU des Bouches-du-Rhône proteste contre un message adressé aux directeurs d’école. Envoyé par la direction académique via les inspections de chaque circonscription le 23 mars, celui-ci demande aux directeurs de faire remonter les informations de leur établissement : nombre d’enseignants présents, en télétravail, en arrêt ou en congé. Plus étonnant, il demande de décompter le “personnel éducation nationale enseignant et hors enseignant hospitalisés atteint du Covid 19” ainsi que les éventuels “décès” de ce même personnel.

Le syndicat enseignant s’émeut de la maladresse d’expression de sa direction : “il est de votre devoir de rassurer la communauté éducative, de la soutenir dans son effort, non de lui dire qu’elle va tomber malade, pire qu’elle va mourir de son dévouement”. Le syndicat souligne qu’il n’est pas de la responsabilité des directeurs d’école de faire le décompte des malades ou des défunts.

Contacté, le Directeur de l’académie, Dominique Beck se justifie en deux points. “Deux champs qui relèvent de l’Agence régionale de santé n’auraient pas dû se trouver dans ce questionnaire, il a été modifié dès le lendemain par la cellule interministérielle de crise qui nous demande des remontées d’information régulières”, précise-t-il. Il ajoute : “l’inspectrice d’une circonscription est très malade et remplacée par un inspecteur qui apprend le métier. Il a laissé passé cela et s’en ait excusé auprès de tous les directeurs et de moi-même depuis.”